1. |
Quand je serai grande
03:20
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J’aurai marché la nuit dans toutes les villes
J’aurai appris le nom des fleuves tranquilles
j’aurai embouteillé la lumière de l’aube
Le silence des cimetières, le cri des fauves
Je serai conquistador de bêtes féroces
J’aurai ouvert les portes du bestiaire
Je n’aurai plus peur qu’on me dévore
J’aurai appris la langue des mammifères
Quand je serai grande
J’aurai enfin compris
En faisant le tour du monde
Que je n’tourne pas comme lui
J’aurai coupé la tête à la reine de coeur
Quand les nôtres auront été brisés
J’aurai coupé mes cheveux
Jusqu’à ce que j’aurai vu ton souvenir tomber
J’aurai repassé les draps de mon lit de mort
en espérant ne plus m’y coucher
J’aurai sept ans de bonheur en cassant un miroir
Et tous les chats noirs à mes pieds
Quand je serai grande
J’aurai enfin compris
En faisant le tour du monde
Que je n’tourne pas comme lui
Je rêve à des histoires de monstres sous le lit
Je leur ferai gloire, j’attendrai qu’ils m’aiment aussi
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2. |
Tu voulais parler
02:39
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Je n’ai pas trouvé
Je n’ai pas trouvé l’angle mort
Qui va me montrer
Qui va avouer que j’ai eu tord
Je n’ai pas le temps
Je n’ai pas eu le temps de voir
Je voulais t’appeler
Je voulais t’appeler ce matin
J’avais rêvé
À toi sur le bord du ravin
Tu voulais tomber
Il n’y avait plus de mains
Pour te rattraper
Où étais-tu, Marie
Où étais-tu
Où étais-tu
Marie il est trop tard
L’été a sonné
L’été a sonné en retard
La terre a tourné
Elle ne demande pas ton accord
Tes cheveux glacés
Tu les coupais à tous les soirs
Les gens sont partis
Les gens ils sont allés danser
Moi j’ai tant d’ami.e.s
Moi aussi je sais m’oublier
J’avais pas compris
Que j’aurais mieux fait de rester
Toute la nuit
Où étais-tu Marie
Où étais-tu
Pardonne-moi si j’avais su
Que tu voulais parler aux morts
Où étais-tu Marie
Où étais-tu
Pardonne-moi si j’avais vu
Tu voulais parler
Tu voulais parler
Je veux te parler
Je veux te parler
Qui peut consoler
Consoler les morts
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3. |
Le paradis de l'amour
03:50
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Je t’en prie
Reste là toute la nuit
Avec moi
Au ralenti
Dans tes bras
Tu seras mon ami
Une autre fois
Le paradis de l’amour est par ici, on arrive bientôt
Laisse les loups se dévêtir
Nos ennemis, mon amour, sont bien plus beaux comme ça
Je t’aime et c’est la seule chose que je veux ce matin
Je t’aime et peut-être que demain je t’aimerai moins
Et alors
Dans ta chemise bleue et blanche
Je rêve à toi
Je suis béante
Le désir, l’adolescence
Tout a commencé
Dans ta chambre
Le jour où j’ai embrassé mon ami, c’était la dernière fois
Le paradis de l’amour est loin d’ici, on y était déjà
Je t’aime et c’est la seule chose que je veux ce matin
Je t’aime et aujourd’hui je sais que tu m’aimes un peu moins
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4. |
Fille à porter
03:15
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je creuse et je sonde
Toutes mes rides
Tous les silences de la ville
J’avoue je t’ai cherché un peu
je fuis les angles morts et je souris
dans le miroir
pour mes amis
j’imite ceux qui ne voient rien
je voudrais me croire amoureuse
je ne serais plus une fille à porter
je remets à plus tard mes révolutions
dans des cauchemars, dans la maison
je me dépose sur le dos des étrangers
serre-moi plus fort
fais de ton mieux
donne-moi tout ce que tu veux
dis-moi ton nom que je l’efface
je voudrais me croire amoureuse
je ne serais plus une fille à portée de main
Je n’ai plus de temps à espérer
Être quelqu’un d’autre et m’en aller
Je ne veux plus partir de moi
Je voudrais me croire amoureuse
Je ne serais plus une fille à porter
Je voudrais me croire amoureuse
Je ne serais plus une fille à porter
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5. |
Tu as le droit
03:13
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Laisse-moi dans l’eau
Si je tire la lune
Je n’ai pas ce qu’il faut
Toi tu as bonne fortune
Tes yeux immenses
