Hydnora visseri
Règne | Plantae |
---|---|
Embranchement | Tracheophyta |
Classe | Magnoliopsida |
Ordre | Piperales |
Famille | Hydnoraceae |
Genre | Hydnora |
Hydnora visseri est une espèce de plantes à fleurs la famille des Hydnoraceae ou des Aristolochiaceae. C'est une plante holoparasite souterraine originaire du sud-ouest de la Namibie et du nord-ouest de l'Afrique du Sud. Elle possède les lobes de tépales les plus longs de toutes les espèces du genre Hydnora. Le genre Hydnora est entièrement composé de plantes holoparasites qui s'attachent à la racine de leurs hôtes et sont limitées à l'Afrique et au sud-ouest de l'Asie.
Description
[modifier | modifier le code]Hydnora visseri, en tant que plante holoparasite, n'a pas de chlorophylle et dépend entièrement de ses hôtes, Euphorbia gregaria ou E. gummifera, pour toute l'eau et la nutrition. Hydnora visseri n'a ni feuilles ni racines. Le corps végétatif de la plante est un rhizome verruqueux brun qui s'étend latéralement dans le sol. Les bosses sur le rhizome des Hydnora spp. peuvent se différencier en haustoria (organes spécialisés pour parasiter la plante hôte), en boutons floraux, ou en bifurcations du rhizome. Les rhizomes, lorsqu'ils sont cassés, sont rougeâtres à roses et contiennent des niveaux élevés de tannins[1].
La seule partie de la plante qui émerge de la surface du sol est la grande fleur charnue. La pollinisation de l'hydnora de Visser implique un mécanisme de piège et de libération où les dermestid beetles sont retenus pendant plusieurs jours, puis libérés saupoudrés de pollen[2]. Le fruit est une grosse baie avec des milliers de petites graines (< 1 mm de diamètre), et est généralement enterré ou juste à la surface du sol[3].
Taxonomie
[modifier | modifier le code]En Afrique du Sud et en Namibie, où Hydnora visseri peut être rencontrée, il existe quatre autres espèces du genre Hydnora, H. abyssincia, H. africana, H. longicollis et H. triceps[4], Hydnora visseri peut être distinguée de ces taxons par ses hôtes exclusifs Euphorbia gummifera et Euphorbia gregaria, et par ses tépales les plus longs de toutes les Hydnora spp. d'Afrique australe, 5,5–9 cm de long[3]. La famille des Hydnoraceae a été versée dans les Aristolochiaceae des Piperales, sur la base d'une étude phylogénétique moderne qui a également révélé que le plastome de Hydnora visseri est très réduit par rapport aux autres plantes à photosynthèse, avec seulement 27K paires de basess[5].
Étymologie
[modifier | modifier le code]Le nom de genre Hydnora dérive du Grec ancien ὕδνον, « truffe[6],[7] » en raison de la structure somatique de ce parasite racinaire[8]. Le nom de l'espèce (épithète spécifique) : H. visseri a été choisi d'après le professeur Johann H. Visser (1931-1990) de l'Université de Stellenbosch et auteur du texte South African Parasitic Flowering Plants[3].
Distribution et habitat
[modifier | modifier le code]Hydnora visseri pousse dans les zones à précipitations hivernales dans la région du Karas en Namibie et de la province du Cap Nord d'Afrique du Sud. Elle est présente de façon limitée et centrée autour du Fleuve Orange, et n'est présente que là où ses hôtes Euphorbia gummifera et E. gregaria sont présents. H. visseri ne se trouve pas dans le Karoo, ni dans un habitat de type Karoo, mais est présent dans une région que le WWF a appelée le Succulent-Karoo et/ou les Nama-Karoo biomes[3],[9]. Hydnora visseri est plus facilement localisé en cherchant autour de la base des plantes hôtes du genre Euphorbia.
