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L'[[Turquie|État turc]] rejette l'utilisation du terme ''génocide'' pour qualifier les crimes commis par l'[[Empire ottoman]] contre les populations arméniennes en [[1915]]. Sa stratégie consiste en premier à "comprendre" la douleur des Arméniens, tout en niant l'implication de l'État dans ces massacres, relativisant leur ampleur et jusqu'à parfois rejeter leur cause sur les Arméniens eux-mêmes{{référence nécessaire}}. Alors que la très grande majorité des historiens indépendants (y compris quelques historiens défavorables à l'usage du mot ''génocide'') estime qu'entre [[Victimes arméniennes entre 1914 et 1923|600 000 et 1,5 million d'Arméniens]] ont péri pendant ce génocide, la version officielle turque est de 300 000 morts à 500 000 victimes, et certains diplomates n'hésitent pas à parler de 100 000 morts à peine{{référence nécessaire}}. Le gouvernement turc insiste aussi sur la responsabilité des [[Kurdes]] et des [[bédouins]], qui ont participé, avec les soldats turcs, aux massacres le long de la route de déportation. |
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La reconnaissance du génocide est tout simplement hors de question pour le moment en Turquie. L'État turc a été imaginé par [[Mustafa Kemal Atatürk]] selon un modèle [[Nationalisme|nationaliste]] fort, inspiré par l'idéologie [[Panturquisme|touraniste]] de [[Ziya Gökalp]] où l'identité nationale est basée sur la supériorité des peuples turcs (par opposition aux peuples kurde, arménien, assyrien, grec, etc). D'autre part, la cohésion nationale repose sur le culte du passé : la révolution [[Jeunes Turcs]], suivie par les années de progressisme kemaliste sont glorifiées. Dans cette situation, il est difficile pour l'État turc de reconnaître les bases criminelles sur lesquelles il s'est construit, sans remettre en cause ses fondements mêmes. |
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Pour l'élaboration de la version turque, la [[Société turque d'Histoire]] a joué un rôle capital. Créée par Atatürk lui-même et totalement dépendante du pouvoir d'[[Ankara]], elle a pour but de consolider l'identité turque par le biais de l'[[histoire]], et sera donc amenée à défendre les thèses négationnistes au prix de l'écriture d'une histoire "officielle", complaisante, n'hésitant pas par exemple à contester l'origine [[Altaï|altaïque]] des [[peuples turcs]] et l'antériorité de la présence arménienne en Anatolie orientale<ref>Voir l'article de diploweb : [http://www.diploweb.com/forum/riaux06032.htm]</ref>. Les historiens membres de ce ''think-tank'', comme [[Kâmaran Gürün]], [[Sinasi Orel]] et [[Süreyya Yuca]], font donc l'objet de nombreuses critiques de la part d'historiens dits "occidentaux", spécialistes du génocide arménien, tels que [[Yves Ternon]] ou [[Vahakn Dadrian]]. Certains ont cependant effectué des travaux intéressants concernant les documents Andonian, amenant ainsi Dadrian à rééxaminer ces matériaux. Cependant, alors qu'Orel et Yuca y voient des faux, Dadrian conclut à leur "hautement probable" authenticité<ref>Voir ''Enquête sur la négation d'un génocide'', [[Yves Ternon]], [[Marseille]], Parenthèses, 1989 ([http://www.imprescriptible.fr/ternon/1_chapitre1.htm] et [http://www.imprescriptible.fr/ternon/4_conclusion.htm])</ref>. D'autres historiens partisans du terme ''génocide'' soutiennet pourtant que les documents Andonian sont des faux<ref>Dans ''Le Monde'' du 3 février 1999, Pierre Vidal-Naquet a ainsi écrit que Gilles Veinstein avait raison quand il soutenait que les documents Andonian n'étaient pas authentiques.</ref>. |
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Dans les manuels scolaires turcs, le génocide arménien et même, plus généralement, les évènements de 1915 étaient tout simplement niés par omission avant [[2003]]. Fatma Müge Göçek, sociologue et historienne turque à l’université Ann Arbor du Michigan, dit à ce propos : « Bien que j'aie probablement reçu la meilleure éducation que la Turquie pouvait alors offrir, je n'ai strictement rien appris sur les événements de 1915, ni même sur les raisons pour lesquelles d’autres événements que ceux que le discours officiel mettait en lumière pouvaient avoir eu lieu. »<ref>Voir sur Caucaz.com : [http://www.caucaz.com/home/breve_contenu.php?id=263]</ref>. Cependant en 2003, une circulaire du ministère de l'Éducation nationale turc exige que les manuels dénoncent désormais les « prétentions infondées des Arménien |
