Andréas Papandréou
Andréas Papandréou Ανδρέας Παπανδρέου | ||
Andréas Papandréou en 1968. | ||
Fonctions | ||
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Premier ministre de Grèce | ||
– (2 ans, 3 mois et 9 jours) |
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Président | Konstantínos Karamanlís Konstantínos Stephanópoulos |
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Gouvernement | Papandréou III | |
Législature | VIIIe | |
Coalition | PASOK | |
Prédécesseur | Konstantínos Mitsotákis | |
Successeur | Konstantínos Simítis | |
– (7 ans, 8 mois et 11 jours) |
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Président | Kostas Karamanlís Ioánnis Alevrás (intérim) Khrístos Sartzetákis |
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Gouvernement | Papandréou I et II | |
Législature | IIIe et IVe | |
Coalition | PASOK | |
Prédécesseur | Geórgios Rállis | |
Successeur | Tzanís Tzannetákis | |
Ministre de la Défense nationale | ||
– (4 ans, 6 mois et 4 jours) |
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Premier ministre | Lui-même | |
Gouvernement | Papandréou I | |
Prédécesseur | Evángelos Avéroff | |
Successeur | Ioánnis Kharalambópoulos | |
Président du Mouvement socialiste panhellénique | ||
– (21 ans, 9 mois et 20 jours) |
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Prédécesseur | Création du parti | |
Successeur | Konstantínos Simítis | |
Biographie | ||
Date de naissance | ||
Lieu de naissance | Chios (Grèce) | |
Date de décès | (à 77 ans) | |
Lieu de décès | Ekali, Athènes (Grèce) | |
Nationalité | Grec | |
Parti politique | EK puis PASOK | |
Père | Geórgios Papandréou | |
Enfants | Giórgos Papandréou Níkos Papandréou |
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Premiers ministres de Grèce | ||
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Andréas Georgíou Papandréou (en grec Ανδρέας Γεωργίου Παπανδρέου), né le à Chios et mort le dans le quartier d'Ekali à Athènes, est un économiste et homme politique grec.
Fondateur du PASOK, le parti socialiste grec, il est deux fois Premier ministre, de 1981 à 1989 et de 1993 à 1996.
Biographie
[modifier | modifier le code]Enfance, études et formation
[modifier | modifier le code]Andréas est le fils de Geórgios Papandréou, ancien Premier ministre, et de Sophía Mineyko. Durant ses études de droit à l'université d'Athènes, il fréquente les milieux trotskistes, ce qui lui vaut d'être arrêté, emprisonné et torturé en 1939, sous la dictature de Metaxás. À sa sortie de prison il part s'exiler aux États-Unis d'Amérique. Il se marie à une Américaine et poursuit ses études à Harvard, où il obtient un doctorat en économie en 1943. À l'obtention de son doctorat, il s'engage dans la Marine, étant affecté à l'examen des maquettes pour la réparation des navires de guerre, puis comme aide-soignant militaire au Bethesda Naval Hospital (en)[1],[2]. En , il fait partie de la délégation grecque à la conférence de Bretton Woods. En 1944, il acquiert la citoyenneté américaine et fait carrière comme professeur d'économie dans de prestigieuses universités américaines : Harvard, où il enseigne jusqu'en 1947, université du Minnesota, Northwestern puis Berkeley où il dirige le département d'économie. Il est ensuite nommé professeur d'économie à l'université de Stockholm puis à celle de Toronto au Canada.
Il participe comme conseiller au gouvernement de Kennedy.[réf. nécessaire] Il est le traducteur non officiel de son propre père en visite officielle aux États-Unis en tant que Premier ministre. Dans son livre "Démocratie au peloton d'exécution" (Δημοκρατια στο αποσπασμα), il déclarera: "j'ai su que les jours de Geórgios Papandréou en tant que Premier ministre grec étaient comptés".
