Fanny Ardant

actrice et cinéaste française

Fanny Ardant, née le [1] à Saumur (Maine-et-Loire), est une actrice, réalisatrice, scénariste et metteuse en scène française.

Fanny Ardant
Description de cette image, également commentée ci-après
Fanny Ardant lors de la 45e cérémonie des César en 2020.
Nom de naissance Fanny Marguerite Judith Ardant
Naissance (75 ans)
Saumur (France)
Nationalité Drapeau de la France française
Profession Actrice, réalisatrice, scénariste, chanteuse
Films notables La Femme d'à côté
Vivement dimanche !
Pédale douce
Ridicule
Huit femmes
La Belle Époque

Révélée par le rôle de Fanny Vilatte dans le feuilleton Les Dames de la côte (1979) de Nina Companeez, succès critique qui lance sa carrière, elle joue deux ans plus tard le premier rôle de La Femme d'à côté de François Truffaut, qui lui vaut une nomination au César de la meilleure actrice. Figure importante du cinéma français depuis les années 1980, elle partage ensuite sa carrière entre télévision, théâtre et cinéma. Apparaissant dans plusieurs films populaires comme Le Colonel Chabert (1994), Ridicule (1996) ou Huit Femmes (2002), elle tourne aussi sous la direction de nombreux cinéastes reconnus, François Truffaut, Agnès Varda, Sydney Pollack, Yves Angelo, Maïwenn, ou Jean Becker.

En 1997, elle obtient le César de la meilleure actrice pour Pédale douce, auquel s'ajoute en 2020 le César de la meilleure actrice dans un second rôle pour La Belle Époque : en tout, elle a été nommée six fois aux César, deux fois aux Lumières de la presse internationale et aux Molières.

Biographie

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Origines familiales

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Née à Saumur, elle est la fille du colonel Jean Ardant, ancien chef de corps en Algérie, né à Saint-Jouvent (Haute-Vienne). Après sa carrière militaire, ami du prince Rainier, il devient ensuite gouverneur du palais[2] de la principauté de Monaco, où Fanny passe sa jeunesse. Elle passe une partie de son enfance à voyager en Europe.[pas clair]

Elle est apparentée à Jean-Baptiste Ardant[réf. nécessaire] (1757-1815), à Charles Ardant du Picq, théoricien militaire, et à Henri Ardant, directeur de la Société générale et collaborateur sous l'Occupation[3].

Formation et débuts

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Elle fait ses études supérieures à l'Institut d'études politiques d'Aix-en-Provence, section « Relations internationales »[4] (promotion 1971)[5], qu'elle achève au bout de trois ans en rédigeant un mémoire intitulé Surréalisme et anarchisme (1971)[6].

Elle est un moment secrétaire bénévole du Club de l'horloge[Quand ?][7].

Elle décide assez tardivement[pas clair] de devenir actrice afin d'assouvir sa passion pour le théâtre et joue notamment Racine[Quand ?], Claudel et Montherlant.

Années 1970 et 1980

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Sa première apparition, dans Marie-poupée de Joël Séria, en 1976, est remarquée par le public[réf. nécessaire].

Fanny Ardant tourne plusieurs films pour la télévision, dont certains, comme Les Dames de la côte de Nina Companeez, attirent l'attention de François Truffaut, à la recherche d'une actrice, qui lui donne le premier rôle féminin de La Femme d'à côté (1981) et de Vivement dimanche ! (1982). Elle s'engage dans une relation amoureuse avec lui et sera sa dernière compagne.

Fanny Ardant travaille aussi avec Vittorio Gassman dans Benvenuta (1983) d'André Delvaux et La vie est un roman (1983) d'Alain Resnais, avec Geraldine Chaplin.

Après la mort de Truffaut en 1984, elle participe aux films Un amour de Swann (1984) de Volker Schlöndorff, avec Jeremy Irons, Ornella Muti, Michele Placido et Alain Delon, Conseil de famille (1986) de Costa-Gavras, avec Johnny Hallyday, et à La Famille (1986) d'Ettore Scola, de nouveau avec Gassman.

