« Charles Grandemange » : différence entre les versions

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== Biographie ==
=== Naissance et handicap ===
Charles Grandemange naît le {{date-|10 juin 1834}} à {{nobr|10 heures}} du matin au domicile familial à la Tranchée de Bain<ref name="Acte de naissance">[https://diffusion.ad88.ligeo-archives.com/ark:/50275/vta569560bee7732/daogrp/0/layout:linear/idsearch:RECH_1592f30616abbf79f7a8c19d0db16895#id:427482538?gallery=true&brightness=100.00&contrast=100.00&center=1025.612,-1614.799&zoom=7&rotation=0.000 Acte de naissance de Charles Grandemange], Registre des naissances des Forges, {{Numéro avec majuscule|30}} du {{date-|10 juin 1834}}, {{nobr|cote 4E181/3-31640}}, {{nobr|vue 16/27}}, archives départementales des Vosges.</ref>, hameau de la commune des [[Les Forges (Vosges)|Forges]] dans le département des [[Départementdépartement des Vosges|Vosges]] (ce hameau {{incise|orthographié aujourd'hui Tranchée de Bains}} est rattaché en 1892 à la commune de [[Chantraine#Histoire|Chantraine]], puis aujourd’hui à la commune de [[Renauvoid]]<ref>{{Lien web|titre=La Tranchée de Bains, lieudit dit de la commune de Renauvoid|site=frcodepostal.com|url= https://www.frcodepostal.com/place-renauvoid-epinal-8805/|consulté le=21 décembre 2021}}</ref>). Son père, Jean Grandemange, est ouvrier charpentier, et sa mère, Christine Fouchécour, est tisserande<ref name="Acte de naissance"/>. Il vient au monde lourdement handicapé, sans bras ni jambes.
 
UnEn 1854, un journaliste américain rencontre Charles Grandemange, âgé de {{nobr|20 ans, en 1854}}, qui lui fait ainsi le récit de son début desa viejeunesse : {{Citation|Je suis né le {{date-|10 juin 1835}} [en fait il s'agit du {{date-|10 juin 1834}}<ref name="Acte de naissance"/>] à Épinal [en fait aux Forges<ref name="Acte de naissance"/>] sans bras ni jambes, comme vous le voyez. À ma naissance, j’ai été caché à ma mère sur ordre des médecins pendant quinze jours, et ce ne fut qu’après une préparation au malheur qui la frappait qu’on me plaça enfin sous ses soins. Quand elle commença à s’occuper de moi, je pesais moins d'une livre et demie [moins de {{unité|750|g}}]. Il est aisé de comprendre que mon enfance était cernée de bien sombres présages. Né mutilé de la sorte, quel avenir pouvais-je attendre dans ce monde ? J’étais né d’une classe laborieuse, honnête et pauvre. Mon père, charpentier de son métier, avait de grandes difficultés {{incise|même avec ce que ma mère, qui était tisserande, pouvait gagner}} à subvenir aux besoins de quatre enfants.}}<ref name="Magazine">{{Article|langue=en|prénom1=Abel|nom1=Stevens|directeur1=oui|titre=Grandemange, the French prodigy|traduction titre=Grandemange, le prodige français|commentaire=Reportage, interview, image et signature stylisée de Charles Grandemange|périodique=The National Magazine Devoted to Literature, Art and Religion|volume={{IV}}|pages=22-23|éditeur=Carlton & Philipps|lieu=New York|mois=juin|année=1854|lire en ligne=https://books.google.ca/books?id=dScAAAAAYAAJ&pg=PA22#v=onepage&q&f=false}}</ref>.
 
