La Marseillaise (1887)
Pour les autres éditions de ce texte, voir La Marseillaise.
PAROLES DE LA MARSEILLAISE
version officielle du ministère de l’instruction publique
Allons, enfants de la Patrie !
Le jour de gloire est arrivé.
Contre nous de la tyrannie
L’étendard sanglant est levé ! (bis)
Entendez-vous dans les campagnes.
Mugir ces féroces soldats ?
Ils viennent jusque dans vos bras
Égorger vos fils, vos compagnes !
Aux armes, Citoyens ! formez vos bataillons !
Marchons (bis), qu’un sang impur abreuve nos sillons.
Que veut cette horde d’esclaves
De traîtres, de rois conjurés ?
Pour qui ces ignobles entraves.
Ces fers dès longtemps préparés ? (bis)
Français ! pour nous, ah ! quel outrage !
Quels transports il doit exciter
C’est nous qu’on ose méditer
De rendre à l’antique esclavage !…
Aux armes, Citoyens ! etc.
Quoi ! des cohortes étrangères
Feraient la loi dans nos foyers !
Quoi ! ces phalanges mercenaires
Terrasseraient nos fiers guerriers ! (bis)
Grand Dieu !… Par des mains enchaînées
Nos fronts, sous le joug se ploiraient !
De vils despotes deviendraient
Les maîtres de nos destinées !…
Aux armes, Citoyens ! etc.
Tremblez, tyrans ! et vous perfides,
L’opprobre de tous les partis.
Tremblez !… Vos projets parricides
Vont enfin recevoir leur prix. (bis)
Tout est soldat pour vous combattre.
S’ils tombent nos jeunes héros,
La terre en produit de nouveaux
Contre vous tout prêts à se battre.
Aux armes, Citoyens ! etc.
Français ! En guerriers magnanimes
Portez ou retenez vos coups.
Épargnez ces tristes victimes
À regret s’armant contre nous. (bis)
Mais le despote sanguinaire !
Mais les complices de Bouillé !
Tous ces tigres qui sans pitié
Déchirent le sein de leur mère…
Aux armes, Citoyens ! formez vos bataillons !
Marchons (bis) qu’un sang impur abreuve nos sillons.[1]
Amour sacré de la Patrie,
Conduis, soutiens nos bras vengeurs !
Liberté ! Liberté chérie,
Combats avec les défenseurs. (bis)
Sous nos drapeaux, que la Victoire
Accoure à tes mâles accents ;
Que tes ennemis expirants
Voient ton triomphe et notre gloire.
Aux armes, Citoyens ! etc.
Nous entrerons dans la carrière
Quand nos ainés n’y seront plus.
Nous y trouverons leur poussière
Et l’exemple de leurs vertus. (bis)
Bien moins jaloux de leur survivre
Que de partager leur cercueil,
Nous aurons le sublime orgueil
De les venger ou de les suivre.
Aux armes, Citoyens ! formez vos bataillons !
Marchons (bis) qu’un sang impur abreuve nos sillons.
- ↑ Nous rappelons que dans le texte initial, celui de Dannbach en avril 92, le second vers du refrain de la cinquième strophe portait : « que tout leur sang abreuve, etc. ».