Années 1990

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Après quelques films mineurs, elle apparaît dans le Colonel Chabert (1994) d'Yves Angelo, dans Sabrina (1995) de Sydney Pollack et surtout dans Par-delà les nuages (1995) de Michelangelo Antonioni, avec Marcello Mastroianni et Inés Sastre. Elle retrouve Mastroianni dans Les Cent et Une Nuits de Simon Cinéma (1995) d'Agnès Varda, puis remporte le César de la meilleure actrice pour la comédie Pédale douce (1996) de Gabriel Aghion. Elle rejoint la distribution du film choral Le Dîner d'Ettore Scola (1998), dernière variation sur le couple Ardant-Gassman avant la mort de ce dernier. La même année, elle incarne le personnage de Marie de Guise (1515-1560) dans Elizabeth de Shekhar Kapur en 1998.

Années 2000

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Les années 2000 lui offrent des rôles importants dans Sin noticias de Dios (2001) de Agustín Díaz Yanes, Huit femmes (2002) de François Ozon, avec Danielle Darrieux, Catherine Deneuve, Virginie Ledoyen, Emmanuelle Béart, Isabelle Huppert, Firmine Richard et Ludivine Sagnier, Callas Forever de Franco Zeffirelli (2002) et L'Odeur du sang (2003) de Mario Martone, avec Michele Placido.

En 2009, Fanny Ardant réalise son premier film Cendres et Sang. L'octroi de l'avance sur recettes suscite une polémique, eu égard à la faiblesse du projet[8], et le film est mal accueilli par la critique[9] et le public, avec un peu moins de 15 000 spectateurs au bout de 5 semaines d'exploitation[10].

Années 2010 et 2020

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En 2010, elle met en scène Chimères absentes, court-métrage dans lequel elle interprète le premier rôle, qui s'inscrit dans son combat en faveur de la communauté rom[11].

En 2013, elle fait une courte apparition dans le film franco-italien La grande bellezza.

En 2015, elle interprète la sulfureuse[réf. nécessaire] comtesse de Castiglione dans La Séance, premier court-métrage d’Édouard de La Poëze.

En 2020, à la 45e cérémonie des César, elle reçoit le César de la meilleure actrice dans un second rôle dans La Belle Époque.

En 2021, elle interprète Shauna, femme de 71 ans atteinte de la maladie de Parkinson qui voit un jeune oncologue tomber amoureux d'elle, dans Les Jeunes Amants de Carine Tardieu avec Melvil Poupaud et Cécile de France.

Chanson

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En 2011, elle apparaît dans le clip de la chanson Elle me dit de Mika après avoir fait une apparition, vingt ans auparavant, dans celui d'Alain Bashung, Madame rêve[12],[13].

En 2012, elle enregistre Amoureuse en duo avec Véronique Sanson.

Vincent Delerm lui a consacré une chanson, Fanny Ardant et moi.

Vie privée

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Elle a eu trois filles : Lumir avec Dominique Leverd en , Joséphine avec François Truffaut en [réf. nécessaire] et Baladine avec Fabio Conversi en .

Elle est aujourd'hui séparée de Fabio Conversi[14].

Polémiques

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À propos des Brigades rouges

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En 2007, Fanny Ardant déclenche la colère d'hommes politiques italiens et de familles de victimes du terrorisme en confiant dans une interview qu'elle considère Renato Curcio, fondateur des Brigades rouges, comme « un héros »[15]. Piero Mazzola, fils d'un policier abattu en 1974 par les Brigades rouges, dépose plainte contre l'actrice[16].

Elle a présenté des excuses :

« Je comprends que des gens m'aient traitée d'idiote. Je ne leur donne pas tort. Je ne suis pas une politicienne, je n'ai pas d'expérience. Je ne suis qu'une actrice, une personne ordinaire[17]. »

À propos de Poutine

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Lors de la promotion de son film Le Divan de Staline en sur le plateau de l’émission 28 minutes d'Arte, Fanny Ardant attaque la corporation des journalistes, « laquais de l'Amérique » et soumis à « la pensée unique ». Elle dénonce un « Occident donneur de leçons » et se félicite aussi de ce « contre-pouvoir » incarné par la Russie, tout en reconnaissant « ne pas connaître les tenants et les aboutissants ».

Elle reçoit alors le soutien des médias proches du Kremlin (Russia Today, Sputnik) et de la presse d'extrême droite, comme Valeurs actuelles[18].

