« Ásatrú » : différence entre les versions
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Version du 2 février 2007 à 15:59
L’Ásatrú (qui signifie littéralement « loyauté aux Ases », en islandais) est une religion polythéiste basée sur la mythologie nordique[1] qui comporte deux familles de dieux, les Ases et les Vanes. C'était la religion dominante en Europe non romaine avant la conversion des tribus germaniques et scandinaves au christianisme. Cette religion, en sommeil depuis le XIIe siècle, est en phase de réveil depuis le XIXe siècle. Le nom d’asatru est apparu d’ailleurs à cette époque ; les pratiquants préchrétiens ne donnaient pas de nom à leur religion. On rencontre également cette religion sous le nom d’odinisme. Avec le temps, une nuance raciste teinte le terme, et les croyants ouverts à l’intégration dans leurs rangs de toutes les cultures et toutes les races préfèrent le terme asatru (voir le chapitre Dogme).
Les pratiquants de l’asatru sont parfois appelés asatruer.
Forme historique
La mythologie nordique plonge ses racines dans les religions proto-indo-européennes, dont elle est la branche nordique. Cette particularité explique les points communs nombreux qu’on peut trouver entre cette religion et les religions grecque, slave ou celte, par exemple, cependant, une fusion avec des religions plus anciennes, lapones ou finlandaises, expliquerait nombre de ses particularités.
Les informations qui sont arrivées jusqu’à nous sont assez rares et fragmentaires et d’autant plus sujettes à caution qu’elles ont pour la plupart été rédigées par des chrétiens, pendant l’âge d’or de la culture islandaise (XIIe – XVe siècle). Cependant des poèmes comme l' Hávamál, attribué à Odin sont spécialement importants pour comprendre les racines de la religion nordique. On peut trouver d’autres guides dans le folklore allemand ou nordique, toujours imprégnés de leur passé près de huit siècles après la conversion du roi de Suède.
La forme moderne
De nos jours, l’asatru est une religion reconstruite. Ce n’est pas une religion néopaïenne au sens usuel, et la majorité des croyants rejettent cette étiquette. La pratique est basée sur les enregistrements historiques disponibles, leurs interprétations et leur extension. Les rites varient d’un groupe ou d’une église à l’autre, mais seulement dans leurs détails. L’asatru se propage grâce à un fort fond littéraire.
Après avoir peu, voire pas, de pratiquants durant des siècles, l’asatru réapparut au cours du XIXe siècle sous l’impulsion du romantisme. Des groupes organisés apparurent en Allemagne au début du XXe siècle. Plusieurs membres fondateurs du nazisme faisaient partis de la Société de Thule, un groupe d’étude sur l’Antiquité germanique, bien qu’il semble que ce ne fut qu’un élément marginal qui ne se soit pas généralisé au parti entier.
La seconde renaissance de l’asatru débuta à la fin des années soixante et au début des années soixante-dix. En 1973 le gouvernement islandais reconnaît l’asatru comme une religion d'État officielle, principalement grâce aux efforts de Sveinbjörn Beinteinsson. Dans le même temps, Else Christiansen débuta l'édition du journal « The Odinist » au Canada. Aux États-Unis, Steve McNallen, un officier de l’armée américaine, lança l'édition d’un journal intitulé « The Runestone » et créa The Asatru Free Assembly renommée par la suite Asatru Folk Assembly.
De nos jours, on peut trouver des fidèles asatruer à travers le monde entier, mais principalement en Scandinavie, en Europe de l’Ouest (il existe par exemple une église asatruer à Strasbourg), en Amérique du Nord, en Australie et en Nouvelle-Zélande. Il n’existe en revanche pas d’estimation fiable du nombre exact de fidèles.
Les églises Ásatrú sont en général en faveur d’organisation démocratique, inspirée des Things parlementaires des Vikings. Elles sont également en faveur de la libre expression des fidèles, restant ainsi fidèles aux sagas. Il n’existe aucune autorité centrale, et les groupes religieux sont en général de petites tailles et fractionnés.
Les asatrus modernes se rencontrent souvent via internet pour organiser des rencontres et des cérémonies (voir blót et sumbel).