Que je voudrais boire
Avant qu’ils me noient
Je serai ton exutoire
Toi tu as le droit
Tu me chavires à outrance
Moi je tends les bras
Je me couronne de patience
Prends mes espoirs
Fais-en un tombeau
où tu laisses l’été s’achever comme il faut
On aime se croire
Je sais que tu tangues
Suis-je dans tes cauchemars
Ou sur le bout de ta langue
Tu as le droit
Tu me chavires à outrance
Moi je tends les bras
Je me couronne de patience
Toi tu as le droit
Si tu me gaves de silences
Je ne t’en veux pas
Je te couronne d’innocence
je te salue
je ferme la porte j’éteins
ta musique
qui joue encore la nuit
Toi tu as le droit
Tu me chavires à outrance
Je décroise mes doigts
je ne peux plus t’attendre
Il n’y a rien à dire
Si ce n’est qu’un signe de tête
Laisse-moi partir
Et célèbre notre tempête
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6. |
Miracle
03:22
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je marche au bord des possibles
là où les corps hésitent
là où mes yeux se vident
dans la peur de ne jamais arriver quelque part
je ne suis pas née pour les victoires mon amour
je dévale les rues en quête d’espace
partout je cherche des prières
partout je trouve nos déboires
je vais tout souiller – moi la première
je ne suis pas inatteignable mon amour
parfois je tremble dans ma tête
je sais que mon corps me pardonne
j'hésite à tout faire disparaître
J’ai l’adolescence qui m’abandonne
Je fige encore devant ta porte
Pour éviter que tout implose
J’apprends à digérer l’attente
J’espère le grand miracle
évidemment
je ne suis pas si conne
évidemment
je sais bien que rien n’arrive mon amour
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7. |
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Je t’ai vu sous la pluie
Tu goûtais les fruits
Qui tombaient sur le sol
Je t’ai vu à moitié mort
Tu dessinais un lit
Où te coucher le soir
J’ai vu ton corps transi
Au fond je gèle aussi
Je n’ouvre pas mes bras
C’est ta fête aujourd’hui
Où sont les bougies
Qui tombent sur le sol
J’ai toujours les mains vides
J’y pense et puis j’oublie
j’ai la conscience tranquille
ce n’est pas de la chance si je ne suis pas comme toi
c’est une évidence
ça ne m’arriverait pas
ce n’est pas de la chance
si je danse sous mon toit
c’est une évidence
tu n’entrerais pas
La police t’a dit
«Il faudrait partir»
Avant la tombée de la nuit
Tu te lèves et tu souris
«Où sont mes amis »
Ils vont là où ils peuvent mourir
Tranquilles
ce n’est pas de la chance
si je ne suis pas comme toi
c’est une évidence
ça ne m’arriverait pas
ce n’est pas de la chance
si je danse sous mon toit
c’est une évidence
tu n’entrerais pas
Et si tu ne danses
Que sur les trottoirs
C’est tellement dommage
Je ne viendrai pas te voir
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8. |
Apprendre encore
03:38
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Ne te tourne pas
Si mes mains tremblent
Je ne suis pas
Celle qui te ressemble
Ne regarde pas
J’ai brûlé mes jambes
Je cherche la foi
Pour renaître de mes cendres
Je suis désolée j’apprends encore
J'apprends encore
Quand personne n’était en-dedans
J’ai cherché partout dehors
la tête dans le ciment
J’ai abandonné mon corps
J’ai attendu un enfant
Je l’ai remis à plus tard
Je me suis nouée le ventre
Tu disais « fais un effort » - Je ferai un effort
Je suis désolée j’apprends encore
T’apprends encore
Ça vaut pas la peine
D’essayer de te défendre
Je suis désolée
T’apprends encore
T’apprends encore
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9. |
Kundah
03:02
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Les couleurs du désordre
Elles sont moins belles qu’avant
Le fil à retordre
Est coincé entre nos dents
Il faudra démordre
C’est évident
C’est évident
Viens je connais l’endroit
Où l’on peut trouver l’enfant
Qui dort au milieu
Des centaines de parents
Tout au fond de toi
Est-il là vraiment
Est-il là vraiment
Aller
Sors de ta tête
Danse et oublie
Rejoins cette prière qui nous unit
Moi je suis le prophète
De cette nuit
J’ai vu que les ascètes
Nous avaient menti
Nous ferons nos aveux
Nous réclamerons l’ivresse
Des gens très heureux
Qui veulent qu’on les tienne en laisse
