Hélène Vladimirovna de Russie

princesse de Grèce et de Danemark

Hélène Vladimirovna de Russie (en russe : Еле́на Влади́мировна / Eléna Vladímirovna et en grec moderne : Ελένη Βλαδιμήροβνα της Ρωσίας / Eléni Vladimírovna tis Rosías), grande-duchesse de Russie puis, par son mariage, princesse de Grèce et de Danemark, est née le 17 janvier 1882 ( dans le calendrier grégorien)[1] à Tsarskoïe Selo, en Russie, et morte le , à Athènes, en Grèce. Fille du grand-duc Vladimir Alexandrovitch de Russie et épouse du prince Nicolas de Grèce, c'est une personnalité de la maison Romanov.

Hélène Vladimirovna de Russie
(ru) Еле́на Влади́мировна из России
(el) Ελένη Βλαδιμήροβνα της Ρωσίας
Description de cette image, également commentée ci-après
La grande-duchesse Hélène Vladimirovna.
Biographie
Titulature Grande-duchesse de Russie
Princesse de Grèce et de Danemark
Dynastie Maison Romanov
Naissance (julien)
(grégorien)
Tsarskoïe Selo (Russie)
Décès (à 75 ans)
Athènes (Grèce)
Sépulture Nécropole royale de Tatoï
Père Vladimir Alexandrovitch de Russie
Mère Marie de Mecklembourg-Schwerin
(Maria Pavlovna de Russie)
Conjoint Nicolas de Grèce
Enfants Olga de Grèce
Élisabeth de Grèce
Marina de Grèce
Religion Orthodoxie russe (1882-1902)
Orthodoxie grecque (1902-1957)

Signature

Signature de Hélène Vladimirovna de Russie (ru) Еле́на Влади́мировна из России (el) Ελένη Βλαδιμήροβνα της Ρωσίας

Description de cette image, également commentée ci-après

Issue de l'une des branches les plus brillantes, mais aussi les plus orgueilleuses, de la famille impériale de Russie, Hélène Vladimirovna passe une enfance dorée entre l'Empire russe, pays de son père, le grand-duché de Mecklembourg-Schwerin, pays de sa mère, et la France, où ses parents effectuent de longs séjours avec leurs enfants. À l'adolescence, la mère de la grande-duchesse essaie de la marier à l'héritier d'un trône européen, mais ses projets échouent et, après des fiançailles avortées avec le prince Max de Bade, Hélène finit par épouser un simple cadet de famille, le prince Nicolas de Grèce et de Danemark, en 1902.

À partir de cette date, Hélène vit à Athènes, dans une résidence cossue offerte par son cousin, le tsar Nicolas II de Russie. Dans son nouveau pays, elle donne le jour à trois filles, les princesses Olga, Élisabeth et Marina. Quand elle ne s'occupe pas de ses enfants, la grande-duchesse se consacre à la religion orthodoxe ou à des activités charitables. Pendant les guerres balkaniques, elle organise ainsi un hôpital de campagne pour secourir les victimes des combats (1912-1913). La Première Guerre mondiale bouleverse l'existence de la grande-duchesse et de sa famille. Le conflit divise en effet la classe politique grecque et aboutit au « Schisme national », puis à l'exil du roi Constantin Ier et de sa parentèle (1917). Dans le même temps, la guerre amène la révolution en Russie, ce qui conduit au massacre de nombreux membres de la famille impériale et à l'exil des survivants. Chassés de Grèce et privés de tout revenu, Hélène et Nicolas passent trois années en Suisse, avant de rentrer à Athènes en 1920. Exilés par une nouvelle révolution en 1922, la grande-duchesse et ses proches s'installent en France, où ils restent jusqu'en 1936. À Paris, Hélène se consacre alors aux réfugiés russes blancs et à ses filles, qu'elle essaie, sans succès, de marier à des princes héritiers.

Rentrée en Grèce un an après la restauration de Georges II, Hélène perd son mari en 1938. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle choisit de rester vivre à Athènes avec sa belle-sœur, la princesse Alice de Battenberg. Traitée avec bienveillance par l'occupant, la grande-duchesse se consacre aux plus défavorisés et organise des soupes populaires dans la capitale. À la Libération, Hélène s'inquiète de la montée en puissance des communistes grecs et elle accueille avec soulagement le retour de la famille royale en 1946. Peu après, la grande-duchesse renoue également avec ses filles et ses gendres, qu'elle n'avait pas revus depuis 1941. Elle meurt finalement en 1957, dans sa villa du quartier de Psychiko.

Famille

modifier

Hélène Vladimirovna est la fille du grand-duc Vladimir Alexandrovitch de Russie (1847-1909), frère cadet du tsar Alexandre III, et de son épouse la princesse Marie de Mecklembourg-Schwerin (1854-1920), plus connue sous le nom de Maria Pavlovna de Russie.

Par son père, Hélène Vladimirovna est donc la petite-fille du tsar Alexandre II de Russie (1818-1881) et de la princesse Marie de Hesse-Darmstadt (1824-1880) tandis que, par sa mère, elle descend du grand-duc Frédéric-François II de Mecklembourg-Schwerin (1823-1883) et de la princesse Augusta de Reuss-Köstritz (1822-1862). Elle est également la sœur du grand-duc Cyrille Vladimirovitch (1876-1938), prétendant au trône de Russie après l'assassinat de la famille impériale en 1918.

Le , la grande-duchesse Hélène épouse, à Tsarskoïe Selo, le prince Nicolas de Grèce (1872-1938), troisième fils du roi Georges Ier (roi des Hellènes) et de son épouse la grande-duchesse Olga Constantinovna de Russie (1851-1926).

De ce mariage naissent trois enfants :

Biographie

modifier
 
La famille du grand-duc Vladimir vers 1883. De gauche à droite apparaissent Boris, Vladimir, Hélène, Cyrille, Marie et André.

Une grande-duchesse russe

modifier

Une enfance dorée

modifier

Dernière enfant du grand-duc Vladimir Alexandrovitch de Russie et de son épouse, née Marie de Mecklembourg-Schwerin, Hélène voit le jour en 1882. Seule fille d'une fratrie de cinq enfants, dont un est mort avant sa venue au monde[N 1], la grande-duchesse est souvent rudoyée par ses aînés (Cyrille, Boris et André) et développe, en contrepartie, un caractère impétueux[3]. Âgée de seulement 4 ans, il lui arrive ainsi, un jour, de menacer sa gouvernante d'un couteau durant une séance de pose pour le peintre Henry Jones Thaddeus[4],[5]. Éduquée par sa mère dans la très haute idée de son rang, la petite fille se montre par ailleurs volontiers arrogante et vaniteuse, même si la famille impériale lui reconnaît aussi une grande douceur[5].

Confiés aux soins d'une gouvernante britannique nommée Millicent Croft, Hélène et ses frères ont pour première langue l'anglais[4],[6]. Avec leur nurse, les enfants s'initient très jeunes à la littérature, à travers des œuvres comme Oliver Twist ou Barnaby Rudge[4]. Ils fréquentent en outre de nombreux intellectuels et artistes, invités réguliers de leurs parents dans leur palais de Saint-Pétersbourg[7],[8]. Tous les deux ou trois ans, ils se rendent dans le grand-duché de Mecklembourg-Schwerin, pays de leur mère[7], et fréquentent aussi régulièrement la France[9] et d'autres pays d'Europe de l'Ouest[10]. Les relations de la famille avec la cour d'Alexandre III sont, par contre, plus compliquées, les parents d'Hélène nourrissant une profonde jalousie vis-à-vis du tsar et de son épouse[7].