=== Une enfance sans instruction dans la pauvreté ===
D'une famille pauvre de sept enfants, il montre très jeune un talent particulier pour le [[calcul mental]]. Mais {{citation|il est privé de toute espèce d'instruction, sur l'avis de certains personnages qui prétendirent que tout travail ferait disparaître la faculté native de l'enfant<ref group="J" name=souffrance>[https://mediatheques.orleans-metropole.fr/ark:/77916/ORL259753/1863/04/15/v0006.simple.selectedTab=thumbnail Jeunesse de Charles Grandemange dans la souffrance], {{date-|15 avril 1863}}, {{p.|6-8}}, {{nobr|colonnes 2 et 3}}, sur mediatheques.orleans-metropole.fr, Bibliothèque numérique d'Orléans.</ref>}}. Cependant, il parvient à se former et à lire sans maître à l'adolescence, et malgré son handicap, réussit à écrire en s'aidant de son moignon dextre<ref group="J" name=JDL12081932>[https://mediatheques.orleans-metropole.fr/ark:/77916/ORL259753/1932/08/12/v0002.simple.highlight=Grandemange.selectedTab=search Grandemange saltimbanque, Grandemange et l'écriture, Grandemange professeur d'arithmétique], {{date-|12 août 1932}}, {{p.|2}}/4, colonne 2, sur mediatheques.orleans-metropole.fr, Bibliothèque numérique d'Orléans.</ref>. Son acte de mariage comporte d'ailleurs sa signature, de bonne qualité graphique<ref name="Acte de mariage">{{Lien briséweb|url=httphttps://consultation.archives-loiret.comfr/FrmLotDocFrame.asp?idlot=36382ark:/3638320522/36384s005a9692f90b659/36385/36386/36387/36388/36389&idfic=0283608&resX=1600&resY5a9692f94e5d3.ef=9002&inits=113|titre=Acte de mariage de Charles Grandemange}}, Registre d'état civil dud'Orléans dans le Loiret du {{date-|5 décembre 1863}}, {{nobr|cote EC 30459}}, acte {{Numéro avec majuscule|341}}, {{nobr|vue 345/365}}, sur le site des archives départementales du Loiret.</ref>.
 
=== La découverte par les médecins du talent de calculateur ===
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Le ''Journal du Loiret'' du {{date-|15 avril 1863}} rapporte que {{citation|pour venir en aide à sa famille dans l'embarras, il lui faut recourir à des séances publiques où, monté sur son tabouret, il répond avec la promptitude qui lui est familière, à toutes les questions qui lui sont posées}}. Le journal souligne que {{citation|cette période de sa vie fut la plus critique et ces exhibitions publiques, dont il n'était pas le maître de les éviter, lui répugnaient; et combien la vie errante qu'on lui faisait mener, était un obstacle à la réalisation de ses projets d'enseignement, le rêve de sa vie}}<ref group="J" name=souffrance/>.
 
Par ailleurs, dans un livre d'[[Auguste Rondel]] intitulé ''Collection de manuscrits, Section MRo. Musique, music-hall, danse, mime, cirque, marionnette, fêtes et carnavals'' qui compile les autographes de certaines célébrités, Charles Grandemange y appose, le {{date-|1 juin 1859}}, son élégante signature ornée d'arabesques et de fioritures, au titre d'exploit physique de la part d'un handicapé. Il est classé dans la sous-section ''Cirque'' comme un artiste de cirque à la {{nobr|page 1}}, et comme artiste lyrique à la {{nobr|page 2}}<ref name="Autographe">[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53123745p/f1.item.r=Charles%20grandemange.zoomdouble Autographe de Charles Grandemange], Collection de manuscrits d'[[Auguste Rondel]], sous-section Cirque/Artistes de cirque, sur gallica.bnf.fr, consulté le 11 juillet 2016.</ref>.
 
