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Créole réunionnais

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Créole réunionnais
Kréol réyoné, rénioné

Interview en créole réunionnais et français lors des États généraux du multilinguisme dans les outre-mer (décembre 2011).
Pays France
Région La Réunion
Nombre de locuteurs Réunion : 455 000 (2009)[1]
Typologie SVO, OSV ; flexionnelle ; syllabique
Classification par famille
Codes de langue
IETF rcf
ISO 639-3 rcf
Étendue Langue individuelle
Type Langue vivante
Linguasphere 51-AAC-cf
Glottolog reun1238
APiCS 54
Échantillon
Article premier de la Déclaration universelle des droits de l’homme (voir le texte en français) :

Tout dëmoune i éné lib épi égo dan la dinité ek dann droi. Zot nana la rézon ek la konsians épi i fo kë tout dëmoune i azhi dann in lespri fraternité.
Wikipédia en créole réunionnais dans l'Incubateur de Wikimedia.
Panneau en créole réunionnais : Camélias sa lé gayar - Les Camélias, c'est génial

Le créole réunionnais est un créole à base lexicale française parlé à La Réunion. Il est issu surtout de la langue d'oïl (principalement des dialectes du nord-ouest comme le français, le normand et le gallo), qui a reçu l'influence des langues d'autres ethnies venues s'installer dans l'île, telles que le malgache, l'indo-portugais et le tamoul[2]. Ce sont les échanges entre colons et esclaves où se mêlent le parler français et les apports africains, malgaches et indiens, à l'époque de la colonisation française, qui portent les éléments constitutifs à la création du créole réunionnais[3].


L'usage du créole est très répandu chez les Réunionnais qui l'utilisent quotidiennement, aussi bien à la maison (« la kaz ») qu'au travail, mais il ne s'oppose aucunement à l'usage du français — la langue nationale — ni ne le concurrence, puisque ce dernier reste très majoritaire à l'écrit. Selon les circonstances, le locuteur utilisera l'une ou l'autre langue ou même les deux. On parle de situation de continuum linguistique[4] ; les Réunionnais sont donc bilingues. Contrairement au créole mauricien, qui était plus proche du français mais qui s'en éloigne, le créole réunionnais suit le mouvement inverse du fait de l'influence permanente de la culture française sur les médias et du français sur la vie de tous les jours. Le créole réunionnais (créole bourbonnais) est parlé aussi bien par des réunionnais sur l'île qu'en Europe, en Amérique du Nord.

Langue des Outre-mer

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Entrée d'agglomération de la ville de Saint-Denis en version bilingue

Le ministère de la Culture distingue les langues régionales des langues des Outre-mer auxquelles appartiennent les créoles, tel le créole réunionnais[5]. Depuis 2005, le créole réunionnais peut être enseigné dans les écoles primaires et est étudié à l'université de La Réunion. Il dispose d'un office de la langue créole : Lofis La Lang Kréol, qui soutient des projets sur le territoire pour l'apprentissage de la langue. Le créole est la langue du Maloya, pendant la période de l'esclavage. Les artistes comme Danyèl Waro, Firmin Viry, Ousanousava, Maya Kamaty, Baster, Ziskakan, Kréolokoz, Kaliko Muzik Band chantent en créole et mettent en avant la langue régionale réunionnaise. Certaines villes (ex. : Le Port, Saint-André) ont adopté les deux langues, en signant la charte du bilinguisme de Lofis La Lang Kréol. Dès le 19e siècle, des écrivains mettent en lumière la poésie de la langue créole comme Louis-Timagène Houat dans Les Marrons (1844) ou Marius et Ary Leblond dans le roman Le Zèzère (1903).

Prononciation

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En créole réunionnais, il n'existe actuellement aucun système de transcription écrit officiel, plusieurs ont été créés afin de répondre aux besoins des Réunionnais sans qu'aucun n'ait pu s'imposer.

Les règles de prononciations suivantes sont celles du système Tangol, présent dans la majorité de cet article.

Les voyelles

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  • a se prononce comme en français. On rencontre parfois â. L'accent circonflexe sert simplement à distinguer deux homonymes, mais la prononciation reste la même : kal « s'arrêter », kâl « calme », « écailler ».
  • La voyelle é /e/ est plus longue en créole que dans le français « été » : lalfabé « alphabet », oté « dis donc, salut ».
  • La voyelle è se prononce [ɛ], elle est proche du français : « fèr », « faire » : sèr, « cacher », « ramasser », « mettre de côté ».
Mais e après une consonne nasale (m ou n) indique une prononciation avec consonne nasale et non pas voyelle nasale : lame « lame » et fine se prononcent respectivement [lam], [fin].
  • ë est plus grave que e. Pour le réaliser dans sër « sœur », choisissez une prononciation intermédiaire entre les voyelles françaises de « sœur » et « serre » : flër « fleur », lodër « odeur ».
Attention ! Quand ë se place en fin de syllabe comme dans krë « profond » ou blë « bleu », la prononciation es intermédiaire entre « feu » et « fée ». Selon les variantes locales, le ë peut se prononcer « eu », « è », « o » ou encore « ou ».
  • Pour réaliser ï dans « rue », choisissez une prononciation intermédiaire entre les voyelles françaises de « riz » et « rue » : fïmé « fumer », okïp « s'occuper », plis « plus », la plï « la pluie ». Selon les variantes du créole, le ï peuvent se prononcer « u » (créole des hauts) ou « i » (créole des bas).
  • La voyelle o se prononce de manière très fermée /o/ après une consonne : koko « coco », loto « voiture ».
Mais devant une consonne, le o se prononce de manière très ouverte /ɔ/ comme dans le français « colle » ou « sol ».
  • Lorsqu'elle sépare deux voyelles, h est une lettre muette : fahame (espèce d'orchidée) se prononce (fa-ame), Lého (milieux d'altitude) [lé-o], mahï « maïs » [ma-i].

Les voyelles nasales

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  • Dans les combinaisons an, on et in, les voyelles sont nasales : an se prononce comme dans le français « tant », on comme dans « mouton », in comme dans « matin ». L'accent créole allonge les voyelles nasales en début de mot : tant « panier », tantine « copine », longani « longane », gongon « quignon », Anpar (prononcer anpor) « s'emparer, prendre ou accueillir ».
Exceptions : bien « bien », tienbo « tenir », vint-é-in « vingt et un ».
  • En fin de mot, ces voyelles nasales - an, on, in - peuvent se combiner à une autre consonne nasale : m. La prononciation reste nasale : on prononce une voyelle nasale (an de « tant », on de « mouton » et in de « matin ») puis la consonne m.
anm se prononce [an] + [m] : novanm « novembre ».
onm se prononce [on] + [m] : tonm « tomber ».
inm se prononce [in] + [m] : tinm « timbre ».
  • La syllabe française « -bre » est devenue en créole une nasale m : septanm « septembre »
  • Les voyelles nasales an, on, in se combinent aussi avec la consonne n. Là encore, on prononce une voyelle nasale (an de « tant », on de « mouton » et in de « matin »] puis la consonne n.
ann se prononce [an] + [ne] : atann « attendre ».
onn se prononce [on] + [ne] : ponn « pondre ».
inn se prononce [in] + [ne] : tinn « éteindre ».
  • La syllabe française « -dre » est devenue en créole une nasale n en fin de mot : défand « défendre », « empêcher ».

Les consonnes et combinaisons de consonnes

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  • Toutes les consonnes se prononcent avec force en fin de mot : doub « doubler », souk « attraper », bougg « homme », désann « descendre ». On remarque que le réunionnais n'a pas gardé les groupes de consonnes à la fin des mots d'origine française : pâl « palme », lass « asthme ».
  • Pour différencier deux mots qui se prononcent de la même façon, on double la consonne : rant « entre » ≠ rantt « rentrer » ; mont « monter » ≠ montt « montrer ». De même, on double les consonnes s et g à la fin de certains mots pour éviter les confusions avec le français : pass passer (≠ pas), romanss « chanson » (≠ romans), largg « lâcher » (≠ large).
  • Attention, la lettre g se prononce toujours [g] comme dans « gâter » ou « griffe », jamais [j] comme dans « nuage » : gadianm « chouette », get « regarder », gitar « guitare ».
  • La lettre r à l'initiale, comme dans rougay ou bred n'est pas loin du « r » français de « roue », « raide ». En fin de syllabe et de mot, la prononciation est bien relâchée, proche de celle d'une voyelle longue et profonde : artourn « revenir ». D'ailleurs, la présence de ce r allonge les voyelles orales.
  • Trois consonnes - sh, zh et nÿ - n'ont pas d'équivalent en français. On peut les considérer comme des consonnes intermédiaires dans la mesure où elles se situent entre deux sons connus en français.
sh correspond à une consonne sourde. Le son sh se réalise entre le « ch » de « chat » et le « s » de « sa » : shapé « s'échapper », bash « poser un lapin ». Selon les variantes il peut se prononcer clairement « s » (Créole des bas) ou « ch » (Créole des hauts).
zh note une consonne sonore. Elle correspond à un son intermédiaire entre le « z » de « zone » et le « j » de « jaune » : la zhol « prison », zhako « singe », kazho « cageot », lazh « âge ». Selon les variantes locales du créole, il peut se prononcer franchement « j » (Créole des hauts) ou « z » (Créole des bas).
nÿ note un son propre à plusieurs créoles (mauricien, seychellois, Principe). Il combine un peu de consonne nasale et de voyelle mouillée : n se prononce un peu comme « gne » dans « pagne » et ÿ comme le son « -aille » de « paille » [y] : pinÿ « peigne » [pin] + [-aille], konÿ « cogner » [con] + [-aille], binÿ « se laver, nager » [bin] + [-aille]. Selon les variantes locales il peut se prononcer franchement gn ou nÿ.

Les semi-consonnes

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Deux semi-consonnes correspondent, comme le nom l'indique, à des sons intermédiaires entre consonne et voyelle.
  • La semi-consonne [w] se prononce [oi] comme dans « mois », « oie » ou « watt ». Elle s'écrit oi dans les mots créole d'origine française : piédboi « arbre », poi-ron « petit pois ». Dans les autres mots créoles, elle s'écrit w : pwak « brûle ». Quand elle est suivie d'une consonne nasale (in) on écrit -oin et on prononce comme dans le français « loin » : amoin « me », loin « loin », poin « pas ».
  • y se prononce comme dans le français « paille », « kayak » : kayé, papay.
À l'intérieur d'un mot, après une consonne, on prononce en deux temps : zoryé « oreiller » [zor-y é], maryé « se marier » [mar-y é].
  • ui se prononce comme dans le français « fuir » : fuiyapin « fruit de l'arbre à pain », kiyer « cuillère ».

Alphabet créole réunionnais

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Créole réunionnais Français Prononciation standard (API)
a a /a/
b b /b/
d d /d/
e è /ɛ/
ë eu, è /ɜ/
é é /e/
f f /f/
g g ou gu /g/
h h est muet quand il sépare deux voyelles, il sert aussi à former d'autres sons
i i /i/
ï i ou u /ɨ/
k k, c ou qu /k/
l l /l/
m m /m/
n n /n/
o o /ʌ/
ou ou /u/
p p /p/
r r à l'initiale, [ʁ] comme en français, il est relâché [ɰ] en fin de syllabe et de mot, prolongeant la voyelle qui le précède
s s, ç, ou ss /s/
t t /t/
ui ui se prononce comme en français
v v se prononce comme en français
w w /w/
y y /j/
z s, z /z/
nÿ //

c, j, q, u et x ne sont utilisés que dans les emprunts ou les digraphes ou et ui.

Variations du créole

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On peut distinguer des variations du créole. On ne peut résumer ce fait par l'opposition créole des hauts et créoles des bas du fait de la migration et des échanges constants de la population. Il y a des variations du créole réunionnais comme dans d'autres langues : les Parisiens ne parlent pas comme les Marseillais. Ainsi, des Réunionnais des régions nord et littorales vont préférer le son « i » pour le pronom personnel sujet « li » (« il »), plutôt que le son « u » = « lu » utilisé dans le « créole des hauts » et dans le sud. Aujourd'hui se dira « zordi » en « créole des bas » (Kréol Kaf) et « jordu » en « créole des hauts » (Kréol « blan »). Attention, les appellations « Kréol kaf » et « Kréol blan » sont incorrectes bien qu'usitées car il existe des « Kaf » utilisant le Créole dit « des hauts » et des « Blan » utilisant le Créole dit « des bas ».

  • Exemple des différences entre créole des hauts et créole des bas :
    • Créole des Bas : Dabitid onz èr m'i sar réstoran Sinoi manz lo rin sounouk ék brinzèl. Soman azordi m'i rèt mon kaz pou manz Ti zak boukané. Si Sinoi-là té mazine son manzé té méyèr, li tronp ali ; astèr m'i sar rèt mon kaz minm pou manzé ! Sanm la fami ni va pi alé manz laba !
    • Créole des Hauts : Dabitud onz eur mi sa réstoran chinoi pou manj rin sounouk ek brinjèl. Jordu pa pareil, mi rèste mon kaz pou manj ti jak boukané. Si chinoi-là la panse son manjé té méyeur, lu la tronp alu ; aster mi ress mon kaz pou manjé. Ek la famiy nou sa pu manje ter la .
    • .traduction en français : Habituellement, le midi je vais au restaurant chinois manger de la darne de Snoek avec de l'aubergine. Mais aujourd'hui, je reste chez moi pour manger du « Petit-jacques boucanée ». Si le Chinois pensait que sa cuisine était la meilleure, il se trompe ; Désormais, je resterai chez moi pour manger. Ma famille et moi, nous n'irons plus manger là bas.

Écriture du créole

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Évoqué dans les écrits datant de la deuxième décennie du XVIIIe siècle, le créole réunionnais est avant tout une langue parlée. Une tradition écrite existe malgré tout depuis 1828 et les Fables créoles de Louis Héry, bien que son implantation soit difficile comme pour toute langue jeune. Elle s'est traduite par la rédaction d'une grammaire et de dictionnaires [D. Baggioni ; A. Armand], ainsi que par l'emploi du créole dans les médias, l'écriture de nombreux recueils de poésie, des romans, de bandes dessinées. Une entente reste encore à trouver : quelle graphie ?

Avant les années 1970, la graphie se faisait uniquement avec les phonèmes français. Le texte à l'écrit restait assez accessible à un locuteur francophone. Entre les années 1970 et 1990, d'autres types de graphies sont apparus avec plus d'accent sur les aspects phonologiques et phonétique : la graphie 77 et la graphie 83 (KWZ). La graphie KWZ fut proposée car elle rassemblait en ses trois lettres des îles, républiques ou pays créolophones, elle pose comme possible une écriture partagée par les créolophones. Aucune graphie ne s'est imposée réellement face aux autres.

Depuis que les textes imposent l'enseignement du créole à l'école (2001), le besoin d'une graphie logique est apparu. Le Tangol a été proposé, mais ne s'est pas imposé non plus. Il est donc demandé aux élèves d'avoir une écriture cohérente, dans la graphie de leur choix.

Fable de La Fontaine Le Corbeau et le Renard en créole réunionnais
graphie Tangol graphie KWZ graphie étymologique

Lë Korbo ek lë Rënar

Konper Korbo, anler in piédboi,
Té tienbo dan son bek in formazh.
Konper Rënar, ki té anbet son boush,
La di alï paroli-là :
« Wopé ! Adië, Mëssië Korbo.
Ou lé bien zholi ! I arsanm ou lé gadianm !
M'i manti pa, si out shanté
Lé parey out plïm,
Ou lé lë plï zholi zoizo dann boi-là. »
Lë Korbo ki antann sa, i santi alï tarzé ;
Epi pou amontt son zholi voi,
Lï rouver gran son bek é lï kit son manzhé shapé.
Lë rënar i kap alï, épissa i di : « Mon bon Mëssië,
Aprann aou tout tarzër
I viv soupléyan sat i akout alï :
Lamontrazh-là i vo bien inn formazh, sëmanké. »
Lë Korbo, k'na ont épi lé annuiyé,
La zhiré, sëman tar minm, k'i ginÿ arpï trap alï.

Lo Korbo ék lo Ronar

Konpèr Korbo, anlèr in pyédbwa,
Té tyinbo dan son bèk in formaz.
Konpèr Ronar, ki té anbèt son bous,
La di ali paroli-là :
« Wopé ! Adyé, Misyè Korbo.
Ou lé byin zoli ! I arsanm ou lé gadianm !
M'i manti pa, si out santé
Lé parèy out plim,
Ou lé lo pli zoli zoizo dann bwa-là. »
Lo Korbo ki antann sa, i santi ali tarzé ;
Epi pou amont son zoli vwa,
Li rouvèr gran son bék é li kit son manzé sapé.
Lo ronar i kap ali, épisa i di : « Mon bon Misyé,
Aprann aou tout tarzèr
I viv soupléyan sat i akout ali :
Lamontraz-là i vo byin in formaz, somanké. »
Lo Korbo, k'na ont épi lé annwiyé,
La ziré, soman tar minm, k'i ginÿ arpi trap ali.

Le Corbeau avec le Renard

Compère Corbeau, en l'air un pied-de-bois,
L'était tient bon dans son bec un fromage.
Compère Renard, qui l'était embête son bouche,
L'a dit à li parolie-là :
« Wopé ! Adieu, Monsieur Corbeau.
Vous l'est bien joli ! Y ressemble vous l'est gadiambe !
Mi mentis pas, si vot' chanté
L'est pareil vot' plume,
Ou l'est le plus joli z'oiseau dans l' bois-là. »
Le Corbeau qui entend' ça, y sentit à li tarzé ;
Et puis pour à mont' son jolie voix,
Li rouvert grand son bec et li quitte son mangé chapper.
Le renard y cappe à li, et puis ça y dit : « Mon bon Monsieur,
Apprend' à vous toute tarzeur
Y viv' souplaillant cette y acoute à li :
La-montrage-là y vaut bien un fromage, surement-que. »
Le Corbeau, qu'na honte et puis l'est ennuyé,
L'a juré, seulement tard même, qu'y gagnera plus trappe à li.