Une jeune fille à marier

modifier

En grandissant, Hélène Vladimirovna devient une belle jeune femme et ses ambitieux parents cherchent à l'unir à l'héritier d'un trône européen. En 1898, la grande-duchesse est ainsi fiancée au prince Max de Bade, cousin et héritier présomptif du grand-duc Frédéric II. Cependant, le jeune homme rompt l'engagement, ce qui ternit durablement l'image d'Hélène. En 1900, une rumeur circule, parmi les cours européennes, disant que la grande-duchesse est sur le point d'être fiancée au prince Ferdinand Ier de Bulgarie, veuf de Marie-Louise de Parme mais, vrai ou non, le projet n'aboutit pas. Dans les mêmes moments, les Vladimirovitch implorent la Cour impériale d'aider Hélène à se rapprocher du prince Albert de Belgique, sans succès[11],[12]. Le couple envisage également de marier sa fille à l'archiduc héritier François-Ferdinand d'Autriche ou au prince Louis de Monaco mais rejette par contre la candidature du roi Alexandre Ier de Serbie, jugée trop hasardeuse[12]. Il est finalement probable que la mère d'Hélène ait aussi cherché à l'unir au deuxième fils du tsar Alexandre III, le grand-duc Michel, et cela en dépit de l'interdiction des mariages entre cousins germains dans l'Église orthodoxe[13].

 
Nicolas et Hélène lors de leur mariage, en 1902.

Lassée par ces tentatives infructueuses, Hélène Vladimirovna se rapproche progressivement du prince Nicolas de Grèce, troisième fils du roi des Hellènes et de son épouse, née Olga Constantinovna de Russie. Les deux jeunes gens se sont rencontrés pour la première fois en 1894, à l'occasion d'une fête donnée à Livadia, en Crimée. Ils se sont revus deux ans plus tard lors du couronnement du jeune tsar Nicolas II de Russie et un sentiment de sympathie s'est développé entre eux. C'est cependant durant l'été 1900 que leur idylle apparaît réellement, les deux jeunes gens passant de longues heures à chevaucher ensemble[14]. Malgré tout, les parents de la jeune fille s'opposent d'abord vigoureusement à ce rapprochement, considérant le prince comme à la fois trop éloigné du trône grec et trop pauvre[11],[14]. Les années passant et les perspectives de trouver une couronne pour leur fille s'amenuisant, les Vladimirovitch se résolvent finalement à accepter les fiançailles d'Hélène et de Nicolas en [15],[16].

Le couple s'unit donc à Tsarskoïe Selo le 16 août 1902 ( dans le calendrier grégorien)[17] suivant[18],[19],[20]. Pour l'occasion, le grand-duc Vladimir offre à sa fille un kokochnik en diamants, acheté chez Cartier, et une broche en brillants en forme d'arc[21]. Malgré la joie entourant l'événement, le mariage est aussi l'occasion de tensions au sein de la famille des deux époux. De fait, le grand-duc Paul Alexandrovitch, oncle d'Hélène et beau-frère de Nicolas, est sur le point de se remarier à une roturière, Olga Karnovitch, ce que ni les Romanov ni les Oldenbourg n'acceptent. La présence du grand-duc lors des festivités cause donc un réel malaise, d'autant que le roi Georges Ier de Grèce évite ostensiblement son gendre durant toutes les cérémonies, alors qu'il se montre publiquement très tendre envers les deux enfants de celui-ci, Dimitri Pavlovitch et Maria Pavlovna[22],[23].

En Grèce

modifier

Une jeune femme orgueilleuse

modifier
 
L'ancien Palais Nicolas, à Athènes.

Après une lune de miel à Ropcha[16], Hélène et Nicolas gagnent la Grèce à bord de l'Amphitrite et s'installent dans une aile du palais royal d'Athènes, en attendant l'aménagement de leur propre demeure[24],[25]. Finalement, en 1905, le couple s'établit au palais Nicolas[N 2], cadeau de mariage du tsar Nicolas II de Russie à sa cousine. Très moderne pour son époque, la résidence possède notamment l'eau courante, froide et chaude[27],[28]. Hélène et Nicolas y mènent une existence relativement simple mais confortable[29], grâce à la dot généreuse que la grande-duchesse a reçu de ses parents et qui constitue l'essentiel des revenus du couple[30],[31].

Toujours aussi hautaine et convaincue de la supériorité de son rang[N 3],[33],[34], Hélène entretient des relations compliquées avec ses belles-sœurs. Elle montre ainsi un certain mépris pour les princesses Alice de Battenberg (épouse du prince André) et Marie Bonaparte (femme du prince Georges), toutes deux issues de familles non-dynastes[29],[35]. Ses liens avec la princesse Sophie de Prusse, mariée au diadoque Constantin, ne sont guère plus chaleureuses[29],[36]. Cependant, la société athénienne n'étant pas très animée[37], la grande-duchesse n'a pas vraiment d'autre choix que de les côtoyer. Ainsi, durant le règne de Constantin Ier, le prince et la princesse Nicolas dînent, chaque jeudi, dans la résidence des souverains et, le mardi, c'est au tour de ces derniers d'être les invités du couple princier[38]. Au fil des années, Hélène finit par ailleurs par développer une certaine proximité avec la princesse Alice, qui trouve davantage grâce à ses yeux après les mariages de sa sœur Louise avec le roi Gustave VI Adolphe de Suède (1923) et de son fils Philippe avec la reine Élisabeth II du Royaume-Uni (1947)[36].

Après son arrivée à Athènes, Hélène s'initie au grec moderne, qu'elle apprend en compagnie de la princesse Alice et qu'elle parvient à parler fluidement[39]. Malgré ses efforts pour s'intégrer à son nouveau pays, la grande-duchesse conserve la nostalgie du monde des Romanov. D'après sa nièce, la princesse Sophie de Grèce, les priorités d'Hélène restent ainsi, toute sa vie : « Dieu d'abord, les grands-ducs de Russie ensuite et finalement tout le reste »[33]. Dans ces conditions, Hélène et son époux se rendent chaque année en Russie pour y retrouver leur nombreuse parentèle[40].

 
Nicolas, Hélène et leurs trois filles (v. 1910).

Vie familiale

modifier

Au fil des années, Hélène et Nicolas donnent le jour à trois filles, les princesses Olga (née en 1903), Élisabeth (née en 1904) et Marina (née en 1906)[27],[41],[42]. Les naissances des deux aînées se passent sans difficulté, mais celle de la benjamine est beaucoup plus compliquée[N 4] et laisse d'importantes séquelles à l'enfant, tout en manquant d'emporter la grande-duchesse. Gravement affaiblie par l'accouchement, cette dernière met deux ans à se rétablir et cesse alors d'apparaître à la Cour. Sur le conseil des médecins, elle quitte la Grèce et passe une longue période à Franzensbad, en Bohême, afin d'y suivre une cure thermale[44].

Au sein de leur foyer, Hélène et Nicolas s'expriment généralement en anglais[45],[46] et c'est cette langue que leurs filles utilisent le plus spontanément[47], même si elles maîtrisent parfaitement le grec[46]. Les trois enfants reçoivent une éducation relativement simple, confiée aux soins de nourrices grecques et d'une gouvernante britannique du nom de Kate Fox. Très proche d'Hélène[48], la jeune Anglaise reste au service du couple princier et de ses filles de 1903 à sa mort[49], exceptée une longue parenthèse de huit ans[50]. Dotée d'un fort caractère et persuadée de sa propre importance, la gouvernante s'attire en effet les foudres de Marie de Mecklembourg-Schwerin, qui force finalement sa fille et son gendre à la renvoyer en 1913, sous peine d'être privés de tout soutien financier venu de Russie[51],[52]. Mais, malgré le passage des années, Hélène conserve toute son affection à Miss Fox, qui revient au service de la famille après la disparition de la grande-duchesse Marie, en 1921[53],[54].

 
Hélène Vladimirovna entourée de ses parents et de ses frères (v. 1904).

Un rôle social limité

modifier

Comme toutes les femmes de son milieu, Hélène Vladimirovna consacre son temps aux œuvres de bienfaisance. Pendant les guerres balkaniques de 1912-1913, qui opposent successivement la Grèce à l'Empire ottoman et à la Bulgarie, la grande-duchesse, sa belle-mère et ses belles-sœurs s'occupent ainsi activement des soldats blessés sur le front[27],[55],[56]. Tout au long du conflit, Hélène dirige son propre hôpital de campagne, dans lequel sert entre autres la comtesse Paola d'Ostheim, maîtresse du roi Constantin Ier[27].