Dans les manuels scolaires turcs, le génocide arménien et même, plus généralement, les évènements de 1915 étaient tout simplement niés par omission avant [[2003]]. Fatma Müge Göçek, sociologue et historienne turque à l’université Ann Arbor du Michigan, dit à ce propos : « Bien que j'aie probablement reçu la meilleure éducation que la Turquie pouvait alors offrir, je n'ai strictement rien appris sur les événements de 1915, ni même sur les raisons pour lesquelles d’autres événements que ceux que le discours officiel mettait en lumière pouvaient avoir eu lieu. »<ref>Voir sur Caucaz.com : [http://www.caucaz.com/home/breve_contenu.php?id=263]</ref>. Cependant en 2003, une circulaire du ministère de l'Éducation nationale turc exige que les manuels dénoncent désormais les « prétentions infondées des Arménien |
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, des Grecs et des Assyriens ». De nombreux intellectuels turcs se sont mobilisés contre cette décision<ref>Voir l'article paru dans Le Monde « Des intellectuels turcs dénoncent le racisme anti arménien des livres scolaires », par Nicolas Monceau, le 9 janvier 2004.</ref>. |
, des Grecs et des Assyriens ». De nombreux intellectuels turcs se sont mobilisés contre cette décision<ref>Voir l'article paru dans Le Monde « Des intellectuels turcs dénoncent le racisme anti arménien des livres scolaires », par Nicolas Monceau, le 9 janvier 2004.</ref>. |
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Des personnalités, comme l'écrivain [[Orhan Pamuk]] (affaire finalement classée le [[23 janvier]] [[2006]], sous la pression européenne - il avait déclaré : « Un million d'Arméniens et 30.000 Kurdes ont été tués sur ces terres, mais personne d'autre que moi n'ose le dire») ou le journaliste Hrant Dink<ref>Voir Reporters Sans Frontière : [http://www.rsf.org/article.php3?id_article=14388]</ref> (affaire en cours), ont été poursuivis en justice. Un chef d'inculpation courant, dans ces cas-là, est la « déclaration publique portant atteinte à l'identité turque et insulte à la nation ». De plus en [[2005]], la réforme du code pénal turc institutionalise directement le négationnisme. L’article 305 du nouveau code pénal rend passible de trois à dix ans de prison les écrits allant à l’encontre des « intérêts nationaux fondamentaux », incluant explicitement les propos évoquant le « génocide arménien ». Cet article a été très critiqué en Europe et aux États-Unis, notamment par [[Reporters sans frontières]]<ref>Voir le rapport annuel 2006 de RSF : [http://www.rsf.org/article.php3?id_article=17329]</ref> : {{début_citation}}Loin d’aligner le droit turc sur le droit européen en matière de liberté d’expression, certains articles du nouveau code pénal risquent au contraire de faciliter les poursuites judiciaires arbitraires...{{fin_citation}} |
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Version du 18 janvier 2007 à 22:29
Cet article présente le point de vue des personnes ne reconnaissant pas le génocide arménien.
Position de l'État turc
L'État turc rejette l'utilisation du terme génocide pour qualifier les crimes commis par l'Empire ottoman contre les populations arméniennes en 1915. Sa stratégie consiste en premier à "comprendre" la douleur des Arméniens, tout en niant l'implication de l'État dans ces massacres, relativisant leur ampleur et jusqu'à parfois rejeter leur cause sur les Arméniens eux-mêmes[réf. nécessaire]. Alors que la très grande majorité des historiens indépendants (y compris quelques historiens défavorables à l'usage du mot génocide) estime qu'entre 600 000 et 1,5 million d'Arméniens ont péri pendant ce génocide, la version officielle turque est de 300 000 morts à 500 000 victimes, et certains diplomates n'hésitent pas à parler de 100 000 morts à peine[réf. nécessaire]. Le gouvernement turc insiste aussi sur la responsabilité des Kurdes et des bédouins, qui ont participé, avec les soldats turcs, aux massacres le long de la route de déportation.