Dogme
La plus grande majorité des pratiquants ne voient pas la mythologie comme une vérité littérale, mais comme une vérité métaphorique. Il n’existe pas de théologie orthodoxe de la religion asatruer, bien qu’il existe des écoles de pensées. La nature est adorée, relativement à sa représentation dans le Panthéon nordique, mais également révérée dans la pratique. Cependant, l’asatru n’est pas une religion repoussant les innovations techniques.
La comparaison entre l’asatru et d’autres religions est assez délicate et consisterait plutôt à mettre en lumière leurs différences que leurs points communs. Dans la religion asatruer, les dieux ne sont pas les êtres omnipotents et infaillibles, ni même immortels et on ne les adore pas comme tels. Ils sont plus considérés comme des amis dont la sagesse et la puissance peuvent venir en aide à point nommé. De plus, il est important de le souligner que les dieux du nord ne sortent pas tout en armes de la tête de leur géniteur et qu’ils ne restent pas immuables devant le passage du temps. Ils sont le produit de leur existence, comme on peut le voir en étudiant la vie de Loki, le dieu du feu ou mieux, celle de Freyr, le dieu de la vie. Les hommes, créés par Odin et ses frères, sont très proches des dieux, par leur comportement et les relations hommes/dieux sont en quelque sorte familiales.
Autrefois, il n'était pas rare qu’un Scandinave punisse le dieu qui l’avait trahi en lui retirant (pour un temps) son adoration et ses offrandes. C’est d’ailleurs ce trait de caractère qui rendit l’implantation de la religion chrétienne si délicate dans ces contrées : au moindre revers, Jésus était mis au coin au profit des Ases et des Vanes.
La religion asatruer, depuis son origine, ne comporte aucune liste de comportements à proscrire, à la différence de la plupart des autres religions. La recherche d’un compromis entre la liberté et la responsabilité est en revanche un thème central dans la littérature légendaire, mystique et historique de cette religion, littérature que les membres des églises asatruer sont tenus d’étudier sérieusement. Certains comportements condamnés dans d’autres religions (comme la fierté) sont considérés comme des qualités, à condition qu’ils soient correctement exprimés. Il n’est jamais question de rédemption, de sauvegarde, ni même de perfection dans l’asatru, et la théorie de la vie après la mort est sans doute le reflet de la justice expéditive des temps anciens.
De même, cette religion voit d’un assez mauvais œil le prosélytisme. Pour elle, le croyant doit venir de lui-même.
Bien qu’elle descende d’une culture guerrière, l’asatru n’est pas une religion misogyne : Odin fit l’homme et la femme de deux branches distinctes, la déesse de l’amour est également une déesse guerrière et dans l’Antiquité nordique, hommes et femmes pouvaient être appelés à se battre (voir par exemple l’article sur les Berserkir). C’est pourquoi hommes et femmes sont considérés à de nombreux égards comme égaux, bien que différents et les femmes ont un rôle important à jouer dans les rites asatruer.
Le culte des dieux nordiques et germaniques est sujet à des variations régionales, dues à l’interprétation subjective des pratiquants les plus influents (godis). Par exemple, en Islande, beaucoup considèrent l’asatru comme une religion orientée politiquement à gauche, alors que certains pratiquants allemands ou américains sont parfois clairement d’extrême droite. Entre autres choses, elles ne réservent l’adhésion à leur Église aux seules personnes d’origine germanique ou nordique. Dans tous les cas, le pratiquant devra se approcher avec prudence les associations religieuses qu'il ne connait pas.
En France, l’asatru universaliste ne tient pas compte de l'origine des individus: chacun peut se réclamer de l’Asatru, quelle que soit son origine ethnique, tant qu'il a la foi. Ainsi, un Papou pourrait se dire Asatruar. D’autres estiment que l’Asatru est la religion naturelle des Nordiques, Germains et Anglo-Saxons : il n’y aurait donc aucune raison que d’autres peuples puissent se réclamer de l’Asatru. Ce profond désaccord entre les mentalités est un problème que cette religion se doit de régler.
Rites
Le blót
Un blót est un rite asatruer qui honorent les dieux, généralement centré autour d’un dieu du panthéon. Ce rituel peut-être très formel, mais l’idée sous-jacente est plus proche de l’invitation d’un membre de la famille à sa table que d’une messe. Nourriture et boisson sont souvent offertes à cette occasion. La plupart seront consommées par les participants, et la partie destinée à la divinité sera versée au sol, comme offrande. La boisson traditionnelle à cette occasion est l’hydromel ou la bière.
