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FRACTRAN

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FRACTRAN est un langage de programmation exotique et Turing-complet s'appliquant à des entiers naturels. Il a été inventé par le mathématicien John Conway qui en publie une description en 1987[1],[note 1] ; son objectif est de généraliser le problème de Syracuse, en montrant que des questions de ce type peuvent être indécidables, car se ramenant au problème de l'arrêt.

Fonctionnement d'un programme FRACTRAN

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Description des programmes

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Un programme FRACTRAN est constitué d'une liste ordonnée de fractions, et d'un nombre entier de départ. Le programme produit une suite d'entiers , définie par la procédure suivante :

  1. Initialiser l'examen avec la première fraction de la liste ;
  2. Si la multiplication donne un entier, cet entier sera (par définition) (et réinitialiser l'examen en 1 pour trouver son successeur) ;
  3. Sinon, si la liste des fractions n'est pas épuisée, poursuivre l'examen avec la fraction suivante (et reprendre l'examen en 2) ;
  4. Sinon la procédure s'arrête (et la suite résultante est alors finie).

Considérons le programme FRACTRAN correspondant à la liste de fractions .

Si on l'applique à l'entier 14, comme ni , ni ne sont des entiers, le programme s'arrête immédiatement.

Si on l'applique à l'entier 15, on obtient successivement 20 (car seul est un entier), puis 6 (car est un entier) , puis 8 (car seul donne un entier), puis la procédure s'arrête.

Le principe s'appuie sur l'existence d'une décomposition en produits de facteurs premiers des entiers, et sur la notion de valuation p-adique.

Tout entier A possède une décomposition en produit de facteurs premiers unique, dans laquelle l'exposant du nombre premier p est appelé valuation de p dans A, et est noté . Pour un entier A donné, les sont tous nuls, sauf un nombre fini d'entre eux.

Un programme FRACTRAN peut être vu comme fonctionnant sur une machine disposant d'une infinité de registres, chaque registre contenant un nombre entier. L'état de la machine est alors donné par le codage de Gödel, où les registres successifs représentent l'exposant des nombres premiers successifs. Par exemple, l'état 60 est donné par sa décomposition en facteurs premiers :

Il représente l'état où le premier registre (celui de 2) contient la valeur 2, le second (celui de 3) contient la valeur 1, le troisième (celui de 5) contient la valeur 1, et tous les autres registres sont à zéro. Ou encore, en termes de valuation, v2=2, v3=1 et v5=1.

Multiplier l'entier A par une fraction N/D permettant d'obtenir un entier B, consiste à opérer, en parallèle sur l'ensemble des p, des additions et des soustractions sur les  : la valuation de p dans A est augmentée de celle de p dans N, ou diminuée de celle de p dans D.

Analyse de l'exemple

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Ainsi, la liste précédente (3/10, 4/3) n'opère que sur les valuations de 2, 3 et 5, qui sont les seuls facteurs premiers présents dans les deux fractions :

  • La première fraction () enlève 1 aux valuations de 2 et 5, lorsque cela est possible, et dans ce cas augmente de 1 la valuation de 3. Cette première fraction agit donc tant que les valuations de 2 et de 5 sont strictement positives.
  • La seconde fraction () ne prend le relais que lorsque la première ne peut plus opérer, c'est-à-dire quand la valuation de 2 ou de 5 est nulle. Dans ce cas, elle augmente la valuation de 2 de deux unités, et baisse celle de 3 d'une unité.

Lorsque A s'écrit (multiplié par un facteur A’ quelconque premier avec 30),

  • si aucune des deux fractions ne peut s'appliquer et le programme s'arrête, la valeur restant inchangée
  • sinon
    • si , avec la première fraction la procédure transforme A en , puis avec la seconde fraction transforme le résultat en , et la procédure s'arrête.
    • si , le comportement de la suite est plus complexe :
      • La première fraction donnera  ;
      • la seconde fraction prend le relais et transforme le résultat en . On peut alors appliquer à nouveau la première fraction pour obtenir . Ces deux actions ont ainsi augmenté de 1 l'exposant de 2, laissé inchangé celui de 3 et diminué celui de 5
      • ... et ainsi de suite, les fractions alternant leur transformation jusqu'à ce que l'exposant de 5 soit nul.
      • La procédure s'arrête au nombre

Le « programme » que constitue la liste des fractions permet ainsi de définir des opérations sur les valuations.

