Diosdado Cabello
Diosdado Cabello Rondón, né le à El Furrial (Venezuela), est un homme d'État vénézuélien, président de l'Assemblée nationale du au et président de l'Assemblée nationale constituante de 2018 à 2020.
Biographie
[modifier | modifier le code]Carrière
[modifier | modifier le code]Après une carrière dans les forces armées, Diosdado Cabello rejoint Hugo Chávez qui le nomme vice-président de la République en janvier 2002. À ce titre, il exerce brièvement l'intérim à la tête de l'État les 13 et 14 avril 2002, à la suite de l'échec du coup d'État contre Chávez. Ministre de la Défense de mai 2002 à janvier 2003, il est ensuite gouverneur de l'État de Miranda de 2004 à 2008.
Élu député en 2010, il devient président de l'Assemblée nationale le [1] et réélu à son poste le [2]. Sa fonction devait l'amener à assurer l'intérim de la présidence de la République à la suite de la mort d'Hugo Chávez, le . Mais c'est finalement le vice-président, Nicolás Maduro, qui prête serment comme président par intérim, ce qui constitue, pour l'opposition, une violation de la Constitution[3].
Le , il est élu à l'unanimité[4] président de l'Assemblée nationale constituante[5]. Durant son discours d'investiture, il tient des propos menaçants envers les dirigeants des banques, qu'il accuse de « déstabiliser l'économie du Venezuela »[6].
Le 9 juillet 2020, il annonce être atteint du Covid-19[7].
Vie privée
[modifier | modifier le code]Sa femme, Marleny Contreras, est députée puis ministre du Tourisme en 2015. Le couple a quatre enfants dont Daniella Cabello Contreras, une chanteuse reconnue[8].
Son frère, José David Cabello, dirige le SENIAT, organe gouvernemental chargé de la perception des impôts, en 2008[9] avant d'être nommé ministre de l'Industrie en 2014[10].
Accusations de corruption et sanctions
[modifier | modifier le code]Sanctions américaines et européennes
[modifier | modifier le code]Le , il fait l'objet, avec six autres personnes, dont le ministre de l'Intérieur, de sanctions économiques de l'Union européenne[11]. En réaction, il demande au président Maduro d'appliquer des « mesures de réciprocité », notamment contre l'Espagne[11].
Le et à deux jours de l'élection présidentielle, de nouvelles sanctions sont prises contre lui par l'un des organes du département du Trésor des États-Unis pour faits de corruption[12]. Son frère José David Cabello et son épouse[note 2] Marleny Contreras sont également visés[12]. Le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin précise par communiqué que le « peuple vénézuélien souffre de politiciens corrompus qui étendent leur emprise sur le pouvoir tout en se remplissant les poches. Nous imposons des sanctions à des personnes telles que Diosdado Cabello qui profite de leur position officielle pour s'adonner au trafic de drogue, au blanchiment d'argent, aux détournements de fonds publics et autres activités de corruption »[12].
Narcotrafic
[modifier | modifier le code]Diosdado Cabello est accusé par le gouvernement américain d'être à la tête du Cartel of the Suns (en)[13]. Ce dernier n'est pas à proprement parler un cartel mais une expression employée depuis le début des années 1990 pour désigner l'implication d'officiers (les "soleils" faisant références aux étoiles présentes sur leur uniforme) dans la trafic de drogue[14].
Le 26 mars 2020, il est inculpé aux États-Unis pour trafic de drogue[15].
Cependant, des analystes soulignent qu'aucune preuve de son implication dans le trafic de drogue n'a encore été présentée[14].
Opération Lava Jato
[modifier | modifier le code]L'ancien procureur général, Luisa Ortega Díaz, accuse Diosdado Cabello d'être impliqué dans des dossiers de corruption et d'avoir reçu 100 millions de dollars (85 millions d’euros) de pots-de-vin grâce à une entreprise espagnole appartenant à sa famille. Cet argent serait en lien avec les marchés obtenus au Venezuela par une société brésilienne[16].
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Omar Barboza puis Juan Guaidó se considèrent en fonctions comme président de l'Assemblée nationale, ainsi que la majorité des députés élus en 2015. Les deux assemblées sont donc en concurrence.
- La source indique par erreur qu'il s'agit de sa sœur
Références
[modifier | modifier le code]- « La bataille de succession a commencé au Venezuela », Le Figaro, 1er janvier 2013.
- « Venezuela : Cabello réélu à l'Assemblée », Le Figaro, 5 janvier 2013.
- AFP, « Venezuela : élection présidentielle le 14 avril », Le Figaro, (lire en ligne , consulté le ).
- « Venezuela: un chaviste historique élu à la tête de la Constituante », sur LExpress.fr, lexpress, (consulté le ).
- Brian Ellsworth, « Veteran Chavez ally Cabello to lead Venezuelan Constituent Assembly », sur U.S. (consulté le )
- « Venezuela: la Constituante change de président ».
- « Venezuela: le numéro deux du régime annonce avoir le Covid-19 », sur Le Figaro.fr, lefigaro, (ISSN 0182-5852, consulté le ).
- Daniella Cabello la princesita pop del chavismo 18 février 2016
- (en) « Venezuela National Assembly chief: Diosdado Cabello », sur BBC.com
- Este es el perfil de Jose David Cabello nuevo ministro para las industrias
- « Sanctions de l'UE contre le Venezuela: Caracas dénonce «des actions indignes» - Amériques - RFI », sur RFI (consulté le )
- « Diosdado Cabello, numéro 2 du pouvoir vénézuélien, visé par des sanctions américaines », sur lemonde.fr (consulté le )
- Le Venezuela, plaque tournante du narcotrafic 21 mai 2015
- « Maduro, mort ou vif ! », sur Médelu,
- « Le président vénézuélien Maduro inculpé aux Etats-Unis de "narco-terrorisme" - Le Point », sur Le Point, lepoint.fr, (consulté le ).
- Au Venezuela commence le grand déballage sur la corruption Le Monde, 24 août 2017
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Coup d'État de 2002 au Venezuela
- Liste des présidents d'assemblée parlementaire
- Mouvement Cinquième République
- Vice-président du Venezuela