Voir Phonologie du créole réunionnais : unité et diversité, par Gillette Staudacher-Valliamée[6],[7]

Bilabiale Labio-dentale Dentale Alvéolaire Rétroflexe Palatale Vélaire Labio-vélaire Uvulaire
Occlusive p b t d k g
Nasale m n
Fricative f v s z ʂ ʐ
Spirante l (ɭ j   (ɰ w ʁ¹

- ¹ Il y a plusieurs variantes allophones du son "r". Avant une autre consonne ou à la fin d'un mot, [ʁ] devient [ɰ], ou bien disparaît complètement. Chez certains locuteurs, la spirante vélaire remplace complètement la spirante uvulaire.

- ² /l/ peut être réalisé comme une spirante rétroflexe /ɭ/, suivant les locuteurs.

- Les fricatives alvéolaires ne se distinguent pas toujours des fricatives rétroflexes.

- /s/ et /z/ peuvent être dentales ou alvéolaires, suivant les locuteurs.

- Le "l" peut être dental ou rétroflexe, suivant les locuteurs.

Antérieure Centrale Postérieure
Fermée i ɨ u
Mi-fermée e (o)
Mi-ouverte ɛ ɛ̃ ɜ ʌ  ɔ̃
Ouverte a (ɑ)  ɑ̃

- Lorsqu'elles sont suivies d'un r, les voyelles deviennent plus longues.

- /a/ se rétracte devant r et l.

- /ɑ/ et /o/ sont allophones de /a/ et /ʌ/, respectivement.

- Contrairement au français, il n'y a pas de distinction entre voyelles arrondies et non arrondies en créole réunionnais. Ainsi le [y] et le [ø] en français sont prononcés [ɨ] et [ɜ] dans les variétés des hauts, résultat d'une centralisation, et [i] et [ɛ] dans les bas, auquel cas la distinction disparaît complètement.

Nombres Créole réunionnais Nombres Créole réunionnais
0 Zéro 29 Vint-nëf
1 Inn 30 Trant
2 31 Trant-é-ën
3 Troi 32 Trann-dë
4 Kat 33 Trann-troi
5 Sink 34 Trann-kat
6 Siss 35 Trann-sink
7 Set 36 Trann-siss
8 Uit 37 Trann-set
9 Nëf 38 Trant-uit
10 Diss 39 Trant-nëf
11 Onz 40 Karant
12 Douz 41 Karant-é-ën
13 Trez 50 Sinkant
14 Katorz 51 Sinkant-é-ën
15 Kinz 60 Soissant
16 Sez 61 Soissant-é-ën
17 Disset 70 Soissann-diss
18 Dizuit 71 Soissant-é-onz
19 Diz-nëf 80 Katrëvin
20 Vin 81 Katrëvin-ën.
21 Vint-é-ën 90 Katrëvin-diss
22 Vinn-dë 91 Katrëvin-onz
23 Vinn-troi 100 San
24 Vinn-kat 1.000 Mil
25 Vinn-sink 10.000 Diss-mil
26 Vinn-siss 100.000 San mil
27 Vinn-set 1.000.000 In-milion
28 Vint-uit 1.000.000.000 In-miliar

Les pronoms personnels

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Des pronoms personnels
Créole réunionnais Français
Alimème ou Alumème ou Alu Se, soi

Comme Sujet

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Créole réunionnais Français Ils marquent l'intimité entre (amis ou couple) pouvant marquer l'affection ou l'irrespect des variantes régionales
mwin (moin), mi (moin i raccourci à mi avec le préverbal i au présent) je
to, ou, vou, vi, wi tu Toué et Ti Toué vi et wi
li, lu, (el, Ali ou Alu) il, (elle)
nou, na, ni, anou nous
Zot, vi, azot vous
banna, zot, azot ils, [elles], eux

Comme Objet

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Créole réunionnais Français Locution interjective
Amoin moi, me
Mi Me
Ta mwin à moi, moi à moi
Mwin, Mi, amwin Moi
aou, avou, toué ou Ou ou Aou toi
Aou ou atoué te
Ali ou Alu lui, le, la
anou nous
Azot, lot vous autres
Azot les, leur, eux

Les adjectifs possessifs ou déterminant possessif et forme d'adjectif possessif

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Créole réunionnais Français uniquement utilisé pour le masculin
mon, ma mon, ma
ton, to, out, ot ton, ta to
son, so son, sa
nout nôtre
zot vôtre
zot leurs

Pronoms possessifs

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Créole réunionnais Français
(Sad mwin), [Lamiene, lamyinn, satlamiene], lémiene, lémyinn (Le mien), [la mienne], les miennes
(Lévot, Sad li oubien Sad ou), [satoué], Létyinn oubien Létyèn (Le tien), [la tienne], les tiennes
Sadli, [Lasièn], Lésièn, léssyinn, satlassiene (-lassyinn, -léssiene, -léssyinn) Le sien, [la sienne], les siennes
Sadnou Le (la) (les) nôtre(s)
[Lanot], (Lénot), satlanot, satlénot Le nôtre, [la nôtre], (les nôtres)
[Lavot], (lévot), satlavot, satlévot Le vôtre, [la vôtre], (les vôtres)
Sadzot Le (la) (les) vôtre(s)
Sadzot Le (la) (les) leur(s)
Lézot Le (la) (les) leur(s)

Chacune des variantes s'utilise indifféremment ; on peut tout aussi bien dire Sa lamiene sa ! (C'est le mien/la mienne/les miennes) que Sa lémyinn sa !, Satlémienne sa !, ou encore Sa satmoin sa !, sans considération de genre, de nombre ou de contexte.

Adverbes et pronoms interrogatifs

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Les adverbes
Créole réunionnais Français
Adbout ou dobout Debout
a désand En dessous de; au plus
a fié De confiance
Afon ou ablok Complètement
a fon À fond ; complètement
Afors ou aforstan 1.À force de ; tant. 2.Tant et si bien
a kot À la côte
a kot Côtelé exemple de phrase : Sousou lé a kot. Le chouchou est côtelé.
anbié, an bob Obliquement
an brèz ou an brèz dofé Très en colère
An bwa karant Impeccablement
andsou 1. En dessous (de). 2. Sournoisement; hypocritement
an fors En force
Ankor Encore
Ala ou alala Voilà
a la fil À la file ; l'un derrière l'autre
a lèstim Au jugé ; au coup d'oeil
Asé Assez
Ansiènman Anciennement ; autrefois ; auparavant ; jadis
aprédomin Après-demain
apréla ou aprésa 1. Après; ensuite. 2. Après cela; ensuite ; et puis
Aprosan 1. Environ. 2. Vers ; aux environs de
Astèr Maintenant ; à présent ; aujourd'hui ; désormais
ant ant 1. De temps en temp. 2. De place en place
Avan Auparavant ; autrefois ; auparavant ; jadis
avansa Avant cela ; tout d'abord; en premier lieu
Bo Beau
Bonpë, takon, tralé Beaucoup
Dabor D'abord; au préalable
daborinn D'abord ; tout d'abord ; en premier lieu
Dakor D'accord
Daoir Peut-être que ; il est possible que
daplon D'aplomb
de fors De force
Dëdan Dedans
Déza Déjà
Digaz À toute vapeur
Dir Dur; durement
Direk Directement
disi D'ici ; à partir d'ici
Dëmin Demain
Dorénavan Dorénavant ; désormais ; à l'avenir
dorénavan apartir Dorénavant ; à partir de maintenant
dou ou dousman Doucement ; tendrement
dous (précédé de an) En douce
Dousivrès (précédé de an) En douceur
dousman (peut-être suivi de ti) 1.Doucement; légèrement ; lentement 2. (Sujet nom de pers.) Doux; tranquille ; pacifique. Exemple de phrase : marmay la lé dousman, li ravaz pa pèrsone. Cet enfant est doux, il n'embête personne.
Égal Également; uniformément
Épi ou épila 1. Puis; ensuite. 2. Et puis
érèzman Heureusement
fasilman Facilement
Féb Faiblement
Fin Fin; finement
Firmézir (antéposé ou postposé) Au fur et à mesure; peu à peu; progressivement
For Fort; fortement
For Fort
Fran Franc; franchement
fransman Franchement
Fré Frais
Gratuit Gratuitement; gracieusement; gratis
Gro Gros
in foi lo tan De temps en temps
in grin Rien
In gro paké énormément
Isi 1. Ici. 2. Du pays [= de La Réunion]
Inntior(k) Du tout; absolument pas
Kanmèm (postposé) Cependant, néanmoins, tout de même; malgré tout
Kanmèm, kamèm Cependant
Kamèmsa, kanmènsa Néanmoins
Karéman Carrément
Kaziman Quasiment; pour ainsi dire
ki si tèt Sens dessus dessous; tête en bas
Klèr Clair
la bon ba Au loin; sur les bas; d'en bas
laba Là-bas
ladsou Là-dessous
ladsi Là-dessus; à ce sujet; sur ces entrefaites
lakaz Chez moi, chez nous
odsou Au-dessous (de)
odsi Au-dessus; Au-dessus de
o fon Au fond; dans le fond
pankor ou pokor Pas encore; ne...pas encore: formes négatives contractées de ankor.
pardsou Par-dessous
par dovan Par-devant
par kèr Par cœur
Pérsonèl Personnellement
Rienk, solman, moman, dèlman Seulement
Sèrtinman, sèrtinnman, sèrtènman Certainement
Sinpléman Seulement
Sinpléman Simplement
Sirman Sûrement
Sokousi Cette fois-ci
Somanké Sûrement
toudinkou Tout d'un coup; d'un coup
Toudbon Véritablement
Tou forse Absolument
Toudbon ou Toulbon Sérieusement; véritablement; pour de bon
A la fin Finalement
Finaldëkont Finalement
Zistoman Justement
Zistorézon Précisément

Adverbes de temps

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Créole réunionnais Français
Estèr, Aster, Koméla Maintenant
Aprè Après
Avan Avant
Avan Auparavant
Alor Alors
Ansiènman, dan lantikité Anciennement
Après domin, aprèdmin Après-demain
avan-yèr avant-hier
Yèr Hier
Azhordï, zhordï (zordi, jordu) Aujourd'hui
Asoir Ce soir
Domin Demain
Talèr Bientôt
Vitman Rapidement
Mouramour, tipa tipa, tilanp tilanp, pous pa lo bato, doch'ment Doucement
Touzhour Toujours
Dabitid Habituellement
Toudsuite Aussitôt
Parfwa, natfoi, nadfoi, nadéfoi, défoi, nadkou, kèkfoi, tanzaot, tanzantan, Parfoi Parfois
Rarman Rarement
Zhamé (zamé, jamé) Jamais
Lotzhour (lotzour, lotjour) Récemment
Lërk À l'heure où
Toutsuit Tout de suite
Toutsuitla Dans l'immédiat
Lër-là À ce moment
Pandan Pendant
Pandank Pendant que
Lëtan Le temps que
Lontan longtemps
Sëtanla, danntanla (à l') époque
Apréla, ansuit Ensuite
Anfin Enfin
Ankor Encore
Ansiènman, avan Autrefois
Aleraktyèl Actuellement
Alèrkilé ou Lèrkilé Actuellement

Adverbes d'opinion

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Créole réunionnais Français
Sa minm Oui
Non Non
Pëtët, daoir, riskap, nalaplass, sëmanké Peut-être
Lé vré Certes

Pronoms interrogatifs

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Créole réunionnais Français
Ousa
Oukilé, kilé Où est
Koman Comment
Parkoman, parkonman, parkouman En quoi ?
Kosa, koué, kouk, kouék, koifé Quoi
Kisa, kissé, ki, kik Qui
Poukoué, pokoué, poukossa, pokossa, poufer, pofer, afer Pourquoi
Pou kisa, pou ki Pour qui
Konbien, konmien, kel-kantité Combien
Kansa Quand
Kél Quel
Kel-kalité, ki-kalité, kel-kaïté De quel genre, de quelle sorte
Kel-manier, ki-manier de quelle façon
Kel-grandër, ki-grandër De quelle taille
Kel-grossër, ki-grossër De quel poids
Eskë, ess Est-ce-que

Les prépositions, locutions conjonctives et conjonctions

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Créole réunionnais Français
É Et
Epi, épisa Puis
Avan, avanla Avant
Apré Après
Ansanm, semb, èk Avec
Ansanm, sanm, avèk, èk par
San Sans
Soman, somansa, mé Mais
Pou, Po Pour
Aparti, apartir, amonté À partir de
Poussa, possa, possa minm, poussa minm, Don Donc
Kom Comme
Sat, sak, set, sek Ce que, ce qui, ceux que, ceux qui
Dèk, Tèl Dès que, aussitôt que
Sof Du moment que
Akoz Parce que
Poumiëdir Si bien que
Anfin Enfin
Komsidir, konmsidir, dizon Comme si que, à croire que
Konmkë Puisque
Parlfet En fait
Franshvérité Franchement
Finaldëkont, An findkont Finalement, en fin de compte
Poudbon Pour de bon, vraiment
Aparksa, parksa, sinon, sinonsa, oussinon, sansa Sinon
Konmdëkoi, komdëkoi Comme quoi
Possïr Certainement
Porézon À juste titre
Telman, sitan, sitantelman Tellement, si
parské, Akoz, parss Car, parce que
Anplïss dëssa De plus, en plus
Parapor Étant donné que
An-dëhor-sa À part ça
Sèk Brusquement
Aforstan, forstan À force de, tant
Tanpir Tant que, tant que faire se peut

Prépositions, locutions adverbiales de localisation, locution prépositive et locution adverbiales

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Créole réunionnais Français
anndan en dedans de
Afors A force de
Alèz A l'aise
Dann milië, omilië Au milieu de
Komélà à présent
Dann ta Parmi
Dan, dann Dans
Dédan Dedans
Alerdzordi De nos jours
(Anlèr) (En haut)
Di Du
Odsi Au-dessus
(Adésand), Anba (Au-dessous de), en bas de
Odsou Au-dessous
Dési, désu, dsi, (dossi, doussi, déssi, dessi, dessu) dessus
Dossou, Dosou dessous
dsou de dessous
Sou Sous
Si Sur
Koté, akoté À côté de, auprès de
Parkoté Du côté de
Vizavi En face, face à face, vis-à-vis de, par rapport à, en présence
andodan à l'intérieur
Déor dehors
Issidan Ici à l'intérieur
Labadan Là-bas à l'intérieur
Labadsï Là-bas sur
Labadsou Là-bas en dessous
Anbalàba En bas plus loin
Anlerlàba, Anholàba En haut plus loin
Ater Par terre, à terre
(A)terlà, (a)terlà minm, issi Ici, là, tout près
(A)terlàba Plus loin
Dannfon làba Très loin
Dovan, dvan Devant
Deryer, déyer Derrière
Pred Près de
Ant Entre
Dann koin Au coin de
Dann bor Au bord de
Ché Chez
Plass-an-plass Çà et là
  • Le pluriel en bon créole se forme en mettant « bann » (se prononçant « bane », « ban-ne » ou « bande ») devant le mot

Exemple : « Bann touriss i inm nout ti péi », « Les touristes aiment notre petite région ».

  • Pour former un démonstratif pluriel, il faut rajouter « -là » derrière le mot tout en conservant le « Bann » devant le mot

Exemple : « Trap bann liv-là pou moin siouplé », « Prends ces livres pour moi s'il te plaît »

  • Il existe néanmoins une forme francisée de plus en plus commune, le « lé » emprunté directement du français « les ». Ainsi ici on remplace « Bann » par « Lé » pour former le pluriel

Exemple : « Lé poul i kakay dann park volay », « Les poules caquettent dans le poulailler ».

  • De même une forme francisée existe pour le démonstratif pluriel : pour l'utiliser il suffit de rajouter « cé » (« ces » en français ; nous utiliserons la lettre "c" bien qu'absente dans l'alphabet créole pour différencier "cé" de "sé") devant le mot

Exemple : « Argard cé loto koman lé gayar ! », « Regarde ces voitures comme elles sont chouettes ! ».

  • À noter cependant que « lé » est présent dans quelques expressions sans pour autant en faire des expressions francisées, notamment des expressions commençant en français par « Tous les… »

Exemples : « Tou-lé-zhour », « Tous les jours » ; « Tou-lé-zan », « Tous les ans » ; « Tou-lé-soir », « Tous les soirs »… ; « Tou-lé-matin », « Tous les matins ».

  • Le possessif pluriel est formé simplement par le pronom possessif suivi de « bann »

Exemples : « M'i ral mon bann kart, nou va zhoué Bëlot », « J'amène mes cartes on va jouer à la Belote » ; « Tou-lé-zhour li sar rod son bann ti-fiy lékol », « Tous les jours il va chercher ses filles à l'école ».

  • Une forme francisée de plus en plus répandue existe aussi, se formant avec le même pronom possessif qu'en français (mé = mes, té = tes, sé = ses, no = nos, vo = vos ler = leurs)

Exemples : « Li done manzhé sé kabri tou-lé-matin », « Il nourrit ses chèvres tous les matins » ; « Amoin m'i ador mé zansèt tou-lé-soir » « Moi, j'honore mes ancêtres tous les soirs ».

Comme il n'existe pas de réelle distinction de genres en créole (in fiy, in garson, in shëval), les adjectifs ne varient pas toujours en genre ; nous signalons ci-dessous quelques cas d'exception. En second lieu, ils ne varient pas non plus en nombre : le contexte ou le pronom personnel utilisé (moin, toué, ou, lï, nou, zot, banna...) marquent ou le singulier ou le pluriel.

Ainsi, l'on dira : in bel fanm, in bel bononm ; zot lé gro, nou lé kontan, li lé trankil ; zot lé vilin, etc.

Notons cependant ceci :

  • a) l'adjectif créole peut avoir emprunté au français ou la forme masculine (bon, méchant) ou la forme féminine (belle, courte) :
    • Lë ga-là lé méshan ; Ti-fiy-là lé méshan ; Ti garson-là lé kourt ; Ti-fiy-là lé kourt ;
  • b) certains adjectifs comportent une forme masculine et une forme féminine :
    • volër, volëz ; gaskonër, gaskonëz.

