Bolhrad
Bolgrad
Bolhrad (uk) Болхрад | ||||
Héraldique |
Drapeau |
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Cathédrale de la Transfiguration centre de l'éparchie Odessa-Izmaïl. | ||||
Administration | ||||
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Pays | Ukraine | |||
Oblast | Oblast d'Odessa | |||
Raïon | Raïon de Bolhrad | |||
Maire | Serhiy Dymytriyev | |||
Code postal | 68700 — 68706 | |||
Indicatif tél. | +380 4846 | |||
Démographie | ||||
Population | 15 066 hab. (2018) | |||
Densité | 159 hab./km2 | |||
Géographie | ||||
Coordonnées | 45° 41′ nord, 28° 37′ est | |||
Altitude | 66 m |
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Superficie | 9 447 ha = 94,47 km2 | |||
Divers | ||||
Fondation | XVe siècle | |||
Première mention | 1538 | |||
Statut | Ville depuis 1821 | |||
Ancien(s) nom(s) | Palada (Паллада) | |||
Localisation | ||||
Géolocalisation sur la carte : Ukraine
Géolocalisation sur la carte : Ukraine
Géolocalisation sur la carte : oblast d'Odessa
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Bolhrad (en ukrainien : Болхрад) ou Bolgrad (en bulgare : Болград; en russe : Болград, en roumain : Bolgrad) est une ville de l'oblast d'Odessa, en Ukraine, dans la région du Boudjak, en Bessarabie. C'est le chef-lieu du raïon de Bolhrad et la capitale culturelle des Bulgares d'Ukraine.
Géographie
[modifier | modifier le code]Bolhrad se trouve dans une région viticole sur la rive orientale du lac Yalpoug (ukrainien : Ялпух) qui avec ses 149 km2, est le plus grand lac naturel d'Ukraine. Elle est située à 185 km au sud-ouest d'Odessa et à 7 km de la frontière moldave, sur la route M15 ou E87 qui relie Odessa aux ports ukrainien de Reni et roumain de Galați, sur le Danube. Sa population s'élevait à 15 066 habitants en 2018.
Histoire
[modifier | modifier le code]Dans l'Antiquité, des Gètes et des Bastarnes habitaient la région, commerçant avec les Grecs et les Romains comme en témoignent les monnaies ; une localité du nom d'Aepolium est signalée ici[1].
C'est au sud de Bolhrad, sur les rives du bras de Chilia dans le delta du Danube, qu'au VIIe siècle eut lieu la bataille d'Ongal, victoire bulgare décisive sur les byzantins, qui ouvrit aux Bulgares les portes des Balkans[2]. Au Moyen Âge, aux débuts de la principauté de Moldavie au XIVe siècle, il y avait ici une ville moldave nommée Țintul[3] et plus tard Palada[4].
Détruite au XVIe siècle lors des guerres entre Moldaves d'une part, Turcs et Tatars d'autre part, Țintul-Palada laisse place en 1538 à un village tatar nommé Tobak (actuelle Tabaki-Zalyznitchne). Toutefois Palada figure encore sur la carte de Dimitrie Cantemir, ainsi que sur des cartes russes du géographe impérial A. Zachtchouk (Паллада, Pallada)[5], et plusieurs navires de guerre de l'Empire russe ont porté ce nom, en raison de la victoire ici du général russe Alexandre Souvorov le 24 juin 1770 contre les Turcs, pendant la Guerre russo-turque de 1768-1774.
En 1812, l'Empire russe annexe la région et un échange de populations a lieu : les musulmans turcs et tatars doivent quitter le Boudjak pour s'installer en Dobrogée et en Bulgarie, d'où des chrétiens orthodoxes, Gagaouzes (de langue turque) et surtout Bulgares (de langue slave) viennent repeupler le Boudjak. En 1821, le général russe Ivan Nikititch Inzov (1768-1845) fonde pour eux, un peu au sud du village abandonné de Tobak, l'actuelle Bolhrad. Le mausolée d'Inzov s'y trouve.