En dehors de l'aide apportée aux plus démunis, le rôle social d'Hélène est pour le moins limité. Tout au plus est-il attendu d'elle qu'elle représente la couronne lors des cérémonies qui se déroulent dans la capitale (comme les Jeux olympiques de 1906[57]) et participe aux fêtes organisées dans les légations étrangères[58].

De la Première Guerre mondiale à l'exil

modifier

La Première Guerre mondiale et ses conséquences

modifier
 
Le roi Constantin Ier et la reine Sophie, beau-frère et belle-sœur d'Hélène Vladimirovna.

Le déclenchement de la Première Guerre mondiale surprend Hélène et sa famille pendant leur séjour annuel chez la grande-duchesse Marie de Mecklembourg-Schwerin, à Saint-Pétersbourg. Inquiet de la tournure des événements, le petit groupe décide de rentrer rapidement à Athènes, ce qui donne lieu à un long périple en train à travers la Russie et les Balkans[59],[60],[61]. De retour en Grèce, Hélène et Nicolas apprennent que le roi Constantin Ier juge son pays trop affaibli par les guerres balkaniques pour participer à un nouveau conflit. Le souverain opte donc pour une politique neutraliste, et cela contre l'avis de son Premier ministre, Elefthérios Venizélos[62],[63].

En dépit du soutien que le prince Nicolas apporte à la politique de son frère[64], Hélène ne cache pas ses sentiments en faveur de l'Entente. Ainsi, dans sa correspondance à Miss Fox, la grande-duchesse n'hésite pas à critiquer sa belle-sœur, la reine Sophie de Prusse, qu'elle décrit comme une partisane de l'Allemagne[65]. Peu soucieuse de la censure militaire, la grande-duchesse fait également preuve d'une grande naïveté face aux événements qui secouent l'Europe. Sincèrement convaincue de la supériorité de l'Entente, et de l'Empire russe en particulier, elle voit dans chaque victoire alliée la preuve de la fin imminente des combats[65]. Surtout, elle ne comprend pas le fossé qui se creuse progressivement entre la Grèce et l'Entente et assiste avec stupeur au bombardement d'Athènes par les Alliés à la suite des « Vêpres grecques » de [66].

L'année 1917 amène de nouveaux bouleversements dans la vie d'Hélène et de sa famille. En février, une révolution renverse le tsar Nicolas II de Russie et la plupart des Romanov sont bientôt placés en résidence surveillée tandis que leurs biens sont confisqués[67]. La grande-duchesse, déjà privée de sa dot depuis plusieurs mois[66], perd alors l'essentiel de sa fortune, confisquée par le gouvernement provisoire[30],[68]. Quelques mois plus tard, en juin, le roi Constantin Ier est détrôné par les Alliés puis envoyé en Suisse avec son épouse et leurs enfants. Son deuxième fils, Alexandre Ier, lui succède, mais ce sont les vénizélistes qui s'emparent réellement du pouvoir à Athènes[69]. Dans ces conditions, Nicolas, Hélène et leurs filles choisissent de suivre Constantin Ier en exil et quittent la Grèce le [70],[71].

 
Les Vladimirovitch en exil en 1922. De gauche à droite apparaissent Hélène, son frère André, sa belle-sœur Victoria-Mélita et ses frères Boris et Cyrille.

Premier exil

modifier

Installés en Suisse alémanique, Hélène Vladimirovna et ses proches partagent leur existence entre Saint-Moritz (où ils passent l'hiver) et Zurich et Lucerne (où se déroule le reste de l'année)[71]. Ils y subissent les petites mesquineries des Alliés et connaissent, pour la première fois, les préoccupations financières[59],[72]. À cela s'ajoutent quelques soucis de santé, les filles de la grande-duchesse contractant tour à tour la varicelle[68] et la grippe espagnole durant l'année 1918[72].

Malgré tout, ce sont les événements qui se déroulent en Russie qui concentrent l'essentiel de l'attention d'Hélène. À son arrivée en Suisse, celle-ci s'inquiète surtout pour sa belle-sœur, Victoria-Mélita de Saxe-Cobourg-Gotha, qui s'apprête à accoucher et qui peine à obtenir un laissez-passer pour la Finlande, où elle trouve finalement refuge avec le grand-duc Cyrille Vladimirovitch et leurs filles[73],[74]. Après la révolution d'Octobre et l'arrivée au pouvoir des Bolcheviks, la situation des Romanov s'aggrave et c'est le sort de toute leur parentèle russe qui préoccupe désormais Hélène et son époux[72]. La mère de Nicolas, Olga Constantinovna de Russie, se retrouve ainsi prisonnière dans le palais de Pavlovsk[75],[76],[77] tandis que celle d'Hélène, Marie de Mecklembourg-Schwerin, est bloquée avec ses fils André et Boris dans le Caucase[72],[78].

Finalement, en 1919, la famille a le soulagement de retrouver la reine Olga, sauvée grâce à l'intervention de l'ambassade du Danemark[75],[76],[77]. Puis, en , c'est au tour de la grande-duchesse Marie et de ses fils de parvenir à rejoindre la Suisse[79],[80],[81]. Cependant, tous les Romanov ne sont pas aussi chanceux. Avec la Révolution, dix-sept d'entre eux sont assassinés, parmi lesquels les deux beaux-frères d'Hélène, les grands-ducs Paul Alexandrovitch et Georges Mikhaïlovitch, ainsi que plusieurs de ses oncles et cousins, dont le tsar et la tsarine[82]. En outre, les retrouvailles d'Hélène avec sa mère sont de courte durée. De fait, Marie de Mecklembourg-Schwerin meurt à Contrexéville quelques mois après s'être échappée de Russie, le [83],[84].

La restauration de Constantin

modifier
 
Les princes André et Nicolas autour du roi Constantin Ier (v. 1910).

Le , le roi Alexandre Ier de Grèce est mordu par un singe domestique lors d'une promenade à Tatoï. Sa plaie ayant été mal cautérisée, il développe une grave septicémie, qui l'emporte le suivant[85],[86]. Dans le pays, la disparition du souverain provoque une crise politique aiguë, dans un contexte déjà compliqué par le déclenchement d'une nouvelle guerre contre la Turquie en . Le Premier ministre Elefthérios Venizélos s'oppose vigoureusement au retour de Constantin Ier et essaie, sans succès, de trouver un autre prince grec pour le remplacer. Dans ces conditions, les élections législatives de donnent lieu à un raz-de-marée monarchiste et les vénizélistes doivent renoncer au pouvoir. Un référendum rappelle ensuite le souverain déchu sur le trône et la famille royale rentre à Athènes le suivant[59],[87],[88].

La guerre s'éternisant en Anatolie, le prince Nicolas reprend sa place dans l'armée et intègre l'état-major de son aîné[89]. Avec lui, il se rend notamment à Smyrne, ville sous mandat grec depuis 1919, tandis que son frère cadet André prend la tête d'un régiment lors de la bataille de la Sakarya[90],[91]. Pendant ce temps, Hélène et ses filles Olga et Élisabeth sont invitées par le prince Christophe et son épouse à passer quelques mois à Cannes, dans le Midi de la France. Au printemps 1922, la mère et ses filles y rencontrent le prince héritier Frédéric de Danemark, qui ne tarde pas à demander Olga en mariage. Le jeune homme se rend ensuite à Athènes pour y rencontrer Nicolas et officialiser les fiançailles. Cependant, l'idylle fait long feu et le projet matrimonial est finalement abandonné[92],[93],[94]. Peu de temps après, Hélène contracte la diphtérie et doit partir se soigner à Paris[95].

Pendant ce temps, le conflit avec la Turquie se poursuit. En , l'armée grecque est vaincue par les troupes de Mustafa Kemal à la bataille de Dumlupinar. Le mois suivant, les Turcs reprennent Smyrne, qui est alors incendiée et vidée de sa population chrétienne. En Grèce, la défaite est vécue comme une terrible catastrophe nationale, qui empêche la réalisation de la « Grande Idée », c'est-à-dire la réunion de toutes les populations grecques dans un même État, situé de part et d'autre de la mer Égée. Dans ce contexte difficile, une partie de l'armée se soulève le , ce qui conduit Constantin Ier à abdiquer en faveur de son fils aîné le suivant. Finalement, le souverain déchu repart en exil le , suivi de Nicolas et de sa famille[96],[97],[98], opposés à la renonciation[99].