Un journaliste américain qui a eu l'occasion de connaître Charles Grandemange en 1854 regrette que son talent soit davantage interprété comme un phénomène de spectacle que comme une marque de génie scientifique (traduction de l'anglais) : {{Citation|Il est profondément regrettable que cet enfant affligé et doué soit contraint d'utiliser ses talents comme faible moyen de subsistance, donnant aux réalisations intellectuelles un destin ne dépassant pas l’habile tour du prestidigitateur ou le saut périlleux de l’acrobate.}}<ref name="Magazine"/>.
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=== Les portraits (daguerréotype, dessin et photographie) ===
Il existe un dessin représentant Charles Grandemange<ref name="Magazine"/> figurant dans le {{n°|475}} de ''[[L'Illustration]]'' du {{date-|3 avril 1852}}, d'après un [[daguerréotype]] tiré au Casino des Arts par {{M.|Leborgne}}{{Qui|date=21  janvier  2020}}, utilisateur de la lumière électrique dans les procédés photographiques, où il est représenté calé dans une boîte de {{unité|30|centimètres}} qui soutient son buste, posée sur un fauteuil. Sur ces dessins figurent son écriture et sa signature agrémentée d'ornements<ref>[http://s3-eu-west-1.amazonaws.com/lookandlearn-preview/M/M507/M507843.jpg « Charles Grandemange, mathématicien mental, né sans bras ni jambes »],''L'Illustration, Journal universel'' {{n°|475}} du {{date-|3 avril 1952}}, {{nobr|page 16}} (dernière page) numérotée 224, sur ''s3-eu-west-1.amazonaws.com'', consulté le 26 août 2016.</ref>.
Vers 1865 également, le photographe Arthur Dupré<ref>[http://yveslebrec.blogg.org/arthur-dupre-1836-a117112108 « Brève biographie du photographe Arthur Dupré »], ''yveslebrec.blogg.org'', consulté le 26 août 2016.</ref>, du 41 rue Solférino à [[Compiègne]], a pu tirer le portrait en photographie de Charles Grandemange<ref name="Delcampe">[http://images-02.delcampe-static.net/img_large/auction/000/371/422/393_001.jpg Photographie de Charles Grandemange avec sa signature ornementée] sur ''delcampe.fr'', consulté le 24 août 2016.</ref>.
 
=== La carrière mathématique ===
Le {{date-|4 avril 1850}}, le ''Journal du Loiret'' annonce que le jeune Charles Grandemange, alors âgé de {{nobr|16 ans}}, qui {{citation|marche sur les traces de [[Henri Mondeux|Mondeux]]}}, a donné une séance le dimanche {{date-|2 juin 1850}} {{citation|dans la salle de physique du lycée à laquelle assistaient professeurs et élèves qui ont pu apprécier l'aptitude extraordinaire du jeune mathématicien à résoudre les problèmes compliqués de l'[[arithmétique]] et exécute de tête les opérations que les calculateurs exercés ne peuvent faire sans le secours des [[logarithme]]s}}<ref group="J">[https://mediatheques.orleans-metropole.fr/ark:/77916/ORL259753/1850/06/04/v0002.simple.highlight=Grandemange.selectedTab=thumbnail Les premières conférences de Charles Grandemange], {{date-|4 juin 1850}}, {{p.|2}}/4, {{nobr|colonne 2}} sur mediatheques.orleans-metropole.fr, Bibliothèque numérique d'Orléans.</ref>.
 
Son succès public est tel que Charles Grandemange décide de rester à Orléans. Repéré par le professeur de mathématiques et Conseiller de l'Université [[Louis Bourdon]], Grandemange devient professeur de calcul mental à l'école municipale professionnelle d'Orléans<ref group="J" name=JDL12081932/>. Bourdon devient son {{citation|généreux protecteur qui voulait qu'on lui assurât les moyens d'existence pour le mettre en position de cultiver son instruction}}{{Ref sou|date=21  janvier  2020}}.
 
=== Vie privéeMariage ===
Le {{date-|5 décembre 1863}}, il épouse à Orléans Victoire-Clotilde Freneaux, lingère, née le {{date-|15 décembre 1838}} à Orléans, fille d'Étienne Alexandre Casimir Freneaux et de Clémence Sophie Grosset<ref name="Acte de mariage"/>.
 
