« Femmes dans l'armée » : différence entre les versions

▲L'éventuelle origine historique des mythiques [[Amazones]] a fait l'objet de suppositions diverses ; les dépouilles féminines découvertes par l'archéologie dans les sépultures militaires des [[kourgane]]<nowiki/>s tendent à orienter les hypothèses vers des guerrières [[scythes]] et [[sarmates]]<ref>{{Lien web|langue=en|auteur1=Lyn Webster Wilde|titre=Did the Amazons really exist?|url=http://www.stoa.org/diotima/essays/wilde.shtml|site=Diotima|date=|consulté le=2018-01-11}}</ref>. Cependant, de l'[[Antiquité]] jusqu'à l'[[époque contemporaine]], rares sont les femmes qui font la guerre, telles [[Iâhhotep Ire|Iâhhotep I{{re}}]] ou [[Jeanne d'Arc]]<ref>{{ouvrage|auteur=Marion Trévisi, [[Philippe Nivet]]|titre=Les femmes et la guerre de l'Antiquité à 1918|éditeur=Economica|date=2011|pages totales=412|isbn=978-2-7178-5951-5|lire en ligne=}}</ref>.

▲Au {{s-|XIX|e}}, la [[première vague féministe]] revendique la reconnaissance de l'égalité des [[droits des femmes]] avec ceux des hommes, notamment celui de servir dans l'armée, qui est progressivement obtenu surtout lors de la [[Deuxième vague féministe|deuxième vague]].

▲Au cours de la [[Première Guerre mondiale]], près de {{formatnum:6000}} femmes combattent dans l’[[Armée impériale russe|armée russe]]. En 1917, la russe [[Maria Botchkareva]] forme le {{1er}} {{lien|fr=bataillon féminin de la mort|lang=en|trad=Women's Battalion}}, constitué de femmes volontaires<ref>[http://www.tetue.net/spip.php?article321 Le bataillon russe de la mort]</ref>. La même année sont créés au Royaume-Uni le {{lien|Queen Mary's Army Auxiliary Corps}} et le [[Women's Royal Naval Service]]. La femme la plus décorée du conflit est la serbe [[Milunka Savić]].

▲La [[guerre civile finlandaise]] voit la création d'une organisation d'auxiliaires volontaires exclusivement féminines, appelée [[Lotta Svärd]] : on compte alors {{formatnum:150000}} ''lottas'' pour {{formatnum:600000}} hommes dans l'armée finlandaise.

▲Pendant la [[Seconde Guerre mondiale]], toutes les armées comptent des auxiliaires féminines, sauf l'[[armée japonaise]]. En [[Australie]], la [[Women's Auxiliary Australian Air Force]], dirigée par [[Clare Stevenson]], est créée pour faire participer les femmes dans les efforts de guerre dans le Pacifique. Parmi les forces du [[Troisième Reich]], les [[Schutzstaffel|SS]] ont pour pendant féminin les {{lien|fr=SS-Gefolge|lang=de|trad=SS-Gefolge}}, tandis que la [[Wehrmacht]] s'appuie sur les {{lien|fr=Wehrmachthelferin|lang=de|trad=Wehrmachthelferin}}, également connues en français sous le surnom de « souris grises » à cause de la couleur de leur uniforme. Elles gardent leur statut civil et sont essentiellement utilisées dans la logistique, les transmissions ou les camps ; cependant, à partir de février 1945, certaines sont autorisées à entrer dans la [[Volkssturm]] pour défendre [[Berlin]]. Dans l'armée britannique, les femmes sont {{formatnum:400000}} à la fin de la guerre, soit 9 % des effectifs. L'[[armée rouge]] compte {{formatnum:500000}} femmes à partir de 1942, un million à la fin de la guerre<ref>Dont des [[Tireur d'élite|tireuses d'élite]] (telles [[Lioudmila Pavlitchenko]] et [[Roza Chanina]]) et trois régiments d'aviation exclusivement composés de femmes, de la mécanicienne à la pilote (telles [[Marina Raskova]], [[Lidia Litviak]] ou [[Iekaterina Boudanova]]), surnommées par les Allemands les « sorcières de la nuit » car elles coupaient le moteur de leur avion lorsqu'elles s'approchaient de leur cible.</ref>. Le [[Women's Army Corps]] (WAC), branche féminine de l'[[armée américaine]], voit plus de {{formatnum:150000}} femmes y servir.

▲Dans les deux camps et sur chaque front, des centaines de milliers de femmes sont engagées dans les combats du second conflit mondial. Allemandes d'un côté, Britanniques et Soviétiques de l'autre contribuent activement aux pertes infligées à l'ennemi ; en contrepartie, elles sont tuées, blessées ou capturées. Les Américaines, en revanche, ne sont pas envoyées au combat{{sfn|Campbell|1993|p=301-302}}. Quant aux Allemandes, de fait leur mobilisation entre en contradiction avec l'idéologie du régime. Pour Hitler, le devoir de la femme nazie est d'assurer la survie de la race aryenne dans la salle d'accouchement, non sur le champ de bataille{{sfn|Campbell|1993|p=313-314}}. En février 1945, il se résout cependant à la création d'un bataillon d'infanterie féminin expérimental{{sfn|Campbell|1993|p=317-318}}.

▲Depuis le début des [[années 1970]], la plupart des armées occidentales ont commencé à admettre les femmes dans le service actif. Seuls quelques pays les autorisent à remplir des fonctions combattantes : Nouvelle-Zélande, Canada, Danemark, Finlande, France, Italie, Allemagne, Norvège, Israël, Serbie, Suède, Suisse<ref>{{ouvrage|langue=en|auteur=Helena Carreiras|titre=Gender and the military : women in the armed forces of western democracies|éditeur=Routledge|date=2006|pages totales=288|isbn=0-415-38358-7|lire en ligne=}}</ref>, ainsi que les États-Unis depuis décembre 2015<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=L’armée américaine ouvre tous ses postes aux femmes|site=Le Monde.fr|date=2015-12-03|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2015/12/03/l-armee-americaine-ouvre-tous-ses-postes-aux-femmes_4823826_3222.html}}</ref> (l'interdiction remontant à 1948<ref>Gilles Paris, [https://www.lemonde.fr/m-actu/article/2015/04/09/le-combat-des-soldates-americaines_4607265_4497186.html « Le combat des soldates américaines »], le monde.fr, 9 avril 2015.</ref>). En 2013, dans le contexte de la [[guerre civile syrienne]] et pour pallier la baisse des effectifs dans l'[[Forces armées syriennes|armée]] (morts, fuites vers l'Europe, désertion, etc.), le président [[Bachar el-Assad]] autorise les femmes à combattre sous l'uniforme<ref>Nigina Beroeva, « Dans Damas assiégée », ''[[Le Figaro Magazine]]'', semaine du 11 décembre 2015, pages 58-70</ref>.

▲* {{Article|langue=en|auteur=D'Ann Campbell|titre=Women in Combat : The World War Two Experience in the United States, Great Britain, Germany, and the Soviet Union|périodique=Journal of Military History|date=1993|volume=|numéro=57|pages=301-323|url texte=http://americanhistoryprojects.com/downloads/ww2/combat.pdf}}