Quant aux adjectifs substantivés servant à désigner la nationalité, ils connaissent en principe les deux genres : Rénioné, Rénionez (Réunionnais, Réunionnaise) ; Morissien, Morrissiene (Mauricien, Mauricienne) ; Rodrigé, Rodrigez (Rodriguais, Rodriguaise) ; Malgash, Malgashine (Malgache) ; Franssé, Franssez (Français, Française) ; Anglé, Anglez (Anglais, Anglaise), etc.

Pour désigner les natifs d’une région particulière de La Réunion, le créole utilise rarement le gentilé français (par exemple : Saint-Pierrois, Saint-Pierroise). Il recourt de préférence à une courte périphrase formés du mot dëmoune/moune et du nom de la ville ou du quartier dont il s’agit :

  • dëmoune Sin-Pier (Saint-Pierrois, Saint-Pierroise), dëmoune Sin-Dni (Dyonisien, Dyonisienne), dëmoune Sin-André (Saint-Andréen, Saint-Andréenne).

Adjectifs qualificatifs

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créole réunionnais français exemples
gro/bèl gros/grosse Sa in bel mangg sa ! = C'est une grosse mangue celle-là !
kourt/kourte petit/petite, court/courte Pier lé kourt sa hin = Pierre est petit hein
longg long/longue, grand/grande M'a vï in ga longg, sëman lï té fin fin minm ! = J'ai vu un gars, il était grand, mais il était très mince !
(guine, kourt, kourto), petitte (petit), petite Lontan mon granper té i ret dan inn petitte kaz an tol = Il y a longtemps mon grand-père habitait dans une petite maison en tôle
fay faible, nul/nulle M'i san amoin fay zhordï = Je me sens faible aujourd'hui
pieg nul/nulle, maigre, faible Té, fim-là lé pieg sa ! = Houlà, ce film est nul !
gayar gaillard/gaillarde, bon/bonne, agréable, bien, chouette Lamontrër-là lé gayar m'i trouv = Ce professeur est bien je trouve
zholi joli/jolie Mon voizine lé zholi, m'i kroi m'i inm alï = Ma voisine est jolie, je crois que je l'aime
vilin vilain/vilaine, laid/laide Shat-là lé vilin = Ce chat est moche
fin fin/fine, mince Sa in bougg fin konm golet = C'est un homme mince comme une perche
for fort/forte, robuste, doué/douée, grand/grande, corpulent/corpulente Zhïli lé for sa ! = Julie est forte !
kalé fort/forte, calé/calée, savant/savante Einstein té kalé an fizik = Einstein était calé en physique
gabié fort/forte, intelligent/intelligente, habile M'a vï in fanm, lï té gabié ek sab té ! = J'ai vu une femme habile avec un sabre !
intélizhan intelligent/intelligente Flora lé intélizhan = Flora est intelligente
bon/bone bon/bonne Letshi-là lé bon ! = Ces litchis sont bons !
roz rose, joli/jolie, bon/bonne Kafrine Lë Por lé rozh = La cafrine du Port est belle
gaskonër/gaskonëz enquiquineur/enquiquineuse Dëmoune gaskonër i ekzis ankor = Les gens enquiquineurs existent encore
volèr/volèz voleur/voleuse Dëmoune volèr fo koup zot min = Les voleurs faut leur couper les mains
karnër crâneur/crâneuse, élégant/élégante Didié lé karnër = Didier est crâneur
pov pauvre Lontan bonpë Rénioné té pov = Avant beaucoup de Réunionnais étaient pauvre
maléré, shagrin malheureux, malheureuse Dëmoune maléré souvandéfoi i riskap zhet zot kor = Les gens malheureux sont souvent suicidaires
makot malpropre, sale Loto-là lé makot sa ! = Cette voiture est sale !
mové mauvais Sé pa mové = C'est pas mauvais
èg aigre Manzhé-là lé eg ! = Ce repas est aigre !
ègue acide Sé ègue = c'est acide
dou sucré/sucrée, doux/douce Kafé-là na dëssic anndan, lé dou = Il y a du sucre dans ce café, il est sucré
(soumak), salé (salé), salée Oté, ton kari estio tro soumak sa ! = Mon dieu, ton cari est trop salé !
plat fade Massalé-là lé plat, na poin tro zépiss = Ce massalé est fade, il n'y a pas assez d'épices
pla plat Sé in pla = C'est un plat.
ak âcre Yaourt-là lé ak sa ! = Ce yaourt est âcre !
barok bizarre Shat-là lé drol sa ! I manzh pa laviann = Ce chat est bizarre ! Il ne mange pas de viande
etranz, etranj étrange Sé etranz = C'est étrange.
doss bien, bon/bonne, agréable Té La Rénion lanbians lé doss pa doss !?! = Alors La Réunion l'ambiance est bonne ou pas !?!
Pa-gi, Papa Papa Sé pa-gi = C'est papa.
ladulte adulte Sé in ladulte = C'est un adulte.
mizèr misère Ti-Pol lé mizèr sa ! = P'tit Paul est misère !
vayan vantard/vantarde, En forme Bougg-là i fé lë vayan = Ce gars est vantard
malisié/malisièz méchant/méchante, malicieux/malicieuse Mari lé malisièz = Marie est malicieuse
malfondé méchant, mal intentionné Sa in bougg malfondé sa ! I sort la zhol = C'est quelqu'un mal intentionné lui ! Il sort de prison
karyaté en ruine, plein/pleine de termites La kaz-là lé karyaté, pangar kan ou rantt labadan = Cette maison est en ruine, fait attention quand tu y pénètres
konsékan important/importante Sa in moune konsékan sa ! = C'est quelqu'un d'important ça !
malizé difficile Té dëvoir-là lé malizé sa ! = Hey ce devoir est difficile !
fasil facile Zhë-là lé fasil = Ce jeu est facile
anki très difficile, sévère, peu commode Lamontrër-là lé anki së matin = Ce professeur est sévère ce matin
boukar boudeur/boudeuse, capricieux/capricieuse, difficile In ti fi boukar ti fi-là ! = Elle est capricieuse cette fille !
déléyé débrouillard/débrouillarde Dépi tanpti lï ansort alï toussël, sa in déléyé sa ! = Depuis qu'il est petit il s'en sort tout seul, c'est un débrouillard ce gars-là !
soupléyan dépendant/dépendante I viv pa lakaz son papa-monmon tout son vi kom'a, sa in moune soupléyan sa ! = On ne peut vivre chez ses parents toute sa vie comme ça, c'est un gars dépendant lui !
aplat à plat, crevé(e), fatigué M'i kroi bien ton papa lé aplat-là = Je crois que ton père est fatigué
golèm, golinm fatigué Moin lé golèm = Je suis fatiguée
mavouz malade Out monmon mavouz koué ? = Ta maman est malade ou quoi ?
rinté éreinté(e) Parey lë Per té rinté = On dirait que le Père était éreinté
vané vanné Dëmin nou sar vané kan nou v'ariv la kaz = Demain on sera vanné quand on arrivera à la maison

Adjectifs quantitatifs

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Créole réunionnais Français
In takon, in ta, in tralé, in tone, in voyazh, boukou Beaucoup
In pë, inn tigine, in grin, in zig, Ein ziette Un peu
Inn tigigine, inn tipë, in kaniki, In guine pë Un petit peu
Inn-dë, dë-troi Quelques
Rienk inn, in "+ nom +" toussël, in "+ nom +" sëlman Un seul

Adjectifs indéfinis

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Créole réunionnais Français
Shak Chaque
Déssertin, Asir Certain
Tout, tout bann Tous, toutes
Minm, mem Même
Lot Autre
Okin Aucun

Vocabulaire

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Les désignations ethniques en créole réunionnais

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  • En créole réunionnais le terme « Malbar » désigne les Hindous quelle que soit leur ethnie.
  • On utilise le terme « Kaf » pour désigner la communauté afro-réunionnaise mais aussi les Africains non comoriens ou non mahorais.
  • Les Malgaches sont parfois désignés par « Malgash ».
  • Les termes « Ti-blan », « Yab », « Patzhonn », « Youl », « Litone », « Pip la sho », désignent les blancs d'origine réunionnaise peuplant les hauts de l'île.
  • Alors que les « Gro-blan » eux sont les blancs réunionnais descendants des grands propriétaires terriens de l'île.
  • « Maoul » désigne les métisses.
  • La communauté d'origine chinoise (lointaine ou proche) est appelée « Shinoi ».
  • Les Réunionnais originaires de l'Inde musulmane et du Pakistan sont eux appelés « Zarab ».

Toutes ces communautés parlent créole et sont considérées comme Créoles.

  • La population originaire des Grandes-Comores est désignée elle, par « Komor » et également celle originaire de Mayotte.
  • Enfin les métropolitains et parfois plus généralement les blancs non réunionnais sont désignés par le terme « Zorey ».

Apports étrangers - exemples

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Le Créole Réunionnais, dont le lexique est majoritairement d'origine française, a reçu de nombreux apports d'autres langues :

Apports tamouls

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  • karia ; karya ; caria : (termite) du tamoul kareya
  • kari ; carri : (plat cuisiné) du tamoul kari
  • pipangay ; pipangaille : (légume) du tamoul pirpangay
  • kalou ; calou : du tamoul kalou qui signifie pierre ou roche
  • kaloupilé ; caloupilé : arbuste aux feuilles aromatiques (du tamoul kari veppilley ou karou veppiley)
  • shabouk ; sabouk, chabouc : (du tamoul sabuk ou savoukou) fouet identique en tout point a ceux que l'on trouve en Inde au Tamil Nâdou
  • mouroung : arbuste dont les fruits de forme allongée (« baton mouroung »), ainsi que les feuilles préparées en « brèdes », sont comestibles (du tamoul murungeï) ; moringa
  • baba : bébé, nourrisson. (du tamoul pâppâ)
  • larson : sorte de bouillon épicé d’origine indienne qui accompagne le massalé (plat traditionnel indien préparé à partir de l'ingrédient du même nom), (du tamoul râsam)

Apports malgaches

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Les premiers habitants de l'île étaient des Français de Fort-Dauphin (Tôlanaro) et des Malgaches, d'où de nombreux termes issus de dialectes de Madagascar[8].

  • Kalou ; calou : pilon (du malgache halu ou akalu) ou du tamoul calou qui signifie pierre ou roche ou galet
  • rougay ; rougail : préparation culinaire à base de légumes ou de fruits fortement pimentée ou encore piment fort (peut être accompagnée d'une viande ou d'un poisson)
  • sézi ; saisie : natte (du malgache seza lui-même du français chaise)
  • sosso ; soso : bouillie de riz ou de maïs (du malgache sosoa)
  • farfar : petite étagère au-dessus du foyer (du malgache farafara)
  • bib ; bibe : araignée (du malgache biby)
  • valale ; valal : sauterelle mante religieuse (du malgache valala)
  • maf ; maffe : humide, blet (pour parler du temps ou des légumes) (du malgache mafy, dur, fort, difficile)
  • vouv ; vouve : panier de pêche conique pour attraper les bichiques (du malgache vovo)
  • totosh ; totos ; totoche, frapper (du malgache totoky, secouer)
  • latay ; la taille : crotte. Voir le « col du Taïbit » qui signifie en malgache « crotte de lapin »
  • bishik ; bisik ; bichique : alevin (du malgache bitsika, frétillement)
  • fanzhan ; fanzan ; fanjan : fougère arborescente (du malgache fantsaha)
  • malole ; malol : chassie au coin de l'œil (du malgache lelo, morve)
  • moulale/molale ; moulal / molal : il s'agit de la poussière accumulée sous forme de toiles. Cf la chanson traditionnelle Antonia : « Dann mon tet nana moulal, dan mon zië nana malol »
  • voulvoul : moutons de poussières (du malgache volvolo, petits poils)
  • zamal : chanvre indien (du malgache jamala)
  • shipek ; sipèk ; chipèque : mante religieuse (du malgache tsipekona)
  • massiak ; masiak ; massiaque : méchant (du malgache masiaka)
  • an missouk ; an misouk ; en missouque : en cachette, à la dérobée (du malgache misokosoko)
  • papang ; papangue : rapace de la Réunion (du malgache papango)
  • sakaf : repas (du malgache sakafo)
  • zigid ; siguide : gri-gri, sort (du malgache mpisikidy)
  • soubik ; soubique : panier à deux anses (du malgache sobika ou sobiky)
  • tant ; tante : panier tressé (du malgache tanty)
  • zourit ; zourite / z'ourite : poulpe (du malgache orita) se dit ourite sur l'île Rodrigues et à l'île Maurice

Apports relatifs à la toponymie

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  • Manapany : « chauve-souris » en malgache. Autrefois dans ce lieu-dit, les esclaves malgaches avaient pour habitude de se nourrir de cet animal nocturne.
  • Cilaos : du malgache « tsilaosana », qui signifie « lieu que l'on ne quitte pas » car c'était autrefois un refuge pour les « marrons » (esclaves en fuite).
  • Salazie : du malgache, « bon campement », pour la pureté de ses eaux.
  • Grand Bénare (2 892 m d'altitude) : du malgache be (grand) et nare (froid). Le rajout « grand » en français est donc redondant. À noter qu'il existe également un sommet tout proche appelé le petit Bénare.
  • Le Tampon : du malgache, « tampona », « le sommet ».

Apports indo-portugais

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Du fait du développement du commerce vers l'Inde, on trouve quelques termes portugais ou venus d'Inde par les Portugais, comme :

  • rak / arak ; arrack : rhum (de l'Inde)
  • zashar ; zasar ; achards : légumes confits dans du piment et de l'huile (du malais atchar ou du persan atchanrd)
  • bazar : marché, vendeur de légumes (de l'Inde)
  • Bred ; brèd ; brède : feuilles de diverses plantes qu'on fait sauter pour accompagner le riz (du portugais 'bredo', désignant à l'origine l'amarante)
  • Brinzhel ; brinzèl ; bringèle : aubergine du portugais berinjela
  • kaf ; cafre, Noir, terme appliqué aux individus d'origine africaine, (de l'arabe kafir, signifiant infidèle, nom donné aux habitants du Mozambique par les conquérants Arabes)
  • kamaron ; camaron : grosse crevette, gambas (du portugais camarão)
  • karapat ; carapate : tique (du portugais du Cap-Vert carrapato)
  • Karia ; karya ; caria : termite (de l'Inde)
  • kankrëla ; kankrèla ; cancrelat : blatte (de l'Inde)
  • fig ; figue : banane (du portugais figo d'orta, figue de jardin... On appelait la banane également « figue d'Inde » au XVIe siècle)
  • goni ; gouni : sac de jute, toile de sac (de l'hindi 'goni', sac)
  • kaloupilé ; caloupilé : arbuste aux feuilles aromatiques (du tamoul karupilleil)
  • langouti : pièce de toile enserrant les reins, vieux vêtement (de l'hindi langoti)
  • malbar ; malbare : individu d'origine indienne (du portugais malabar, côte de Malabar habité par les Maleatar)
  • rougay ; rougail : préparation culinaire à base de légumes ou de fruits fortement pimentée (peut-être accompagnée d'une viande ou d'un poisson) (du tamoul ouroukaille, fruit vert confit)
  • shabouk ; sabouk ; chabouc : fouet (de l'Inde sabuk) (à rapprocher de l'indonésien cambuk qui donne en Afrique du Sud : Sjambok, la chicotte qui est aussi un fouet.)
  • samousa ; samoussa : petit beignet triangulaire fourré (de l'hindi samosa issu lui-même de l'arabe sambusaq)
  • varang ; varangue : galerie ou terrasse couverte formant une partie de la façade de la case créole (du portugais varanda puis varango qui désigne la loggia sur l'arrière des galions)

Vocabulaire marin et apports des îles

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La Réunion faisait partie de l'empire colonial français. Du fait des voyages de navigateurs, certains termes utilisés aux Antilles ou plus généralement dans les îles sont parvenus à La Réunion.

créole réunionnais français
amaré / anmaré (amarrer) attacher (très usité) (terme de marine)
abitassion / bitassion ; abitasyon / bitasyon ; habitation / bitation exploitation agricole (vient du fait qu'à l'origine les concessions étaient données aux premiers colons avec le 'droit d'habiter'. Ce terme est utilisé également dans les Antilles à Haïti et en Louisiane avec la même signification).
bagass ; bagas ; bagasse résidu fibreux du broyage de la canne à sucre (de l'espagnol bagazo, utilisé dans les Antilles)
bra ; bras affluent de rivière (se retrouve dans la toponymie haïtienne)
boukan ; boucan cabane, paillote (existe aux Antilles, viendrait du mot tupi mocaem)
bougg ; boug ; bougue homme, personne, du français « bougre » (se dit aussi aux Antilles et en Guyane)
kaz ; case maison (courant aux Antilles et en Guyane, de l'espagnol et du portugais casa)
kréol ; créole individu né à La Réunion (peu importe son ethnie d'appartenance), à l'origine employé pour désigner les enfants des colons blanc nés sur les îles d'outre-mer (de l'espagnol criollo)
mapou arbre (monimia rotundifolia) (attesté aux Antilles, de l'indien caraïbe mapou)
morne ; morn montagne massive (existe aux Antilles, viendrait du mot espagnol morro, monticule)
maron ; marron sauvage (adj.)(le terme s'appliquait à l'origine aux esclaves fugitifs, attesté aux Antilles, viendrait de l'espagnol cimarron)
palmiss/palmiste ; palmis / palmist sorte de palmier (attesté aux Antilles et en Guyane avant La Réunion, du portugais palmito)
payankë ; payanké ; paille-en-queue phaeton (oiseau) (langage marin)
pistash ; pistas ; pistache arachide (terme également utilisé en Martinique, à Maurice et à Haïti à la place de cacahuète)
piton sommet (utilisé aussi aux Antilles)
souké ; souquer déployer un effort physique. « souquer un moun' » frapper quelqu'un
takamaka arbre (calophyllum tacamahaca) (n'est pas d'origine malgache! il s'agit d'une drogue oléorésineuse médicinale d'Amérique le tacama haca)
zat ; zatte fruit (également appelé pomme cannelle en Martinique, Anona squamosa) (terme d'origine américaine atta)

Les termes s'échangent encore entre les îles et on trouve des termes réunionnais dans les créoles antillais (par exemple zoreil, métropolitain, ou achards cf. ci-dessus).

