Florent V de Hollande
Florent V de Hollande | |
Florent V de Hollande représenté dans un ouvrage du XVIe siècle. | |
Titre | |
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Comte de Hollande | |
– (40 ans, 4 mois et 30 jours) |
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Prédécesseur | Guillaume II |
Successeur | Jean Ier |
Biographie | |
Dynastie | Gerulfing |
Surnom | Le dieu des paysans |
Date de naissance | ou |
Lieu de naissance | Leyde (Saint-Empire romain germanique) |
Date de décès | |
Lieu de décès | Muiderberg (Saint-Empire romain germanique) |
Nature du décès | Assassinat |
Sépulture | Abbaye de Rijnsburg |
Père | Guillaume II de Hollande |
Mère | Élisabeth de Brunswick-Lunebourg (nl) |
Conjoint | Béatrice de Dampierre (nl) (à partir de 1269) |
Enfants | Avec Béatrice de Dampierre : 1. Jean Ier de Hollande 2. Marguerite de Hollande Enfants issus de concubines : 3. Witte van Haemstede 4. Catherine 5. Gérard 6. Alida 7. Thierry |
Héritier | Jean Ier de Hollande |
Religion | Catholicisme romain |
Résidence | Muiderslot |
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Florent V de Hollande (en néerlandais : Floris V van Holland), surnommé le « dieu des paysans » (en néerlandais : « der Keerlen God »), né en 1254 à Leyde et mort assassiné le à Muiderberg, est un comte de Hollande, qui règne de 1256 à 1296.
Il est le fils de Guillaume Ier, roi des Romains et comte de Hollande (Guillaume II) et d'Élisabeth de Brunswick-Lunebourg (nl).
Biographie
[modifier | modifier le code]Sa vie est exposée en détail dans le Rijmkroniek de Melis Stoke (ca. 1235-ca. 1305), son chroniqueur. Son règne passe pour avoir été paisible et marqué par une modernisation de l'administration, d'une politique favorable au commerce, et œuvrant dans l'intérêt des paysans aux dépens de la noblesse. Son règne marque aussi le début de la reconquête de la terre sur la mer. Son meurtre, ourdi par Édouard Ier, roi d'Angleterre et par Gui de Dampierre, comte de Flandre, a fait de lui un héros en Hollande.
Son père avait été tué en bataille en 1256 par les Frisons alors qu'il n'avait que deux ans. La régence fut d'abord assurée par son oncle Florent (mort en 1258), qui gouvernait le comté de Hollande depuis l'élection de Guillaume à l'Empire, puis par sa tante Adélaïde, mariée à Jean d'Avesnes, mais cette dernière fut écartée après la bataille de Reimerswaal en 1263 au profit d'Otton II, duc de Gueldre.
En 1266, Florent fut déclaré majeur. Il était soutenu par le comte de Hainaut de la maison d'Avesnes, ennemis des comtes de Flandre de la maison de Dampierre.
En 1272, il tenta une expédition contre les Frisons dans le but de ramener le corps de son père, mais il échoua. En 1274, il doit réprimer une révolte de la noblesse conduite par les puissants seigneurs Gijsbrecht IV d'Amstel (nl) et Henry de Woerden (nl), qui tenaient des terres dans le nord de l'évêché voisin d'Utrecht et aux dépens de ce dernier. Ces seigneurs étaient soutenus par les artisans d'Utrecht, les paysans de Kennemerland (environs d'Alkmaar), de Waterland (nord d'Amsterdam), d'Amstelland (environs d'Amsterdam) et des Frisons Occidentaux. Florent aida l'évêque en concluant un traité avec les artisans. L'évêque est par la suite dépendant de l'appui de la Hollande, qui est augmenté des terres des seigneurs rebelles, lorsque ceux-ci furent soumis en 1279. Il fit des concessions aux paysans de Kennemerland. Cette région était une terre de dunes où les fermiers avaient moins de droits que les fermiers des polders.
Floris changea d'alliance rompant avec les Avesnes pour s'allier avec les Dampierre.
En 1282 il attaque de nouveau les Frisons, les bat à Vronen (nl) et parvient à ramener le corps de son père. Après une autre campagne en 1287-1288, il les soumet définitivement. Par ailleurs il reçut la Zélande en prêt de la part de l'empereur, mais la noblesse locale s'allia au comte de Flandre qui occupa le pays en 1290. Florent tenta une entrevue de conciliation mais, fait prisonnier à Biervliet, dut abandonner ses prétentions.