De longues années d'exil

modifier

Une grande-duchesse impliquée auprès des réfugiés

modifier

Alors qu'en Grèce le gouvernement révolutionnaire organise un procès contre le prince André, accusé d'être responsable du désastre de la Sakarya[100], le reste de la dynastie trouve refuge à Palerme, en Sicile[101],[102]. La famille royale prend alors contact avec différents gouvernements européens pour qu'ils exigent des révolutionnaires la libération du prince[95]. Dans le même temps, Christophe de Grèce est missionné à Athènes par la Croix-Rouge, ce qui lui permet de rendre visite à son frère. Il profite également de ce voyage pour aller récupérer au palais Nicolas les bijoux et le chat persan d'Hélène[103]. Grâce aux pressions étrangères, André et sa famille sont finalement exfiltrés de Grèce par un navire britannique le [95],[104],[105].

 
Le cimetière russe de Sainte-Geneviève-des-Bois, devant l'église de la Dormition.

Après la mort de Constantin Ier en , Hélène, Nicolas et leurs filles séjournent à San Remo[59],[102],[106], puis à Florence et à Londres[107], avant de s'installer pour plusieurs années à Paris[108]. En France, ils reçoivent la protection du prince Georges de Grèce et de sa richissime épouse, Marie Bonaparte[101]. Avec la proclamation de la Deuxième République hellénique en mars-, Nicolas décide de mettre en location sa résidence athénienne, transformée en annexe de l'Hôtel Grande-Bretagne, ce qui lui assure un revenu assez confortable[109],[110]. Le prince installe par ailleurs une petite étude dans son logement parisien et y donne des cours de dessin et de peinture à quelques riches élèves. Il vend aussi ses tableaux et publie des mémoires afin de procurer à sa famille des revenus complémentaires[33],[111],[112].

Pendant ce temps, Hélène Vladimirovna consacre son temps aux nombreux Russes blancs réfugiés en France après la révolution bolchevique[111]. La grande-duchesse soutient ainsi financièrement La Maison Russe, fondée en 1927 à Sainte-Geneviève-des-Bois par Dorothy Paget et Vera Mestchersky pour accueillir des réfugiés âgés. Hélène aide également à créer le cimetière orthodoxe de la ville, où sont ensuite enterrés son frère André et son épouse Mathilde Kschessinska[113]. Surtout, la grande-duchesse fonde son propre orphelinat sur un terrain acheté au Pecq, près de Saint-Germain-en-Laye, en 1924[101],[114],[115]. Elle y accueille une soixantaine d'enfants russes, âgés de 2 à 12 ans et issus de toutes les classes sociales. À la demande de la grande-duchesse, ceux-ci reçoivent la même éducation, et aucune distinction n'est faite entre petits nobles et roturiers, car tous sont désormais unis dans leur condition d'émigrés[114]. Ajoutons qu'Hélène s'applique aussi à rendre visite aux autres établissements russes, comme l'école Alexandrino, fondée par son frère Boris à Nice[116].

Pour financer ses actions, Hélène Vladimirovna met en vente une partie des bijoux[N 5] qu'elle a hérités de sa mère, Marie de Mecklembourg-Schwerin, en 1921[118],[119]. Deux fois par an, elle organise en outre une grande fête, un bal ou une vente de charité destinés à lever des fonds. L'organisation de ces événements lui prend, chaque fois, plusieurs mois, et est l'occasion d'appeler à l'aide ses filles et ses nombreuses amies[120].

Une mère ambitieuse

modifier

Dans la capitale française, Hélène et Nicolas s'installent d'abord dans un grand appartement situé près du Trocadéro, avant de déménager sur le boulevard Jules-Sandeau, près de la porte de la Muette et du bois de Boulogne[108]. Quand elle n'y travaille pas pour les réfugiés russes, Hélène s'y consacre à ses filles et au reste de sa parentèle. Désireuse de compléter l'éducation de la princesse Marina, largement négligée durant les années d'errance de la famille royale, la grande-duchesse l'inscrit, en 1923, dans l'institution pour jeunes filles dirigée par la princesse Vera Mestchersky, à Auteuil[121]. Elle y reste jusqu'en 1925[122].

 
Les noces d'Olga et du prince Paul de Yougoslavie, en 1923.

Sa benjamine étant désormais placée entre de bonnes mains, Hélène peut se concentrer sur les projets matrimoniaux qu'elle nourrit pour ses aînées. Ayant échoué à unir Olga à l'héritier du trône de Danemark en 1922[93],[94], la grande-duchesse espère la marier au futur Édouard VIII du Royaume-Uni[102]. Elle envoie donc sa fille à Londres pour la saison, mais la rencontre entre Olga et le prince de Galles est sans lendemain[123],[124],[125]. La jeune femme fait toutefois connaissance avec le prince Paul de Yougoslavie, qui ne tarde pas à lui demander sa main[126],[127]. Pour Hélène, qui reste convaincue de la supériorité de son rang, la perspective d'un mariage entre sa fille et un Karageorgévitch n'est guère réjouissante[128]. Malgré tout, les noces des deux amoureux sont finalement célébrées en , à Belgrade[126],[129],[130].

Toujours désireuse de voir l'une de ses filles ceindre une couronne, Hélène échafaude, par la suite, différents projets matrimoniaux en direction d'Élisabeth. Elle se rend ainsi en Italie pour tenter d'unir sa deuxième fille au prince de Piémont, futur Humbert II[131],[132],[133]. Cependant, le projet échoue et la grande-duchesse se tourne alors vers le prince Nicolas de Roumanie, deuxième fils du roi Ferdinand Ier, sans davantage de succès[131]. Finalement, après de longues années de célibat, la princesse Élisabeth s'unit, en , au comte Charles-Théodore de Toerring-Jettenbach, neveu de la reine des Belges. L'union n'est guère brillante, mais elle permet d'assurer un avenir serein à la princesse, dont l'époux est à la tête d'une fortune conséquente[131],[134].

Quelques mois après Élisabeth, c'est au tour de Marina de se trouver un époux. En 1927, Hélène et Nicolas avaient eu l'espoir de la voir épouser le prince de Galles, qui lui avait publiquement témoigné de l'intérêt. Cependant, celui-ci était bientôt retourné à sa maîtresse et l'union n'avait pas eu lieu[135]. En 1934, c'est finalement le duc de Kent, un autre fils de George V, qui demande la main de la jeune fille[136]. Cette fois, la grande-duchesse est ravie, mais le mariage de sa benjamine est l'occasion pour elle de confirmer sa réputation de femme arrogante. Malgré la destitution des Romanov et l'exil imposé à sa famille, elle exige en effet d'être qualifiée d'altesse impériale et royale sur les faire-part de mariage de sa fille, ce qui lui vaut l'inimitié du souverain britannique[137],[138].

Retour en Grèce

modifier

Entre restauration de la monarchie et veuvage

modifier
 
Le prince Nicolas, vers 1935.

Entre 1924 (année où la Deuxième République hellénique est proclamée) et 1935 (date à laquelle cette dernière est abolie), la Grèce connaît une forte instabilité politique et financière. En un peu plus de dix ans, vingt-trois gouvernements, une dictature et treize coups d'État se succèdent. En moyenne, chaque cabinet reste en place durant six mois tandis qu'une tentative de putsch est organisée toutes les quarante-deux semaines. Incapables de rétablir l'ordre et discrédités par leur implication dans les différents coups de force, les républicains perdent progressivement du terrain face aux royalistes. Et si la plupart des nostalgiques de la monarchie s'accordent sur le principe d'une restauration du roi Georges II, d'autres appellent de leurs vœux l'investiture du duc de Kent, gendre d'Hélène et de Nicolas[139],[140],[141].

