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Hourrites

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Hourrites
Période Antiquité, XXIVe au XIIIe siècles av. J.-C.
Langue(s) Hourrite
Religion Kumarbi, Shaushka, Teshub
Villes principales Arrapha, Nagar (Nawar), Urkesh
Région d'origine Anatolie orientale, Mésopotamie et Zagros
Région actuelle Turquie, Syrie, Irak et Iran
Rois/monarques Tushratta
Teshub, le dieu-tempête.
Lion, pierre de fondation, inscriptions hourrites.
Brûleur d'encens.

Les Hourrites ou Hurrites (ou Hari, Khurrites, Hourri, Churri, Hurri, Hurriter), en égyptien ancien ḫȝrw, sont un peuple habitant l'Asie Mineure durant l'Antiquité. Ils fondent le royaume du Hourri ou Hari, d'où découle plus tard le Mittani, au début du second millénaire, dans une région jouxtant le Nord de la Mésopotamie.

Les origines des Hourrites sont mal connues. Il semble qu'il s'agisse d'un peuple originaire des régions situées au sud du Caucase, appartenant au même groupe que les Urartéens. Ils apparaissent dans l'histoire dans les sources d'Ebla au XXIVe siècle av. J.-C., lorsqu'ils migrent vers le sud, dans les montagnes situées au nord de la Mésopotamie, au Kurdistan et dans le Zagros, où ils forment de petits royaumes. Ils constituent de farouches adversaires pour les souverains d'Akkad, et ceux de la troisième dynastie d'Ur.

Dans le courant de la première moitié du IIe millénaire av. J.-C., les Hourrites se répandent en Syrie du Nord (on en trouve la trace dans les archives de Mari). Après la chute des royaumes amorrites, ils deviennent l'ethnie dominante dans cette région, et leurs royaumes affrontent l'expansionnisme hittite au XVIe siècle av. J.-C. De puissants royaumes hourrites apparaissent alors, comme le Kizzuwatna (en Cilicie), mais surtout le Mittani, qui est centré autour du triangle du Khabour en Syrie du Nord. Ce royaume, dirigé à l'origine par une élite de langue indo-européenne, mais peuplé majoritairement de Hourrites, étend sa domination sur ses voisins entre le XVIe et le XVe siècle av. J.-C., en Syrie et en Assyrie. Cet expansionnisme lui fait affronter successivement les Égyptiens, puis les Hittites, et enfin les Assyriens qui, après s'être libérés du joug mittanien, détruisent le royaume définitivement au XIIIe siècle av. J.-C. La dernière dynastie du royaume hittite, celle de Suppiluliuma Ier, est selon toute probabilité elle-même d'origine hourrite, et contribua fortement à l'affaiblissement du royaume du Mittani.

Les textes hourrites sont exclusivement de nature religieuse, à l'exception de la lettre du roi mittanien Tushratta au pharaon Aménophis III. De cette religion, nous connaissons uniquement des dieux tutélaires: Teshub, Shaushka (Istar), Kumarbi. Le traité de Suppiluliuma Ier énumère quelques dieux supplémentaires. Utiliser l'expression du « panthéon hourrite » serait un abus de langage, car, en raison de la grandeur du territoire occupé par ce peuple, il y a de nombreuses variances selon les zones géographiques. De ce fait, certains espaces n'ont pas livré d'informations concernant les croyances de ce peuple. Il y a simplement en Syrie du Nord en Anatolie méridionale que cette expression a du sens : des documents présentant la liste complète des dieux et déesses ont été exhumés à Ras Shamra-Ugarit et de Hattusa-Bogazköy.

La particularité de cette religion est qu'il y a la présence de dieux d'origine indienne, qui ont été hourritisés. En effet, ces dieux, en plus de leur origine orientale, sont spécifiquement rattachés à la caste guerrière. Ce sont les maryani[1].

L'essai de l'organisation de ce panthéon est copié du système babylonien : les dieux et déesses se succèdent de manière ordonnée et spécifique.