=== Les aptitudes de calculateur prodige ===
Charles Grandemange possède {{citation|une admirable faculté pour exécuter mentalement les calculs les plus compliqués, résoudre les problèmes dont les arithméticiens les plus exercés ne peuvent trouver la solution qu'à l'aide des formules algébriques. Il effectuait de plus ses opérations avec une étonnante promptitude, s'agit-il même de décomposer des nombres de trois et de quatre chiffres en leurs facteurs premiers, ou d'extraire la racine carrée de la somme de deux carrés}}{{Ref nec||date=21  janvier  2020}}.
 
Le journaliste américain déjà cité raconte ceci (traduction de l'anglais) : {{Citation|Nous avons la chance d’avoir un aperçu d'une de ces séances par quelqu’un qui était présent le {{25e|jour}} de {{date-|mars 1852}}. Ce visiteur dit : « Le jeune mathématicien accomplit au-delà de l’attente générale les promesses de son programme. Une série de problèmes obscurs et complexes lui ont été soumis pendant trois longues heures, et il les a tous résolus avec une rapidité qu’on pourrait qualifier d’électrique. On lui a demandé de multiplier une quantité composée de deux cents chiffres par un autre composé de dix ou douze chiffres. Après une brève pause, il a fait connaître le produit, qui a ensuite été vérifié exact et qui aurait peut-être exigé sur le papier une demi-heure de calcul. Quelqu’un, entre autres, lui a demandé de donner le reste de la division par neuf d'un immense chiffre en sextillions, quintillions, quadrillions, milliards, millions, etc. La somme était à peine énoncée, que le jeune calculateur avait déjà répondu, en un éclair : « Quatre ! » ; une réponse dont l'exactitude et l’instantanéité étonnèrent l’audience, ainsi que celui qui avait posé la question.}}<ref name="Magazine"/>
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N'ayant eu la chance d'avoir reçu une instruction dans sa jeunesse, {{citation|il reçoit alors tout de même les premières notions de l'arithmétique, telle qu'on l'enseigne dans les écoles ; puis comme il avait appris à lire et à écrire sans maître, il termina aussi sans maître ses études de mathématiques transcendantes, sans négliger ses occupations favorites, son calcul mental}}<ref group="J" name=transmetteur>[https://mediatheques.orleans-metropole.fr/ark:/77916/ORL259753/1863/04/15/v0006.simple.selectedTab=thumbnail Charles Grandemange, transmetteur du savoir], {{date-|15 avril 1863}}, {{p.|6}}/8,, colonnes 2 et 3, sur mediatheques.orleans-metropole.fr, Bibliothèque numérique d'Orléans.</ref>.
 
=== La reconnaissance, les prix ===
Le journaliste américain déjà cité exprime ainsi son admiration pour Charles Grandemange (traduction de l'anglais) : {{Citation|Une intelligence si prompte et extraordinaire chez un être humain si déformé et pitoyable, est un spectacle vraiment digne d’admiration et d’intérêt.}}<ref name="Magazine" />.
 
Dès 1853, Grandemange reçoit {{citation|une médaille d'argent, récompense exceptionnelle de sa haute intelligence et du talent dont il venait de faire preuve}}<ref group="J">[https://mediatheques.orleans-metropole.fr/ark:/77916/ORL259753/1863/04/15 Annonce du premier livre de Grandemange], {{date-|15 avril 1863}}, {{p.|6}}/8, colonnes 2 et 3, in ''Journal du Loiret'' sur mediatheques.orleans-metropole.fr, Bibliothèque numérique d'Orléans.</ref>. Le 17 février 1854, la société des sciences industrielles de Paris lui décerne une médaille d'or de {{1re}} classe<ref>{{Ouvrage|auteur1=|prénom1=Adolphe Benestor (1822-1864)|nom1=Lunel|titre=Dictionnaire critique et raisonné des erreurs et préjugés en médecine, par B. Lunel,...|passage=55|lieu=|éditeur=|date=1854|pages totales=|isbn=|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1269811n|consulté le=2020-01-23}}.</ref>.
 