En Turquie
Pour l'élaboration de la version turque, la Société turque d'Histoire a joué un rôle capital. Créée par Atatürk lui-même et totalement dépendante du pouvoir d'Ankara, elle a pour but de consolider l'identité turque par le biais de l'histoire, et sera donc amenée à défendre les thèses négationnistes au prix de l'écriture d'une histoire "officielle", complaisante, n'hésitant pas par exemple à contester l'origine altaïque des peuples turcs et l'antériorité de la présence arménienne en Anatolie orientale[1]. Les historiens membres de ce think-tank, comme Kâmaran Gürün, Sinasi Orel et Süreyya Yuca, font donc l'objet de nombreuses critiques de la part d'historiens dits "occidentaux", spécialistes du génocide arménien, tels que Yves Ternon ou Vahakn Dadrian. Certains ont cependant effectué des travaux intéressants concernant les documents Andonian, amenant ainsi Dadrian à rééxaminer ces matériaux. Cependant, alors qu'Orel et Yuca y voient des faux, Dadrian conclut à leur "hautement probable" authenticité[2]. D'autres historiens partisans du terme génocide soutiennet pourtant que les documents Andonian sont des faux[3].
Dans les manuels scolaires turcs, le génocide arménien et même, plus généralement, les évènements de 1915 étaient tout simplement niés par omission avant 2003. Fatma Müge Göçek, sociologue et historienne turque à l’université Ann Arbor du Michigan, dit à ce propos : « Bien que j'aie probablement reçu la meilleure éducation que la Turquie pouvait alors offrir, je n'ai strictement rien appris sur les événements de 1915, ni même sur les raisons pour lesquelles d’autres événements que ceux que le discours officiel mettait en lumière pouvaient avoir eu lieu. »[4]. Cependant en 2003, une circulaire du ministère de l'Éducation nationale turc exige que les manuels dénoncent désormais les « prétentions infondées des Arménien , des Grecs et des Assyriens ». De nombreux intellectuels turcs se sont mobilisés contre cette décision[5].
Des personnalités, comme l'écrivain Orhan Pamuk (affaire finalement classée le 23 janvier 2006, sous la pression européenne - il avait déclaré : « Un million d'Arméniens et 30.000 Kurdes ont été tués sur ces terres, mais personne d'autre que moi n'ose le dire») ou le journaliste Hrant Dink[6] (affaire en cours), ont été poursuivis en justice. Un chef d'inculpation courant, dans ces cas-là, est la « déclaration publique portant atteinte à l'identité turque et insulte à la nation ». De plus en 2005, la réforme du code pénal turc institutionalise directement le négationnisme. L’article 305 du nouveau code pénal rend passible de trois à dix ans de prison les écrits allant à l’encontre des « intérêts nationaux fondamentaux », incluant explicitement les propos évoquant le « génocide arménien ». Cet article a été très critiqué en Europe et aux États-Unis, notamment par Reporters sans frontières[7] :
« Loin d’aligner le droit turc sur le droit européen en matière de liberté d’expression, certains articles du nouveau code pénal risquent au contraire de faciliter les poursuites judiciaires arbitraires... »
À l'étranger
À l'étranger, la diplomatie turque mène un important travail de lobbying pour s'opposer à la reconnaissance du génocide, qui peut certes être mis en comparaison avec le lobbying arménien qui pousse divers États, notamment ceux abritant une forte communauté arménienne, à légiférer sur cet évènement historique.
Plusieurs conférences internationales ont été proposées sur le sujet du génocide, mais le climat tendu a toujours nuit à leur bon déroulement, lorsqu'elles n'étaient pas simplement annulées. En 1982, la première conférence internationale sur l'Holocauste et le génocide - il s'agissait de la Shoah, mais les experts devaient également aborder le génocide arménien et tenter d'en dégager les similitudes et les différences - a été fortement dénoncée par la Turquie, qui fit pression, avec succès, sur plusieurs intervenants pour qu'ils renoncent à y participer. Israel Charny, à l'origine de la conférence, parvint finalement à la maintenir. En avril 2005, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdoğan proposa à son homologue arménien Robert Kotcharian la tenue d'une commission d'historiens turco-arménienne pour débattre du sujet. C'est cette fois les Arméniens qui ont rejeté l'idée, refusant d'entrer dans le jeu négationniste et arguant qu'il n'y a pas à débattre sur des évènements dont la réalité a été prouvée de longue date. En outre, dans sa lettre au président arménien, Erdoğan réaffirmait la position turque selon laquelle l'administration ottomane n'avait jamais ordonné une extermination systématique et massive de la population arménienne sur son territoire. Il apparaissait donc que par cette proposition, le but de la Turquie n'était pas de revoir son histoire officielle, aussi tout cela fut perçu par les Arméniens comme une provocation.