Apports africains

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créole réunionnais français
makatia ; makatya ; macatia petit pain sucré (du swahili mkate, pain)

Apports gallo, normand ou français et adjectif nom commun

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Créole réunionnais français
ester / aster ; estèr / astèr ; asteur / esteur maintenant (« à cette heure », bas-normand asteur)
mok ; moque tasse, boîte en fer (à comparer au normand mogue, en anglais mug)
gramoune / granmoune ; gramoun / granmoun personne âgée, (de « grand » et « mound » (du normand, signifiant: personne grande "en âge")
lï ; li ; lu il
zot vous ou bien les autres ou vôtre (à comparer au gallo vos aut)
bann, banna bande, équipe(cette bande là). Dans le sens de plusieurs personnes
asoir ; aswar ; à soir ce soir, cette nuit (comparer au gallo ad saïr, à soir)
akoz ; à cause parce que, pourquoi? (du gallo à cauz)
ansanm ; ensemb ensemble : ensem'nous (nous tous)
sanm / (Ansanm) / avèk / ek ; senb' / avec avec (ensemble)
sëman ; soman ; soment seulement (gallo seument), mais
solman seulement
zhordï ; zordi, jordi, jordu aujourd'hui
zëf ; zèf ; z'oeuf œuf
zanfan / marmay ; z'enfant / marmaille enfant, marmaille
bertel sac plat à bretelles (du français déformé bretelle)
kolom / colomme économe (déformation du français)
margot / margotte marcotte (id.)
lantourazh ; lantouraz ; l'entourage clôture (Haïtien 'lantouray')
zorié ; zoryé / zoriyé ; zoriller oreiller (utilisé également aux Antilles)
riskap, reskap, riskab, somanké, sëmankë ; risq'cap, rest'cap, risq'cab, sôment-que les trois termes signifiant il est possible que (venant respectivement de risque d'être capable, reste capable et de sûrement que)
zarab individu d'origine indo-pakistanaise, normalement musulman
Zorey individu venant de France métropolitaine.
krazé (craser) écraser
dëpin ; dopin / depin ; do pain / de pain pain
li kab, kapab (li caab, capab), kapav, kav il est capable
assiz ; asiz ; assise s'assoir
kozman ; causement conversation gagner un causement: se faire sermonner, se faire prendre à partie
konpliman ; compliment rappel du souvenir adressé à une personne absente
linzh ; linz ; linge vêtement
langet ; langèt ; languette injure à caractère sexuel (viendrait du populaire linguetta, clitoris)
greg ; grèg ; grègue filtre à café (viendrait de la mode du café à la grecque)
monmon / momon / manman maman
néninn / nénene / nénène du gallo nénnaine (en français nourrice, nounou, en anglais nanny) ; deuxième étymologie possible : redoublement du mot malgache "neny" (mère)[9].
pandiyé / pendiller pendre
amayé / amailler emmêler
kom'a / konm sa Comme cela
maoula comme ça
maoulé comme ci
néna / nana / na Il y a (dans certains dialectes d'oïl « il y a » se dit gn'a)
sëbat ; sobat Se battre, combat
Batay Combat
Kouman Abruti
Rekta, Zis Juste
Total Absolu
Apik Abrupt
ègue Acide
Bonkèr Généreux
Zingad, Zanm Jambe
Dofé dan la pay kane Formidable
la drog Stupéfiant
Silopwint Précis

Autres exemples

créole réunionnais français
zandet ; zandette larve
dalon copain
karo ; carreau fer à repasser (Antilles aussi)
bonbon lafes ; bonbon lafès suppositoire
kaniar ; kanyar ; cagnard vagabond, prostituée, racaille
zézer ; zézèr ; zézère petit(e) ami(e)
batkaré ; batte carré se promener

Liste de verbes communs sous leurs différentes formes

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Est dressée ci-dessous une liste non exhaustive de verbes communs et des faux-amis :