[[Louis Bourdon]], savant mathématicien, a {{citation|pu discerner chez Grandemange un procédé vraiment très ingénieux, destiné à abréger beaucoup les calculs, et devant conduire à des résultats vraiment remarquables sous le rapport de la science}}. {{citation|L'autorité du savant professeur appela l'attention des sociétés d'instruction, qui soumirent la méthode nouvelle à un examen attentif ; elle parut digne d'entrer dans les traités destinés à l'enseignement des mathématiques}}<ref>28° édition des ''Éléments de mathématique'', Louis Bourdon, note de la {{p.|428}}.</ref>. Louis Bourdon s'entretient fréquemment avec le jeune Grandemange, devine les moyens simples et ingénieux qu'il met en œuvre pour ses calculs et puise chez lui {{citation|l'idée d'une ''Méthode d'essai''}}<ref group="J">[https://mediatheques.orleans-metropole.fr/ark:/77916/ORL259753/1863/04/15/v0006.simple.selectedTab=thumbnail Entretiens de Louis Bourdon avec Charles Grandemange], 15 avril 1863, {{p.|6}}/8, colonnes 2 et 3, sur mediatheques.orleans-metropole.fr, Bibliothèque numérique d'Orléans.</ref>.
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Charles Grandemange avait pour ambition de diffuser le fruit de ses conceptions mathématiques de manière désintéressée et dans le but d'être utile. Le ''Journal du Loiret'' du {{date-|15 avril 1863}} montre sa reconnaissance pour cet homme : {{citation|répandre l'instruction, c'est servir son pays et l'humanité}}<ref group="J" name=transmetteur/>.
 
En 1863, Charles Grandemange fait hommage au [[Louis-Napoléon Bonaparte (1856-1879)|Prince impérial]] en lui envoyant le manuscrit de son traité d'arithmétique mentale. Le premier août, le sous-chef du cabinet de l'Empereur fait savoir à Charles Grandemange que {{citation|sa Majesté a bien voulu accepter cet ouvrage dont la valeur a été appréciée, en haut lieu, après examen}}<ref group="J">[https://mediatheques.orleans-metropole.fr/ark:/77916/ORL259753/1863/08/01/v0003.simple.selectedTab=thumbnail Grandemange et le Prince impérial], {{1er}} août 1863, {{p.|3}}/4, sur mediatheques.orleans-metropole.fr, Bibliothèque numérique d'Orléans.</ref>. Mais M. C. Maze, dans le Cosmos, fait remarquer en 1871 que {{citation|le manuscrit, donné au prince impérial, a dû périr dans l'incendie des Tuileries}}<ref>[http://carnets2psycho.net/theorie/classique346.html ''Les calculateurs prodiges - Partie 2 (Revue encyclopédique)''], A. Béligne, 1892 sur carnets2psycho.net.</ref> provoqué par les [[communards]].
 
Au cours de sa vie, il devient membre-lauréat de plusieurs sociétés savantes françaises et étrangères<ref group="J" name=JDL12081932/>.
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=== Les cours à domicile ===
Charles Grandemange donne tous les ans pendant les vacances d'été, en plus de ses cours à l'école supérieure d'Orléans, des cours particuliers de calcul mental à son domicile du {{nobr|51, rue d'Illiers}}<ref group="J">[https://mediatheques.orleans-metropole.fr/ark:/77916/ORL259753/1860/08/20/v0003.simple Leçons d'arithmétique de Charles Grandemange], 20 août 1860, {{p.|3}}/4, sur ''mediatheques.orleans-metropole.fr'', Bibliothèque numérique d'Orléans.</ref>.
 