Dans un jugement rendu en novembre 2005, le tribunal de première instance de Bruxelles a donné tort au plaignant, un politicien d'origine turque, qui s'estimait abusivement traité de négationniste vis-à-vis du génocide arménien : "Le tribunal constate dès lors que la position de monsieur *** consistant à refuser de qualifier de génocide le massacre et la déportation des Arméniens par l'Empire ottoman en 1915-1916 avant qu'une commission d'historiens indépendants se soit prononcée sur la question, tend, en ignorant délibérément les nombreux travaux sérieux déjà accomplis, à reporter indéfiniment toute décision sur une telle qualification, ce qui revient dans les faits à la nier.".
Contestation de la qualification de génocide
Un génocide désigne, par définition, la tentative d'extermination planifiée d'un peuple. C'est sur cette notion de planification que certains historiens minoritaires remettent en cause le caractère génocidaire des massacres perpetrés envers les Arméniens.
- L'historien néerlandais Erik Zürcher pense, quant à lui, que les massacres ont été ordonnés non pas par le gouvernement ottoman lui-même, mais par un cercle restreint à l'intérieur du CUP, le parti au pouvoir[8]. À ce titre, il estime que les massacres ne peuvent pas être qualifiés de génocide.
- Dans un article paru dans le quotidien français Le Monde le 16 novembre 1993, Bernard Lewis, orientaliste anglo-saxon, parle de la « version arménienne de cette histoire ». Il affirme qu'il n'y aurait aucune preuve sérieuse impliquant le gouvernement Jeunes Turcs dans les massacres des Arméniens. Le 27 novembre de la même année, Le Monde publie une réponse commune d'universitaires affirmant qu'il s'agit bien d'un génocide, et expliquant les erreurs dans la démarche de M. Lewis[9]. Le 21 juin 1995, le tribunal de grande instance de Paris condamne Bernard Lewis à une peine symbolique d'un franc de dommages et intérêts à verser au forum des associations arméniennes de France et à la ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (LICRA). La justice n'accuse M. Lewis ni d'avoir nié le génocide, ni d'avoir rédigé un article de propagande, mais d'avoir occulté des preuves à charge contre le gouvernement ottoman, et ainsi d'avoir « manqué à ses devoirs d'objectivité et de prudence, en s'exprimant sans nuance, sur un sujet aussi sensible »[10]. Cependant, cette décision de justice fut critiquée par de nombreux historiens qui dénoncent une atteinte à la liberté d'expression et craignent une implication de plus en plus soutenue des corps législatif et judiciaire dans les travaux des historiens.
- Dans un dossier de la revue L'Histoire d'avril 1995 et consacrée au génocide arménien[11], Gilles Veinstein, turcologue français, reprend la thèse de Bernard Lewis et axe son argumentation selon trois points : tout d'abord concernant le nombre de victimes arméniennes, il critique le nombre habituellement donné de 1,5 million de victimes, rappelant que certains chercheurs sont arrivés à d'autres résultats, et citant notamment Justin McCarthy. Son deuxième point consiste à rappeler que beaucoup de Turcs ont également été tués pendant cette période. Troisièmement, comme Bernard Lewis, il conteste l'implication du gouvernement Jeunes Turcs dans les massacres. C'est sur ce troisième point que se décide l'application ou non du terme "génocide". M. Veinstein remet en cause les documents Andonian — il s'agit principalement de télégrammes prouvant, s'ils sont authentiques, la planification des massacres par différents organes centraux du pouvoir — , les procès d'Istanbul et les témoignages des diplomate occidentaux, y compris ceux alliés à l'Empire ottoman durant la guerre. Vahakn Dadrian puis Yves Ternon reviendront sur la polémique concernant les documents Andonian, concluant finalement à leur probable authenticité. Contrairement à Bernard Lewis, Gilles Veinstein a toutefois tenu des propos nuancés, et qualifie tout de même les massacres de « crimes contre l’humanité caractérisés ». Très critiqué à la suite de cet article, il déclara par la suite que « l'article (incriminé) est tout à fait marginal alors [qu'il en a] commis deux mille dans [son] travail scientifique »[12].