Libéré, il tenta de reprendre le combat, mais le roi Édouard Ier, qui avait intérêt que l'embouchure des fleuves soit pacifié afin de favoriser le commerce anglais, le convainc de rester en paix. En 1292, Florent revendiqua le trône écossais, du chef de son arrière-grand-mère Ada de Huntingdon, femme de Florent III et sœur de Guillaume Ier d'Écosse. Comme l'Angleterre soutenait un autre prétendant, il renonça à l'alliance anglaise et attaqua la France.
Avec Édouard, le commerce des laines, qui se traitait à Dordrecht en Hollande se déplaça à Mechelen en Brabant. Pour obtenir une aide contre la Flandre, Florent s'allia au roi de France en 1296. Les seigneurs Gijsbrecht IV d'Amstel et Henry de Woerden mirent alors en place une conspiration avec l'aide de l'Angleterre et de la Flandre. Au cours d'une partie de chasse, le comte Florent fut capturé et emprisonné au château de Muiden, propriété de Gijsbrecht. La nouvelle de sa capture se répandit, et la populace et les paysans se mirent à marcher et à attaquer le château. Paniqué, Gérard de Velzen tua le comte, et les seigneurs s'enfuirent. Gérard de Velzen fut capturé plus tard et exécuté à Leyde. Les autres conspirateurs se sauvèrent en Brabant, en Flandre et peut-être en Prusse, où s'installaient beaucoup de colons et de croisés hollandais.
Après sa mort, les Frisons attaquèrent les « forteresses » qu'il avait érigées. Le manoir de Wijdenes, la forteresse de Nieuwendoorn et le château de Medemblik, entre autres, furent pris d'assaut[1].
Renommée
[modifier | modifier le code]La vie et la mort de Florent V inspirèrent des chansons, des jeux, et des livres en Hollande. Le plus connu est la pièce de théâtre Gijsbrecht van Aemstel (XVIIe siècle) du poète et dramaturge Joost van den Vondel, qui narre le pillage d’Amsterdam quelques jours après le meurtre de Florent V.
Le surnom Dieu des paysans fut attribué après sa mort par la noblesse, dans un but d'en faire une insulte. Il avait reçu le surnom parce qu’il s’est comporté « comme s'il était le Seigneur vis-à-vis de ses paysans. » Il semble avoir reçu quarante paysans comme membres de l'ordre de Saint-Jacques sans permission de l'église, provoquant la colère de cette dernière et des douze nobles déjà acceptés dans cet ordre de Chevalerie. Cette histoire n'a aucun fondement historique, comme cette autre histoire qui prétend que Gérard de Velzen participa à la conspiration parce que Florent avait violé son épouse[2]. Ce qui est sûr c’est que le souvenir de Florent fut transmis par les paysans de Hollande, et que le Dieu des paysans est devenu un héros symbolique durant la guerre de Quatre-Vingts Ans (1568-1648) contre l'Espagne.
Florent V de Hollande figure sur le Canon historique des Pays-Bas, liste officielle de 50 thèmes, initiative du gouvernement néerlandais, dont la première version date de 2006 et dont la deuxième version est officiellement acceptée le .
Famille
[modifier | modifier le code]Mariage et enfants
[modifier | modifier le code]Il épouse en 1270 Béatrice de Dampierre (nl) (morte en 1296) dite aussi Béatrice des Flandres, fille de Gui de Dampierre, comte de Flandre et de Mathilde de Béthune, et avait eu :
- Marguerite ;
- Jean Ier de Hollande (1284-1299), comte de Hollande.
Enfants illégitimes :
- Witte van Haemstede (1280-1318) x Catherijne Agnes van der Sluijs ;
- Catherine (1280 - ) x Zweder Ier de Montfoort (nl) ;
- Gérard (1285 - ) x Geine Willemsdr Nn ;
- Alida x Willem de Lacher ;
- Thierry.
Ascendance
[modifier | modifier le code]Galerie
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Effigie de Florent V sur un sceau.
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Effigie de Florent V sur une pièce.
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Florent V de Hollande représenté sur une gravure du XVIIe siècle.
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Gravure de Florent V de Hollande.
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Anno 1296. Mort du Comte Florent V (Johannes Hinderikus Egenberger, XIXe siècle).
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Floris V, Count of Holland » (voir la liste des auteurs).
Références
[modifier | modifier le code]- J.W. Verkaik (1996), De moord op graaf Floris V, Verloren, Hilversum, p. 94
- cité dans Nouvelle biographie générale : depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours... XVII. Faesch-Floris / publiée par MM. Firmin-Didot frères, sous la direction de M. le Dr. Hoefer Date d'édition : 1854-1866, Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, G-20033 (NUM), p. 947-948.