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Le '''miracle économique japonais''' est le nom donné à la forte expansion économique du [[Japon]] dans les décennies qui suivent la [[Seconde Guerre mondiale]]. Ruiné après sa [[Capitulation du Japon|capitulation]], le pays devient dès la fin des années 1960 la deuxième puissance économique mondiale. La croissance ne prend fin qu'avec l'éclatement de la [[Bulle spéculative japonaise|bulle immobilière et financière]] au début des années 1990.
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Le '''miracle économique japonais''' est le nom donné à la forte expansion économique et culturelle du [[Japon]] de l'[[après-guerre]].
== Après-guerre ==
Cette expression, utilisée dans le milieu des médias des [[années 1980]], désigne la forte expansion économique et culturelle du [[Japon]] qui est parvenu à s’ériger parmi les plus grands avec l'[[économie politique asiatique]] où les années 1950-1960 ont vu l'électronique et l'optique japonaises remplacer les produits allemands et américains.
{{article détaillé|Empire du Japon}}
[[Image:US Military parade at the Imperial Palace Plaza.JPG|thumb|277px|[[ paradeParade militaire]] de l'[[armée américaine]] sur la place du [[palais impérial de Tokyo|palais impérial à Tokyo]], le {{date|5 juin [[1948 ]]}}. Le pays étant [[occupation du Japon|occupé militairement]], l'[[économie japonaise]] peut redécoller sans avoir à dépenser de crédits pour son industrie militaire nationale : les [[Forces japonaises d'autodéfense|JSDF]] ne se reconstituèrent qu'en 1954, sous l'égide de conseillers militaires américains.]] ▼
[[Fichier:Osaka-WTC-02.jpg|vignette|277px|Le [[ Osaka World Trade Center|World Trade Center]] d'[[Osaka]], symbole du dynamisme financier retrouvé de ses [[keiretsu]] .]] ▼[[Ère Shōwa (1926-1989)#L'économie japonaise jusqu'en 1945|Après avoir accédé au rang de puissance industrielle]], le pays est anéanti en 1945 après sa capitulation face aux Alliés. Il a échoué dans sa tentative de contrôle de l'Asie de l'Est et perdu les territoires qu'il occupait sur le continent asiatique. Les [[Guerre en Asie et dans le Pacifique|campagnes du Pacifique]] ont été couteuses en hommes et le pays se retrouve sans ressources naturelles. Après la capitulation, le pays a dû d'abord lutter contre la famine de sa population durant l'[[occupation du Japon|occupation américaine]], avant de bénéficier du coup de pouce de son vainqueur. Le redémarrage concret de l'économie n'est observable qu'à compter de [[1952]]. ▼
▲[[Ère Shōwa (1926-1989)#L'économie japonaise jusqu'en 1945|Après avoir accédé au rang de puissance industrielle]], le pays est anéanti en 1945 après sa capitulation face aux Alliés. Il a échoué dans sa tentative de contrôle de l'Asie de l'Est et a perdu les territoires qu'il occupait sur le continent asiatique. LesLa [[Guerre en Asie et dans le Pacifique|campagnes du Pacifique]] onta été couteusescoûteuse en hommes et le pays se retrouve sans ressources naturelles. Après la capitulation, le pays a dûdoit d'abord lutter contre la famine de sa population durant l'[[occupation du Japon|occupation américaine]], avant de bénéficier du coup de pouce de son vainqueur. Le redémarrage concret de l'économie n'est observable qu'à compter de [[1952]].
Au départ, il y a eu simplement cette idéologie d'une [[harmonie industrielle]], inventée par le capitalisme japonais du début du {{s-|XX|e}}, qui est le fondement d'une économie politique asiatique de l'Extrême Orient, de la Chine centrale, des Chines périphériques, comme [[Taïwan]], [[Hong Kong]] et [[Singapour]] et des pays sinisés, comme la [[Corée]], le [[Japon]] et le [[Viêt Nam]]. Ensuite, la [[Guerre froide]] a mis l'Allemagne et le Japon sur la ligne de front, transformant les ennemis d'hier en alliés incontournables. Ils bénéficieront alors de l'aide et des commandes militaires tout en limitant leurs dépenses militaires, bénéficiant du parapluie de protection des [[États-Unis]].