Maintenant ferme les yeux
Bois ce liquide des dieux
Rejoins-moi n’attends pas
C’est pas la fin du monde
Aller
Sors de ta tête
Danse et oublie
Rejoins cette prière qui nous unit
Moi je suis le prophète
De cette nuit
J’ai vu que les ascètes
Nous avaient menti
Oublie tout ce que tu crois
Oublie tout ce que tu crois
Oublie tout ce que tu crois
Oublie tout ce que tu crois
Aller
Sors de ta tête
Danse et oublie
Rejoins cette prière qui nous unit
Moi je suis le prophète
De cette nuit
J’ai vu que les ascètes
Nous avaient menti
Aller
Sors de ta tête
Danse et oublie
Rejoins cette prière qui nous unit
Aller, c’est toi le maître
Suis tes envies
Qui attend et espère
Ne règne pas en lui
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10. |
Je me réveille
03:42
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Je me réveille
D’une longue journée
Je sors dehors
Toute déshabillée
Qu’importe les autres
Je me promène
Entre les cimetières
Et les balançoires
Comme septembre ou novembre
J’oscille entre l’enfance et la mort
Je ne connais plus mon nom ni mon âge
Je me promène
J’aime regarder
Les amoureuses
Les embrasés
Je commence enfin à les comprendre
Des adolescentes qui dansent autour
elles ont la grâce
des voleurs en amour
et elles oublient enfin leur corps
je crois que c’est bientôt le temps de la révolte
je me réveille
Comme après tant d’années
Un long sommeil
Un lac gelé
qui commence à fondre
Je ne marche plus
À côté de toi
Quand tu étais parti
depuis longtemps déjà
Je me contente de mes jambes
j’atterris enfin chez moi
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11. |
Automne
03:26
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Tu seras mon plus beau refuge
Ma blessure amnésique
Tu seras ma caresse nocturne
et mon plus grand risque
Tu seras
Un voyage d’été
Que tout nous rappelle
Tu seras
L’amour inachevé
ou l’ami éternel
Et je m’excuse
Qu'arrive l’automne
Quand se couche la démesure
La raison frissonne
Et tout ira bien
Non je ne le jure pas
Mais si je pars demain
La vie reprendra
Je serai ton désir endormi
Ta lune de miel
Une histoire brève comme les nuits
Où l’on sursaute au réveil
Et toi encore tu chercheras toujours
Les plus hautes falaises
Et lentement moi je compte les jours
Avant qu’elles ne s’affaissent
Je m’excuse
Qu’arrive l’automne
Quand se couche la démesure
La raison frisonne
Tout ira bien
Non je ne le jure pas
Mais si je pars demain
La vie reprendra
Te souviens-tu des plages
Que nous avions conquises
Les vagues en otage
Qui nous portaient la nuit
On retournera au large
Avant de crever d’ennui
Un jour l’amour prend bagage
L’amitié refait son nid
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12. |
Eli
03:18
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Éli je pourrais te raconter
Encore et encore
Tu le sais déjà
Parfois j’ai peur de mon corps
Il veut pleurer pour moi
Toi tu fais confiance au sort
Tu lui ouvres les bras
Éli viens avec moi
On pourrait danser
Ou partir en voyage
Pendant plusieurs années
Atterrir au dépanneur
Parce qu’on s’est trompées
De chemin
Éli reviens courir sur les remparts
Éli reviens la vie sans toi c’est mort
Éli on pourrait tout oublier
Et rire des choses les plus tragiques
Même quand le monde se repose
Il est toujours triste
Mais je préfère ne plus y penser
J’ai tant le goût de suivre
Quand tu ne sais où aller
Dis-moi ta dernière histoire, ton dernier baiser
Je te rappellerai
L’éclat de nos bêtises
Je crois que nous sommes faites
Pour s’élever
Éli reviens courir sur les remparts
Éli reviens la vie sans toi c’est mort
Éli reviens nous dire qu’il faut vivre
Rappelle-moi que je dois prendre le risque
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Ariane Roy Quebec City, Québec
Ariane Roy, couronnée Révélation de l’année au Gala de l’ADISQ 2022 et nommée dans la catégorie Album francophone de l’année aux Prix JUNO 2023, est un projet pop de la ville de Québec. Sa fougue et son intensité sur scène sont soutenues par des textes qui transmettent une réflexion sur la féminité, la prise de pouvoir et l'acceptation des parts d’ombres. ... more
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