=== L'accident ===
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=== Les cinq domiciles à Orléans ===
Après 18381858, il s'installe avec sa femme au {{nobr|30, rue de Limare}}, puis au {{nobr|51, rue d'Illiers}}. C'est là qu'il donne ses leçons particulières et se met à écrire un {{citation|curieux petit livre intitulé : ''Arithmétique théorique, pratique et mentale''}}. Son acte de mariage indique qu'il habite au {{nobr|63, rue d'Illiers}}. En 1860, il habite au {{nobr|11, faubourg Saint-Jean}}. Son acte de décès atteste qu'il habitait alors au {{nobr|16, faubourg Saint-Jean}}.
 
=== Décès ===
Le ''Journal du Loiret'' du {{date-|13 novembre 1870}}, en {{nobr|colonne 2}} de la {{nobr|page 4}} annonce par l'{{nobr|avis 1370}} le décès le {{date-|14 octobre 1870}} à cinq heures du matin à son domicile du {{nobr|16, faubourg Saint-Jean}} à l'âge de {{nobr|36 ans}} seulement<ref>[http://consultation.archives-loiret.com/FrmLotDocFrame.asp?idlot=36914/36915/36916/36917/36918/36919/36920/36921/36922/36923/36924&idfic=0283742&resX=1600&resY=900&init=1 Acte de décès de Charles Grandemange], Registre des décès d'Orléans de 1870, Cote EC 52797, vue 459/512, Archives départementales du Loiret.</ref>. Il n'y a pas d'autre article de type hommage posthume concernant Charles Grandemange dans le ''Journal du Loiret'', malgré sa notoriété et les fréquents articles sur lui entre 1850 et 1870. En effet, cette mort tombe à l'époque de la [[guerre franco-allemande de 1870]] et le ''Journal du Loiret'' ne paraît plus qu'épisodiquement à cette période<ref group="J">[https://mediatheques.orleans-metropole.fr/ark:/77916/ORL259753.locale=fr Archives des éditions du Journal du Loiret par année], sur le site mediatheques.orleans-metropole.fr, Bibliothèque numérique d'Orléans.</ref>.
 
== Publications ==
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== Hommage ==
La commune de [[Chantraine]] dans les Vosges lui a rendu hommage en nommant en 1995 ''Maison Charles Grandemange'' un nouveau bâtiment, situé {{nobr|43 rue Jules Ferry}}, et doté de plusieurs salles multifonctions<ref>{{Lien web|auteur1=|titre=Maison Charles Grandemange|url=https://www.mairie-chantraine.fr/fr/article/maison-charles-grandemange|site=www.mairie-chantraine.fr|périodique=|date=|consulté le=2020-01-23}}.</ref>.
 
Dominique Blanc, dans son ouvrage ''Enfances - Anthropologie et calculs - Calculateurs prodiges. Enfants sauvages, enfants savants'', rapporte que {{Citation|M. Bourru appelle l'attention de l'Académie sur un jeune homme âgé de 16 ans qui fait, de mémoire, des calculs très-compliqués, et résout des problèmes assez difficiles. Ce jeune homme, nommé C. Grandemange, est né sans jambes sini bras}}<ref>{{Lien web|auteur=Dominique Blanc|titre=:Enfances DOMINIQUE- Anthropologie et BLANCcalcul - AnthropologueCalculateurs etprodiges|sous-titre=Enfants sauvages, enfants traducteursavants|url=http://www.dominiqueblanc.com/index.php?id=40|site=www.dominiqueblanc.com|consulté le=2020-01-21}}.</ref>.
 