Opérations basiques

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La liste contenant l'unique fraction permet de faire la somme des valuations de 2 et de 3 : lorsque A s'écrit , la procédure s'applique jusqu'à ce que A soit transformé en .

Soustraction

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La simple fraction permet de transformer le nombre en

  • , si  ;
  • , si  ;
  • si .

Boucle infinie

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Les exemples précédents donnent des séries finies, mais ce n'est pas nécessairement le cas. Un programme simple comme (2/3 ; 3/2) appliqué à n'importe quel nombre d'entrée commencera dans un premier temps par transférer la valuation de 3 en l'additionnant à celle de 2.

À ce stade, si l'une ou l'autre des valuations n'est pas nulle au départ, le programme bouclera :

  • Le registre des 3 étant épuisé, le programme ne peut appliquer [2/3] et appliquera [3/2], déplaçant une unité du registre des deux vers celui des 3.
  • L'étape suivante, le registre des 3 contenant une unité, [2/3] s'appliquera en priorité, transférant l'unité en sens inverse.

Ce système de bouclage est cependant très utile pour gérer des boucles de programmes grâce à des couples d'indicateurs d'états, comme le montre l'exemple suivant de la multiplication.

Transfert d'un nombre

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Le transfert d'un nombre d'un registre à l'autre s'effectue comme une addition.

Par exemple, le transfert du registre des 2 (v2) vers celui des 3 (v3) s'effectuera par la réitération de l'opération (3/2) sur le nombre

Deux points importants sont à noter pour de telles opérations :

  • Un transfert ne se fait (généralement) pas en une opération unique, mais constitue souvent une étape dans un programme. De ce fait, il faut garder en tête que sans autres précautions, la procédure permet que d'autres opérations sont susceptibles de s'intercaler pendant un transfert, lesquelles peuvent modifier ou compromettre le résultat.
  • Bien entendu, pour leur bon fonctionnement, ces opérations supposent que le registre d'accueil ou intermédiaire est initialement à zéro. Cette condition est normalement assurée en imposant des conditions au nombre de départ.

Duplication et indicateurs d'états

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Il est aisé de dupliquer la valeur a du registre v2 en la transférant dans v3 et v5 grâce à la fraction 15/2 mais cela détruit la valeur a du registre v2 qui devient seulement un registre de décompte[2].

Si l'on cherche à conserver la valeur a dans v2, il faut utiliser un autre registre de décompte, par exemple le registre v5 en y transférant la valeur a (multiplication par 5/2) puis transférer la valeur de v5 dans v2 et v3 (multiplication par 6/5). Cette notion d'actions successives nécessite d'indiquer au programme quelle étape il doit effectuer (transfert de v2 dans v5 ou transfert de v5 dans v2 et v3). Dans le cas présent il ne faut pas qu'il retourne à la première étape quand celle-ci est terminée. Cela nécessite deux autres registres v7 et v11 dits indicateurs d'états.

  • v7, mis à 1 en début de programme, sert à indiquer que l'on est dans l'étape 1. Pour effectuer le transfert de v2 vers 5, en multipliant par 5/14, on serait sûr que le transfert ne s'effectue que si v7 est à 1 mais ce test est destructif car v7 passe à zéro.
  • Il est donc nécessaire d'utiliser un registre supplémentaire v11 pour signifier que l'on est encore dans l'étape 1. On multiplie alors, non pas par 5/2, ni 5/14 mais par 55/14. Le registre d'états v7 passe à 0 mais le registre d'états v11 passe à 1. Au passage suivant, le programme ne peut plus effectuer l'action 55/14, mais si la seconde fraction du programme est 7/11, celle-ci remet le registre v7 à 1 et v11 à 0 et on peut continuer le transfert jusqu'à ce que le registre v2 soit vide.
  • A ce stade là, v2 et v3 sont vide, v5 est plein, v7 est à 1 et v11 à 0. Le programme ne peut effectuer ni 55/14, ni 7/11, il est temps de passer à l'étape 2 en mettant définitivement v7 à 0 par la fraction 1/7.
  • le programme se termine par la fraction 6/5, qui, ne touchant ni à v7 ni à v11 empêche l'application des trois premières fractions

Le programme transforme alors en

Pour la multiplication décrite ci-après, par exemple, le transfert du produit des registres des 2 et des 3 vers celui des 5 nécessite l'utilisation d'un registre supplémentaire (assigné à celui des 7), pour réaliser des duplications, et deux autres (ceux des 11 et 13), pour réaliser un indicateur d'états.