À propos de Roman Polanski

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En août 2022, dans une interview pour l'hebdomadaire Le Point, elle déclare son soutien au réalisateur Roman Polanski, accusé de viol et d'agressions sexuelles par douze femmes et toujours aux prises avec une affaire ancienne qui l'a amené à fuir les États-Unis en 1978[19]. Elle affirme avoir admiré l'homme et, selon elle « tout le monde fait des erreurs »[20].

Dans la même interview, elle déclare avoir envié Íngrid Betancourt au moment où elle était prisonnière des FARC, avouant par là même admirer ce mouvement révolutionnaire colombien[pas clair].

Elle renouvelle son soutien à Roman Polanski en juin 2024 dans le magazine Causeur[21] dans un entretien avec la psychanalyste Sabine Prokhoris (qui a écrit plusieurs ouvrages en défense de Roman Polanski), au cours duquel l'actrice dénonce[22] ce qu'elle appelle le « maccarthysme #MeToo »[23].

Filmographie

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Actrice

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Cinéma

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Années 1970
Années 1980
Années 1990
Années 2000
Années 2010
Années 2020

Télévision

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Réalisatrice

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Théâtre

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Fanny Ardant dans Music-Hall au Théâtre des Bouffes-du-Nord.

Mise en scène

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Discographie

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Musique

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Livres audio

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Distinctions

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Fanny Ardant au festival de Cannes 2005.

Récompenses

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Nominations

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Notes et références

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  1. « Mini-biographie de Fanny Ardant », sur Elle (consulté le ).
  2. Stéphane Bern, « Monaco et les princes de Grimaldi », émission Secrets d'Histoire sur France 2, .
  3. Généalogie-Magazine, no 245, , « Album : Les Ardant ».
  4. Fanny Ardant, Anarchisme et surréalisme, mémoire de l’IEP d’Aix-en-Provence, 1971.
  5. « Le réseau des diplômés et des étudiants de Sciences Po Aix », sur Alumni Sciences Po Aix en Provence (consulté le )
  6. « Fanny Ardant : « Comme moi, François Truffaut mettait l’amour au-dessus de tout » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. Philippe Lamy (sous la dir. de Claude Dargent), Le Club de l'horloge (1974-2002) : évolution et mutation d'un laboratoire idéologique (thèse de doctorat en sociologie), Paris, université Paris-VIII, , 701 p. (SUDOC 197696295, lire en ligne), p. 431.
  8. Polémique sur l'avance à Fanny Ardant sur leparisien.fr du 23 janvier 2010
  9. Critiques presse sur allocine.fr
  10. Box Office France sur allocine.fr
  11. « Présentation de Chimères absentes », sur eurochannel.com.
  12. « Alain Bashung - Madame Rêve » (consulté le ).
  13. « Mika - Elle Me Dit (clip officiel) » (consulté le ).
  14. « Fanny Ardant. Biographie », sur journaldesfemmes.com (consulté le ).
  15. « Fanny Ardant déclenche la colère de la droite italienne », sur L'Express, .
  16. « Plainte en Italie contre Fanny Ardant pour éloge des brigadistes », sur Le Monde, .
  17. (it) « Marra tra finanzieri corrotti e palazzinari », sur Corriere della Sera, .
  18. « En direct, Fanny Ardant dénonce la russophobie et la pensée unique », sur Valeurs actuelles, .
  19. Voir la page Roman Polanski pour les détails. Il n'y a pas lieu de traiter l'affaire Polanski de 1977-1978, qui est complexe, sur la page Fanny Ardant.
  20. « "Tout le monde fait des erreurs" : Fanny Ardant prend de nouveau la défense de Roman Polanski », sur TF1 INFO, (consulté le )
  21. « "Je n'ai jamais voulu être une victime" Entretien avec Fanny Ardant. Propos recueillis par Sabine Prokhoris », Causeur, n° 124, juin 2024, pp. 36 à 41.
  22. Chapeau de l'entretien, page 36.
  23. #MeTooCinéma : l’insulte de Fanny Ardant aux victimes de violences sexuelles sur liberation.fr du
  24. Voir sur catalogue.bnf.fr.
  25. (en) « Audition announcement », sur nationalopera.gr.

Voir aussi

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Bibliographie

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Liens externes

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