créole réunionnais français exemple
Abat Abattre Aroz dovan la port pou abat lardër. = Arroser le sol devant la maison pour rafraîchir l'air ambiant.
Abim ou Abimé Blésser (se) La plï va abim plantasion. = La pluie va détruire le potager.
Aboli Abolir Na lontan lékol té aboli pou lï. = Cela fait longtemps qu'il ne va plus à l'école.
Adop ou Adopté Adopter
Akiz Accuser Apré in zourné travay lo kor i akïz. = Après une journée de travail on accuse la fatigue.
Afol/afolé S’inquiéter, s'affoler Afol pï ! Nou sar oir alï dëmin = Ne t'inquiète pas ! On va le voir demain
Akord/akordé accorder, s'entendre, accepté M'i akord ansanm mon madam, nï viv bien = Je vis en bons termes avec ma femme, on vit bien
Alfat/alfaté Goudronner, asphalter Anfin la méri la alfat lë shëmin dëvan la kaz = Enfin la mairie a goudronné le chemin devant chez moi
Amar/amaré ; Anmar/anmaré Amarrer, attacher, ligoter, faire prisonnier Anmar alï ek in bon boutt la kord, pandiy alï sï piedboi ! = Attachez-le avec une bonne corde et pendez-le à l'arbre !
Amar ou Anmar ou Amaré Ligoter I fo pa amar = Falloir pas ligoter.
Amène/amëné ; aminné Amener, assurer le développement d'une action, avoir l'avantage, conduire un véhicule, vivre ("amène la vi") Amoin minm l'amène loto ! = C'est moi qui ai conduit la voiture !
Aminn, Amen, Mèn Mener Sitan ou gagn Aminn = Si tu gagne mener.
Amïz/amïzé Traîner, amuser Amïz pa sï shëmin ! = Ne traîne pas sur la route !
Amont/amontré Montrer, enseigner Monmon, amont amoin koman i fé gato ! = Maman, montre-moi comment on fait des gâteaux !
Anbar/(anbaré) Barrer, (clôturé), enfermer, empêcher La loi sar ankor anbar lë sëmin ek bann zémët-là ! = La police va encore barrer la route avec ces émeutes !
Anbek/anbéké Joindre (deux éléments d'une pièce, d'un objet), Engager une partie mâle dans une partie femelle, amorcer, commencer, aborder quelque chose Zhordï nou va anbek la lësson dë marmay, sort zot liv = Aujourd'hui nous allons aborder la leçon numéro deux, les enfants, sortez votre livre
Anbet/anbété Embêter, taquiner, ennuyer, tromper, duper, abuser Kissa la anbet lë per Adan pou anbar alï akout Bondié ? = Qui dupa Adam pour l'empêcher d'écouter Dieu ?
Anbloui Éblouir, aveugler Lë ga-là la anbloui amoin ek son zholi mafiy ! = Ce gars m'a ébloui avec sa beauté !
Androg ou Fardé Droguer Tou-lé-zhour lï alimème Androg déyer ali komèrs alerdzordi Ti-Pol ! = Tous les jours il se drogue derrière le commerce de P'tit-Paul
Anfou/anfout ; Sanfou/sanfout Se foutre de Ou oi pa lï anfou aou ! = Tu ne vois pas qu'il s'en fout de toi !
Anmanss/anmanssé Se mettre en couple Ou la vï David ? Lï la anmanss ali = Tu as vu David ? Il s'est mis en couple
(Anpar)/anparé S'emparer, prendre, accueillir, (Protéger) Moin la anpar alï la kaz = Je l'ai accueilli à la maison
Ansïpli Supplier M'i ansïpli aou, alé pa siouplé mon zézer ! = Je t'en supplie, ne t'en vas pas mon amour !
Anssort Débrouiller Anssort aou sa ! = Débrouille-toi !
Antortiy/antortiyé ; tortiy/tortiyé Entortiller, emballer, envelopper I sar fine antortiy dann papié = Ce sera emballé avec du papier
Antropran/antroprann S'en prendre à, malmener Banna la antropran lë shien, lï lé mor ! = Ils s'en sont pris au chien, il est mort !
Anval/anvalé Avaler, boire, absorber, manger, gober Pfff m'i ginÿ pï anval rien là = Je ne peux plus rien avaler là
Anvoy/anvoyé (lire envo-ille/-illé) ; avoy/avoyé Envoyer, déléguer, se mettre à Moin la anvoy alï mon modékri par mél = Je lui ai envoyé mon message par mél
(Apprende) Apran (Apprendre) Kissa la apran son lësson pou zhordï ? = Qui a appris ses leçons pour aujourd'hui ?
Aprop/apropté Rendre propre, nettoyer, rendre net Marmay aprop la kaz inkou té ! = Les enfants, nettoyez la maison !
Arann ; Rann Rendre Poline, arann mon mari ! = Pauline, rends-moi mon mari !
Arbis/arbissé ; rëbis/rëbissé Doubler, redoubler, recommencer, refaire Té manezh-là té anform sa ! Anon arbissé ! = Dis-donc, ce manège était super ! On remet ça !
Aranzh/aranzhé Arranger, réparer, ensorceler, ranger, préparer Nou sar aminn loto-là garazh pou aranzh alï = Nous allons emmener cette voiture au garage pour la faire réparer
Artrouv/artrouvé ; rëtrouv/rëtrouvé Retrouver Nï vë artrouv nout péhi lontan = On veut retrouver notre pays d'avant
Ashev/ashëvé ; anshev/anshëvé Achever, continuer Kossa ou fé ? M'i ashev travay sï la makett = Qu'est-ce-que tu fais ? Je continue de travailler sur la maquette
Asété, Achté, Asté, As&egrav, pran Acheter M'i achté dëpin là = J'achète le pain là
Assiz S'asseoir M'i assiz aterla minm moin = Je m'assieds ici moi
Asper/aspéré ; esper/espéré Espérer, attendre Asper amoin inkou ! = Attends-moi un peu !
Avine/aviné Rendre bon M'i avine mo terin po lï done bien = Je rends mon terrain meilleur pour qu'il soit rentable (production agricole)
Aviz/avizé Viser Aviz pa moin ek zot boulet papié-là marmay hin ! = Ne me visez pas avec vos boulettes de papier les enfants, hein !
Badine/badiné Plaisanter Ou la pou badiné ? = Tu plaisantes ?
Bag/bagé Tenir serré, solidement Banna la bag amoin épi lë shef la konÿ amoin ! = Ils m'ont maintenu solidement et le chef m'a frappé
Balié Balayer Alé balié la kaz ou ! = Va balayer la maison toi !
Band/bandé Crier, s'énerver, râler, se fâcher Lï la band sï moin tout ! = Il m'a crié dessus !
Bafouyé, Bafouy Bafouiller, Bafouille Kan lï koz ek tantine, toultan minm lï bafouy ! = Quand ils parlent avec les filles, il bafouille tout le temps !
Bat/baté Battre, taper, cogner, hacher M'i bat mang pou lë manzhay asoir = Je hache des mangues pour le repas de ce soir
Batbat Tapoter, taper légèrement La moush i batbat sï la vit = La mouche se cogne sur la vitre
Batkaré Se promener Ou yin ou ? Nou sar batkaré sanm la famiy = Tu viens toi ? On va se promener avec la famille
Bar/baré, (Sava) Se barrer, (s'en aller) Lï té anmerd amoin, moin la baré = Il m'emmerdait, je me suis en allé
Bash/bashé Poser un lapin, faire l'école buissonnière Mon zézer la bash amoin yer ! = Mon copain m'a posé un lapin hier
Bay/bayé Faire des reproches, bailler Ou la fini bay tout dëmoune kom'a ! = Tu as fini de faire des reproches à tout le monde !
Bek/béké Manger, mordre Anon bek in nafer nou = Allons manger quelque chose
Bern/berné, (Galfaté) Salir, (barbouiller) Ou la bern mon loto ankor-là ek out soulié gomé ! = Tu as sali ma voiture encore avec tes chaussures sales !
Binÿ/binÿé Se baigner, se laver Alé binÿ aou don ! = Va te laver !
Bït ek/bïté ek Heurter, rencontrer Kan volër té pou kapay dan la rï, lï la bït ek la loi ; Banna la ret alï. = Quand le voleur était en train de voler dans la rue, il a rencontré la police. Ils l'ont arrêté.
Bliy/bliyé Oublier Oté ! Nou la bliy gran papa lestassion ! = Hey ! On a oublié grand-père à la station !
Boir Boire M'i boir dëlo, zhamé soda ! = Je bois de l'eau, jamais du soda !
Bord/bordé Mettre de côté, garer, ignorer, exclure Ton madam la bord son loto vizavi la boutik = Ta femme s'est garée en face du magasin
Bot/boté Plaire, convenir, intéresser Ti loto i bot amoin sa ! = Cette petite voiture me plaît
Boukane/Boukané, (Fimé) (Fumer), Boukane = faire de la fumée, Boukané = Enfumer Assé fimé, ou lapré fayad aou ! = Arrête de fumer, tu es en train de te rendre malade !
Boush/boushé Boucher, refermer Boush bien boit-là apré ou anserv alï = Referme bien la boîte après que tu l'ais utilisée
Brann/brandé Remuer, secouer, bouger Té ton min i brann ou fine vië ou hin = Hey ta main tremble, tu es vieux maintenant
Brate/braté Donner le bras Sé mon papa va brate amoin zhïska lotel légliz = C'est mon papa qui va m'accompagner jusqu'à l'autel à l'église
Dane/dané Rendre la vie dure, damner Mon bononm i dane amoin tou-lé-zhour ! = Mon homme me rend la vie dure tous les jours !
Déboush/déboushé Déboucher, ouvrir Déboush mon paké bonbon pou moin siouplé métress ! = Ouvre mon paquet de bonbons pour moi s'il te plaît maîtresse !
Dëbout/dëbouté Se lever, s'opposer à Sa in moune gabié sa ! Lï la dëbout gouvernman kolonial ! = C'est un héros ! Il s'est opposé au gouvernement colonial !
Def/défé Défaire, délier, chambouler M'i def manzé dann marmite ek dëlo = Je délie le manger dans la marmite avec de l'eau
Défann Défendre, empêcher Défann alï mont sï la tab ! = Empêche-le de monter sur la table
Déklok/dékloké Se déboîter, se démettre Ha ! M'i kroi mon bra la dékloké ! = Ah ! Je crois que mon bras s'est démis !
Dékol/dékolé Décoller, partir Oussa ou lé ? M'i dékol la kaz moin là = Où est-ce que tu es ? Je viens de partir de la maison, là
Dégazh/dégazhé Se dépêcher M'i dégazh aport aou sa ! = Je me dépêche de te l'amener !
Dégobiy/dégobiyé Vomir M'i inm pa rantt dann loto, sak foi m'i dégobiy = Je n'aime pas aller dans une voiture, à chaque fois je vomis
Dégot/dégoté Se débrouiller, bien s'en tirer I paré v'i dégot bien sanm vot gitar ? = Il paraît que tu te débrouilles bien avec ta guitare ?
Démar/démaré Démarrer, détacher, commencer Papa, ou ginÿ démar sa pou moin siouplé ? = Papa, tu peux détacher ça pour moi s'il te plaît ?
Dévid/dévidé Vider Aou mon langet lë shien ! Ou la dévid mon gamel, la pa kit arien po moin ! = Putain de chien ! Tu as mangé tout mon repas, tu n'as rien laissé !
Dévir/déviré Retourner, devenir Lï la fine dévir kanyar sat-là ! = Il est devenu une racaille aujourd'hui, celui-là !
Diminié ou bien diminyé Diminuer
Dizé, Di Dire, Dit Lï la di konmsa néna in kabar vint-troi-z-ër = Il a dit qu'il y a un cabare (cérémonie religieuse malgache) à vingt-trois heures
Domine/dominé, (Anprofité) Dominer, (exploiter) Lesklavaz la fini, aster nï vë pï trouv dëmoune pou domine anou = L'esclavage est terminé, nous ne voulons pas que quelqu'un nous exploite
Done/dar/doné Donner Dar amoin mon lordi siouplé = Donne-moi mon ordinateur s'il te plaît
Ené/énet Naître Oussa ou la éné ou ? = Où es-tu né, toi ?
Espass/éspassé ; Spass/spassé Se passer, avoir lieu Koué la espassé don ? = Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
Esplik/éspliké Expliquer Konman ou-i ésplik sa ? = Comment tu expliques ça ?
Fane/fané Faner, se répandre, couler Dëlo la fane ater ! = L'eau s'est répandue par terre !
Fard/fardé Se maquiller Asper in kou mon zézer, m'i sar fard amoin = Attend-moi mon chéri, je vais me maquiller
Farlang/farlangé Couper, lacérer, donner des coups de couteau, fabriquer Té na in bougg la rod farlang mon figïr ek son sab taler-là ! = Hey il y a un gars qui a essayé de me lacérer le visage avec son sabre tout à l'heure !
Fayadé Se rendre malade Fayad pa ou kom'a ! V'alé mië hin = Ne te rends pas malade comme ça ! Ça va aller mieux, hein
Fémal Faire mal Dëmin m'i sa batay dann ron, sëman afol pa, m'i fémal arpa moin = Demain je vais me battre dans l'arène, mais ne t'inquiètes pas, je ne me ferai pas mal
Fénéssans Créer Kissa la fénéssans sitinternét-là ? = Qui a créé ce site internet ?
Fénoir Obscurcir, noircir Lë tan po fénoir-là ! = La nuit arrive
Fet/fété Fêter, faire la fête N'a pa bëzoin larak pou fété = On n'a pas besoin d'alcool pour faire la fête
Fione/fioné Berner, voler Toultan minm ou rod fione amoin ou ! = Tout le temps tu essayes de me berner, toi !
Flat/flaté Supplier, implorer Lï la rod flat amoin po m'i done alï in boutt, sëman lï la pa ginÿ amoin ! = Il m'a imploré de lui donner un morceau, mais ça n'a pas pris avec moi !
Frédi/frédir Refroidir, rafraîchir Yin atoué, manzhé sar frédi ! = Viens, le manger va refroidir !
Fritt Frire Moin la fritt poisson = J'ai frit du poissons
Fali pi Falé ou I fo ou Fodra ou Falé Falloir Fodra pa bliy aminn boukané pou zot = Il ne faudra pas oublier de ramener du boucané pour eux
Fot/foté Fauter, se rendre coupable La pa moin lotër ! Pa moin la foté ! = Ce n'est pas moi le coupable ! Je n'ai pas fauté !
Fouy/fouyé Fouiller, creuser Banna la fouy pou trouv zarlor terlà = Ils ont creusé ici pour trouver un trésor
Galiz/galizé Aplanir Galiz shëmin dëvan mon kaz = Aplani le chemin devant chez moi
Galop/Galopé Courir Mon kabri i inm galop partou = Ma chèvre aime courir partout
Ganss/gansé Nouer Ganss lë në-là avan nï shavir = Noue ce nœud avant qu'on ne passe par-dessus bord
Giny, gingné, (Ginyé) Gagner, (avoir) Kossa zot la ganÿ pou Nohel ? = Qu'avez-vous eu à Noël ?
Gardien Garder, surveille, abriter Moin la gardien la kaz mon kamarade pandan lé-fet = J'ai gardé la maison de mon ami pendant les fêtes
Gaskone/gaskoné Embêter, taquiner Oté papa, lï la pou gaskone amoin ! = Hé, papa, il est en train de m'embêter
Gaspiy/gaspiyé Gaspiller, brader, Se moquer Assé gaspiy nout péhi = Arrêter de brader notre pays
(Guetter, Louquer), Get/gété (Regarder), surveiller Gèt tifiy-là koman lé roz ! = Regarde la fille là comme elle est belle !
(Konète), Ginÿ/ginÿé (lire Gain-ille/illé) (Savoir), être capable, pouvoir Zot i ginÿ koz Kréol ? = Vous savez parler créole ?
Glass/glassé Glacer, rendre lisse et brillant, plastifier M'i sar glass mon diplom, ou vien ek moin ? = Je vais plastifier mon diplôme, tu viens ?
Gom/gomé tâcher, gommer Moin la gom mon kabay = J'ai gommé ma chemise
Gomaz Salir Sé inposib alerzordi gomaz = C'est impossible de salir.
Kabiné Faire ses besoins, être aux toilettes M'a po kabiné moin-lâ ! = Je suis (en train de faire mes besoins/aux toilettes)
Of Offrir Pou Nohel lï sra kontan, m'i sa of alï ène loto = À Noël, il sera heureux, je vais lui offrir une voiture
Kakay/kakayé Caqueter, rire bêtement Get la bann terba, zot po kakayé ! = Regarde la bande là-bas, ils sont en train de rire bêtement !
Kâl/kâlé Écailler Kâl poisson-là ou oliër kozé ! = Écaille ce poisson, toi, au lieu de parler !
Kal/kalé S'arrêter Nout tout la kal dëvan la méri = On s'est tous arrêté devant la mairie
Kalkïl/kalkïlé Croire, se prendre pour, faire un compte avec quelqu'un Ou kalkïl aou in moune gabié kossa ? = Tu te crois fort ?
Kanïl/kanïlé Embêter Té assé kanïl alï ek ton bann kestyon lâ, lï fé-k arivé ! = Hé, arrête avec tes questions, il vient d'arriver !
Kanik/kaniké Tomber par petit bout La pli i konmans kaniké = La pluie commence à tomber par petites gouttes
Kanot/kanoté Dériver, vaciller, être déséquilibré Forstan boir, lï kanot toultan aster = À force de boire, il vacille tout le temps maintenant
Kap/kapé S'emparer, saisir rapidement Lër mon portfey la shapé, volër la kap alï direk ! Apréla lï la galopé... = Quand mon porte-feuille est tombé, le voleur l'a saisi rapidement ! Après il s'est enfui
Kapay/kapayé Voler, accaparer Zot la fine kapay kayass ? = Vous avez déjà volé de l'argent ?
Kapone/kaponé Avoir peur Toultan minm lï kapone dëvan fim bébete ! = Tout le temps il a peur devant un film d'horreur !
Kapote/kapoté Renverser Mon fanm la kapot dann d'lo = Ma femme est tombée à l'eau
Kapoul/kapoulé Péricliter, dépérir Lanpir romin la konmans kapoulé sanm larivé bann zhermin = L'empire romain a commencé à péricliter avec l'arrivée des Germains
Karène/karéné ; Karinn/karinné Donner une raclée Lï noré karène amoin si moin lavé pa filoshé = Il m'aurait flanqué une raclée si je n'avais pas détallé
Kashiet Cacher Oussa lï la parti kashiet ankor sat-là ? = Où est-il allé se cacher celui-là ?
Kine/kiné Mourir, tuer M'i ginÿ pï ek grip-là, m'i sar kine alï sanm lë ronm asoir = Je n'en peux plus de cette grippe, je vais la tuer avec du rhum ce soir
Kit/kité Quitter, Laisser Moin la kit mon palto la kaz = J'ai laissé ma veste à la maison
Kler/kléré Éclairer Bondié kler shëmin pou moin siouplé ! = Dieu éclairez mon chemin s'il vous plaît !
Koné Connaître Moin té koné alï moin, nout dë lï té sava lékol ansanm = Je le connaissais, on allait à l'école ensemble
Asévé ou Ansèv ou Sévé Continuer Si ou ansèv, m'a di atoué ton kat vérité = Si tu continues, je vais te dire tes quatre vérités
Konÿ/konÿé Frapper, cogner Monmon, dada la konÿ amoin ! = Maman, grand-frère m'a frappé !
Konpran/konprann/konpri Comprendre Papa m'i mazhine lï noré konpri la lësson si ou lavé korizh alï = Papa, je crois qu'il aurait compris la leçon si tu l'avais corrigé
Kopyé Copier M'i kopyé pa d'sï ou moin ! = Je ne copie pas sur toi, moi !
Kost/kosté ; Akost/akosté Aborder, approcher, se coller à quelqu'un, s'appuyer sur quelque chose, accoster Yer Sin Pier navé inn ti-fiy té dos, moin la kost alï dann bïs = Hier à Saint-Pierre, il y avait une jolie fille, je l'ai abordé dans le bus
Koul/koulé Couler, poster Alé koul lett-là pou moin siouplé = Va poster cette lettre pour moi s'il te plaît
Kounish/kounishé Corriger (châtiment) Moin té pou kounish ali ler la loi la rivé = J'étais en train de le corriger quand la police est arrivée
Koup/koupé Couper, récolter Nou la pou koup la kann dëpi mardi = On récolte la canne-à-sucre depuis mardi
Koz/kozé Parler Zot i koz sanm Pièr ? = Vous parlez à Pierre, vous ?
Kraz/krazé Écraser, danser, dormir, faire une sieste Shofé zézer, kraz inn ti séga bayo ! = Allez chéri, danse un séga !
Kri/kriyé Appeler I kri anou ti kok Tanpon ! = On nous appelle les coqs du Tampon !
Krwar, krwa, krwayé Croire Ou krwa Bondié aou ? = Tu crois en Dieu, toi ?
Largg/largé Lâcher, distancer, quitter (quelqu'un) La loi ! Largg out fïzi-dë-kou ater ! = Police ! Lâche ta carabine !
Lish/lishé Lécher Sa lé bon, m'i lish mon doi = C'est bon, je m'en lèche les doigts
Lof/lofé Aller très vite, voler Zoizo-là la lof sï moin = Cet oiseau a volé au-dessus de ma tête
Louquer, Guetter, Louksiré, Rogardé, Loukat, Loukaté Regarder Lï té i louk amoin toultan = Il me regardait tout le temps
Malparl/malparlé Dire du mal de quelqu'un, réprimander Ti sar malparl amoin avek ton bann kamarad = Tu vas dire du mal de moi avec tes amis
Mank/manké Manquer, faillir Té pangar té, ou la mank kraz amoin ek out loto ! = Hé, fais attention, tu as failli m'écraser avec ta voiture !
Manzh/manzhé Manger Nou la pou manzh kabri massalé = Nous sommes en train de manger du cabri massalé
Maryé Marier Monmon fé maryé moin avek Eliza ! = Maman, marie-moi avec Eliza !
May/mayé Emmêler Sort terlà, zot sar may azot ladan moin lé sïr ! = Sortez de là, vous allez vous emmêler là-dedans, j'en suis sûr
Mazhine/mazinhé Imaginer, penser Zot té pou mazhine zot papa-monmon ? = Vous pensiez à vos parents ?
Mèt Mettre Mèt alï dann fon la kour = Va le mettre au fond de la cour
Mëzïr/mëzïré Mesurer, essayer M'i vë mëzïr rob-là siouplé = Je voudrais essayer cette robe s'il vous plaît
Mïr/mïri Mûrir Bann mangg-là i mïr bien = Ces mangues mûrissent bien
Mol Amollir, décourager Oté son kozman la mol anou = Ses paroles nous ont découragé
Mor Mourir Té moin sar mor ek lë fésho-là ! = Je vais mourir avec cette chaleur insupportable !
Nerv/nervé Énerver Assé ! M'i nerv in kou moin ! = Arrête ! Je vais m'énerver, là !
Niabou ; yinbou ; vienbou Venir à bout de, arriver à Zot la niabou trouv laredkar ? = Vous avez réussi à trouver l'arrêt de bus ?
Oi/oir/vï/Vwar Voir Ou i oi ! Ou la vï ! Ou sa oir ! M'a pa la ek sa moin ! = Tu vois ! Tu as vu ! Tu vas voir ! Je m'en fiche, moi !
Oper/opéré Opérer, observer Moin la bien oper alï, lï lé mové ! = Je l'ai bien observé, il est méchant !
Ostine/ostiné Obstiner Lï la fé la merd, apré lï ostine di kë lï la pa fé ryin ! = Il a fait n'importe quoi, après il s'obstine à dire qu'il n'a rien fait !
Palank/palanké Chavirer Lë bann piedboi lapré palanké ek koudvan-là ! = Les arbres sont en train de chavirer sous ce cyclone !
Pandiy/pandiyé Accrocher Pandiy sa anler la portt, va shass zavan ! = Accroche ça au-dessus de ta porte, ça va chasser les mauvais esprits
Paryé Parier M'i paryé ek ou k'ou va ganÿ lë kou ek out fanm kan v'arivé ! = Je te parie que tu vas t'en prendre plein la figure quand on arrivera
Parl/parlé Enguirlander Mon monmon la parl amoin ! = Ma mère m'a enguirlandé !
Pil/pilé Marcher sur, écraser Banna la pouss alï, alorss lï la shapp ater, apressa zot la pil alï oté ! = Ils l'ont poussé donc il est tombé par terre et après ils lui ont marché dessus !
Plane/plané Déconner Té m'i di pa ou, mon téléfone i plane ! = Hé, au fait, mon téléphone déconne !
Perss/perssé Percer, essorer Linzh-là lé tranpé mounoir, alé perss alï ! = Ces vêtements sont trempés, va les essorer !
Apiyé ou Apyi ou Apuiyé Appuyer Apyi bouton po moin siouplé ! = Appuie sur le bouton pour moi s'il te plaît ?
Plër/plëré Pleurer Dëpi ou la kit amoin, m'i plër tou-lé-zhour = Depuis que tu m'as quitté, je pleure tous les jours
Plïsh/plïshé Éplucher Alé plïsh zoinion pou moin = Va éplucher les oignons pour moi
Pran/prann Prendre Pran sa pou ou = Prend ça, c'est pour toi
Prëfer/prëféré Préférer Kossa ou-i prëfer, kari obien rougay asoir ? = Qu'est-ce que tu préfères, du cari ou du rougail ce soir ?
Prétan prétendre (Prétan pa = ne pas vouloir) Toush pa mon zistoir, non sa m'i prétan pa = Ne touche pas à mes affaires, non ça je ne veux pas
Prévënir Prévenir Zot la prévënir alï vien pa rod dézord dan zot kartyé = Ils l'ont prévenu de ne pas venir chercher les ennuies dans leurs quartiers
Pwak/pwaké Brûler, piquer Soley i pwak zhordï ! = Le soleil tape aujourd'hui !
Ral/ralé Tirer, ramener, emmener Ou i ginÿ ral amoin Sin-Zhil ? = Tu peux m'emmener à Saint-Gilles ?
Raplik/rapliké Rappliquer, Rabattre Lï la raplik a droit = Il s'est rabattu à droite
Ratapé Retourner Ratapé la viann po kui-là ! = Retourne la viande qui est en train de cuire !
Ravazh/ravazhé Ravager, agacer, être turbulent, faire des bêtises Out marmay i ravazh inta zhordï lâ ! = Ton enfant fait beaucoup de bêtises aujourd'hui !
Rantt/rantré Entrer, rentrer, devenir Ou kë pa koué ? Moin la rantt professër ! = Tu ne sais pas quoi ? Je suis professeur maintenant !
Rété/rès/arès rester Lï rès Sin-Dni = Il reste à Saint-Denis
Rod/rodé Chercher Banna la pou rod la klé la kaz = Ils sont en train de chercher la clé de la maison
Ronn/rondé Tourner autour, rôder Pangar, na in kaniar i ronn otour out loto depï troi-z-ër tan lâ ! = Fais attention, il y a une racaille qui tourne autour de ta voiture depuis trois heures !
Rouv/rouver Ouvrir, rouvrir Lë nouvo boit i rouver zhordi = La nouvelle boîte ouvre aujourd'hui
Sakouy/sakouyé Secouer Sakouy alï avan déboushé = Il faut le secouer avant de l'ouvrir
Sanpass/sanpassé Se passer de M'a pa kab sanpass mon vin onz'ër = Je ne peux pas me passer de mon vin le midi
Sava/alé/parti Aller M'i sava la mess = Je vais à la messe
Sëbat, soubat Se battre, combattre, se débattre Nou lé bien malërë, nou sëbat pou ganÿ nout manzhay = On est très pauvre, on doit se battre pour gagner notre pain
Sed Se mettre à Ou la sed aou rézhim vézhétarien koué ? = Tu t'es mis au régime végétarien, ou quoi ?
Sek Sécher (sèche) Mon linzh lapou sek dëhor = Mon linge sèche dehors
Sererrer, mettr, ramasser Ser sa touzhour, moin sar pa manzh toudsuit = Mets ça de côté, je ne vais pas manger tout de suite
Sézi Saisir, choquer, comprendre M'i kroi moin la sézi kossa lï té po di = Je crois que j'ai compris ce qu'il disait
Shabouk/shabouké Fouetter Bann zésklav té shabouké lër zot té vë pa travay = Les esclaves étaient fouettés quand ils ne voulaient pas travailler
Shap/shapé Echapper, tomber Moin la shap ater, la fémal amoin oté ! = Je suis tombé par terre, je me suis fait mal !
Sharoy/sharoyé Transporter, aller chercher, ramener Tou-lé-zhour mon monmon té sava la rivier pou sharoy dëlo la kaz = Tous les jours, ma maman allait à la rivière chercher de l'eau pour la maison
Shoizi Choisir Aou minm mon kër la shoizi mon gaté ! = C'est toi que mon cœur a choisi, mon amour !
Shonÿ/shonÿé (lire chon-ille/illé ou son-ille/illé) S'occuper, éduquer, élever M'i shonÿ kabri ! = J'élève des chèvres
Sinÿ/sinÿé (lire sin-ille/illé) Saigner Monmon, get m'i sinÿ ! = Maman, regarde, je saigne !
Sïrfout/sïrfouté Se contrefoutre de Lï sïrfout kossa ou-i di lï ! = Il se contrefout de ce que tu lui dis !
Siy/siyé Signer Done, m'i siy out karné = Donne-moi ton cahier que je le signe
Soinÿ/soinÿé Soigner Alé soinÿ out boubou don ! = Va soigner ta blessure !
Sort/sorti Venir de, sortir Ou sort oir alï ? = Tu viens de le voir ?
Sot/soté Sauter, traverser, passer, dépasser Bann zésklav té blizhé sot la mer sï bato pou ariv La Rényon = Les esclaves étaient obligés de traverser la mer sur des bateaux pour venir à La Réunion
Souk/souké Attraper, prendre, pêcher, chasser Zot i souk poisson = Ils pêchent
Souplinÿ/souplinÿé Gémir, plaindre Sa inn tantine i souplinÿ alï tou-la-zhourné sa ! = C'est une fille qui se plaint toute la journée !
Suif/suifé Mettre une raclée La Franss la suif la Suiss yer ! = La France a mis une raclée à la Suisse hier !
Tak/také/Apille Fermer Bliy pa tak lë baro avan ou sava ! = N'oublie pas de fermer le portail avant d'y aller
Tarz/tarzé, taz/tazé Berner, flatter Assé rod tarz amoin don ! = Arrête d'essayer de me berner !
Tienbo ; tiembo Tenir bon, tenir Tienbo sa pou moin siouplé ! = Tu peux me tenir ça s'il te plaît ?
Tinn Éteindre Ou la tinn pétrolet koué ? I fé noir ! = Tu as éteint la lampe à pétrole ? Il fait noir
Tonm/tonbé Se situer Oussa i tonm légliz ? = Où se situe l'église ?
Touf/toufé ; Étouf/étoufé Étouffer, faire une touffe (seulement pour touf/toufé) Son lodër la moukat té touf amoin ha ha ! = Sa mauvaise odeur m'étouffait, ah ah !
Trap/trapé Prendre, attraper Trap sa pou moin siouplé ! = Prends ça pour moi s'il te plaît !
vé, vouli, voulé, voudra, voudré Vouloir Kossa lï vé ? Kossa lï voudra ? Sa la pa mon afer = Que veut-il ? Que voudra-t-il ? Ça ne me regarde pas
Vey/véyé Veiller, surveiller, regarder Ou la pa fini vey zafer dëmoune kom'a ? = Tu n'en as pas marre de surveiller les gens comme ça ?
Vien/yin/nir Venir Afol pï, m'i yin oir aou. Dëmin minm m'i sar nir. = Ne t'inquiète pas, je viens te voir. Demain je viens.
Zhalou Jalouser Lë voizin toultan lï zhalou amoin = Le voisin me jalouse tout le temps
Zhïr/zhïré Insulter, jurer Aou la zhïr amoin-là ? = C'est toi qui m'a insulté, là ?
Zhoué Jouer Nï zoué balon sanm mon bann = Nous jouons au ballon ma bande et moi
Zigid, Fanafouter ou Drogé ou Aranz Ensorceler M'i kroi tantine-là i grat tiboi, la zigid amoin = Je crois que cette fille s'adonne à la sorcellerie, elle m'a ensorcelé
épisé épicer Sé épisé. = C'est épicer.
Akomodé Accommoder Sé akomodé. = C'est accommoder.

Le corps humain

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Vocabulaire du corps humain en Créole réunionnais

Unités nominales inséparables et semi inséparables

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Unités nominales inséparables

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Un certain nombre de noms communs en français se sont vu fusionner avec leurs déterminants en créole réunionnais, en faisant des unités nominales inséparables. La plupart sont dérivés de noms précédés par les préfixes "L' ", "LE" ou encore qui ont conservé la liaison du français "Z'" (la liaison après "les" par exemple) ou bien avec un "N" final.

Exemple : "Mon matant té i inm zariko lavé dann tan lontan" = " Ma tante aimait les haricots qu'on avait avant il y a longtemps "

créole réunionnais français fusion
zanfan enfant le(s 'e)nfants
zéleksyon élection le(s' é)lections
zariko haricot le(s' ha)ricots
zafer affaire le(s' a)ffaires
zami ami le(s' a)mis
zékoutër écouteur le(s' é)couteurs
zétoil étoile le(s' é)toiles
lil île l'île
lartik article l'article
lora avoir au futur i(l y a)ura
loré avoir au conditionnel i(l y a)urait
lavé avoir au passé i(l y a)vait
lalfabé alphabet (l' a)lphabet
lâme âme (l'â)me
lané année (l'a)nnée
latlié atelier (l'a)telier
légliz église (l'é)glise
lékol école (l' é)cole
nora avoir au futur il y e(n a)ura
noré avoir au conditionnel il y e(n a)urait
navé avoir au passé il y e(n a)vait
matant tante ma tante

Unités nominales semi-inséparables

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Un certain nombre d'autres noms communs en français se sont vu fusionner avec leurs déterminants en créole mais seulement lorsqu'un déterminant était présent en français, il vient ainsi remplacer le "DE", "DU", "DES", "LE", "LA" ou encore "LES".

Exemple : "Met dësik, dëlé sar plï dou" = " Mets du sucre, le lait sera plus agréable "

créole réunionnais français fusion
dësïk sucre de sucre
dësel sel de sel
dëpin pain de pain
dëlo eau de l'eau
dëvin vin de vin
dëbër beurre de beurre
dëluil huile de l'huile
dëmyel miel de miel
dëfë feu de feu
dëboi bois de bois
dëri riz de riz
dëlé lait de lait
lëtin thym le thym
lëgrin grain, haricot, féculent, fève le grain
laviann viande la viande
lasann cendre la cendre
lafet fête la fête

Temps verbaux du créole réunionnais

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Koz (Parler) présent
Moin / M' — i koz Nou — (i) koz
Ou — (i) koz zot — i koz
Li — (i) koz Banna — i koz
Et (être) présent
Moin — Nou —
Ou — zot —
Li — Banna —
Avoir (Avoir) présent
Moin — nana Nou — nana
Ou — nana zot — nana
Li/lu — nana Banna — nana

Exemple : "M'i trapp mon palto" = "Je prends mon pull"

Pour former la négation il suffit de rajouter "Pa" (pas), "Poin" (pas ; avec le verbe "avoir" pour la possession) "Pï" (plus) ou "Zhamé" (jamais) après le verbe :

M'i koz pa/pï (Je ne parle pas/plus) ; Ou nana poin soulié (Tu n'as pas de chaussures)

Progressif du présent

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  • La marque la plus répandue
Koz (Parler) présent progressif
Moin — la pou/la po/pou/po koz(é) Nou — la pou/la po/pou/po koz(é)
Ou — la pou/la po/pou/po koz(é) zot — la pou/la po/pou/po koz(é)
Li — la pou/la po/pou/po koz(é) Banna — la pou/la po/pou/po koz(é)
Avoir (Avoir) présent progressif
Moin — la pou/la po/pou/po ganÿ(é) Nou — la pou/la po/pou/po ganÿ(é)
Ou — la pou/la po/pou/po ganÿ(é) zot — la pou/la po/pou/po ganÿ(é)
Li — la pou/la po/pou/po ganÿ(é) Banna — la pou/la po/pou/po ganÿ(é)
Étymologie : « La pou » vient de « il est là pour » faire quelque chose.
Exemple : "Lï po kraz piman dann pilon" = "Il est en train d'écraser du piment dans un pilon"
  • Il existe une variante plus rare
Koz (Parler) présent progressif
Moin — lé apré/lapré/apré/apé/pé koz(é) Nou — lé apré/lapré/apré/apé/pé koz(é)
Ou — lé apré/lapré/apré/apé/pé koz(é) zot — lé apré/lapré/apré/apé/pé koz(é)
Li — lé apré/lapré/apré/apé/pé koz(é) Banna — lé apré/lapré/apré/apé/pé koz(é)
Avoir (Avoir) présent progressif
Moin — lé apré/lapré/apré/apé/pé ganÿ(é) Nou — lé apré/lapré/apré/apé/pé ganÿ(é)
Ou — lé apré/lapré/apré/apé/pé ganÿ(é) zot — lé apré/lapré/apré/apé/pé ganÿ(é)
Li — lé apré/lapré/apré/apé/pé ganÿ(é) Banna — lé apré/lapré/apré/apé/pé ganÿ(é)
Étymologie : « Pé » vient d'« être après » faire quelque chose.
Exemple : "Nou lapré anmar lë bato" = "Nous sommes en train d'attacher le bateau"
  • Enfin existe aussi une variante acrolectale (plus proche du français) :
Koz (Parler) présent progressif
Moin — lé antrinn/trinn koz(é) Nou — lé antrinn/trinn koz(é)
Ou — lé antrinn/trinn koz(é) zot — lé antrinn/trinn koz(é)
Li — lé antrinn/trinn koz(é) Banna — lé antrinn/trinn koz(é)
Avoir (Avoir) présent progressif
Moin — lé antrinn/trinn ganÿ(é) Nou — lé antrinn/trinn ganÿ(é)
Ou — lé antrinn/trinn ganÿ(é) zot — lé antrinn/trinn ganÿ(é)
Li — lé antrinn/trinn ganÿ(é) Banna — lé antrinn/trinn ganÿ(é)
Étymologie : « Antrinn » vient d'« être en train de » faire quelque chose.
Exemple : "Ou trinn rant dan out kaz ?" = "Tu es en train de rentrer chez toi ?"

Il n'existe pas de négation au progressif présent

Présent terminatif récent

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  • Variante basilectale (plus loin du français)
Koz (Parler) présent terminatif récent
Moin — M' (i) sort koz(é) Nou — sort koz(é)
Ou — sort koz(é) zot — sort koz(é)
Li — sort koz(é) Banna — sort koz(é)
Avoir (Avoir) présent terminatif récent
Moin — M' (i) sort ganÿ(é) Nou — sort ganÿ(é)
Ou — sort ganÿ(é) zot — sort ganÿ(é)
Li — sort ganÿ(é) Banna — sort ganÿ(é)
Exemple : "M'i sort koz sanm banna, la di amoin la soiré i fé pï" = "Je viens de leur parler, ils m'ont dit que la soirée est annulée"
  • Variante acrolectale (plus proche du français)
Koz (Parler) présent terminatif récent
Moin — (i) vienn koz(é) Nou — vienn koz(é)
Ou — vienn koz(é) zot — vienn koz(é)
Li — vienn koz(é) Banna — vienn koz(é)
Avoir (Avoir) présent terminatif récent
Moin — (i) vienn ganÿ(é) Nou — vienn ganÿ(é)
Ou — vienn ganÿ(é) zot — vienn ganÿ(é)
Li — vienn ganÿ(é) Banna — vienn ganÿ(é)
Exemple : "Lï vienn oir lë shien ter-ba !" = "Il vient de voir le chien par là-bas !"

Il n'existe pas de négation au présent terminatif présent

Passé inaccompli

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  • Basilectal (plus éloigné du français)
Koz (Parler) passé inaccompli
Moin — M' (i) té koz Nou — té koz
Ou — té koz zot — té koz
Li — té koz Banna — té koz
Étymologie : « Té » vient de du verbe français « être » à l'imparfait, « était ».
Exemple : "Nou té pran lë trin" = "On prenait le train"
  • Il existe aussi une variante basilectale plus rare
Koz (Parler) passé inaccompli
Moin — té i koz Nou — té i koz
Ou — té i koz zot — té i koz
Li — té i koz Banna — té i koz
Exemple : "M'i rapel, zot té i vien touzhour sanm boutey lë ronm" = "Je me rappelle, vous veniez toujours avec une bouteille de rhum"
  • Enfin on note l'existence d'une troisième variante basilectale très rare
Koz (Parler) passé inaccompli
Moin - té/lété ki koz Nou — té/lété ki koz
Ou — té/lété ki koz zot — té/lété ki koz
Li — té/lété ki koz Banna — té/lété ki koz
Exemple : "Kan nou la rankont anou, ou té ki kraz dann bal la poussier" = "Quand on s'est rencontré, tu dansais dans les bals populaires"
  • Acrolectal (moins éloigné du français)
Koz (Parler) passé inaccompli
Moin — M' i kozé (koz + é) Nou — (i) kozé (koz + é)
Ou — (i) kozé (koz + é) zot — (i) kozé (koz + é)
Li — (i) kozé (koz + é) Banna — (i) kozé (koz + é)
Étymologie : La conjugaison est alors proche de l'imparfait en français
Exemple : "M'i marshé dan la foré" = "Je marchais dans la forêt"
  • Deux exceptions qui ne prennent pas de modaux verbaux : être et avoir
Et (être) passé inaccompli
Moin — M' (i) té ou lété Nou — té ou lété
Ou — té ou lété zot — té ou lété
Li — té ou lété Banna — té ou lété
Étymologie : « Té » ou « lété » vient de du verbe français « être » à l'imparfait, « était ».
Exemple : "Ou lété mon zézer" = "Tu étais ma petite-amie"
Avoir (Avoir) passé inaccompli
Moin - lavé ou navé Nou — lavé ou navé
Ou — lavé ou navé zot — lavé ou navé
Li — lavé ou navé Banna — lavé ou navé
Étymologie : « Lavé » ou « Navé » vient du verbe français « avoir » à l'imparfait, « avait »
Exemple : "Lontan lavé tortï d'ter La Rénion !" = "Il y a longtemps, il y avait des tortues de terre à La Réunion"

Pour former la négation il suffit de rajouter "Pa" (pas), "Poin" (pas ; avec le verbe "avoir" pour la possession) "Pï" (plus) ou "Zhamé" (jamais) après le verbe :

Ou té i koz pa ek li (Tu ne lui parlais pas); Lï lavé poin la moné pou ashëté in soulié (Il n'avait pas l'argent pour acheter des chaussures)

Koz (Parler) accompli
Moin — la koz(é) Nou — la koz(é)
Ou — la koz(é) zot — la koz(é)
Li — la koz(é) Banna — la koz(é)
Exemple :Ou la asper alï lontan ?" = "Tu l'as attendu longtemps ?"
Avoir (Avoir) accompli
Moin — la ganÿ(é) Nou — la ganÿ(é)
Ou — la ganÿ(é) zot — la ganÿ(é)
Li — la ganÿ(é) Banna — la ganÿ(é)
Exemple :"Moin la ganÿ in tablet pou Nohel" = "J'ai eu une tablette pour Noël
Et (Être) accompli
Moin — lété/la té Nou — lété/la té
Ou — lété/ la té zot — lété/la té
Li — lété/la té Banna — lété/la té
Étymologie : « La » vient de l'auxiliaire français du passé composé « avoir », « a ».
Exemple : "Banna lété manzhé par bann rëkin" = "Ils ont été mangés par les requins"

Pour former la négation il suffit de rajouter "Pa" (pas), "Pï" (plus) ou "Zhamé" (jamais) entre le marqueur de temps "la" et le verbe :

Banna la pa parti oir zot proféssër (Ils ne sont pas allés voir leurs professeurs);

Le passé accompli

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Koz (Parler) passé accompli
Moin — lavé/navé koz(é) Nou — lavé/navé koz(é)
Ou — lavé/navé koz(é) Zot — lavé/navé koz(é)
Li — lavé/navé koz(é) Banna — lavé/navé koz(é)
Exemple : "Lï lavé nï ek nou zhour-là" = "Il était venu avec nous ce jour-là"
Avoir (Avoir) passé accompli
Moin — lavé/navé ganÿ(é) Nou — lavé/navé ganÿ(é)
Ou — lavé/navé ganÿ(é) Zot — lavé/navé ganÿ(é)
Li — lavé/navé ganÿ(é) Banna — lavé/navé ganÿ(é)
Exemple : "Nout tout navé ganÿ la grip" = "On avait tous eu la grippe"
Et (Être) passé accompli
Moin — lavé/navé té Nou — lavé/navé té
Ou — lavé/navé té Zot — lavé/navé té
Li — lavé/navé té Banna — lavé/navé té
Exemple : "Ou lavé té béké par lë martin" : "Tu avais été mordu par le martin"

Pour former la négation il suffit de rajouter "Pa" (pas), "Pï" (plus), ou "Zhamé" (jamais) entre le marqueur de temps "lavé/navé" et le verbe :

Moin lavé zhamé ginÿ mon ti-kat-sou (Je n'avais jamais reçu mon salaire) ; Zhour-là, ou lavé pa dénonss amoin ek la loi (Ce jour-là, tu ne m'avais pas dénoncé à la police)

Le terminatif

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Koz (Parler) terminatif
Moin — la fine/fine koz(é) Nou — la fine/fine koz(é)
Ou — la fine/fine koz(é) zot — la fine/fine koz(é)
Li — la fine/fine koz(é) Banna — la fine/fine koz(é)
Exemple : "Zot la fine pran zot tante ?" = "Vous avez déjà pris votre panier ?"
Avoir (Avoir) terminatif
Moin — la fine/fine ganÿ(é) Nou — la fine/fine ganÿ(é)
Ou — la fine/fine ganÿ(é) zot — la fine/fine ganÿ(é)
Li — la fine/fine ganÿ(é) Banna — la fine/fine ganÿ(é)
Exemple : "Moin la fine ganÿ mon gouté hin ! Aster lé bon, mersi !" = "J'ai déjà eu mon compte hein ! Maintenant ça suffit, merci !"

Pour former la négation, il faut remplacer "fine" par "pankor" ou "pokor" :

Banna la pankor ganÿ zot Bac (ils n'ont pas encore eu leur bac).

Passé prospectif

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Koz (Parler) passé prospectif
Moin — té (i) sar koz(é) Nou — té (i) sar koz(é)
Ou — té (i) sar koz(é) zot — té (i) sar koz(é)
Li — té (i) sar koz(é) Banna — té (i) sar koz(é)
Exemple : "Nou té i sar pran lavion ler siklone l'arivé !" = "On allait prendre l'avion quand le cyclone est arrivé !"
Avoir (Avoir) passé prospectif
Moin — té (i) sar ganÿ(é) Nou — té (i) sar ganÿ(é)
Ou — té (i) sar ganÿ(é) zot — té (i) sar ganÿ(é)
Li — té (i) sar ganÿ(é) Banna — té (i) sar ganÿ(é)
Exemple : "Moin té i sar ganÿ mon bourss kan lë CROUS la konmanss fé la grev !" = "J'allais avoir ma bourse quand le CROUS s'est mis en grève !"

Pour former la négation il suffit de rajouter "Pa" (pas), "Pï" (plus) ou "Zhamé" (jamais) entre le marqueur de temps "té (i) sar" et le verbe :

Nï té i sar pa oir azot (Nous n'allions pas les voir)

Progressif passé

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Koz (Parler) progressif passé
Moin — té pou koz(é) Nou — té pou koz(é)
Ou — té pou koz(é) zot — té pou koz(é)
Li — té pou koz(é) Banna — té pou koz(é)
Exemple : "Moin té pou tienbo mon portmoné kan voler la kapay alï" = "J'étais en train de tenir mon porte-feuille quand un voleur me l'a volé"
Avoir (Avoir) progressif passé
Moin — té pou ganÿ(é) Nou — té pou ganÿ(é)
Ou — té pou ganÿ(é) zot — té pou ganÿ(é)
Li — té pou ganÿ(é) Banna — té pou ganÿ(é)
Étymologie : « Té pou » vient du français « Était pour ».
Exemple : "Lï té pou ganÿ son moné kan patron la déssid pï donn alï" = "Il était en train de le payer quand le patron a décidé de ne plus lui donner sa paye"

Passé terminatif

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Koz (Parler) passé terminatif
Moin — té fine koz(é) Nou — té fine koz(é)
Ou — té fine koz(é) zot — té fine koz(é)
Li — té fine koz(é) Banna — té fine koz(é)
Exemple : "Nou té fine arivé" = "On était déjà arrivé"
Avoir (Avoir) passé terminatif
Moin — té fine ganÿ(é) Nou — té fine ganÿ(é)
Ou — té fine ganÿ(é) zot — té fine ganÿ(é)
Li — té fine ganÿ(é) Banna — té fine ganÿ(é)
Exemple : "Lerla zot té fine ganÿ zot loto non ?" = "À ce moment-là, vous aviez déjà eu votre voiture non ?"

Pour former la négation, il faut remplacer "fine" par "pankor" ou "pokor" :

Nou té pokor koz ek li (on ne lui parlait pas encore)

Futur non accompli

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  • Un exemple régulier

Basilectal (plus éloigné du français)

Koz (Parler) futur non accompli
Moin — va/wa koz(é) Nou — va/wa koz(é)
Ou — va/wa koz(é) Zot — va/wa koz(é)
Li — va/wa koz(é) Banna — va/wa koz(é)
Exemple : "Lï wa pran inta lë tan pou prépar alï, m'i koné moin !" = "Elle prendra beaucoup de temps pour se préparer, je la connais !"
Avoir (avoir) futur non accompli
Moin — va/wa ganÿ Nou — va/wa ganÿ
Ou — va/wa ganÿ Zot — va/wa ganÿ
Li — va/wa ganÿ Banna — va/wa ganÿ
Étymologie : « Va » vient du futur du verbe « aller » en français, « Va »
Exemple : "Afol pa, ou wa ganÿ out portab po Nohel !" = "Ne t'inquiète pas tu vas avoir ton portable pour Noël !"