Dès le {{date|4|avril|1947}}, les États-Unis soucieux de favoriser une reconstruction rapide de l’économie du pays, suspendent le paiement des réparations japonaises . et deDe cette date à {{date-|février 1948 }}, lales conditions du redressement sont réunies : [[dévaluation]] du yen par rapport au dollar, le rétablissement de l’équilibre budgétaire, la reconstitution des chantiers navals, les faveurs faites de nouveau aux grandes entreprises pour des raisons de rationalisation de la production créent les conditions du redressement<ref name=clio>{{Lien web|url=http://www.clio.fr/CHRONOLOGIE/chronologie_japon_du_miracle_japonais_aux_incertitudes_actuelles.asp |titre= Du miracle japonais aux incertitudes actuelles |auteur= |année= février|éditeur= Clio |consulté le= 10 mai 2011}}</ref>. ▼La [[guerre de Corée]] a lancé le démarrage de ce prétendu « miracle » qui n'est qu'un effort national faisant suite à celui de l'[[ère Meiji]]. Dans la [[coévolution]] où le changement de l'un fait la promotion et facilite le changement de l'autre, l'industrie japonaise a ouvert les portes à celle de la Corée et des bébés tigres de l'Asie du Sud-Est, réalisant le rêve d'une « sphère de co-prospérité » que la conquête militaire de la [[Seconde Guerre mondiale]] a échoué.
Le [[plan Dodge]] d'assainissement économique du Japon imposé par les États-Unis le {{date|15|avril|1949}} lutte avec succès contre l'inflation (malgré une décélération intense du rythme de croissance) et aboutieaboutit à un [[Yen]] de nouveau fortement et délibérément sous- évaluéeévalué, de l'ordre de 20 % de son cours marchantmarchand ((360 yens pour un dollar) [[stimulant ]] la reprise des exportations<ref>{{ ouvrageOuvrage|langue= fr |prénom1= Jean |nom1= Kogej |lien auteur1= |titre= Les mutations de l'économie mondiale du début du XXe siècle{{s-|XX}} aux années 1970 | sous-titrevolume= 2004| numéro d'éditionlieu= 2 Rosny-sous-Bois|éditeur= Bréal | lien éditeurannée= 2008| lieumois= mars|jour= {{1er }}| mois=numéro mars |annéed'édition= |volume= 2004|tome= 2|pages totales= 271|passage= 160 |isbn= 978- 2749501826 2-7495-0182-6|lire en ligne= |consulté lehttps://books.google.com/books?id= JoqTrNyJz2AC&printsec=frontcover}}</ref>. ▼== Théorie économique caractérisant le miracle japonais ==
▲[[Image:US Military parade at the Imperial Palace Plaza.JPG|thumb|277px|[[parade militaire]] de l'[[armée américaine]] sur la place du [[palais impérial de Tokyo|palais impérial à Tokyo]], le 5 juin [[1948]]. Le pays étant [[occupation du Japon|occupé militairement]], l'[[économie japonaise]] peut redécoller sans avoir à dépenser de crédits pour son industrie militaire nationale : les [[Forces japonaises d'autodéfense|JSDF]] ne se reconstituèrent qu'en 1954, sous l'égide de conseillers militaires américains.]]
Avec l'[[Occupation du Japon|occupation américaine de l'archipel japonais]] et la [[Guerre de Corée]] qui a déplacé le front chaud de la [[guerre froide]] de l'Extrême-Occident à l'Extrême-Orient, le Japon se trouvatrouve en première ligne pour les fournitures militaires dont les industries japonaises profitèrentprofitent. Elles profitèrentprofitent aussi de l'enseignement américain pour la production de masse et le contrôle de qualité. Les travailleurs japonais se distinguent par leur grande productivité et leur respect de la hiérarchie, dans une société où règne une grande cohésion sociale<ref name=clio/>. Il faut également prendre en compte le fait que de nombreux ingénieurs travaillant pendant la Seconde Guerre mondiale dans le secteur militaire se sont ensuite reconvertis, et avec leurs qualifications, dans l'industrie civile (automobile, outillage industriel, électroménager, etc.)<ref>Régis Arnaud, [http://www.lefigaro.fr/international/2016/05/26/01003-20160526ARTFIG00243-la-memoire-brulante-d-hiroshima.php « Les Japonais et la mémoire brûlante de Hiroshima »], ''[[Le Figaro]]'', vendredi 27 mai 2016, page 19.</ref>.