Multiplication

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On peut créer une fonction multiplicative à l'aide d'une boucle additive. L'idée centrale d'un tel algorithme est que partant d'un résultat nul, calculer consiste à additionner fois la valeur au résultat. Cet algorithme s'applique à un nombre et le transforme en .

En termes de registres, on peut coder par v2, par v3 et le résultat par v5. Fondamentalement, l'opération consiste à additionner v3 à v5, et répéter l'opération v2 fois.

Restauration du registre v3

Comme l'addition de v3 à v5 « consomme » la valeur de v3, il nous faudra également un registre v7 pour mémoriser cette valeur et la restaurer d'une addition à l'autre. En notant les fractions qui réalisent les différents transferts, l'algorithme devient :

  • [ 1/2 ] Si v2 n'est pas nul, le décrémenter (pour compter un passage) ;
  • [ 5x7 / 3 ] Une boucle intérieure ajoute v3 à v5, et en parallèle, recopie aussi v3 en v7 (ce faisant, en mettant v3 à zéro) ;
  • [ 3/7 ] Quand la boucle intérieure est terminée (v3 est nul), on remet v3 la valeur initiale (présente dans v7, ce faisant, mettant v7 à zéro).
  • Puis on recommence (tant que v2 n'est pas nul).
États successifs de l'algorithme

Cependant, on voit que la règle disant que les fractions sont examinées dans un ordre fixe ne permet pas simplement de recopier d'un côté v3 en v7, puis v7 en v3. La présence simultanée d'un facteur [7/3] et d'un facteur [3/7] dans la liste risque d'engendrer le même type de boucle infinie que précédemment. Suivant la fraction rencontrée en premier, l'une des opérations sera prioritaire sur l'autre, et l'un ou l'autre de ces deux registre ne pourra pas être vidé jusqu'au bout.

Pour retenir l'une des actions tant que l'autre n'est pas terminée, il faut introduire la notion d'état dans l'algorithme, et distinguer entre un état A, où v7 est transféré vers v3 pour le réinitialiser, et un état B, où l'addition de v3 à v5 est réalisée tout en transférant v3 à v7. L'algorithme devient :

État courant Étape Condition Action élémentaire Opérateur État suivant
A Réinitialisation : transférer v7 à v3 v7 > 0 Soustraire1 à v7
ajouter 1 à v3
3/7 A
Si v2 positif, décrément
et entrée en boucle B
v7 = 0 et
v2 > 0
Soustraire 1 à v2 1/2 B
Vider v3 v7 = 0 et
v2 = 0 et
v3 > 0
Soustraire 1 à v3 1/3 A
Fin du programme v7 = 0 et
v2 = 0 et
v3 = 0
Stop
(résultat dans v5)
B Ajouter v3 à v5 et v7 v3 > 0 Soustraire 1 à v3
Ajouter 1 à v5
Ajouter 1 à v7
5*7 / 3 B
Réinitialiser v3 = 0 Rien A
Indicateurs d'état couplés

Pour gérer ces états, de nouvelles variables sont nécessaires : elles jouent le rôle d'indicateurs d'états. L'idée de base est que si la valeur d'un indicateur (v11) est nulle dans l'état courant, toute fraction présentant cet indicateur au dénominateur ne pourra pas être exécutée. Cependant, deux indicateurs d'états sont nécessaires pour la seule boucle B : en effet, le premier indicateur (v11) étant consommé par le test, il est nécessaire d'en posséder un second (v13) pour indiquer au programme qu'il doit continuer dans le même état.

Les indicateurs d'état pour la boucle B seront donc v11 et v13.