== Les monstres mathématiques ==
L'auteur et universitaire britannique {{lien|trad=Matthew Fuller (author)|lang=en|fr=Mathew Fuller}} appelle « monstres mathématiques » (« ''freaks of numbers'' ») des individus chez qui la puissance de calcul a atteint une intensité prodigieuse<ref name="Fuller">{{PDF}}''[https://web.archive.org/web/20160807020729/http://www.editions-hyx.com/sites/default/files/essai_matthew_fuller__hyx.pdf ''Monstres mathématiques (Freaks of Number)]''], Matthew Fuller, 2004, sur le site editions-hyx.com.</ref>.
 
Dans un article des ''Annales politiques et littéraires'' du {{date-|9 février 1908}} intitulé {{Citation|Calculateurs prodiges}}, l'ingénieur et mathématicien [[Maurice d'Ocagne]] cite Charles Grandemange, qu'il qualifie d'« homme-tronc<ref name=Ocagne>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57108548/f17.image ''Calculateurs prodiges''], article de Maurice d'Ocagne in ''Les Annales politiques et littéraires'', dir. Adolphe Brisson, 9 février 1908, {{p.|137}} sur gallica.bnf.fr.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=FR|auteur=Maurice d’Ocagne (1862-1938)|titre=Le calcul simplifié par les procédés mécaniques et graphiques : esquisse générale comprenant calcul mécanique, calcul graphique, calcul graphomécanique, calcul monographique, calcul nomomécanique (3e édition avec une rédaction entièrement renouvelée et de nombreuses additions)|date=1928|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9693084c|consulté le=2020-05-02}}.</ref>», parmi une liste d'autres prodiges des nombres : «
 
* le jeune lorrain [[Mathieu Le Coq]]<ref name="Science et magie">[http://www.science-et-magie.com/archives02num/sm55/5508calculpro.htm Brèves biographies des ''Calculateurs prodiges''] sur le site science-et-magie.com.</ref> qui, alors âgé de huit ans, émerveilla, à Florence, [[Balthasar de Monconys]], lors de son troisième voyage en Italie en 1664<ref name="Ocagne" />{{,}}<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k66002b/f108.item.r=le%20coq.zoom ''Les voyages de Balthasar de Monconys et l'histoire de la science''] par Balthasar De Monconys, Librairie scientifique A. Hermann, 1887, sur gallica.bnf.fr.</ref>
* [[Mme de Lingré]], qui dans les salons de la Restauration, faisait, au dire de [[Mme de Genlis]], les opérations de tête les plus compliquées au milieu du bruit des conversations<ref>[https://books.google.fr/books?id=SVLqhkXNrm4C&pg=PA106&lpg=PA106&dq=Mme+de+lingr%C3%A9&source=bl&ots=PjHXOXO2hu&sig=-u3ueALxM0Ge66YZYtxIHSoYu4o&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwifmZycsJLKAhUHXRoKHaJoBWMQ6AEIHzAA#v=onepage&q=Mme%20de%20lingr%C3%A9&f=false Récit sur Mme de Lingré, in ''Mémoires inédits de Madame la Comtesse de Genlis''], Tome 8, édition Ladvocat, 1825, p.105, sur Google books.</ref>
* «  l’esclave nègre  » {{lien|trad=[[Thomas Fuller (mental calculatorcalculateur)|lang=en|fr= Thomas Fuller (calculateur mental)|texte=Tom Fuller}}]]<ref name="Science et magie" />, de l’État de Virginie, qui, à la fin du {{s-|XVIII}} mourut à 80 ans sans avoir appris à lire ni à écrire
* le pâtre wurtembergeois Dinner
* le pâtre tyrolien [[Pierre Annich]]
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* l’Américain {{lien|trad=Zerah Colburn (mental calculator)|langue=en|fr=Zerah Colburn}}<ref name="Science et magie"/>, qui fut successivement acteur, diacre méthodiste et professeur de langues
* [[Zacharias Dase]]<ref name="Science et magie"/>, qui appliqua ses facultés de calculateur à la continuation des tables de diviseurs premiers de Burckhardt pour les nombres de {{unité|7000000}} à {{unité|10000000}}
*{{Lien|langue=en|trad=George [[Parker Bidder|fr=George Parker Bidder (ingénieur)|texte=George Parker Bidder]]}}, le constructeur des Docks de Victoria à Londres, qui devint président de l’Institution of Civil Engineers et transmit en partie ses dons pour le calcul à son fils Georges
* le pâtre sicilien {{Lien|langue=it|trad=Vito Mangiamele|fr= Vito Mangiamele|texte=Vito Mangiamelle}}<ref name="Science et magie"/>, qui possédait, en outre, une grande facilité pour apprendre les langues
* le jeune Piémontais [[Pughiesi]]
* les Russes [[Ivan Petrof]] et [[Mikaïl Cerebriakof]]
* le pâtre tourangeau [[Henri Mondeux]]<ref name="Science et magie"/>{{,}}<ref name=paranormal>[http://paranormal.blogspirit.com/archive/2013/10/26/les-calculateurs-prodiges-2982411.html Biographies de Mondeux et Inaudi] sur paranormal.blogspirit.com.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|auteur=Émile Jacoby|titre= Biographie de Henri Mondeux,le jeune Pâtre calculateur de la Touraine|éditeur=Charpentier|année=1846|pages totales=200|lire en ligne={{Google Livres|4tvFXst1SPQC}}}}.</ref>, qui eut une très grande vogue sous le règne de Louis-Philippe
* le jeune Bordelais [[Adrien Prolongeau]] (1832-1862?)<ref name="Science et magie"/>
* Vinckler, qui a été l’objet d’une expérience remarquable devant l’Université d’Oxford.
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[[Maurice d'Ocagne]] estime dans sa théorie du début du {{s-|XX}} que {{Citation|les facultés de calcul constatées chez les bergers – souvent représentés dans sa liste – tiennent en grande partie au fait que, dès l’enfance, le calcul mental peut être un moyen de passer le temps pendant que l’on garde les moutons.}} Il ajoute d’ailleurs que {{citation|de telles capacités de calcul sont extrêmement rares et s’épanouissent souvent aux dépens d’autres facultés.}}<ref name=Fuller/>.
 