La croissance est aussi liée à une forte augmentation de la population, liée au rapatriement des « colons » installés avant-guerre dans les territoires sous contrôle japonais et à un fort taux de natalité<ref name=clio/> : entre 1945 et 1960, la population passe de 72 à {{unité|93|millions}} d'habitants.
▲[[Fichier:Osaka-WTC-02.jpg|vignette|277px|Le [[World Trade Center]] d'[[Osaka]], symbole du dynamisme financier retrouvé de ses [[keiretsu]]]]
On est passé de la force des armes au contrôle économique où la défaite militaire allemande et japonaise de 1945 fut principalement liée bien plus à la puissance industrielle américaine qu'à sa puissance militaire et où 45 ans plus tard l'Allemagne et le Japon sont devenus les créanciers et les garants incontournables de la prospérité américaine, elle-même, garante de la prospérité mondiale par son dollar, comme unité monétaire du commerce international, gardant encore un pouvoir déjà vidé de sa puissance.
Pendant trois décennies (années 1960, 1970, et 1980), la [[Japon#Économie|croissance]] du [[Japon]] est spectaculaire. Durant le [[Boom Izanagi]] (1965-1970), le PNB croit à un rythme annuel de 11,5 % entre 1965 et 1970 et dès [[1968]], le Japon futdevient la 2{{ e2e|puissance}} puissance économique mondiale ;.▼En 1945, les États-Unis et le Canada furent les arsenaux des Alliés et détinrent les trois quarts de la richesse mondiale sur une planète Terre aux trois quarts dévastée. Mais la [[guerre froide]] menaçant, il devient primordial de transformer les anciens ennemis allemands et japonais en vitrine de la démocratie libérale et capitaliste face à une [[Union Soviétique]] devenu hostile. Ce qui permis à ces deux pays d'engager la lutte pour le contrôle économique des anciens vainqueurs, à l'abri des dépenses militaires ruineuses dans la nouvelle course aux armements et d'être au premier rang des fournisseurs dans cette course.
Depuis les [[années 1980]], la croissance du Japon et le développement des [[méthode de travail|méthodes de travail]] [[toyotisme|japonaises]] ont influencéinfluencent la forte croissance des pays de l'[[Tigres asiatiques|Asie du Sud-Est]]. ▼▲Dès le {{date|4|avril|1947}}, les États-Unis soucieux de favoriser une reconstruction rapide de l’économie du pays, suspendent le paiement des réparations japonaises et de cette date à février 1948, la [[dévaluation]] du yen par rapport au dollar, le rétablissement de l’équilibre budgétaire, la reconstitution des chantiers navals, les faveurs faites de nouveau aux grandes entreprises pour des raisons de rationalisation de la production créent les conditions du redressement<ref>{{Lien web|url=http://www.clio.fr/CHRONOLOGIE/chronologie_japon_du_miracle_japonais_aux_incertitudes_actuelles.asp |titre= Du miracle japonais aux incertitudes actuelles |auteur= |année= février|éditeur= Clio |consulté le= 10 mai 2011}}</ref>.
▲Le [[plan Dodge]] d'assainissement économique du Japon imposé par les États-Unis le {{date|15|avril|1949}} lutte avec succès contre l'inflation et aboutie à un [[Yen]] de nouveau fortement et délibérément sous-évaluée de l'ordre de 20% de son cours marchant ((360 yens pour un dollar) stimulant la reprise des exportations<ref>{{ouvrage|langue= fr |prénom1= Jean |nom1= Kogej |lien auteur1= |titre= Les mutations de l'économie mondiale du début du XXe siècle aux années 1970 |sous-titre= |numéro d'édition= 2 |éditeur= Bréal |lien éditeur= |lieu= |jour= 1er |mois= mars |année= |volume= 2004|tome= |pages totales= 271|passage= 160 |isbn= 978-2749501826 |lire en ligne= |consulté le= }}</ref>.
On peut situer l’apogée du « miracle Japonais » vers 1988 : le [[Japon]] est alors numéro un mondial de la [[banque]], et de l’industrie [[ électronique (technique)|électronique]] et [[automobile]]<ref>L'Express Spécial Japon, 1988</ref>. L'éclatement de la [[bulle spéculative japonaise]] au début des années 1990 met fin au miracle économique et fait place à la [[Décennie perdue (Japon)|décennie perdue]]. ▼Pour le Japon, l'[[enveloppement stratégique]] est dans le passage des technologies électromécaniques aux technologies informatiques et le déplacement de l'importance relative de la matière-énergie à l'information (comprenant la formation professionnelle permanente), des ressources naturelles aux ressources humaines, de la production à la conception.
