Elbaïte
Elbaïte Catégorie IX : silicates[1] | |
Elbaïte (associée à de l'albite, blanche). | |
Général | |
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Classe de Strunz | 9.CK.05
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Classe de Dana | 61.3.1.8
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Formule chimique | Na(Li,Al)3Al6(OH)4(BO3)3(Si6O18) |
Identification | |
Masse formulaire[2] | 916,681 ± 0,037 uma H 0,44 %, Al 19,13 %, B 3,54 %, Li 1,89 %, Na 2,51 %, O 54,11 %, Si 18,38 %, |
Couleur | variable |
Système cristallin | Trigonal |
Réseau de Bravais | Rhomboédrique R |
Classe cristalline et groupe d'espace | ditrigonale-pyramidale, R3m (no 160) |
Macle | rare sur {1011} et {4041} |
Clivage | pauvre {1120} et {1011} |
Cassure | irrégulière à conchoïdale |
Habitus | radiés, massifs, colonnaires, parallèles, fibreux, compacts |
Faciès | prismatique, aciculaire, tabulaire ; faces des prismes striées longitudinalement |
Échelle de Mohs | 7 - 7,5 |
Trait | blanc |
Éclat | vitreux, résineux |
Propriétés optiques | |
Indice de réfraction | Ne=1,603 à 1,634 No=1,619 à 1,655 |
Biréfringence | biaxe négatif, -0,013 à 0,024 |
Pléochroïsme | net à fort |
Dispersion optique | 0,017 |
Transparence | transparent, translucide |
Propriétés chimiques | |
Densité | 2,9 - 3,2, moyenne = 3,05 |
Solubilité | insoluble dans les acides |
Propriétés physiques | |
Magnétisme | aucun |
Radioactivité | aucune |
Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire. | |
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L'elbaïte est une espèce minérale du groupe des silicates sous-groupe des cyclosilicates appartenant à la famille des tourmalines. L'elbaïte a pour formule Na(Li,Al)3Al6(OH)4(BO3)3(Si6O18), avec la présence possible de Na, Mg, K, Ca, Ti, Mn, Fe, F. Les cristaux peuvent dépasser 1,6 m[3].
Historique de la description et appellations
[modifier | modifier le code]Inventeur et étymologie
[modifier | modifier le code]L'elbaïte fut décrite en 1913 par le minéralogiste Vladimir Ivanovich Vernadsky (1863-1945), scientifique russe, fondateur de la géochimie. Son nom vient du gisement topotype.
Topotype
[modifier | modifier le code]Le topotype est à San Piero in Campo, île d'Elbe, Archipel Toscan, Toscane, Italie.
Caractéristiques physico-chimiques
[modifier | modifier le code]Critères de détermination
[modifier | modifier le code]L'elbaïte est transparente ou translucide et d'éclat vitreux et résineux. Son trait est blanc. Sa couleur peut varier à l'intérieur d'un même cristal. Son polychroïsme, de net à fort, s'exprime différemment en fonction des variétés physiques :
- elbaïte rouge : rouge à orange / orange à jaune foncé ;
- elbaïte bleue : bleu clair à bleu / bleu à bleu foncé ;
- elbaïte verte : vert foncé à vert / vert clair à vert pomme ;
- elbaïte mauve : violet / bleu-mauve à magenta foncé.
Elle présente une hémimorphie constante.
L'elbaïte forme des cristaux massifs, de faciès prismatique, aciculaire et tabulaire ; les faces des prismes sont striées longitudinalement. Sa fracture est irrégulière à conchoïdale.
Elle est insoluble dans les acides.
Variétés et mélanges
[modifier | modifier le code]Variétés chimiques
[modifier | modifier le code]- chromo-elbaïte : variété chromifère d'elbaïte, trouvée en Tanzanie[4].
- cupro-elbaïte : variété cuprifère d'elbaïte, trouvée au Brésil et au Mozambique, vendue sous le nom de « tourmaline paraiba ».
- sibérite : variété rose à rouge opaque d'elbaïte, trouvée à Soktuj Gora, mines de Nertschinsk, Sibérie, Russie.
- tsilaisite : variété manganésifère d'elbaïte trouvée à Tsilaisina, vallée de Sahatany, région de Betafo - Antsirabé, province de Antananarivo, Madagascar[5].
Variétés physiques
[modifier | modifier le code]Les elbaïtes gemmes et colorées ont reçu des noms distincts :
- achroïte : incolore ;
- indigolite : bleue ;
- rubellite : rose à rouge ;
- verdélite : verte.
Cristallochimie
[modifier | modifier le code]L'elbaïte forme une série substitutionnelle avec une autre tourmaline, la dravite. Elle forme également une série avec la liddicoatite et avec le schorl.
Cristallographie
[modifier | modifier le code]L'elbaïte cristallise dans le système cristallin trigonal, de groupe d'espace R3m (Z = 3 unités formulaires par maille conventionnelle), avec une structure de type tourmaline. Ses paramètres de maille (réseau hexagonal) varient en fonction de sa composition[6],[7],[8],[9] :
- 15,80 Å < < 16,00 Å ;
- 7,08 Å < 7,17 Å ;
- 1 532 Å3 < volume de la maille V < 1 569 Å3 ;
- 2,99 g/cm3 < masse volumique calculée < 3,12 g/cm3.