 
== Notes et références ==
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== Voir aussi ==
=== Articles connexes ===
* [[Phocomélie]], malformation par anomalie du développement du fœtus durant la grossesse
* [[Matthias Buchinger]] (1674-1739 ou 1740), artiste, magicien, performer et calligraphe allemand, nain et malformé, né sans jambes ni bras
* [[Louis Joseph César Ducornet]] (1806-1856), peintre français atteint de [[phocomélie]]
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=== Liens externes ===
* {{AutoritéLiens}}
* [https://books.google.ca/books?id=dScAAAAAYAAJ&pg=PA22#v=onepage&q&f=false Dessin de Charles Grandemange]
* [http://images-02.delcampe-static.net/img_large/auction/000/371/422/393_001.jpg Photographie]
* [http://s3-eu-west-1.amazonaws.com/lookandlearn-preview/M/M507/M507843.jpg Sa signature agrémentée d'ornements anciens]
* [https://books.google.ca/books?id=dScAAAAAYAAJ&pg=PA22#v=onepage&q&f=false Fac-similé de sa signature]
* [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53123745p/f1.item.r=Charles%20grandemange.zoomdouble Son autographe]
 
{{Portail|mathématiques|Vosges|Orléans|France au XIXe siècle|handicap}}
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[[Catégorie:Mathématicien français du XIXe siècle]]
[[Catégorie:Calculateur prodige]]
[[Catégorie:Personnalité française handicapée]]
[[Catégorie:Naissance en juin 1834]]
[[Catégorie:Naissance dans le département des Vosges]]
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[[Catégorie:Décès à Orléans]]
[[Catégorie:Décès à 36 ans]]
[[Catégorie:Cas de tératologie]]