  • Tant que ces deux indicateurs sont nuls, les fractions de la boucle B (qui doivent donc être examinées en premier) ne peuvent pas s'exécuter, et les fractions de l'état A (qui sont examinées ensuite) sont exécutées.
  • [ 3/7 ] v7 est retranscrit dans v3.
  • [ 11/2 ] v2 décrémenté d'une unité, et v11 est positionné à 1, permettant l'exécution des éléments de la boucle B.
  • [ (5.7.13) / (3.11) ] v3 est additionné à v5 et transféré à v7, si v11 le permet. Mais ce test « consommant » v11, il faut dupliquer provisoirement l'information dans v13.
  • [ 11/13 ] L'indicateur v13 est ensuite retransféré en v11, permettant de répéter la boucle B. La présence simultanée des facteurs 11/13 et 13/11 créé une boucle dans l'état B, mais cette boucle n'est pas infinie, parce que v3 finit par s'annuler.
  • [ 1/11 ] Quand le transfert est achevé, la boucle B doit s'interdire d'intervenir tant que la main est à l'état A, en repositionnant v11 à zéro.

En fin de compte, l'algorithme travaille sur les valuations de 2, 3, 5 mais aussi 7, 11 et 13. En ajoutant les indicateurs d'états et les instructions associées au tableau d'algorithme de la multiplication, on obtient :

Instruction
FRACTRAN
État courant Indicateurs
d'état
Condition Action État suivant
A Aucun v7 > 0 Soustraire 1 à v7
Ajouter 1 à v3
A
v7 = 0 et
v2 > 0
Soustraire 1 à v2
Mettre v11 à 1
B
v7 = 0 et
v2 = 0 et
v3 > 0
Soustraire 1 à v3 A
v7 = 0 et
v2 = 0 et
v3 = 0
Stop
B v11, v13 v3 > 0 Soustraire 1 à v3
Ajouter 1 à v5
Ajouter 1 à v7
B
v3 = 0 Mettre v11 à 0 A

Quand on écrit la liste d'instructions FRACTRAN, on doit mettre les instructions de l'état A en dernier, car l'état A n'a pas d'indicateur d'état, c'est l'état par défaut. Tous les autres états, en effet (un seul dans cet exemple) sont protégés en exécution par leurs indicateurs d'état.

Ainsi le programme FRACTRAN de multiplication est la liste suivante :


Si on entre le nombre , le programme rend [note 2].

Simulation de la machine FRACTRAN ci-dessus lors du calcul de 3×2, donc en entrant 23×32=72, et en récupérant à la fin 56.

Division euclidienne

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La division euclidienne de a par b (a et b entiers naturels, b > 1) est la donnée de deux entiers naturels q et r tels que r < b et a = bq + r. Cette division euclidienne peut être vue comme une boucle de soustractions : diviser a par b, c'est ôter b à a autant de fois qu'il est nécessaire, le nombre de fois où cette soustraction est effectuée correspond à q, la dernière valeur dans a correspond au reste.

L'algorithme travaille lors sur v2 contenant a, v3 contenant b, v5 destiné à contenir q, et v7 destiné à contenir r. Ces variables sont complétées par 4 indicateurs d'états v11, v13, v17, v19.

Le programme FRACTRAN qui suit consiste en trois états :

  • l'état A opère différemment selon que v3 est plus petit ou plus grand que v2;
    • si v3 ≤ v2, la boucle retranche v3 à v2, vide v3 dans v7, ajoute 1 à v5 et passe à l'état B ;
    • si v3 > v2, la boucle vide v2 dans v7 et passe à l'état X.
  • l'état B est une sur-boucle qui ré-effectue la boucle A après avoir au préalable vidé v7 dans v3;
  • l'état X consiste à vider v3 quand v2 est vide et v3 est non vide.
Instructions
FRACTRAN
État courant Indicateurs
d'état
Conditions Actions État suivant
A v11, v13 v2 > 0 et
v3 > 0
Soustraire 1 à v2
Soustraire 1 à v3
Ajouter 1 à v7
A
v2 = 0 et
v3 > 0
Soustraire 1 à v3
Mettre v11 à 0
X
v3 = 0 Ajouter 1 à v5
Mettre v11 à 0
Mettre v17 à 1
B
B v17, v19 v7 > 0 Soustraire 1 à v7
Ajouter 1 à v3
B
v7 = 0 Mettre v11 à 1
Mettre v17 à 0
A
X v3 > 0 Soustraire 1 à v3 X
v3 = 0 Stop

L'écriture du programme est alors :

Il suffit d'entrer pour obtenir en sortie avec .

Génération de suites

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Certains programmes bouclent indéfiniment, et génèrent des suites infinies qui peuvent avoir des propriétés intéressantes.

Algorithme de Conway des nombres premiers

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Le programme suivant est présenté par John Conway dans le livre coécrit avec Richard Guy The Book of Numbers. John Conway les appelle « les 14 fractions fantastiques » (Fourteen Fantastic Fractions)[1].

Ce programme, appliqué à l'entier 2, génère une suite qui contient tous les termes de la forme est un nombre premier. Réciproquement, toute puissance de 2 dans cette suite a pour exposant 1 ou un nombre premier. Cette suite porte le nom de Conway primegame[3].

L'algorithme est essentiellement un algorithme de division euclidienne. Le principe est le suivant : partant d'un nombre de la forme où 0 ≤ m < n, l'algorithme tente de diviser n+1 par tous les nombres de n à 1, jusqu'à ce qu'il trouve le plus grand entier k tel que k divise n+1 et retourne alors . Les seuls cas où l'algorithme rend une puissance de 2 sont les cas où k = 1, c'est-à-dire les cas où n+1 est premier[note 3].

Suite de Fibonacci

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Le programme suivant :

appliqué à l'entier 3, génère une suite qui contient tous les termes de la forme où a et b sont deux termes consécutifs de la suite de Fibonacci. Réciproquement, tout terme de la suite de la forme a pour exposant deux termes consécutifs de la suite de Fibonacci.

L'algorithme est essentiellement un algorithme d'addition qui consiste, en partant de à fournir .

La suite des points est le nombre calculé à la n-ème étape, sortis par cette machine FRACTRAN, est assez chaotique (les coordonnées des premiers points sont (0,3), (1,21), (2,39), (3,17), (4,130), (5,190), (6,46), (7,114) et (8,6)…) mais les nombres n'ayant que 2 et 3 comme facteurs premiers (en rouge) représentent bien les termes successifs de la suite de Fibonacci :
Rang Nombre Facteurs premiers
8 6
18 18
32 108
54 1944

Suite de Syracuse

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Ce programme présenté par Kenneth G. Monks[4] :

appliqué à , génère une suite qui contient successivement tous les termes , où b parcourt les termes de la suite de Syracuse de premier terme N. Réciproquement, toute puissance de 2 dans cette suite a pour exposant un élément de la suite de Syracuse.

L'idée de Kenneth Monks est d'étudier les suites de Syracuse cycliques en cherchant les propriétés des suites cycliques générées par ce programme[4].

Programme universel

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Conway a également défini un programme FRACTRAN universel[note 1], constitué des fractions suivantes :

On peut alors montrer que, pour toute fonction partielle récursive f, il existe un entier c tel que, pour tout entier n, en appliquant le programme FRACTRAN avec la liste ci-dessus au nombre , on atteint le nombre si et seulement si le calcul de f(n) se termine. Cette propriété montre qu'on obtient en FRACTRAN toutes les fonctions calculables, et en particulier que la question de l'arrêt d'un programme FRACTRAN est indécidable en général, car se ramenant au problème de l'arrêt.

Notes et références

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  1. a et b Dans l'article FRACTRAN: A simple universal programming language for arithmetic, paru dans le livre de Cover et Gopinath, Open Problems in Communication and Computation, Springer-Verlag, New York, (1987), p. 4-26.
  2. (en) Des algorithmes similaires sont décrits dans cette page.
  3. Pour une explication détaillée, voir Julian Havil, Nonplussed!: Mathematical Proof of Implausible Ideas, Princeton University Press, 2007, (ISBN 978-0691120560).

Références

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  1. a et b Julian Havil, Nonplussed!: Mathematical Proof of Implausible Ideas, p. 162-163.
  2. (en) « Fractran is based on one of the most bizarrely elegant concepts of computation. »
  3. Voir suite A007542 de l'OEIS.
  4. a et b (en) [PDF] Kenneth G. Monks, « 3x+1 minus the + », in Discrete Mathematics and Theoretical Computer Science 5, 2002, 47–54.

Articles connexes

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Ressources bibliographiques

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  • John Conway, « FRACTRAN: A simple universal programming language for arithmetic », in Open Problems in Communication and Computation, Thomas M. Cover (relecteur), B. Gopinath (relecteur), Springer ; 1re éd. () ;
  • Julian Havil, Nonplussed!: Mathematical Proof of Implausible Ideas, Princeton University Press, 2007 ;
  • Kenneth G. Monks, « 3x+1 minus the + », in Discrete Mathematics and Theoretical Computer Science 5, 2002, 47–54.