Callisto (mythologie)
Nom dans la langue maternelle |
Καλλιστώ |
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Père | |
Enfants |
Vénérée par |
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Dans la mythologie grecque, Callisto (en grec ancien Καλλιστώ / Kallistṓ) est une nymphe, faisant partie des chasseresses d'Artémis. Violée par Zeus, ayant pris l'apparence de la déesse, elle est métamorphosée (en) en ourse, avant d'être transformée en constellation, sous le nom de Grande Ourse.
Étymologie
[modifier | modifier le code]Le nom Callisto, en grec ancien Καλλιστώ / Kallistṓ, dérive de καλλίστη / kallístē (« la plus belle »), superlatif de l'adjectif καλός / kalós (« beau »)[1],[2].
Mythe
[modifier | modifier le code]Le mythe de Callisto ne connait pas de version unifiée ou originelle, mais un ensemble de traditions parfois lacunaires[3].
Ascendance
[modifier | modifier le code]L'ascendance de Callisto est incertaine : certaines versions en font la fille de Lycaon, roi d'Arcadie[4] ou de Nyctée, fils de Poséidon.
Viol par Zeus
[modifier | modifier le code]Callisto faisait partie de la suite d'Artémis qui imposait à ses compagnes une stricte chasteté[5]. Zeus s'éprit d'elle et imagina une ruse pour la séduire. Il prit les traits d'Artémis pour l'approcher sans éveiller sa méfiance et s'unit à elle par surprise. Tombée enceinte à l'issue de ce viol, elle chercha à cacher son état à Artémis, mais fut découverte lors d'une baignade dans la rivière.
Métamorphose et catastérisation
[modifier | modifier le code]Artémis entra dans une vive colère et la chassa de sa suite. Callisto ayant enfanté un fils, Arcas, Héra, épouse de Zeus, choisit ce moment pour châtier sa rivale en la transformant (en) en ourse, condamnant la malheureuse à trouver refuge dans la montagne. Quinze ans plus tard, Arcas, devenu jeune homme, chassait dans les montagnes lorsqu'il tomba nez à nez avec Callisto. Selon la plupart des versions du mythe, Zeus ne permit pas que le fils portât le coup fatal à sa mère : il les fit enlever tous deux pour les placer dans le ciel où ils forment les constellations de la Grande et de la Petite Ourse.
Réception
[modifier | modifier le code]Arts modernes
[modifier | modifier le code]À l'époque moderne, les artistes représentent majoritairement deux épisodes du mythe de Callisto : la scène de séduction entre elle et Zeus métamorphosé en Artémis (reconnaissable par ses attributs, comme le foudre ou l'aigle), ainsi que la découverte de la grossesse de Callisto par la véritable déesse[6].
Le premier thème iconographique est un prétexte à la représentation d'une scène d'amour lesbien[6].
Astronomie
[modifier | modifier le code]Callisto donne son nom à Callisto (ou Jupiter IV), l'une quatre principales lunes de Jupiter (ou satellites galiléens), qui reçoivent les noms d'amours de Zeus. Découverte en 1610 par Galilée, elle est nommée ainsi en 1614 par Simon Marius[7].
L'astéroïde (204) Callisto, de la ceinture principale, est également nommé en l'honneur du personnage mythologique par Johann Palisa après sa découverte le [8].
Annexes
[modifier | modifier le code]Sources antiques
[modifier | modifier le code]- Pseudo-Apollodore, Bibliothèque [détail des éditions] [lire en ligne], III, 8, 2.
- Ovide, Métamorphoses [détail des éditions] [lire en ligne], II, 401-530.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]Dictionnaires et encyclopédies
[modifier | modifier le code]- Pierre Grimal (préf. Charles Picard), Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine, Paris, Presses universitaires de France, , 12e éd. (1re éd. 1951), 574 p. (ISBN 2-13-044446-6), « Callisto », p. 76.
- Edith Hamilton (trad. Abeth de Beughem), La Mythologie : ses dieux, ses héros, ses légendes, éditions Marabout, , 414 p. (ISBN 978-2-501-00264-6).
- (en) Ian McPhee, « Kallisto », dans Lexicon Iconographicum Mythologiae Classicae, vol. V, Zurich, Munich et Düsseldorf, Artemis Verlag (de), (ISBN 3-7608-8751-1, lire en ligne), p. 940-944 et pl. 604-605.
Études
[modifier | modifier le code]- Sandra Boehringer, « Monter au ciel : le baiser de Kallistô et d’Artémis dans la mythologie grecque », dans Lydie Bodiou et Véronique Mehl, La religion des femmes en Grèce ancienne : mythes, cultes et société, Rennes, Presses universitaires de Rennes, (ISBN 978-2-7535-0882-8, lire en ligne), p. 33-50.
- Sandra Boehringer et Violaine Sebillotte Cuchet, « Artémis et Callisto : l’amour entre femmes. Ovide, Métamorphoses », dans Hommes et femmes dans l'Antiquité grecque et romaine, Paris, Armand Colin, (ISBN 978-2-200-25913-6, lire en ligne).
- Madeleine Jost, « Deux mythes de métamorphose en animal et leurs interprétations : Lykaon et Kallisto », Kernos, vol. 18, , p. 347-370 (lire en ligne , consulté le ).
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Ressource relative à la bande dessinée :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Gérard Gréco et al., « Καλλιστώ », sur Bailly 2020 Hugo Chávez (consulté le ).
- (it) Ezio Pellizer et al., « Dizionario Etimologico della Mitologia Greca » [archive du ] [PDF], sur demgol.units.it.
- Jost 2005, p. § 20-21.
- Hamilton 1978, p. 363.
- Hamilton 1978, p. 364.
- Irène Aghion, Claire Barbillon et François Lissarrague, Héros et dieux de l'Antiquité, Paris, Flammarion, coll. « Tout l'art », (1re éd. 1994) (ISBN 978-2-0812-0785-1), « Callisto », p. 73-74.
- (en) Samuel G. Barton, « Discovery and Naming of Jupiter's Satellites », Astronomical Society of the Pacific Leaflets, vol. 5, no 214, , p.112-113 (lire en ligne, consulté le ).
- (en) « (204) Kallisto », dans Lutz Dieter Schmadel, Dictionary of Minor Planet Names, Berlin et Heidelberg, Springer, (ISBN 978-3-642-29717-5, lire en ligne).