Pour former la négation il suffit de rajouter "Pa" (pas), "Pï" (plus) ou "Zhamé" (jamais) entre le marqueur de temps "va" et le verbe :

Afol pa, nï va pa bït alï kan nï sar an Franss (Ne t'inquiètes pas, on ne le croisera pas quand on sera en France)

Acrolectal (moins éloigné du français)

Koz (Parler) futur non accompli
Moin — M' (i) koz ra/ar (koz+ra ou koz+ar) Nou — koz ra/ar(koz+ra ou koz+ar)
Ou — koz ra/ar (koz+ra ou koz+ar) Zot — koz ra/ar (koz+ra ou koz+ar)
Li — koz ra/ar (koz+ra ou koz+ar) Banna — koz ra/ar (koz+ra ou koz+ar)
Exemple : "Nou parl ra alï" = "On va le gronder"
Avoir (avoir) futur non accompli
Moin — M' (i) ganÿ ra/ar (ginÿ+ra ou ginÿ+ar) Nou — ganÿ ra/ar (ginÿ+ra ou gin+ar)
Ou — ganÿ ra/ar (ganÿ+ra ou ginÿ+ar) Zot — ganÿ ra/ar (ganÿ+ra ou ginÿ+ar))
Li — ganÿ ra/ar (ganÿ+ra ou ginÿ+ar) Banna — ganÿ ra/ar (ganÿ+ra ou ginÿ+ar))
Étymologie : La terminaison « -ra » vient d'une des terminaisons du futur en français, « -era ».
Exemple : "Lï ganÿ ra in vélo ek moin" = "Il aura un vélo avec moi"

Cette déclinaison du futur est surtout utilisée pour les phrases négatives

Koz (Parler) futur non accompli
Moin — M' (i) koz rapa/arpa Nou — koz rapa/arpa
Ou — koz rapa/arpa Zot — koz rapa/arpa
Li — koz rapa/arpa Banna — koz rapa/arpa
Exemple : "Nou prann arpa la rout an kornish" = "On ne va pas prendre la route du littoral"
Avoir (avoir) futur non accompli
Moin — M' (i) ganÿ rapa/arpa Nou — ganÿ rapa/arpa
Ou — ganÿ rapa/arpa Zot — ganÿ rapa/arpa
Li — ganÿ rapa/arpa Banna — ganÿ rapa/arpa
Exemple : "Moin ganÿ arpa travay-là, moin lé sïr !"= "Je ne vais pas avoir ce boulot, j'en suis sûr"
  • Deux exceptions qui ne prennent pas forcément de modaux verbaux : être et avoir
Et (être) futur non accompli
Moin / M'— i sar/sra Nou — sar/sra
Ou — sar/sra Zot — sar/sra
Li — sar/sra Banna — sar/sra

Étymologie : « Sar/sra » vient du futur du verbe « être » en français, « sera ».

Exemple : "Ou sar gran plï tar ou !" = "Tu seras grand plus tard toi !"
Avoir (Avoir) futur non accompli
Moin — nora/lora/nar/lar Nou — nora/lora/nar/lar
Ou — nora/lora/nar/lar Zot — nora/lora/nar/lar
Li — nora/lora/nar/lar Banna — nora/lora/nar/lar
Étymologie : « Nora » ou « lora » vient du futur du verbe « Avoir » en français, « Aura »
Exemple : "Kissa nar la moné po pey lë parking ?" = "Qui est-ce qui aura de l'argent pour payer le parking ?"

Pour former la négation il suffit de rajouter "Pa" (pas), "Poin" (pas ; avec le verbe "avoir" pour la possession), "Pï" (plus) ou "Zhamé" (jamais) après le verbe :

Moin lora poin lë loto pou alé anparti ek zot (Je n'aurai pas de voiture pour venir en pick-nick avec vous)

Futur prospectif

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Koz (Parler) futur prospectif
M' — i sa/sar/sava koz(é) Nou / N' — (i) sa/sar/sava koz(é)
Ou — (i) sa/sar/sava koz(é) zot — i sa/sar/sava koz(é)
Li — (i) sa/sar/sava koz(é) Banna — i sa/sar/sava koz(é)
Exemple : "Moin sar kass mang, ou vë ?" = "Je vais ramasser des mangues, tu en veux ?"
Et (être) futur prospectif
M' — i sa/sar/sava et Nou / N' — (i) sa/sar/sava et
Ou — (i) sa/sar/sava et zot — i sa/sar/sava et
Li — (i) sa/sar/sava et Banna — i sa/sar/sava et
Exemple : "Moin sar et annuiyé-là !" = "Je vais être ennuyé là" ; Cependant cette forme reste rare, on utilisera le plus souvent "Moin sar annuiyé-là"
Avoir (ginÿ) futur prospectif
M' — i sa/sar/sava ganÿ(é) Nou / N' — (i) sa/sar/sava ganÿ(é)
Ou — (i) sa/sar/sava ganÿ(é) zot — i sa/sar/sava ganÿ(é)
Li — (i) sa/sar/sava ganÿ(é) Banna — i sa/sar/sava ganÿ(é)
Étymologie : « Sa/sar/sava » vient de « S'en va » ou « Ça va » en français.
Exemple : "Ou sar ganÿ in kozman ou lâ !" = "Tu vas te faire gronder !"

Pour former la négation il suffit de rajouter "Pa" (pas), "Pï" (plus) ou "Zhamé" (jamais) entre le marqueur de temps "sar" et le verbe :

Zot sar pa done larzhan pou bann malërë ? (Vous n'allez pas donner de l'argent aux pauvres ?)

Futur terminatif

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Koz (Parler) futur terminatif
Moin — sar fine koz(é) Nou — sar fine koz(é)
Ou — sar fine koz(é) zot — sar fine koz(é)
Li — sar fine koz(é) Banna — sar fine koz(é)
Exemple : "Zot sar fine manzhé ler moin v'arivé" = "Vous aurez déjà mangé quand je vais arriver"
Avoir (Avoir) futur terminatif
Moin — sar fine ganÿ(é) Nou — sar fine ganÿ(é)
Ou — sar fine ganÿ(é) zot — sar fine ganÿ(é)
Li — sar fine ganÿ(é) Banna — sar fine ganÿ(é)
Exemple : "Banna sar fine ganÿ lamand kan ou va ginÿ bouzh lë loto !" = "Ils auront déjà eu une amende avant que tu puisses déplacer la voiture !"

Pour former la négation, il faut remplacer "fine" par "pankor" ou "pokor" :

Zot sar pankor kour sanm nou (Vous n'allez pas encore courir avec nous)

Futur progressif

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Koz (Parler) futur progressif
Moin — M' (i) sar pou koz(é) Nou — sar pou koz(é)
Ou — sar pou koz(é) zot — la koz(é)
Li — sar pou koz(é) Banna — la koz(é)
Exemple : "Nou sar pou mor kan bann ponpié v'arivé" = "On sera en train de mourir quand les pompiers vont arriver
Avoir (Avoir) futur progressif
Moin — M' (i) sar pou ganÿ(é) Nou — sar pou ganÿ(é)
Ou — sar pou ganÿ(é) zot — sar pou ganÿ(é)
Li — sar pou ganÿ(é) Banna — sar pou ganÿ(é)
Exemple : "Moin sar pou kuir kan dëmoune v'ariv la kaz" = "Je serais en train de cuisiner quand les gens vont arriver à la maison"

Il n'existe pas de négation au progressif passé

Conditionnel non accompli

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Koz (Parler) conditionnel non accompli
M' — i kozré (+ré) Nou — (i) kozré (+ré)
Ou — (i) kozré (+ré) zot — i kozré (+ré)
Li — (i) kozré (+ré) Banna — i kozré (+ré)
Exemple : "Ou sonÿré ankor kabri si moin lavé pa donn aou travay" = "Tu élèverais encore des chèvres si je ne t'avais pas donné du travail"
Avoir (avoir) conditionnel non accompli
M' — i noré/loré Nou — (i) noré/loré
Ou — (i) noré/loré zot — i noré/loré
Li — (i) noré/loré Banna — i noré/loré
Exemple : "Ek siklone-là, moin loré fin si lavé poin manzhay la kaz
Et (Être) conditionnel non accompli
M' — i sré Nou — (i) sré
Ou — (i) sré zot — i sré
Li — (i) sré Banna — i sré
Etymologie : La terminaison « -ré » vient de la terminaison du conditionnel en français, « -erai »
Exemple : "Banna sré mor zhordï si ou lavé pa sov azot !" = "Ils seraient mort aujourd'hui si tu ne les avais pas sauvé !"

Pour former la négation il suffit de rajouter "Pa" (pas), "Poin" (pas ; avec le verbe "avoir" pour la possession) "Pï" (plus) ou "Zhamé" (jamais) après le verbe :

Nou manzhré pa laviann koshon si nou té ankor mïzïlman (Nous ne mangerions pas de porc si nous étions encore musulman)

Conditionnel accompli

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Koz (Parler) conditionnel accompli
Moin — noré koz(é) Nou — noré koz(é)
Ou — noré koz(é) zot — noré koz(é)
Li — noré koz(é) Banna — noré koz(é)
Exemple : "Moin noré dï alé oir lë dokter" = "J'aurai dû aller voir le médecin"
Avoir (Avoir) conditionnel accompli
Moin — noré ganÿ(é) Nou — noré ganÿ(é)
Ou — noré ganÿ(é) zot — noré ganÿ(é)
Li — noré ganÿ(é) Banna — noré ganÿ(é)
Et (Être) conditionnel accompli
Moin — norté/noré té Nou — norté/noré té
Ou — norté/noré té zot — norté/noré té
Li — norté/noré té Banna — norté/noré té
Étymologie : « Noré » vient du verbe « Avoir » au conditionnel en français, « Aurai »
Exemple : "Nou narté malërë si nou lavé pa ginÿ lë Loto" = "On aurait été pauvre si on n'avait pas gagné au Loto"

Pour former la négation il suffit de rajouter "Pa" (pas), "Pï" (plus) ou "Zhamé" (jamais) entre le marqueur de temps "noré/loré" et le verbe :

Toué loré pa ginÿ in mok si toué té i travay lékol (Tu n'aurais pas eu une mauvaise note si tu travaillais à l'école)

Conditionnel progressif

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Koz (Parler) conditionnel progressif
Moin — noré/loré té pou koz(é) Nou — noré/loré té pou koz(é)
Ou — noré/loré té pou koz(é) zot — noré/loré té pou koz(é)
Li — noré/loré té pou koz(é) Banna — noré/loré té pou koz(é)
Exemple : "Zot noré té pou fé zot lësson ankor si moin navé pa ed azot" = "Vous auriez été en train de faire vos devoirs encore si je ne vous avez pas aidé"
Koz (Parler) conditionnel progressif
Moin — norté pou koz(é) Nou — norté pou koz(é)
Ou — norté pou koz(é) zot — norté pou koz(é)
Li — norté pou koz(é) Banna — norté pou koz(é)
Exemple : "Moin narté pou kass mang si ou lavé pa débark kom'a" = "J'aurai été en train de cueillir des mangues si tu n'avais pas débarqué comme ça"
Avoir (Avoir) conditionnel progressif
Moin — norté pou ganÿ(é) Nou — norté pou ganÿ(é)
Ou — norté pou ganÿ(é) zot — norté pou ganÿ(é)
Li — norté pou ganÿ(é) Banna — norté pou ganÿ(é)
Étymologie : « Noré/loré té pou » vient du français « Aurai été pour »
Exemple : "Banna narté pou ganÿ inta larzhan si banna lavé pa plané !" = "Ils auraient été en train de gagner beaucoup d'argent s'ils n'avaient pas déconné !"

Il n'existe pas de négation au conditionnel progressif

Conditionnel terminatif

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Koz (Parler) conditionnel terminatif
Moin — norté/loré té fine koz(é) Nou — norté/loré té fine koz(é)
Ou — norté/loré té fine koz(é) zot — norté/loré té fine koz(é)
Li — norté/loré té fine koz(é) Banna — norté/loré té fine koz(é)
Exemple : " Moin norté fine gran si moin lavé éné minm zhour kë ou" = "J'aurai déjà été grand si j'étais né le même jour que toi"

Il n'existe pas de négation au conditionnel terminatif

  • a) Utilisation de la forme longue d'un verbe (seulement pour la deuxième personne du singulier)
    • ex : Manzhé ! (Mange !)
  • b) Utilisation dans certains cas de la forme infinitive
    • ex : Aoir pou lï in respé ! (Aie du respect pour lui !) Tënir sa pou moin (Tiens ça pour moi)
  • b) Utilisation de la forme habituelle d'un verbe avec le pronom personnel objet après (valable pour la deuxième personne du singulier et la deuxième personne du pluriel) :
    • ex : Koz azot ! (Parlez !) Vien aou ter-là ! (Viens ici !)
  • c) Emploi de l'expression anon en manière d'exhortation (correspond à la 2e personne de l'impératif pluriel français)
    • ex : Anon baré ! (Allons-y !) Anon koz ansanm Manuel ! (Allons parler avec Manuel !) Anon kraz inn ti séga ! (Dansons le séga !)

Une petite littérature en créole réunionnais

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Quelques proverbes en créole réunionnais