Le sumbel
Le Sumbel est un rite dans lequel une boisson est passée d’un membre à l’autre d’une assemblée réunie en cercle. À chaque passage de la boisson, les participants font une déclaration, un toast, ou un serment.
Le toast honore un godi (mentor), un dieu ou un proche. La déclaration est en général une opportunité pour le participant de s’enorgueillir d’un succès. Le serment est en général la promesse d’accomplir une action dans un futur proche. Les participants sous serment sont liés par la promesse et sont tenus de la respecter.
Le Seydr (ou Seith ou sayth)
C’est un rite shamanique, réservé aux initiés permettant de prédire l’avenir ou de modifier le hamr, c’est-à-dire la nature de la forme physique, à la suite d’une transe.
Les Corps et Hauts Festivals
Les cinqs corps qui constitues l'homme selon les croyances Asatruar(et aussi dans l'Odinisme et l'Odalisme) sont le lík; le corps physique, le várðr; le corps éthérique, le Hamr; le corps astral, le Hugr; le corps mental et le ánd; est lui le corps spirituel. L'amélioration du corps éthérique peut débuter seulement quand le corps physique est satisfait. L'amélioration du corps astral peut débuter seulement quand le corps éthérique est satisfait. L'amélioration du corps mental peut débuter seulement quand le corps astral est satisfait. L'amélioration du corps spirituel peut débuter seulement quand le corps mental est satisfait. Le but du paganisme et des rites païens est de satisfaire tous nos corps, nous instruire, et de déclencher des capacités latentes en nous et de nous élever finalement au divin.
Pour réaliser ceçi, les hauts festivals païen moyens ont plusieurs étapes. Le voyage vers l'emplacement des rites (un théâtre, un monticule funèbre, le sommet d'une montagne, un boisé, une source sainte ou autre endroits) est la première étape. C'est vu comme faisant partie intégrante de la cérémonie et a une fonction; c'est physiquement épuisant et incite les participants à se sentir comme si ils s'embarquent dans un voyage d'une certaine importance, naturellement c'est ce qu'ils font réellement.
Le jeu religieux est la deuxième étape. Les prêtres et prêtresses procèdent un peu comme une troupe de théatre morderne et actent une scène (une tragédie ou une comédie, selon le type de haut festival), avec des masques et des costumes pour personnifier les dieux et les déesses. C'est censé être vécu intensément(émotionnellement) par la congrégation, stimulant leurs émotions, leur imagination et leurs capacités mentales. La musique et d'autres types d'expressions artistiques font souvent parti intégrante des cérémonies. Ils sont uttilisés comme catalyseurs émotifs. Lors d'une cérémonie d'initiation le candidat participe au jeu le plus souvent démasqué, ignorant ce qui va se produire et naturellement de tels rituels sont vus seulement par les individus de la congrégation qui sont déjà passé par cette initiation particulière.
L'examen est la troisième étape. Pendant la cérémonie d'initiation, le candidat doit dire ou faire quelque chose pour influencer la conclusion, pour que la cérémonie se termine comme il se doit. Le candidat a été normalement instruit à l'avance par un Mystagog (un précepteur religieux) sur la façon de réagir à différentes éventualités, ainsi lui ou elle devrait savoir quoi dire ou faire, mais parfois les candidats doivent se figurer d'eux-mêmes.
La graduation(des candidats) ou la conclusion est la quatrième étape. Le but(moral) du jeu(cérémonie) est dévoilé au candidat, et lui ou elle est accepté ou rejeté par les dieux et les déesses(incarnés par les prêtres et les prêtresses). La présente partie de la cérémonie se termine quand le soleil se lève, et que le candidat a été accepté en tant qu'élément de la congrégation ou dans un certain sens, a un nouveau rôle dans la congrégation.
La célébration est la cinquième étape. Quand le jeu rituel est terminé, la cérémonie se clôture avec un grand festin joyeux, et pour le candidat maintenant initié, c'est la première fois qu'il joint le reste du rassemblement dans un tel régal incluant bonne nourriture, boisson, danse et différentes activités de divertissement. La cérémonie se termine dans le silence et le repos.
Liens internes
Notes
1. On se reportera à l’article mythologie nordique ou aux ouvrages de Georges Dumézil, H. R. Ellis Davidson ou Hans Günther pour plus de détails sur cette période.