Dans ce contexte de forte instabilité, le général Georgios Kondylis renverse la république le et organise, peu après, un plébiscite en faveur du retour de Georges II[142]. Accueillis par une foule en liesse, le souverain et son héritier rentrent donc en Grèce le [143],[144],[145]. Ils sont suivis, en , par Hélène et Nicolas, qui reprennent leurs quartiers à Athènes[101],[146]. Or, le retour du couple soulève le mécontentement de l'opposition vénizéliste, qui continue à reprocher à Nicolas, et à son frère André, leur rôle pendant la Première Guerre mondiale et la Guerre gréco-turque[147].

Parallèlement, la santé du prince décline. En , il assiste avec Hélène au mariage du diadoque Paul et de la princesse Frederika de Hanovre mais il apparaît alors terriblement affaibli[101]. Atteint d'athérosclérose, Nicolas meurt finalement dans une suite de l'Hôtel Grande-Bretagne, le [148]. Entouré d'Hélène et d'Olga, il meurt en disant : « Je suis heureux de mourir dans mon cher pays »[101],[148],[149]. Quatre jours plus tard, des funérailles nationales sont organisées dans la capitale grecque. Puis, la dépouille du prince est transférée dans les jardins de Tatoï, où Hélène fait planter des cyclamens et des safrans à son attention[148],[150].

Après la mort de son mari, la grande-duchesse passe six mois en compagnie de sa fille aînée, d'abord à Athènes (en février et mars), puis à Belgrade (en avril et mai) et enfin à Paris (en juin et juillet). Dans la capitale française, la mère et la fille mettent de l'ordre dans les affaires du prince Nicolas et libèrent l'appartement du boulevard Jules-Sandeau[151]. Dans les mois qui suivent, la santé du grand-duc Cyrille Vladimirovitch de Russie se dégrade à son tour et Hélène profite d'un nouveau séjour à Paris pour le veiller. Il meurt finalement le à l'hôpital américain de Neuilly[152]. La grande-duchesse n'ayant jamais accepté les mariages morganatiques de Boris et d'André, Cyril était le seul de ses frères avec lequel elle entretenait encore des relations suivies[153].

La Seconde Guerre mondiale

modifier
 
La princesse Marina et son époux, le duc de Kent, en 1934.

À la fin des années 1930, la montée des tensions en Europe inquiète particulièrement Hélène, ce qui influence ses relations avec ses filles et ses gendres. Farouchement opposée aux velléités expansionnistes de Benito Mussolini en Grèce et dans les Balkans, la grande-duchesse supporte très difficilement le soutien que le comte de Toerring-Jettenbach affiche vis-à-vis de la politique de l'Axe durant l'été 1940. Dans ces conditions, Hélène se montre de plus en plus froide avec son gendre et un fossé se creuse entre elle et la princesse Élisabeth[154]. Plus tard, lorsque le régent Paul de Yougoslavie signe le pacte tripartite, en , la grande-duchesse critique durement son gendre, qu'elle accuse de trahison envers le royaume hellène, alors que le roi Georges II de Grèce fait preuve de plus d'indulgence à son égard[155]. Pourtant, le prince Paul s'est toujours montré généreux vis-à-vis de sa belle-mère, qu'il a même aidée financièrement au moment des mariages d'Élisabeth et de Marina[156].

Après l'invasion de la Grèce par les forces germano-italiennes, en avril-, Hélène fait le choix de ne pas accompagner le reste de la famille royale en exil et de rester vivre à Athènes avec sa belle-sœur, Alice de Battenberg. De fait, le roi George VI du Royaume-Uni s'oppose à la venue de la grande-duchesse en Angleterre et celle-ci refuse, de toute façon, d'être éloignée de le dépouille de son époux[157]. Alors que son pays est occupé et que la population grecque souffre durement, Hélène maintient un train de vie confortable[158]. Installée dans sa villa du quartier de Psychiko[159], elle conserve quatre domestiques à son service[160] et continue à se déplacer en voiture, grâce aux coupons d'essence que lui fait parvenir la Croix-Rouge suédoise[161]. Ses biens (et, en particulier, ses bijoux) ne sont pas inquiétés[160] et les Allemands l'autorisent même à conserver un poste de radio, qu'elle peut écouter à sa guise[138]. Elle maintient une vie sociale très active, ce qui lui permet de se tenir parfaitement informée des événements[162]. Enfin, elle continue à assister à la messe sur un trône et ne se départ à aucun moment de son attitude hautaine[160].

Mais, malgré sa superbe, Hélène fournit aussi un travail social important durant la guerre. Avec la princesse Alice, elle passe ainsi ses journées à organiser des soupes populaires, qu'elle met en place grâce aux dons de la Croix-Rouge et de grands propriétaires terriens grecs[163],[164]. Ces activités charitables sont l'occasion, pour la grande-duchesse, de se rapprocher de sa belle-sœur, qu'elle a toujours regardée avec une certaine condescendance et sur laquelle elle n'a pas hésité à faire courir des rumeurs, par le passé[165]. Après la mort du duc de Kent en , Alice vient ainsi s'installer quelque temps chez Hélène pour la consoler[166] et les deux femmes se retrouvent ensuite régulièrement pour déjeuner et s'informer mutuellement du cours de la guerre[167]. Une sorte d'amitié se développe ainsi entre les deux femmes, qui reste toutefois plus forte du côté d'Alice que de celui d'Hélène[138].

De la Libération à la restauration

modifier
 
La princesse Alice de Battenberg en 1906.

Après la Libération d'Athènes, Hélène est suspectée par les Britanniques d'avoir nourri des sympathies pour le Troisième Reich durant la guerre. Il est vrai que, lors de sa rencontre avec Harold Macmillan, en , la grande-duchesse se montre plus préoccupée par la montée en puissance des communistes grecs que par les exactions commises par les nazis pendant l'occupation de son pays[168]. En outre, Hélène a été traitée avec bienveillance par les Allemands[158],[169] et le confort dans lequel elle vit apparaît comme suspect au moment où la Grèce connaît la pénurie et la faim[170]. Cela n'empêche pas les émissaires du Royaume-Uni de lui octroyer leur protection et de lui faire parvenir de la nourriture[171]. Ces derniers ne sont d'ailleurs pas les seuls à lui accorder leur confiance, comme le prouvent les liens unissant la grande-duchesse à nombre de diplomates étrangers et d'hommes politiques grecs[172],[173].

En , des affrontements sanglants éclatent dans la capitale grecque, opposant les miliciens communistes de l'ELAS aux forces britanniques du général Scobie et aux partisans de la restauration du roi Georges II. La villa d'Hélène se trouvant en pleine zone de combats, la grande-duchesse doit emménager auprès d'Alice de Battenberg, qui a élu domicile dans l'appartement de leur beau-frère Georges, situé rue de l'Académie. Malgré les difficultés, les deux femmes conservent leur bonne humeur et passent leurs journées à jouer aux cartes et à recevoir de la visite[174]. Une fois le calme revenu à Athènes, Hélène prend la décision de retourner vivre à Psychiko, ce qu'elle fait le [175].

Après plusieurs mois d'instabilité politique, des élections législatives sont organisées en Grèce le . Les royalistes obtiennent alors une nette majorité au parlement, ce qui permet la tenue d'un référendum en faveur de la monarchie le suivant. À la grande satisfaction d'Hélène, Georges II est finalement rappelé sur le trône et la famille royale rentre d'exil le [176]. Dans le même temps, cependant, une guerre civile opposant communistes et monarchistes éclate dans le nord du pays. Elle se poursuit jusqu'en [177],[178].

Ses journaux pendant la Seconde Guerre mondiale (1941-1946), rédigés en anglais, ont été traduits en grec et publiés par Ioanna Varvalouka en 2024[179].

 
Portrait d'Hélène par Philip de László (1914).

Dernières années

modifier

Retrouvailles familiales

modifier

Avec la Seconde Guerre mondiale, Hélène a été presque totalement coupée de sa famille[180] et ce n'est qu'en 1947 qu'elle retrouve, pour la première fois, l'une de ses filles. À cette époque, le prince Paul de Yougoslavie est encore regardé avec méfiance par le gouvernement britannique et il est assigné à résidence en Afrique du Sud avec sa femme et leurs trois enfants. Grâce à l'intervention du leader afrikaner Jan Smuts, la princesse Olga est cependant autorisée à passer quatre mois en compagnie de sa mère, à Athènes. Malgré le passage des années, la grande-duchesse considère toujours que son gendre a eu une conduite déshonorable, en 1941. Elle se montre par contre très fière de sa fille, qui a fait preuve d'un grand courage en exil[181].