Génomique
[modifier | modifier le code]Hydnora visseri possède l'un des plus petits génome chloroplastique, c'est le plus petit parmi les plantes à fleurs. Comparé au génome chloroplastique de ses plus proches parents photosynthétiques, le plastome de Hydnora visseri présente une réduction extrême à la fois en termes de taille (27 233 pb) et de contenu génique (24 gènes semblent être fonctionnels)[5].
Conservation
[modifier | modifier le code]Sur la base de la Liste rouge des plantes d'Afrique du Sud, Hydnora visseri est considéré comme un taxon de préoccupation mineure en raison de sa large répartition dans les régions dotées de grandes zones protégées, telles que le Ais/Richtersveld Transfrontier Park et le Khaeb National Park[9].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Hydnora visseri » (voir la liste des auteurs).
- K. U. Tennakoon, J. F. Bolin, L. J. Musselman et E. Maass, « Structural attributes of the hypogeous holoparasite Hydnora triceps Drege & Meyer (Hydnoraceae) », American Journal of Botany, vol. 94, no 9, , p. 1439–1449 (PMID 21636511, DOI 10.3732/ajb.94.9.1439, lire en ligne)
- (en) Jay F. Bolin, Erika Maass et Lytton J. Musselman, « Pollination Biology of Hydnora africana Thunb. (Hydnoraceae) in Namibia : Brood-Site Mimicry with Insect Imprisonment », International Journal of Plant Sciences, vol. 170, no 2, , p. 157-163 (DOI 10.1086/593047)
- Jay F. Bolin, Erika Maass et Lytton J. Musselman, « A New Species of Hydnora (Hydnoraceae) from Southern Africa », Systematic Botany, vol. 36, no 2, , p. 255-260 (DOI 10.1600/036364411X569453)
- Esmerialda Kalassen et Ezekeil Kwembeya, « A CHECKLIST OF NAMIBIAN INDIGENOUS AND NATURALISED PLANTS », NBRI : Occasional Contributions No.5 (consulté le )
- Julia Naumann, Joshua P. Der, Eric K. Wafula, Samuel S. Jones, Sarah T. Wagner, Loren A. Honaas, Paula E. Ralph, Jay F. Bolin, Erika Maass, Christoph Neinhuis, Stefan Wanke et Claude W. dePamphilis, « Détection et caractérisation du génome plastidique hautement divergent de la plante parasite non photosynthétique Hydnora visseri (Hydnoraceae) », Genome Biology and Evolution, vol. 8, no 2, , p. 345-363 (ISSN 1759-6653, PMID 26739167, PMCID 4779604, DOI 10. 1093/gbe/evv256)
- Anatole Bailly, Abrégé du dictionnaire grec français, Paris, Hachette, (ISBN 978-2010035289, OCLC 461974285)
- Anatole Bailly, « Dictionnaire grec-français en ligne », sur www.tabularium. be (consulté le )
- (en) David Gledhill, The Names of Plants, Cambridge University Press, (ISBN 9780521866453, lire en ligne ), 206
- « Red List of South African Plants », South African National Biodiversity Institute (consulté le )
Liens externes
[modifier | modifier le code]- (en) Référence Catalogue of Life : Hydnora visseri Bolin, E. Maass & Musselman (consulté le )
- (fr + en) Référence EOL : Hydnora visseri Bolin, E. Maass & Musselman (consulté le )
- (fr + en) Référence GBIF : Hydnora visseri Bolin, E.Maass & Musselman (consulté le )
- (en) Référence IPNI : Hydnora visseri Bolin, E.Maass & Musselman (consulté le )
- (en) Référence NCBI : Hydnora visseri (taxons inclus) (consulté le )
- (en) Référence POWO : Hydnora visseri Bolin, E.Maass & Musselman (consulté le )
- (en) Référence Taxonomicon : Hydnora visseri Bolin, E. Maass & Musselman (consulté le )
- (en) Référence Tropicos : Hydnora visseri Bolin, E. Maass & Musselman (+ liste sous-taxons) (consulté le )
- (en) Référence World Flora Online (WFO) : Hydnora visseri Bolin, E.Maass & Musselman (+descriptions) (consulté le )