La langue hourrite était mal connue, et sa traduction a pu être améliorée progressivement par les gloses akkadiennes, hittites et ougaritiques, et par la découverte de textes bilingues hourrite-hittite. « Dans les régions où les Hourrites étaient mêlés à la population indigène, écrit Laroche, et où, à cause de leur densité, s'était répandu un état de bilinguisme, les gloses se multiplient […] Le mot hourrite tend à s'imposer, et à supplanter le vocable de la langue dominante ; c'est le cas, à divers degrés, à Nuzi, à Ras-Shamra et à Bogazköy ». La première référence connue à ce royaume apparaît dans une lettre adressée par le pharaon Amenhotep III (1417-1379 avant notre ère) au roi hourrite Tushratta. Cette référence fut découverte en Égypte en 1887 dans les vastes archives de la correspondance internationale d'Amarna et demeure encore la seule source vraiment importante concernant cette langue. Un certain nombre de textes en hourrite ont été mis au jour dans les archives hittites de Hattusa (autour de 1400), de Mari (autour de 1750) et à Ougarit (aux environs de 1500). Les textes d'Ougarit sont rédigés au moyen d'une écriture consonantique et incluent du vocabulaire suméro-hourrite. Hattusa a également fourni des fragments d'une traduction hourrite de l'épopée babylonienne de Gilgamesh. Des noms et du vocabulaire hourrites apparaissent également dans un large éventail de textes appartenant à la tradition cunéiforme, au milieu du second millénaire avant notre ère.

La langue hourrite est une langue ergative et agglutinante. Cependant cette langue n'a aucun lien avec les langues sémitiques, ni même avec les langues indo-européennes[réf. nécessaire]. La langue hourrite n'est cependant pas, d'après Laroche, l'ancêtre de l'ourartéen, mais les deux langues descendent d'une même langue préhistorique commune, parfois qualifiée de « proto-hourro-ourartéen » (cf. langues hourro-urartéennes). Il a été tenté d'établir des liens entre ce groupe et celui des langues du nord-est du Caucase, comparaison peu convaincante selon G. Wilhelm[2].

Les Hourrites adoptèrent le syllabaire cunéiforme akkadien comme support d'écriture. Cependant les textes hourrites sont relativement rares, et utilisent des idéogrammes sumériens ne permettant pas de connaître la phonétique exacte de certains mots.

Notes et références

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  1. Yves Bonnefoy, Dictionnaire des mythologies, Paris, Flammarion, , 1011 p., p. 1009-1011
  2. (en) G. Wilhelm, « Urartian », dans R. Woodard (dir.), The Ancient Languages of Asia Minor, Cambridge, 2008, p. 81.

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Bibliographie

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  • Brigitte Lion, « Hurrite », dans Francis Joannès (dir.), Dictionnaire de la civilisation mésopotamienne, Paris, Robert Laffont, , p. 397-400
  • Jacques Freu, Histoire du Mitanni, Paris, L'Harmattan, coll. « Kubaba / Antiquité »,
  • (en) Trevor Bryce et al., The Routledge Handbook of the Peoples and Places of Ancient Western Asia, Oxon et New York, Routledge,
  • (en) Gernot Wilhelm, « Hurrian », dans Roger D. Woodard, The Cambridge Encyclopedia of the World's Ancient Languages, Cambridge, Cambridge University Press, , p. 95-118
  • (en) Eva von Dassow, « Hurrian, Hurrians », dans Roger S. Bagnall, Kai Brodersen, Craige B. Champion, Andrew Erskine, et Sabine R. Huebner (éditeurs), The Encyclopedia of Ancient History, Blackwell, (lire en ligne), p. 3345-3347
  • (en) Mary R. Bachvarova, « Hurrians », dans Encyclopedia of the Bible and Its Reception, vol. 12, Berlin et Boston, Walter de Gruyter, , col. 601-607
  • (en) Dennis R.M. Campbell, « Hurrian », dans R. Hasselbach‐Andee (dir.), A Companion to Ancient Near Eastern languages, Hoboken, Wiley-Blackwell, , p. 204-219
  • (en) Eva von Dassow, « Mittani and Its Empire », dans Karen Radner, Nadine Moeller et Daniel T. Potts (dir.), The Oxford History of the Ancient Near East, Volume 3: From the Hyksos to the Late Second Millennium BC, New York, Oxford University Press, , p. 455-528

Articles connexes

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Liens externes

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