Bolhrad fut russe jusqu'en 1856, moldave de 1856 à 1859, roumaine de 1859 à 1878, russe de 1878 à 1917, moldave de 1917 à 1918, roumaine de 1918 à 1940 et de 1941 à 1944, soviétique de 1940 à 1941 et de 1944 à 1991. Dans les années 1820, le poète Alexandre Pouchkine y séjourne. En 1858, alors qu'elle faisait partie de la principauté de Moldavie, le lettré et révolutionnaire bulgare Georgi Sava Rakovski obtient du hospodar moldave Nicolas Vogoridès la création du lycée bulgare de Bolgrad, qui existe toujours. En 1921 et en 1924, alors qu'elle faisait partie du royaume de Roumanie, Bolgrad fut le théâtre de deux actions soviétiques contre ce royaume : l'attentat du palais de Bolgrad et l'opération « Bessarabie rouge » (en) qui échouèrent[6].
Pendant la Seconde Guerre mondiale, la ville est occupée le par les forces soviétiques dans le cadre du pacte germano-soviétique, puis par les forces roumaines, alliées à l'Allemagne nazie le . Alors que la Roumanie rejoint les Alliés le [7], Bolgrad est rattachée à la république socialiste soviétique d'Ukraine. Depuis 1991, elle fait partie de l'Ukraine indépendante.
Contrairement à d'autres villes du Boudjak, Bolgrad n'a pas subi, en dépit de toutes ces vicissitudes, de remplacement quasi-total de sa population. Seuls ont été déportés les Moldaves de la ville (par le NKVD, en 1940-1941 et 1944-1947, vers le Kazakhstan) et les Juifs (par l'armée roumaine, en 1941-43, vers la Transnistrie) mais la majorité des Bulgares a été épargnée, et aujourd'hui ils sont toujours la population majoritaire de la ville et du raïon. Bolgrad a été, depuis 1991, le centre d'une dynamique renaissance économique et culturelle des Bulgares d'Ukraine, qui sont majoritaires dans une douzaine d'autres localités du Boudjak[8].
Personnalités
[modifier | modifier le code]- Miron Gagauz (né en 1954) : ministre des transports de la république de Moldavie.
- Petro Porochenko (né en 1965) : ancien président ukrainien (de 2014 à 2019).
Population
[modifier | modifier le code]Recensements (*) ou estimations de la population[9] :
Patrimoine
[modifier | modifier le code]-
Hôtel de ville classé sous le numéro 51-214-0006[10].
-
Manoir impérial russe classé sous le numéro 51-214-0011[11].
-
Lycée bulgare de Bolgrad classé sous le numéro 51-214-0004[12].
-
Tour de veille de la caserne des pompiers classée sous le numéro 51-214-0003[13].
-
Église st-Nicolas classée sous le numéro 51-214-0015[14].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Dimitrie Cantemir, Descriptio Moldaviae, 1711, rééd. chez Minerva, Bucarest 1981, p. 33.
- Georg Ostrogorsky, Histoire de l'État byzantin, éditions Payot, 1996.
- Dimitrie Cantemir, Descriptio Moldaviae déjà cité.
- Maria Kuemji, Musée d'histoire et d'ethnographie de Bolgrad fonds I. N. Inzov, 2007.
- А. Защук: Материалы для географии и статистики России, собранные офицерами Генерального штаба. Бессарабская область, часть 2, Тип. Э. Веймара (« Matériaux pour la géographie et la statistique de l'Empire », ed. E. Weimar), Saint-Petersbourg, 1862 - [1].
- Anthony Babel, La Bessarabie, éd. Félix Alcan, Genève et Paris 1932.
- [2]
- Bulgares d'Ukraine: [3]
- « Recensements et estimations de la population depuis 1897 », sur pop-stat.mashke.org — (uk) « Office des statistiques d'Ukraine : population au 1er janvier 2010, 2011 et 2012 », sur database.ukrcensus.gov.ua — « Office des statistiques d'Ukraine : population au 1er janvier 2011, 2012 et 2013 », sur database.ukrcensus.gov.ua
- [4]
- [5]
- [6]
- [7]
- [8]
- [9]
Liens externes
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