- Le professeur Guenter Lewy, de l'Université du Massachusetts, écrit un article en 2005 où il conteste les éléments à charge contre le gouvernement ottoman[13]. Dadrian releva cependant de nombreuses erreurs, volontaires ou non, et mis en doute l'honnêteté de l'argumentation de Lewy[14].
Discussion autour du terme "négationnisme"
La qualification de "négationnisme" pour désigner la démarche de ces historiens est sujet à débat parmi les autres historiens, contrairement au cas de l'État turc. Pour l'historien français Pierre Vidal-Naquet, grande figure de la lutte contre le négationnisme, "il est évident que dans le cas du massacre des Arméniens, l’État turc est négationniste" [7]. Mais il considère de façon plus nuancée les propos de Gilles Veinstein qui n'auraient rien de négationniste[15], et ne s'apparentent en rien au négationnisme de la Shoah incarné entre autres par Robert Faurisson. Gilles Veinstein a également reçu le soutien du collectif Liberté pour l'Histoire, lancé par Pierre Nora. Pour d'autres chercheur tels qu'Israel Charny, des historiens comme Veinstein, Lewis, Irving ou Nolte (pour ces deux derniers, il est question de la négation de la Shoah) participent à l'émergence d'une nouvelle forme de négationnisme sophistiqué[16][17].
Opposition aux "lois mémorielles"
- Sans prendre position sur le génocide arménien lui-même, Jean-Pierre Azéma a vivement critiqué les propositions de loi en France visant à pénaliser la négation du génocide arménien, considérant que les critiques émises par ses confrères sur l'emploi du terme génocide relèvent de la discussion scientifique ordinaire.
- Tout en considérant que les massacres de 1915-1916 constituent bien un génocide, des historiens comme Pierre Chuvin (professeur à l'université de Paris-X-Nanterre, membre du comité de rédaction de L'Histoire) ou Pierre Vidal-Naquet, ont défendu le droit de Gilles Veinstein a proposer un point de vue différent. Dans cette optique, Pierre Nora a créé le collectif Liberté pour l'Histoire qui dénonce l'intrusion du législateur dans le travail des historien
Notes
- Voir l'article de diploweb : [1]
- Voir Enquête sur la négation d'un génocide, Yves Ternon, Marseille, Parenthèses, 1989 ([2] et [3])
- Dans Le Monde du 3 février 1999, Pierre Vidal-Naquet a ainsi écrit que Gilles Veinstein avait raison quand il soutenait que les documents Andonian n'étaient pas authentiques.
- Voir sur Caucaz.com : [4]
- Voir l'article paru dans Le Monde « Des intellectuels turcs dénoncent le racisme anti arménien des livres scolaires », par Nicolas Monceau, le 9 janvier 2004.
- Voir Reporters Sans Frontière : [5]
- Voir le rapport annuel 2006 de RSF : [6]
- Erik J. Zürcher, Turkey, a modern history, New York, 1993
- Voir http://www.imprescriptible.fr/dossiers/petitions/lewis/
- http://www.ids.net/~gregan/lemd_fr.html
- Voir http://www.tetedeturc.com/home/article.php?id_article=15
- Article du Figaro : http://membres.lycos.fr/virtuel2/fnl.html
- Revisiting the Armenian Genocide, http://www.meforum.org/article/748
- Vahakn Dadrian responds to Guenther Lewy, 18 octobre 2005, http://jihadwatch.org/dhimmiwatch/archives/008594.php
- http://membres.lycos.fr/virtuel2/vn030299.html
- Voir (en) http://www.ideajournal.com/articles.php?id=27
- Sur l'élection de Gilles Veinstein au Collège de France : http://aircrigeweb.free.fr/parutions/Armenie/Arm_Coquio1998.html