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  • « Bon Dié i pini pa le ross » (Dieu ne punit pas les galets) : On récolte ce que l'on sème.
  • « Kont pa sï bato mon frer pou sot la rivier » (Ne compte pas sur le bateau de mon frère pour traverser la rivière) : Ne pas compter sur les autres pour avancer.
  • « Koulër la po la pa koulër lë ker » (La couleur de la peau n'est pas la couleur du cœur) : La couleur de la peau ne vous dit pas quel genre de personnage est l'autre.
  • « Sat i frékant lë shien i gïny lë pïs » (Celui qui fréquente les chiens attrapent des puces) : On n'a que ce qu'on a cherché si on fréquente n'importe qui.
  • « Foutan i angress pa koshon » (Les paroles ironiques n'engraissent pas les cochons) : La critique est facile, l'art est difficile.
  • « Tortï i oi pa son kë » (La tortue ne voit pas sa queue) : On ne peut réaliser quelque chose d'impossible.
  • « Krapo i argard aou, ou la pa blizhé get alï gro zië » (Le crapaud te regarde, tu n'es pas obligé de le regarder avec des gros yeux) : Ce n'est pas parce qu'on vous regarde que vous devez défigurer l'autre.
  • « Ti ash i koup gro boi » (La petite hache coupe de gros morceaux de bois) : Avec de la persévérance on arrive à ses fins.
  • « Kan la rivier i dsann, la bou i dsann ansanm » (Quand la rivière descend, la boue descend avec elle) : Lorsqu'un scandale arrive, tous ceux qui y sont impliqués ne doivent pas passer à travers les mailles.
  • « Bëf dëvan i boir dëlo prop» (Le bœuf de devant boit de l'eau propre) : Premier arrivé, premier servi.
  • « La lang na poin lë zo» (La langue n'a pas d'os) : Il faut se méfier des commérages.
  • « Bon kari i fé dann vië karay» (Le bon cari se fait dans une vieille marmite) : C'est dans les vieux pots qu'on fait la bonne soupe.
  • « Kan gro bëf i sharzh, sort dëvan» (Quand le gros bœuf charge, sort devant) : Attention au patron en colère.
  • « Get ek lë zië, fini ek lë kër» (Regarder avec les yeux, finir avec le cœur) : Trouver du plaisir en tout mais se régaler seulement en souvenir.
  • « Kalbass amer i suiv la rassine» (La calebasse amère suit la racine) : Tel père, tel fils
  • « Na in zhour i apel dëmin» (Il y a un jour qui s'appelle demain) : On ne peut pas être malheureux tous les jours
  • « I fé pa la bou avan la plï» (Il n'y a pas de boue avant la pluie) il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs
  • « Poul i ponn pa kanor» (Une poule ne pond pas un canard) : Les chiens ne font pas les chats
  • « Ou done in pié, i pran in karo» (Tu lui donnes un plant, il prend le champ) : Donne la main, on te prend le bras
  • « Dann wi na poin batay» (Dans un oui il n'y a pas de baston) : Avec un oui, il n'y a pas de dispute
  • « Goni vid i tien pa dëbout» (Un sac de jute vide ne tient pas debout) : Avoir le ventre vide rend faible
  • « Si tonton la di wi, rod pa kossa va dir tantine» (Si tonton a dit oui, ne cherche pas ce que va dire tatie) : Ne pas s'encombrer d'opinions trop diverses avant d'entreprendre quelque chose
  • « Kan i koz ek Boukané, Sossis i ress pandiyé» (Quand on parle au Boucané, Saucisse reste accroché) : Quand on parle à Jean, Pierre n'a pas la parole
  • « Dë poul i ponn pa dann minm ni» (Deux poules ne pondent pas dans le même nid) : Plusieurs femmes ne peuvent pas vivre dans le même ménage
  • « Kan la mer i bat, kit alï bat» (Quand la mer est forte, laisse-la) : Laisser médire les gens, ça ne changera rien
  • « Pakapab lé mor san esséyé» (Pas-Capable est mort sans essayer) : Qui ne tente rien n'a rien
  • « Kass pa la tet la plï i farine, soley va arnir» (Ne te casses pas la tête si la pluie bruine, le soleil va revenir) : Après la pluie, le beau temps
  • « Poul ki kakay, lï minm la ponn» (C'est la poule qui caquette qui a pondu) : L'alarme est souvent donnée par une personne qui a agi
  • « Fer in noss ek in kë la morï» (Faire une noce avec la queue de la morue) : Exagérer, faire croire que l'on peut se régaler
  • « Zorey koshon dann marmit poi» (Les oreilles d'un cochon dans une marmite de pois) : Faire la sourde oreille
  • « Pez sï la tet pou oir si la kë i bouzh» (Appuyer sur la tête pour voir si la queue bouge) : Plaider le faux pour savoir le vrai
  • « Nouri lë ver pou pik out kër» (Nourrir un ver pour se faire piquer le cœur) : Être trahi par quelqu'un à qui on a donné sa confiance
  • « Kouv ti poul, sort ti kanor» (Couver des œufs de poule, avoir des canetons) : Faire des efforts pour avoir des choses mais obtenir d'autres résultats
  • « La shans lë shien la pa la shans lë shat» (La chance du chien n'est pas celle du chat) : À chacun sa chance
  • « Aforstan alé a l'o, kalbass i kass» (A force d'aller à l'eau, la calebasse se casse): Tant va la cruche à l'eau qu'elle se casse
  • « Plant in piédboi së matin, sé rod lombrazh pou dëmin» (Planter un arbre ce matin, c'est rechercher l'ombre pour demain) : Il faut être prévoyant
  • « Pou atann, kabri i manzh salad» (En attendant, le cabri mange de la salade) : Se trouver dans une situation plus que délicate et voir les autres qui s'amusent
  • « Ou va oir kel koté brinzhel i sharzh» (Tu vas voir de quel côté l'aubergine va pousser) : Tu vas voir de quel bois je me chauffe
  • « Fourmi i marsh sou la ter, dëmoune i koné» (Les fourmis marchent sous la terre, les gens le savent) : Tout finit toujours par se savoir
  • « I koz pa ek kouyon, i donn alï rézon» (On ne parle pas avec les imbéciles, on leur donne raison) : Rien ne sert de s'entêter avec les imbéciles
  • « Tout martin la zel lé blan» (Tous les martins ont les ailes blanches) : Beaucoup de choses se ressemblent, tu n'en as pas forcément l'exclusivité
  • « Sat i sem in grin mahi, i asper récol in zépi» (Celui qui sème un grain de maïs, espère récolter un épi) : On espère toujours récolter le fruit de son travail
  • « Gran prometër, ti donër» : Celui qui promet beaucoup, donne peu
  • « Lë pan i rouver son kë, sé pou mië kashiet son pié» (Le paon qui ouvre sa queue, c'est pour mieux cacher son pied) : La beauté sert parfois à cacher les imperfections
  • « Largg pa toutsuit, pou trap talër» (N'abandonne tout de suite, ça va bientôt fonctionner) : Un "tiens" vaut mieux que deux tu "l'auras"
  • « Vant plin la di : "Gouyav na lë ver !" Vant vid la di : "Kit m'a oir !"» (Le ventre plein a dit : "Il y a un ver dans la goyave !" Le ventre vide a dit : "Laisse, je vais regarder") : Quand on a faim on ne fait pas la fine bouche
  • « Koté m'i dor, mon bertel ansanm» (Où je dors, mon bertel est avec moi) : La femme doit suivre le mari
  • « Pret larzhan in kamarad, sé perd larzhan ek out kamarad» (Prêter de l'argent à un ami, c'est perdre l'argent et l'ami) : L'argent gâte les amitiés
  • « Zafer kabri la pa zafer mouton» (Les affaires des chèvres ne sont pas les affaires des moutons) : Ne mélangeons pas tout
  • « Zafer kabri i ogard pa mouton» (Les affaires des chèvres ne regardent pas les moutons) : On peut être camarade mais à chacun ses problèmes
  • « In bougg gabié i mor zhamé» (Un grand homme ne meurt jamais) : Les grands hommes resteront toujours dans la postérité
  • « Inpë langré i nouri, tro langré i brïl» (Un peu d'engrais nourrit, trop d'engrais brûle) : Celui qui reçoit trop d'argent d'un coup, risque d'en perdre l'esprit
  • « In monmon, bibron la zhamé fini» (Avec une maman, le biberon n'est jamais fini) : L'amour d'une mère est sans limite
  • « In sël piédboi i fé pa in foré» (Un arbre seul ne fait pas une forêt) : L'union fait la force
  • « Bëf lé for, labatoir son met» (Le bœuf est fort mais l’abattoir est son maître) : On trouve toujours plus fort que soi
  • « Bëf i travay, shëval i manzh» (Le bœuf travaille, le cheval mange) : Le travail ne profite pas à ceux qui le font
  • « La passians i géri la gal» (La patience guérit la gale) : La patience vient à bout de tout
  • « Dann galé i tir pa dëlo» (On ne peut tirer de l'eau du galet) : à l'impossible nul n'est tenu
  • « In békerdklé na poin kamarad» : Un pauvre besogneux n'a point d'ami)
  • « Ansanm dësik i souk kankrëla» (C'est avec le sucre qu'on attrape les cafards) : On n'attrape pas les mouches avec du vinaigre
  • « Payankë dann siel i oi pï son ti dann trou kap» (Le paille-en-queue dans le ciel ne voit plus ses petits dans le creux des rochers) : Ignorer les siens
  • « Papang i manzh tek-tek» (Les papangues mangent les tek-tek) : Les gros mangent les petits, les riches appauvrissent les pauvres
  • « Rëmed shëval riskap tïé bourik» (Un remède pour cheval peut tuer un âne) : Ce qui est bon pour nous ne l'est pas forcément pour les autres
  • « Sat i bat sï son lestoma prëmié pou mor gra» (Celui qui se frappe la poitrine, c'est le premier à mourir en bonne santé) : Celui qui se proclame le plus fort, mourra jeune (par exemple par un coup de sabre, une balle de fusil ou un coup de poing)
  • « Sak shoz nana son lan» (Chaque chose a son année) : Chaque chose en son temps
  • « Tro konessër i mor kouyon» (Trop savant meurt couillon) : Celui qui prétend savoir, n'a plus l'occasion d'apprendre. Il mourra sot
  • « Tout dëlo la ter pou fini dan la mer» (Toute eau sur terre finira dans la mer) : Avec le temps tout finit par se faire
  • « Dëmin la pa kui, sa !» (Demain n'est pas cuit) : Il ne faut pas vivre dans le futur et ne nous berçons pas de trop d'illusions
  • « La kanÿ i nouri pa sonn ti» (La flemme ne nourrit pas son petit) : Il faut travailler pour vivre et nourrir ses enfants
  • « La kaz i koul, kav roul soley, pa kav roul la plï» (La maison fuit, on peut rouler le soleil mais on ne peut rouler la pluie) : On peut tromper quelqu'un mais on ne peut rouler tout le monde
  • « Limitassion la tïé son met» (L'imitation a tué son maître) : À force d'imiter les autres, on oublie d'être soi-même
  • « In bougg sou, sé in bougg fou» (Un homme saoul, c'est un homme fou) : L'alcool produit les mêmes effets que la folie
  • « Forstan, gro moilon i fini ti pilon» (A force, le gros rocher devient un petit mortier) : On vient à bout de tout avec du travail et de la persévérance

Quelques expressions utiles en créole réunionnais

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  • « Konman i lé ? » : Comment vas-tu ?
  • « Siouplé» : S'il te plaît/s'il vous plaît
  • « M'i sort… » : Je viens de…
  • « M'i rod… » : Je cherche…
  • « Oussa nou sava ? » : Où va-t-on ?
  • « M'i aime aou » : Je t'aime
  • « I ral pa moin » : Ca ne me dit rien (ça ne m'intéresse pas)
  • « Moin la bëzoin… » : J'ai besoin de…
  • « La plï i tonm » : Il pleut
  • « I ginÿ pa » : Ce n'est pas possible
  • « M'i konpran pa sak ou la pou dir amoin » : Je ne comprends pas ce que tu me dis
  • « Nï artrouv » : Au revoir, à la prochaine (on se retrouvera)
  • « Kossa ou fé ? » : Qu'est-ce que tu fais ?
  • « I bez lë kolonm/bardrin » : Ca abîme la colonne vertébrale
  • « Nana tro dëmoune » : Il y a trop de gens
  • « Ou koné aster » : Tu sais maintenant
  • « Konmien i lé sa ? » : Combien ça coûte ?
  • « Moin néna in rézervassion  » : J'ai une réservation
  • « Néna in shanm vid pou moin ? » : Avez-vous des chambres disponibles ?
  • « Na in moune terlà ?  » : Ce siège est-il occupé ? (Y a-t-il quelqu'un ici ?)
  • « M'i manzh pa laviann » : Je suis végétarien
  • « Alé marsh loin don ! » : Va-t'en !
  • « T'amoin sa ! » : C'est à moi ça !
  • « Kossa l'ariv aou ? » : Qu'est-ce qui t'est arrivé ?
  • « Kossa la fé ? » : Qu'est-ce qu'il y a ?
  • « M'i koné pa » : Je ne sais pas
  • « Moin la pa là/ler ek sa ! » : Je m'en fous
  • « Ki-koté/kel-koté ou ret ? » : Où est-ce-que tu habites ?
  • « Oussa ou sort ? » : D'où tu viens ?
  • « Ou ginÿ ral amoin… ? » : Tu peux m'emmener… ?
  • « Konman i fé-là ? » : Comment on fait maintenant ?
  • « M'i souet aou bon laniverser ! » : Je te souhaite bon anniversaire
  • « Sone amoin kan ou la fine ariv out kaz » : Appelle-moi quand tu seras arrivé chez toi
  • « Kel-koté i ganÿ lë bïs ?» : Où est-ce-qu'on peut avoir un bus ?
  • « Kabiné oussa i lé siouplé ?» : Où sont les toilettes s'il vous plaît ?
  • « Bone nuit !» : Bonne nuit
  • « Kel'ër i lé siouplé ?» : Quelle heure est-il s'il vous plaît ?
  • « Kossa i vë dir... ?» : Que signifie... ?
  • « La ganÿ aou sa !» : Tu t'es fait avoir !
  • « Lï boir lo bénite bougg-là !» : Il est fou ce gars !
  • Arèt ton mark = Garde tes conseils.
  • Arèt ton mark = Cesse tes agissements.

Textes en créole réunionnais

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Nout Papa
Nout Papa lao dann siel
K'out non lé rëkonï
K'out rey i ariv
K'out volonté i ginÿ fé
Sï la ter konm dann siel
Donn anou zhordï nout manzhay nou la bëzoin
Pardonn anou nout bann zofans
Konm nou pardonn ossi dëmoune
La bles anou
Kit pa nou tonm dann tantassion
Soman tir anou dann mal
Akoz lë rey, lë kapor ek la gloir,
T'aou pou bann siek ek bann siek
Amen

Notre Père
Notre Père qui est aux cieux
Que ton nom soit sanctifié
Que ton règne vienne
Que ta volonté soit faite
Sur la terre comme au ciel
Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour
Pardonne-nous nos offenses
Comme nous pardonnons aussi à ceux
Qui nous ont offensés
Ne nous soumet pas à la tentation
Mais délivre-nous du mal
Car c'est à Toi qu'appartiennent le règne,
la puissance et la gloire pour les siècles des siècles
Amen

La Cigale et la Fourmi

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Lë Grélé ek la Froumi
Lë Grélé k'la shant
Tout lété,
Navé poin arien
Ler liver l'arivé.
Lavé pa minm in boushé
La moush obien dë ver.
Li la kourï
Oir la Froumi, son voizine,
Pou kri alï lï sa mor la fin.
Lï la priyer alï done
Lëgrin pou viv
Zhiska printan.
« M'i sar pey aou, la di,
Avan laout, sa mon parol,
Lintéré ek prinssipal. »
Sëman Froumi i inm pa prété,
Sa son sël défo.
Kossa ou té fé kan té fé sho ?
La di alï.
- Tout la nuit ek lë zhour,
Moin té pou shanté.
- Ou té pou shanté ? Bien bon,
Aster ou ginÿ dansé.

La Cigale et la Fourmi
La Cigale, ayant chanté
Tout l'été,
Se trouva fort dépourvue
Quand la bise fut venue.
Pas un seul petit morceau
De mouche ou de vermisseau.
Elle alla crier famine
Chez la Fourmi sa voisine,
La priant de lui prêter
Quelque grain pour subsister
Jusqu'à la saison nouvelle.
Je vous paierai, lui dit-elle,
Avant l'août, foi d'animal,
Intérêt et principal.
La Fourmi n'est pas prêteuse ;
C'est là son moindre défaut.
Que faisiez-vous au temps chaud ?
Dit-elle à cette emprunteuse.
Nuit et jour à tout venant
Je chantais, ne vous déplaise.
Vous chantiez ? j'en suis fort aise :
Et bien ! dansez maintenant.

Apprentissage du créole

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Langue maternelle et familiale

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Bien que le français tende à s'imposer en tant que langue dominante dans la société réunionnaise, les Réunionnais continuent d'utiliser le créole oralement, comme langue première, maternelle et référant d'une identité. Le créole entretient avec le français un rapport diglossique, rapport qui tend de plus en plus à une « décréolisation » du créole qui a tendance à se rapprocher de plus en plus du français.

Créole à l'école

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À La Réunion, comme dans les autres départements français, la seule langue officielle est le français. Cependant, depuis 2001, les établissements scolaires du premier degré peuvent proposer soit un enseignement en langue vivante réunionnaise, soit un enseignement bilingue kréol/français. Dans le secondaire, une option « Langue et culture régionales »[10] est proposée.

L'enseignement du créole à l'école fait l'objet de débats virulents depuis les années 1970. Un sondage IPSOS (publié le ) révèle que 47,3 % des enquêtés se déclarent favorables à l'enseignement créole à l'école contre 42,7 % qui y seraient opposés et 10 % sans opinion. Un autre sondage a été réalisé en 2009 par l'institut IPSOS sur l'opinion des Réunionnais par rapport au créole à l'école, dans lequel 61 % des personnes interrogées s'y déclarent favorables[11].

Apprendre le créole

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L'éditeur Assimil propose depuis 2004, non pas une méthode d'apprentissage du créole réunionnais, mais un Guide de conversation. Cet ouvrage est favorablement accueilli par les créolophones[12],[13].

Étude du créole

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Au XIXe siècle, un débat s'engagea sur le créole réunionnais entre Eugène Volcy Focard et Auguste Vinson. Durant cet échange, le premier soutint que cette langue ne devait rien au malgache et n'avait fait qu'emprunter à différents patois dérivés du français[14]. Sur ces questions, il travailla par correspondance avec Hugo Schuchardt, professeur de l'université de Graz, en Autriche[15]. De fait, il mena la première réflexion faite avec méthode sur l'orthographe de ce créole[16].

Notes et références

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  1. Ethnologue [rcf].
  2. Robert Chaudenson, Le lexique du parler créole de la Réunion, Paris,
  3. Yvan Combeau, Histoire de la Réunion, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », , p. 25
  4. « Continuum », sur creoles.free.fr (consulté le ).
  5. « Promouvoir les langues de France », sur culture.gouv.fr (consulté le ).
  6. Gillette Staudacher-Valliamée, Phonologie du créole réunionnais : unité et diversité, Paris, Peeters / SELAF, , 190 p. (ISBN 2-87723-045-7 et 9782877230452, lire en ligne)
  7. [1]
  8. Monde malgache, Dictionnaire malgache
  9. James Scott Mc Donald, Le lexique du créole réunionnais d'origine malgache, La Réunion, UNIVERSITÉ DE LA RÉUNION, , 247 p. (lire en ligne), p. 71 :

    « "Un exemple sur lequel on a débattu est nénène. Ce mot a des origines plausibles en malgache et dans des langues d’Oïl. L’étymologie malgache ferait que le mot viendrait d’un redoublement du mot neny « mère ». L’étymologie romane, tant qu’à elle, viendrait des variétés de langue romane locale de St Germain nénã « marraine, tante » ou de Genève ninnin « nourrice »." »

  10. « Lcr-plan académique », sur ac-reunion.fr via Wikiwix (consulté le ).
  11. « 61 % pour le créole à l'école », Le Quotidien de La Réunion,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. Eiffel 2004.
  13. Staudacher 2015.
  14. Littératures de l'océan Indien, Jean-Louis Joubert, EDICEF, Vanves, 1991.
  15. Kaloubadia
  16. Langaz kreol. Langaz maron, Emmanuel Richon.

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Bibliographie

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Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Jean Albany, P'tit Glossaire : Le Piment des mots créoles, Saint-Denis (Réunion), Éditions Hi-Land, , 180 p. (ISBN 2-910822-01-X)
  • (rcf + fr) Alain Armand, Dictionnaire Kréol rénioné : Français, Saint-André, Océan, , 399 p. (ISBN 2-907064-01-0)
  • (fr + rcf) Daniel Baggioni, Dictionnaire Créole réunionnais : Français, Azalées Éditions (unité associée au CNRS), , 376 p., in-8 relié cartonnage glacé
  • Jean-François Baissac, L'Apprentissage du français en milieu créolophone, Azalées Éditions, (ISBN 2-913158-11-0)
  • Jules Bénard, Petit Glossaire créole : île de la Réunion, Saint-Denis, Azalées Éditions, , 117 p. (ISBN 2-908127-72-5)
  • (rcf) Eiffel, « Pou k’in zour zorèy yinbou koz kréol », Témoignages - en ligne,‎ (lire en ligne, consulté le ) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Armand Gunet, Le Grand Lexique créole de l'île de La Réunion, Sainte-Marie (Réunion), Azalées Éditions, , 221 p. (ISBN 2-913158-52-8)
  • Pascal Marion, Dictionnaire étymologique du créole réunionnais, mots d'origine asiatique, Le Tampon (La Réunion), Carré de sucre, , 271 p. (ISBN 978-2-9529135-0-8)
  • (fr + rcf) Gillette Staudacher, Créole réunionnais, Assimil, coll. « Guide de conversation », , 160 p. (ISBN 978-2-7005-0619-8). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (rcf) Philippe Turpin, Dalie De Lesparda et Gil De Lesparda, L'Alfabé kréol, Saints-en-Puisaye/Sainte-Clotilde (Réunion), Le Patio éditeur et éditions Orphie, (ISBN 2-909219-32-1)

Articles connexes

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Liens externes

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  • Creole.org, Dictionnaire créole réunionnais-français