Retour en Grèce et premiers pas en politique
[modifier | modifier le code]Il revient en Grèce en 1961 pour diriger le Centre de planification économique à la demande du Premier ministre Konstantínos Karamanlís. Il entre aussi en politique à cette occasion et est élu député d'Achaïe (la région d'où son père était originaire) pour l'Union du centre aux élections législatives grecques de 1964. Il est ministre à la présidence du gouvernement (Υπουργός παρά τη Προεδρία της Κυβερνήσεως) puis ministre de la Coordination (Υπουργός Συντονισμού) du gouvernement de son père[3], à un poste qui fait de lui le premier conseiller du Premier ministre. Sa forte personnalité liée à son statut d'économiste compétent, dérange bientôt la classe politique grecque d'autant plus qu'il reste étranger aux clivages issus de la guerre civile. À l'inverse de son père qui défend une ligne centriste et libérale, Andréas mise sur la gauche - encore convalescente - pour atteindre le pouvoir. Au sein du parti de son père - l'Union du centre - il anime la tendance la plus structurée et qui représente l'aile centre-gauche. Dans ses discours, A. Papandréou demande que la Grèce ait une attitude plus neutre dans la guerre froide et qu'elle soit moins soumise aux États-Unis dont il veut diminuer la présence militaire sur le territoire grec. Il réclame aussi la mise à la retraite des officiers supérieurs affichant des idées antidémocratiques. Il est élu député en 1964, mais se trouve mêlé en 1965 à l'affaire de l'ASPIDA (bouclier), une pseudo-conspiration menée par de jeunes officiers de gauche. Le scandale qui s'ensuit provoque la chute du gouvernement de Geórgios Papandréou.
Exil
[modifier | modifier le code]La popularité d'Andréas Papandréou n'est cependant pas entamée et le leader de la gauche centriste devient un des candidats favoris en perspective des prochaines élections de . Celles-ci n'auront jamais lieu, car le coup d'État du provoque la prise du pouvoir par des militaires d'extrême-droite qui instaurent la dictature des colonels. Andréas Papandréou parvient à quitter la Grèce avec l'appui des États-Unis tandis que son père meurt en résidence surveillée en 1968.
En exil, Andréas Papandréou crée le Mouvement panhellènique de libération (PAK) qui prône la lutte armée contre la dictature des colonels, et critique les États-Unis, l'OTAN et la communauté économique européenne pour leur politique bienveillante vis-à-vis de la junte militaire.
Fondateur du PASOK
[modifier | modifier le code]De retour en Grèce à la chute des militaires en 1974, Andréas quitte l'Union du centre pour fonder son propre parti: le PASOK. Le PASOK est destiné à rassembler toute la gauche non-communiste en combinant les thèmes du nationalisme et ceux du socialisme. Il réclame ainsi la fin de la soumission de la Grèce aux États-Unis ainsi que d'importantes réformes économiques et sociales. Le PASOK connaît une ascension fulgurante en obtenant 14 % des voix en 1974, 25 % en 1977 et 48 % aux élections législatives grecques de 1981, ce qui lui permet d'écraser la droite en obtenant la majorité absolue des sièges au Parlement grec.
Premier ministre (1981-1989)
[modifier | modifier le code]Andréas Papandréou forme alors le premier gouvernement socialiste de l'histoire de la Grèce, dans lequel il exerce conjointement les fonctions de Premier ministre et de ministre de la Défense. Il rouvre le chapitre noir de la guerre civile en réhabilitant les résistants communistes grecs, exilés depuis trente cinq ans dans les pays de l'Est, et autorise leur retour. Mais Papandréou va à l'encontre de ses discours en menant une politique pro-européenne et pro-atlantique (les bases de l'OTAN ne sont pas démantelées et la Grèce reste dans la CEE).
Le gouvernement Papandréou va aggraver les dysfonctionnements classiques de la société grecque. Il étend de manière extraordinaire la part du secteur public en nationalisant 230 entreprises privées et augmente considérablement les aides sociales[4] inaugurant ainsi la voie du socialisme à crédit qui persistera un quart de siècle[4]. Le système clientéliste déjà présent dans la fonction publique se perfectionne avec sa venue au pouvoir. Le Premier ministre socialiste supprime notamment les directions générales des ministères pour les remplacer par des postes plus politiques[5]. Il prend également des mesures concernant le droit familial et les rapports sociaux.
Au plan international, se produit en le très grave incident du Sismik (en). La Turquie envoie un navire, le Sismik, faire des recherches géologiques en mer Égée dans ce que la Grèce considère être ses eaux territoriales. La Grèce mobilise et se retire immédiatement de l'OTAN. La réaction turque est immédiate, le Sismik est retiré et la Grèce ne se retira pas de l'OTAN. Le laps de temps que la Grèce passe hors de l'OTAN est complètement occulté dans les autres pays dépendant de ce même OTAN. Le Premier ministre est déclaré persona non grata en Amérique[réf. nécessaire].
Andréas Papandréou reçoit un second mandat populaire aux élections législatives grecques de 1985 (victoire du PASOK qui obtient 46 % des voix). Ce deuxième mandat est marqué par d'importants problèmes économiques ainsi que par un certain nombre de scandales, dont le scandale Koskotas. La liaison du Premier ministre avec une jeune hôtesse de l'air, Dimitra Liani (en) n'arrange pas sa popularité. Cela entraîne sa rupture (familiale et politique) avec son fils Giórgos, alors ministre de son gouvernement.
Malgré tout, le PASOK obtient encore 39 % des voix lors des élections législatives grecques de juin 1989 et 41 % lors de celles de novembre 1989. Le troisième scrutin en moins d'un an en avril 1990 voit le PASOK à 39 %, pas assez pour empêcher un gouvernement de la Nouvelle Démocratie. Une commission d'enquête parlementaire se penche alors sur les accusations de corruption et d'écoutes téléphoniques illégales portées contre Andréas Papandréou, qui est acquitté en 1992. Dans un souci de transparence le procès est entièrement retransmis à la télévision grecque.
Premier ministre (1993-1996)
[modifier | modifier le code]Papandréou répond à tous ses détracteurs en remportant les élections législatives grecques de 1993 et en formant un nouveau gouvernement.
Dès lors, il place sa jeune épouse Dimitra Liani à la tête de son cabinet et revient aux affaires, mais devenu malade, délègue la plupart de ses tâches à ses ministres. Il ne se présente pas, en 1995 à l'élection présidentielle organisée au Parlement et apporte son soutien au candidat de Printemps politique (POLAN) Konstantínos Stephanópoulos, élu au troisième tour.
Le , le Premier ministre, malade, présente au palais présidentiel d'Athènes sa démission au chef de l'État. Il quitte le pouvoir le lendemain.
Mariages et enfants
[modifier | modifier le code]De 1941 à 1951, Andréas Papandréou est l'époux de Christina Rasia. Son épouse divorce après dix années de mariage.
En 1951, il épouse une étudiante américaine en journalisme, Margaret Chant, avec qui il a trois fils, dont Giórgos et une fille. Peu après l'accession au pouvoir de Papandréou, le couple est médiatisé et Margaret bénéficie dès lors d'une bonne image dans la presse. Pendant son exil en Suède, il a une fille, Andréa.
En 1988, Dimitra Liani (en), hôtesse de l'air d'Olympic Airways, née en 1955 et fille d'un officier, se fait connaître après la révélation par un journal de sa relation secrète avec le Premier ministre. Papandréou divorce de Margaret Papandréou, son épouse, et s'installe avec sa maîtresse, ce qui suscite un scandale, certains journaux insistant sur la différence d'âge entre les deux conjoints (36 ans). En 1989, un an après son divorce, Papandréou épouse religieusement sa compagne. Lors de la victoire du PASOK en 1993, celle-ci se fait discrète mais est nommée directrice de cabinet par son époux. Dimitra Papandréou gagne le surnom de « première dame » ou encore de « vice-Premier ministre », par la presse d'opposition, en raison de son influence sur le Premier ministre. L’opinion publique fut entre autres choquée après la publication dans le magazine Avriani de photos de la jeune femme dénudée lorsqu'elle était plus jeune[6].
Décès et succession au PASOK
[modifier | modifier le code]Il meurt le 23 juin 1996 après une longue hospitalisation due à un refroidissement. Ses funérailles sont l'occasion d'un des plus grands rassemblements nationaux jamais vus. Dans son testament, il annonce qu'il donne tous ses biens à son épouse Dimitra et « son nom de famille » à ses enfants.
Quelque temps avant son décès, il préparait un congrès du PASOK. Son dauphin officieux Geórgios Gennimatás étant décédé prématurément d'un cancer du poumon en 1994, c'est Konstantínos Simítis qui le remplace comme Premier ministre en janvier 1996 puis qui lui succède en à la présidence du PASOK.
Son fils Giórgos dirige à son tour le PASOK entre et , et le gouvernement hellène d' à .
Honneurs
[modifier | modifier le code]Il reçoit le titre de docteur honoris causa de l'université Jagellon de Cracovie en 1984[7].
Bibliographie
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]- To Ethnos, Είναι βοηθός καθηγητή στο Πανεπιστήμιο Χάρβαρντ και εκείνη την περίοδο υπηρετεί ως εθελοντής του αμερικανικού Πολεμικού Ναυτικού (εξετάζει μοντέλα για τον κατάλληλο χρόνο επισκευής πλοίων) [1]
- Andreas Papandreou Foundation retrieved 18 September 2007
- (el)« Gouvernement Georges Papandréou », sur ggk.gov.gr, Secrétariat général du gouvernement (consulté le )
- Yves Morel, « 1829-2015. Pourquoi le désastre grec ? », La Nouvelle Revue d'histoire, n°82 de janvier-février 2016, p. 25-28.
- Alain Salles, Un fonctionnaire dans le dédale de l'administration grecque, lemonde.fr, 11 juin 2012
- Dimitra Papandréou ou les malheurs d'une soudaine vertu. L'épouse du Premier ministre est la cible de la presse, , liberation.fr
- (pl) Doktorzy honoris causa, sur le site de l'université jagellonne de Cracovie
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Ressources relatives à la vie publique :
- Ressource relative à la musique :
- Ressource relative à l'audiovisuel :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Économiste grec
- Étudiant de l'université d'Athènes
- Étudiant de l'université Harvard
- Étudiant de l'université du Minnesota
- Docteur en économie de l'université Harvard
- Professeur à l'université Harvard
- Professeur à l'université de Californie à Berkeley
- Professeur à l'université de Stockholm
- Professeur à l'Université de Toronto
- Professeur à l'université Northwestern
- Premier ministre de Grèce
- Ministre grec de la Défense
- Ministre grec du Commerce
- Dirigeant du PASOK
- Docteur honoris causa de l'université Jagellon de Cracovie
- Naissance en février 1919
- Naissance à Chios
- Décès en juin 1996
- Décès à 77 ans
- Grand-croix de l'ordre d'Isabelle la Catholique
- Député du Parlement du royaume de Grèce
- Député du 1er Parlement de la troisième République hellénique
- Député du 2e Parlement de la troisième République hellénique
- Député du 3e Parlement de la troisième République hellénique
- Député du 4e Parlement de la troisième République hellénique
- Député du 5e Parlement de la troisième République hellénique
- Député du 6e Parlement de la troisième République hellénique
- Député du 7e Parlement de la troisième République hellénique
- Député du 8e Parlement de la troisième République hellénique
- Personnalité inhumée au premier cimetière d'Athènes