De nouvelles retrouvailles familiales ont lieu en 1949 et, cette fois, Hélène a également le plaisir de retrouver les princesses Élisabeth et Marina, qu'elle n'avait pas revues depuis huit ans[182]. Dans les années qui suivent, la grande-duchesse reçoit des visites plus régulières de ses filles, comme le prouvent les nombreux séjours de la duchesse de Kent à Athènes[183]. Ce retour à la normale est toutefois de courte durée. En effet, en 1954, Hélène a la douleur de perdre l'un de ses petits-fils, le prince Nicolas de Yougoslavie, qui trouve la mort dans un accident de voiture en Angleterre[184],[185]. Puis, en 1955, c'est au tour de la comtesse de Toerring-Jettenbach de s'éteindre à Munich, victime d'un cancer[186],[187].

En Grèce, la grande-duchesse entretient d'excellentes relations avec le roi Paul Ier et la reine Frederika. Le diadoque Constantin considère d'ailleurs Hélène comme sa grand-tante préférée[188]. Les liens de cette dernière avec la princesse Alice de Battenberg restent, eux aussi, très étroits, même si la grande-duchesse s'oppose vigoureusement au projet de sa belle-sœur de créer un ordre de nonnes orthodoxes[189]. Enfin, Hélène maintient le contact avec sa parentèle russe, comme l'illustrent sa correspondance avec la princesse Natasha Bagration ou sa rencontre avec le prince David Chavchavadze en 1955[173]. Toujours aussi opposée aux unions morganatiques, elle se brouille, toutefois, avec son neveu, le grand-duc Vladimir Kirillovitch de Russie, dont elle essaie d'empêcher le mariage, en 1948[190].

 
Les tombes de Nicolas et d'Hélène, à Tatoï.

Décès et inhumation

modifier

Pendant ses dernières années, la grande-duchesse jouit d'une assez bonne santé. Confortablement installée dans sa villa de Psychiko, elle y vit entourée d'un grand nombre de chats[173],[186],[191].

Veillée par ses filles Olga et Marina, Hélène meurt à l'âge de 75 ans, le [186],[192]. Après des funérailles nationales, sa dépouille mortelle est enterrée au côté de celle du prince Nicolas, à Tatoï[193],[194].

Arbres généalogiques

modifier

Hélène et Nicolas dans les royautés orthodoxes

modifier
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Nicolas Ier,
Tsar de Russie
Charlotte,
Pcesse de Prusse
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Constantin,
Vice-roi de Pologne
Alexandra,
Pcesse de Saxe-Altenbourg
 
 
 
 
 
Henri IV (de),
Cte Reuss-Köstritz
Louise-Caroline,
Pcesse Reuss-Greiz
 
 
Augusta,
Pcesse Reuss-Köstritz
Frédéric-François II,
Gd-duc de Mecklembourg-Schwerin
 
 
 
 
 
Alexandre II,
Tsar de Russie
Marie,
Pcesse de Hesse-Darmstadt
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Olga,
Gde-Dsse de Russie
Georges Ier,
Roi des Hellènes
 
 
 
 
 
Éléonore,
Pcesse Reuss-Köstritz
Ferdinand Ier,
Tsar des Bulgares
 
 
Marie,
Pcesse de Mecklembourg-Schwerin
 
Vladimir,
Gd-duc de Russie
 
Marie,
Gde-Dsse de Russie
Alfred Ier,
Duc de Saxe-Cobourg-Gotha
 
Alexandre III,
Tsar de Russie
Dagmar,
Pcesse de Danemark
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Constantin Ier,
Roi des Hellènes
Sophie,
Pcesse de Prusse et d'Allemagne
 
 
Nicolas,
Pce de Grèce
 
Hélène,
Gde-Dsse de Russie
 
Cyrille,
Prétendant au trône de Russie
 
Victoria-Mélita,
Pcesse de Saxe-Cobourg-Gotha
 
Marie,
Pcesse de Saxe-Cobourg-Gotha
Ferdinand Ier,
Roi de Roumanie
 
Nicolas II,
Tsar de Russie
Alix,
Pcesse de Hesse-Darmstadt
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Alexandre Ier,
Roi des Hellènes
Aspasía Mános
 
Paul Ier,
Roi des Hellènes
Frederika,
Pcesse de Hanovre
 
Hélène,
Pcesse de Grèce
Carol II,
Roi de Roumanie
 
Olga,
Pcesse de Grèce
Paul,
Régent de Yougoslavie
 
 
Vladimir,
Prétendant au trône de Russie
Léonida,
Pcesse Bagration-Moukhransky
 
Carol II,
Roi de Roumanie
Hélène,
Pcesse de Grèce
 
Marie,
Pcesse de Roumanie
Alexandre Ier,
Roi de Yougoslavie
 
Alexis,
Tsarévitch de Russie
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Alexandra,
Pcesse de Grèce
Pierre II,
Roi de Yougoslavie
 
Constantin II,
Roi des Hellènes
Anne-Marie,
Pcesse de Danemark
 
Michel Ier,
Roi de Roumanie
Anne,
Pcesse de Parme
 
Alexandre,
Pce de Yougoslavie
Maria-Pia,
Pcesse d'Italie
 
 
Marie,
Prétendante au trône de Russie
François-Guillaume,
Pce de Prusse
 
Michel Ier,
Roi de Roumanie
Anne,
Pcesse de Parme
 
Pierre II,
Roi de Yougoslavie
Alexandra,
Pcesse de Grèce
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Alexandre,
Prétendant au trône de Yougoslavie
Maria da Glória,
Pcesse d'Orléans-Bragance
 
Paul,
Diadoque de Grèce
Marie-Chantal Miller
 
Margareta,
Prétendante au trône de Roumanie
Radu Duda
 
Michel,
Pce de Yougoslavie
 
 
Georges,
Gd-duc de Russie
Rebecca Virginia Bettarini
 
Margareta,
Prétendante au trône de Roumanie
Radu Duda
 
Alexandre,
Prétendant au trône de Yougoslavie
Maria da Glória,
Pcesse d'Orléans-Bragance
 
 

Quartiers de la grande-duchesse

modifier
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
16. Paul Ier de Russie
 
 
 
 
 
 
 
8. Nicolas Ier de Russie
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
17. Sophie-Dorothée de Wurtemberg
 
 
 
 
 
 
 
4. Alexandre II de Russie
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
18. Frédéric-Guillaume III de Prusse
 
 
 
 
 
 
 
9. Charlotte de Prusse
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
19. Louise de Mecklembourg-Strelitz
 
 
 
 
 
 
 
2. Vladimir Alexandrovitch de Russie
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
20. Louis Ier de Hesse-Darmstadt
 
 
 
 
 
 
 
10. Louis II de Hesse-Darmstadt
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
21. Louise de Hesse-Darmstadt
 
 
 
 
 
 
 
5. Marie de Hesse-Darmstadt
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
22. Charles-Louis de Bade
 
 
 
 
 
 
 
11. Wilhelmine de Bade
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
23. Amélie de Hesse-Darmstadt
 
 
 
 
 
 
 
1. Hélène Vladimirovna de Russie
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
24. Frédéric-Louis de Mecklembourg-Schwerin
 
 
 
 
 
 
 
12. Paul-Frédéric de Mecklembourg-Schwerin
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
25. Helena Pavlovna de Russie
 
 
 
 
 
 
 
6. Frédéric-François II de Mecklembourg-Schwerin
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
26. Frédéric-Guillaume III de Prusse
 
 
 
 
 
 
 
13. Alexandrine de Prusse
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
27. Louise de Mecklembourg-Strelitz
 
 
 
 
 
 
 
3. Marie de Mecklembourg-Schwerin
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
28. Henri LXIV de Reuss-Köstritz
 
 
 
 
 
 
 
14. Henri LXIII Reuss de Köstritz
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
29. Wilhelmine de Geuder-Rabensteiner
 
 
 
 
 
 
 
7. Augusta de Reuss-Köstritz
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
30. Henri de Stolberg-Wernigerode
 
 
 
 
 
 
 
15. Éléonore de Stolberg-Wernigerode
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
31. Jenny de Schonbourg-Waldenbourg
 
 
 
 
 
 

Bibliographie

modifier

Sur Hélène

modifier

Sur Hélène et la famille impériale de Russie

modifier
  • (fr) Cyrille Boulay, La France des Romanov, Perrin, (ISBN 2262033544).  
  • (en) Julia Gelardi, From Splendor to Revolution : The Romanov Women, 1847-1928, Saint Martin's Griffin, (ISBN 1250001617).
  • (ru) Valentine Grigoryan, Русские жёны европейских монархов, Moscou, Астрель,‎ (ISBN 9785271331671).  
  • (fr) Michel Huberty, Alain Giraud et F. et B. Magdelaine, L’Allemagne dynastique, t. VII : Oldenbourg Familles alliées H-L, Le Perreux, chez l’un des auteurs, Alain Giraud, , 767 p., 28 cm (ISBN 2-901138-07-1), notice « XXV 43 », p. 291.  
  • (en) Galina Korneva et Tatiana Cheboksarova, Grand Duchess Marie Pavlovna, Eurohistory.com, (ISBN 978-0-9854603-6-5).  
  • (ru) Stefano Papi, Сокровища Дома Романовых, Moscou, Астрель,‎ (ISBN 978-5-17-073228-9).  
  • (en) John Perry et Constantine Pleshakov, The Flight of the Romanovs : A Family Saga, Basic Books, (ISBN 0-465-02462-9).  
  • (en) John Van der Kiste, The Romanov : 1818-1959, Sutton Publishing, (ISBN 075093459X).  
  • (en) Charlotte Zeepvat, The Camera and the Tsars : A Romanov Family Album, Sutton Publishing, (ISBN 075094210X).  
  • (en) Charlotte Zeepvat, Romanov Automn : The Last Century of Imperial Russia, Sutton Publishing, (ISBN 0750944188).  

Sur Hélène et la famille royale de Grèce

modifier
  • (en) Arturo E. Beéche, Michael of Greece et Helen Hemis-Markesinis, The Royal Hellenic dynasty, Eurohistory, (ISBN 0977196151).
  • (fr) Celia Bertin, Marie Bonaparte, Paris, Perrin, (ISBN 226201602X).  
  • (en) Julia Gelardi, Born to Rule : Granddaughters of Victoria, Queens of Europe, Headline Review, (ISBN 0755313925).  
  • (es) Ricardo Mateos Sáinz de Medrano, La Familia de la Reina Sofía : La Dinastía griega, la Casa de Hannover y los reales primos de Europa, Madrid, La Esfera de los Libros, (ISBN 84-9734-195-3).  
  • (en) Alan Palmer et Michael of Greece, The Royal House of Greece, Weidenfeld Nicolson Illustrated, (ISBN 0297830600).  
  • (en) John Van der Kiste, Kings of the Hellenes : The Greek Kings, 1863-1974, Sutton Publishing, (ISBN 0750921471).  
  • (el) Ioanna Varvalouka, Το Ημερολόγιο της Πριγκίπισσας Ελένης του Νικολάου : Μέρες Κατοχής, Μέρες Απελευθέρωσης 1941-1946 [« Le Journal de la grande-duchesse Hélène Vladimirovna, princesse Nicolas de Grèce : Jours d'occupation, jours de libération 1941-1946 »], Athènes, Kapon,‎ , 744 p. (ISBN 978-618-218-044-0).  
  • (en) Hugo Vickers, Alice : Princess Andrew of Greece, Londres, Hamish Hamilton, (ISBN 0-241-13686-5).  

Sur Hélène, ses gendres et leurs familles

modifier
  • (en) Neil Balfour et Sally Mackay, Paul of Yugoslavia : Britain's maligned friend, Londres, H. Hamilton, (ISBN 0241103924 et 978-0-2411-0392-0).  
  • (en) Christopher Warwick, George and Marina : Duke and Duchess of Kent, Londres, Albert Bridge Books, (ISBN 1909771155).  

Sur Hélène et Kate Fox

modifier
  • (en) Louise Heren, British Nannies and the Great War : How Norland's Regiment of Nannies Coped With Conflict & Childcare in the Great War, Pen & Sword Books Ltd, (ISBN 1473827531).  

Articles connexes

modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Liens externes

modifier

Notes et références

modifier
(ru) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en russe intitulé « Елена Владимировна » (voir la liste des auteurs).
  1. Il s'agit du grand-duc Alexandre Vladimirovitch, décédé en 1877[2].
  2. Le bâtiment abrite aujourd'hui l'ambassade italienne[26].
  3. Hélène Vladimirovna est née altesse impériale alors que la plupart des membres de sa belle-famille ne sont qu'altesses royales. En outre, l'épouse du prince André n'est née qu'altesse sérénissime[32].
  4. Le biographe britannique Christopher Warwick émet l'hypothèse que la princesse Marina se serait présentée par le siège[43].
  5. Parmi ceux-ci, on peut citer la tiare Vladimir, vendue par la grande-duchesse Hélène à la reine Mary de Teck en 1921 et qui fait aujourd'hui partie de la collection de joyaux de la reine Élisabeth II[117].

