Hélène Gerhards
Hélène Gerhards, née le à Brest, est une magistrate française.
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Auditeur de justice (- |
Biographie
modifierJeunesse
modifierHélène Gerhards naît d'une mère professeure d'allemand et d'un père universitaire allemand mariés en 1968[1].
Pendant son enfance, ses parents déménagent souvent, elle a ainsi vécu dans plusieurs pays : France, Allemagne, États-Unis[1].
Formation
modifierHélène Gerhards obtient une licence en Allemagne dont le mémoire est une comparaison du secret de l'instruction entre les systèmes français et allemand[1] dans le cadre d'un cursus universitaire Erasmus. Elle est titulaire d'un DEA en droit privé option sciences criminelles [source insuffisante][source insuffisante] puis elle entre à l'École nationale de la magistrature[1].
Carrière juridique
modifierHélène Gerhards entame sa carrière comme auditrice de justice de 2001 à 2003[2], puis juge d'instruction au tribunal d'instance d'Albertville[3]. Elle travaille ainsi sur un dossier mettant en cause des élus locaux dans la cadre d'une pollution à la dioxine par l'incinérateur de Gilly-sur-Isère[1],[4]. Deux préfets sont également impliqués ainsi que l'entreprise chargée de l'exploitation de l’incinérateur[5]. Le , le procureur d'Albertville lui demande de se dessaisir de ce dossier, mais elle refuse le mois suivant. Le 11 mai 2005, la Cour de cassation confirme qu'elle peut rester sur le dossier[1]. La dissolution du syndicat gestionnaire et plusieurs non-lieux ne permettent pas de déboucher sur des condamnations[4]. Un documentaire de Clarisse Feletin lui est consacré quelques années plus tard[3],[6].
Elle exerce ensuite la fonction de juge d'instruction à Ajaccio de 2010 à 2016[7],[8]. Elle est placée sous protection judiciaire pour menaces de mort en [8]. Elle est nommée vice-procureure à Toulouse en puis conseillère à la cour d'appel d'Agen[9] en [8].
Affaire judiciaire
modifierLe , elle est mise en examen et placée en détention provisoire notamment pour détournement de fonds publics, trafic d'influence lors de son séjour en Corse[9],[10]. La mise en détention d'un magistrat est un événement rare[9],[10]. Le , elle est remise en liberté sous contrôle judiciaire, lui interdisant notamment d'exercer la profession de magistrate de l'ordre judiciaire[7]. Le Premier ministre Gabriel Attal saisit le Conseil supérieur de la magistrature le pour une procédure urgente d’interdiction temporaire d’exercice, le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, ne pouvant le faire puisqu'il a défendu son ex-mari lorsqu'il était avocat[11].
Références
modifier- Olivier Bertrand, « Jugement de valeur », Libération, (consulté le )
- Arrêté du 25 janvier 2001 portant nomination des auditeurs de justice à l'issue des premier, deuxième et troisième concours d'accès à l'Ecole nationale de la magistrature (lire en ligne)
- Martine Valo, « LA JUGE ET L'AFFAIRE DES DIOXINES », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- « Affaire de la dioxine : les politiques échappent au procès », Le Nouvel Obs, (consulté le )
- Pascale Robert-Diard, « Dioxine : à Albertville, le procès tronqué d'une catastrophe écologique », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- Emilie Gavoille, « Quand Mme le juge d’instruction se pose des questions… », Télérama, (consulté le )
- AFP, « Banditisme corse : la magistrate Hélène Gerhards remise en liberté », Libération, (consulté le )
- « Justice - Une magistrate d'Agen en garde à vue dans une enquête liée au banditisme corse », La Montagne, (consulté le )
- « Une magistrate en détention provisoire pour ses liens avec le banditisme corse », Le Figaro, (consulté le )
- AFP, « Une magistrate mise en examen pour ses relations supposées avec le grand banditisme corse », Libération, (consulté le )
- AFP, « Corse : le Conseil supérieur de la magistrature saisi du cas de la juge Gerhards », Le Parisien, (consulté le )
Liens externes
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