En d'autres termes, l'[[enveloppement stratégique]] est l'installation de nouvelles formes de relation qui transforment l'infortune en avantage, comme l'Extrême-Orient surpeuplé qui a transformé cette surpopulation en richesse des ressources humaines en axant sa production sur l'expertise (Lii) et la détermination (Chii) de sa main-d'œuvre plutôt que sur la machinerie et en axant ses produits sur une forte teneur en valeur ajoutée de travail plutôt que sur la matière première; c'est-à-dire que l'investissement dans le capital humain - à travers l'éducation, les politiques sociales, les modalités d'emploi et les conditions de travail - a la primauté sur l'investissement dans l'immobilisation où la conception orientée vers la vente est plus importante que la production déplacée au rang de la logistique de soutien, comme l'intelligence (dans la signification militaire anglo-saxonne de connaissance de l'environnement et des états internes du système).
* Croissance :
▲Pendant trois décennies (années 1960, 1970, et 1980), la [[Japon#Économie|croissance]] du [[Japon]] est spectaculaire. Durant le [[Boom Izanagi]], le PNB croit de 11,5% entre 1965 et 1970 et dès [[1968]], le Japon fut la 2{{e}} puissance économique mondiale ;
* Apogée :
▲On peut situer l’apogée du « miracle Japonais » vers 1988 : le [[Japon]] est alors numéro un mondial de la [[banque]], et de l’industrie [[électronique]] et [[automobile]]<ref>L'Express Spécial Japon, 1988</ref>. L'éclatement de la [[bulle spéculative japonaise]] au début des années 1990 met fin au miracle économique.
* Évolution :
▲Depuis les [[années 1980]], la croissance du Japon et le développement des [[méthode de travail|méthodes de travail]] [[toyotisme|japonaises]] ont influencé la forte croissance des pays de l'[[Tigres asiatiques|Asie du Sud-Est]].
* Saga des Cercles de Qualité — Le miracle économique japonais a déjà fait couler beaucoup d’encre dans les [[années 1970]] et [[années 1980|1980]], notamment à propos des [[Kaoru Ishikawa|Cercles de Qualité]].
* Approche initiale – Des approches, parfois superficielles, privilégiant les [[méthode de travail|recettes]], voire les [[toyotisme|formules]], ont contribué à maintenir la caractère « mystérieux » d’une culture caractérisée par le [[Bouddhisme]] [[Zen]],
* [[contrainte|Étude de contrainte]] – Distinguer les aspects légitimes (apprentissage rituel) et illégitimes ([[taylorisme|abrutissement]]) de la recherche de l'automaticité des mouvements rendue possible par la [[apprentissage|répétition]] permettrait de mieux comprendre la culture japonaise caractérisée par le [[zen]], et ses pratiques individuelle ([[zazen]]) et collective ([[kaizen]], [[kininn]], etc).
== Notes et références ==
{{Références}}
<references />
== Voir aussiAnnexes ==
=== LiensArticles internesconnexes ===
* [[ÉconomieHistoire économique du Japon]]
* [[Forces japonaises d'autodéfense]]
* [[Wirtschaftswunder|Miracle économique allemand]] et autrichien
* [[Trente glorieusesGlorieuses|Miracle économique français]]
{{Palette Histoire du Japon}}
=== Lien externe ===
{{Portail|économie|Japon |années 1960|années 1970|années 1980}} ▼
▲{{Portail|économie|Japon}}
[[Catégorie:État du Japon]]
[[Catégorie:Histoire économique du Japon]]
[[Catégorie:Boom économique]]
[[bg:Японско икономическо чудо]]
[[en:Japanese post-war economic miracle]]
[[es:Milagro japonés]]
[[fi:Japanin talousihme]]
[[hi:जापानी युद्धोत्तर आर्थिक चमत्कार]]
[[id:Keajaiban ekonomi Jepang pascaperang]]
[[ja:高度経済成長]]
[[ko:일본의 고도경제성장]]
[[lt:Japonijos pokario ekonominis stebuklas]]
[[ms:Keajaiban ekonomi Jepun pascaperang]]
[[pt:Milagre econômico japonês]]
[[ru:Японское экономическое чудо]]
[[uk:Японське економічне диво]]
[[ur:بعد از جنگ جاپانی معجزۂ معاشیات]]
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