Références

modifier
  1. Huberty, Giraud et Magdelaine 1991, « 17.1.1882 v. s. », p. 291.
  2. Zeepvat 2006, p. 123.
  3. Zeepvat 2006, p. 112, 123-124.
  4. a b et c Zeepvat 2006, p. 112.
  5. a et b Zeepvat 2004, p. 90.
  6. Zeepvat 2004, p. 65.
  7. a b et c Zeepvat 2006, p. 124.
  8. Grigoryan 2011, p. 325-326.
  9. Boulay 2010, p. 174, 175.
  10. Korneva et Cheboksarova 2014, p. 153.
  11. a et b Zeepvat 2006, p. 205.
  12. a et b Mateos Sáinz de Medrano 2004, p. 247-248.
  13. Zeepvat 2006, p. 206.
  14. a et b Grigoryan 2011, p. 327-328.
  15. Zeepvat 2006, p. 206-207.
  16. a et b Mateos Sáinz de Medrano 2004, p. 248.
  17. Huberty, Giraud et Magdelaine 1991, « 16/29.8.1902 v. s. », p. 291.
  18. Van der Kiste 1994, p. 61.
  19. Warwick 2016, p. 1.
  20. Grigoryan 2011, p. 329.
  21. Papi 2011, p. 116-117.
  22. Zeepvat 2006, p. 256.
  23. Van der Kiste 2005, p. 201-202.
  24. Mateos Sáinz de Medrano 2004, p. 249.
  25. Warwick 2016, p. 4.
  26. (it) « Gallery », sur Ambasciata d'Italia (consulté le ).
  27. a b c et d Mateos Sáinz de Medrano 2004, p. 250.
  28. Warwick 2016, p. 5-6.
  29. a b et c Mateos Sáinz de Medrano 2004, p. 249-250.
  30. a et b Mateos Sáinz de Medrano 2004, p. 248, 251.
  31. Heren 2016, p. 18.
  32. (Vickers 2000, p. 69-70).
  33. a b et c Vickers 2000, p. 69.
  34. Bertin 1982, p. 157-158.
  35. Vickers 2000, p. 69-70, 79-80.
  36. a et b Vickers 2000, p. 70.
  37. Bertin 1982, p. 150.
  38. Van der Kiste 1994, p. 81.
  39. Vickers 2000, p. 71.
  40. Mateos Sáinz de Medrano 2004, p. 250-251.
  41. Warwick 2016, p. 5.
  42. Balfour et Mackay 1980, p. 43.
  43. Warwick 2016, p. 7.
  44. Warwick 2016, p. 5, 7.
  45. Grigoryan 2011, p. 331.
  46. a et b Warwick 2016, p. 9.
  47. Warwick 2016, p. 8.
  48. Heren 2016, p. 11, 14, 16.
  49. Heren 2016, p. 10-11.
  50. Warwick 2016, p. 6-8, 22.
  51. Warwick 2016, p. 12-13.
  52. Heren 2016, p. 16-20, 185.
  53. Heren 2016, p. 193-196.
  54. Warwick 2016, p. 28.
  55. Vickers 2000, p. 93-94.
  56. Van der Kiste 1994, p. 73.
  57. Heren 2016, p. 13.
  58. Vickers 2000, p. 87.
  59. a b c et d Mateos Sáinz de Medrano 2004, p. 251.
  60. Warwick 2016, p. 15-16.
  61. Van der Kiste 1994, p. 87, 88.
  62. Van der Kiste 1994, p. 89-91.
  63. Warwick 2016, p. 18-19.
  64. Van der Kiste 1994, p. 90, 106, 110.
  65. a et b Heren 2016, p. 189.
  66. a et b Heren 2016, p. 191.
  67. Van der Kiste 2005, p. 236-245.
  68. a et b Heren 2016, p. 192.
  69. Van der Kiste 1994, p. 106-115.
  70. Van der Kiste 1994, p. 115.
  71. a et b Warwick 2016, p. 21.
  72. a b c et d Heren 2016, p. 193.
  73. Heren 2016, p. 192-193.
  74. Boulay 2010, p. 288.
  75. a et b Van der Kiste 1994, p. 116.
  76. a et b Boulay 2010, p. 189.
  77. a et b Mateos Sáinz de Medrano 2004, p. 89-90.
  78. Boulay 2010, p. 187-189, 195-196.
  79. Warwick 2016, p. 24-25.
  80. Boulay 2010, p. 203.
  81. Zeepvat 2006, p. 243.
  82. Mateos Sáinz de Medrano 2004, p. 327.
  83. Warwick 2016, p. 13, 25, 26.
  84. Boulay 2010, p. 208-209.
  85. Van der Kiste 1994, p. 122-124.
  86. Warwick 2016, p. 26.
  87. Van der Kiste 1994, p. 125-128.
  88. Warwick 2016, p. 26-27.
  89. Van der Kiste 1994, p. 133.
  90. Palmer et Greece 1990, p. 64.
  91. Warwick 2016, p. 29-30.
  92. Warwick 2016, p. 30-31.
  93. a et b Balfour et Mackay 1980, p. 43-46.
  94. a et b Mateos Sáinz de Medrano 2004, p. 256-257, 300.
  95. a b et c Warwick 2016, p. 33.
  96. Van der Kiste 1994, p. 134-142.
  97. Warwick 2016, p. 32.
  98. Balfour et Mackay 1980, p. 46.
  99. Vickers 2000, p. 162.
  100. Warwick 2016, p. 32-33.
  101. a b c d e et f Mateos Sáinz de Medrano 2004, p. 252.
  102. a b et c Warwick 2016, p. 34.
  103. Vickers 2000, p. 166.
  104. Van der Kiste 1994, p. 140-141.
  105. Vickers 2000, p. 171.
  106. Balfour et Mackay 1980, p. 48.
  107. Warwick 2016, p. 34-35.
  108. a et b Warwick 2016, p. 38.
  109. Warwick 2016, p. 38-39.
  110. Balfour et Mackay 1980, p. 50, 91-92.
  111. a et b Mateos Sáinz de Medrano 2004, p. 251-252.
  112. Warwick 2016, p. 39.
  113. Warwick 2016, p. 41-42.
  114. a et b Warwick 2016, p. 42-43.
  115. Marina Gorboff, La Russie fantôme : L'émigration russe de 1920 à 1950, L'Âge d'Homme, (ISBN 2825106143), p. 110.
  116. Boulay 2010, p. 259.
  117. Warwick 2016, p. 13.
  118. Boulay 2010, p. 200-201, 205-206, 208-209.
  119. Warwick 2016, p. 13, 25, 42.
  120. Warwick 2016, p. 43.
  121. Warwick 2016, p. 39-40.
  122. Warwick 2016, p. 44.
  123. Mateos Sáinz de Medrano 2004, p. 257.
  124. Balfour et Mackay 1980, p. 51.
  125. Warwick 2016, p. 35.
  126. a et b Mateos Sáinz de Medrano 2004, p. 258.
  127. Balfour et Mackay 1980, p. 51-54.
  128. Balfour et Mackay 1980, p. 70, 73.
  129. Balfour et Mackay 1980, p. 54-56.
  130. Warwick 2016, p. 36-37.
  131. a b et c Mateos Sáinz de Medrano 2004, p. 264.
  132. Balfour et Mackay 1980, p. 65, 72-73.
  133. Warwick 2016, p. 46.
  134. Balfour et Mackay 1980, p. 90-91, 93.
  135. Balfour et Mackay 1980, p. 71-72, 93.
  136. Balfour et Mackay 1980, p. 92-94.
  137. Mateos Sáinz de Medrano 2004, p. 253.
  138. a b et c Vickers 2000, p. 303.
  139. Vickers 2000, p. 263.
  140. Van der Kiste 1994, p. 152-153.
  141. Palmer et Greece 1990, p. 71.
  142. Van der Kiste 1994, p. 153.
  143. Vickers 2000, p. 265.
  144. Van der Kiste 1994, p. 154.
  145. Palmer et Greece 1990, p. 73.
  146. Balfour et Mackay 1980, p. 152.
  147. Vickers 2000, p. 264-265.
  148. a b et c Warwick 2016, p. 102.
  149. Vickers 2000, p. 277-278.
  150. Mateos Sáinz de Medrano 2004, p. 188, 252.
  151. Balfour et Mackay 1980, p. 153.
  152. Boulay 2010, p. 316.
  153. Korneva et Cheboksarova 2014, p. 79.
  154. Balfour et Mackay 1980, p. 181, 204-205.
  155. Balfour et Mackay 1980, p. 260, 300-301.
  156. Balfour et Mackay 1980, p. 92.
  157. Vickers 2000, p. 291-292, 303.
  158. a et b Vickers 2000, p. 293, 303.
  159. Vickers 2000, p. 296, 303.
  160. a b et c Vickers 2000, p. 305.
  161. Vickers 2000, p. 297.
  162. Vickers 2000, p. 302-303, 306.
  163. Vickers 2000, p. 294, 297, 302.
  164. Mateos Sáinz de Medrano 2004, p. 254, 492.
  165. Vickers 2000, p. 69-70, 303.
  166. Vickers 2000, p. 296, 302-303.
  167. Vickers 2000, p. 294, 302-303.
  168. Vickers 2000, p. 303-304.
  169. Mateos Sáinz de Medrano 2004, p. 254.
  170. Vickers 2000, p. 304.
  171. Vickers 2000, p. 306, 311.
  172. Vickers 2000, p. 306.
  173. a b et c Mateos Sáinz de Medrano 2004, p. 255.
  174. Vickers 2000, p. 310-311.
  175. Vickers 2000, p. 312.
  176. Van der Kiste 1994, p. 171-173.
  177. Van der Kiste 1994, p. 173-174.
  178. Mateos Sáinz de Medrano 2004, p. 123.
  179. Varvalouka 2024.
  180. Warwick 2016, p. 112.
  181. Balfour et Mackay 1980, p. 300-301.
  182. Balfour et Mackay 1980, p. 299, 300-301.
  183. Mateos Sáinz de Medrano 2004, p. 273.
  184. Balfour et Mackay 1980, p. 303.
  185. Mateos Sáinz de Medrano 2004, p. 262.
  186. a b et c Vickers 2000, p. 356.
  187. Mateos Sáinz de Medrano 2004, p. 265.
  188. Vickers 2000, p. 356, 378.
  189. Vickers 2000, p. 305, 336, 356-357.
  190. Perry et Pleshakov 1999, p. 342.
  191. Warwick 2016, p. 102-103.
  192. Mateos Sáinz de Medrano 2004, p. 255-256.
  193. Mateos Sáinz de Medrano 2004, p. 256.
  194. Grigoryan 2011, p. 165, 338.