Propriétés physiques
[modifier | modifier le code]L'elbaïte est fortement piézo-électrique et pyroélectrique.
Gîtes et gisements
[modifier | modifier le code]Gîtologie et minéraux associés
[modifier | modifier le code]L'elbaïte se trouve :
- dans les pegmatites granitiques, ainsi que dans les roches de leur voisinage affectées par des processus pneumatolitiques ;
- dans des pegmatites lithifères.
Elle est associée à l'albite, à l'apatite, au béryl, aux grenats, à la microcline, à la muscovite, à la lépidolite, au quartz et au spodumène.
Gisements producteurs de spécimens remarquables
[modifier | modifier le code]- Afghanistan (Paprok)
- Birmanie
- Brésil
- Morro Redondo mine, Coronel Murta, vallée de Jequitinhonha, Minas Gerais, Brésil[10]
- Batalha mine, São José da Batalha, Salgadinho, Paraíba (pour la variété cupro-elbaïte)[11]
- Mine de Cruzeiro, São José da Safira, Minas Gerais[12]
- Canada
- États-Unis
- Italie
- San Piero in Campo, Île d'Elbe, Archipel Toscan, Toscane (topotype)[15]
- Kazakhstan
- Madagascar
- Pegmatite d'Antandrokomby, vallée de Manandona, Province d'Antananarivo[16]
- Mozambique
- Mavuco, province de Nampula
- Russie (Oural, Transbaïkalie)
Utilisations
[modifier | modifier le code]- Gemmologie (gemme, pierre fine)
Galerie
[modifier | modifier le code]-
Elbaïte - Ile d'Elbe - gisement toptoype -
Elbaïte « Melon d'eau » taillée - Brésil -
Tourmaline Paraiba - Cupro Elbaite - Mozambique
Notes et références
[modifier | modifier le code]- La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
- Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
- (en) John W. Anthony, Richard A. Bideaux, Kenneth W. Bladh et Monte C. Nichols, The Handbook of Mineralogy : Silica, Silicates, vol. II, Mineral Data Publishing, .
- Journal of Gemmology, vol. 26, no 6, 1999, p. 386-96.
- (en) B. Nuber et K. Schmetzer, « Structural refinement of tsilaisite (manganese tourmaline) », Neues Jahrbuch für Mineralogie, Monatshefte, , p. 301-304.
- ICSD No. 76 876 ; (en) P.C. Burns, J. MacDonald et F.C. Hawthorne, « The crystal chemistry of manganese-bearing elbaite », The Canadian Mineralogist, vol. 32, no 1, , p. 31-42.
- ICSD No. 30 618 ; (en) T. Ito et R. Sadanaga, « A Fourier analysis of the structure of tourmaline », Acta Crystallographica, vol. 4, no 5, , p. 385-390 (DOI 10.1107/S0365110X51001306).
- ICSD No. 79 731 ; (en) D.J. MacDonald et F.C. Hawthorne, « Cu-bearing tourmaline from Paraiba, Brazil », Acta Cryst. C, vol. 51, no 4, , p. 555-557 (DOI 10.1107/S0108270194008243).
- ICSD No. 36 426 ; (ru) M.G. Gorskaya, O.V. Frank-Kamenetskaya, I.V. Rozhdestvenskaya et V.A. Frank-Kamenetskii, « Refinement of the crystal structure of Al-rich elbaite, and some aspets of the crystal chemistry of tourmalines », Kristallografiya, vol. 27, no 1, , p. 107-112.
- (en) G. Morteani, C. Preinfalk et A. H. Horn, « Classification and mineralization potential of the pegmatites of the Eastern Brazilian Pegmatite Province », Mineralium Deposita, vol. 35, , p. 638-655.
- (en) W. E. Wilson, « Cuprian elbaite from the Batalha Mine, Paraíba, Brazil », Mineralogical Record, vol. 33, , p. 127-137.
- (en) J. P. Cassedanne, J. O. Cassedanne et D. A. Sauer, « Famous mineral localities : The Cruzeiro mine, past and present », Mineralogical Record, vol. 11, no 6, , p. 363-370.
- (de) L. Horváth et F. Spertini, « Die Jeffrey Mine, in Asbestos, Québec, Kanada. Part I », Mineralien Welt, vol. 19, no 5, , p. 42-67.
- (de) L. Horváth et F. Spertini, « Die Jeffrey Mine, in Asbestos, Québec, Kanada. Part II », Mineralien Welt, vol. 20, no 1, , p. 64-83.
- (it) V. De Michele, Guida mineralogica d'Italia, vol. 2, Novara, Istituto Geografico De Agostini, .
- N. Ranorosoa, Étude minéralogique des pegmatites du champ de la Sahatany, Madagascar (Thèse de doctorat), Université Paul Sabatier, Toulouse, .
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (en) Wei Chen, Shijie Huang, Zhilin Ye, Jiamei Song, Shanrong Zhang et al., « Equation of state of elbaite at high pressure up to 21.1 GPa and room temperature », Physics and Chemistry of Minerals, vol. 49, , article no 27 (DOI 10.1007/s00269-022-01201-w)
Liens externes
[modifier | modifier le code]- (en) « Elbaite », sur Webmin
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :