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Jeu de paume de Chinon

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Jeu de paume
Façade orientale.
Présentation
Type
Construction
fin du XVIe siècle
Propriétaire
Personne privée
Patrimonialité
Localisation
Pays
Région
Département
Commune
Coordonnées
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Le jeu de paume de Chinon est une ancienne salle destinée au jeu de courte paume dans la commune de Chinon, dans le département français d'Indre-et-Loire.

Elle est construite vers la fin du XVIe siècle mais l'engouement pour ce sport ne tarde pas à faiblir en France. La salle change plusieurs fois d'affectation à partir du milieu du XVIIe siècle. Menacée de disparition au XXe siècle, inscrite comme monument historique en 2015, elle est en cours de réhabilitation en 2022 à l'initiative de son propriétaire et demeure l'une des plus anciennes de France encore en élévation.

Localisation

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Jeu de paume (appelé manège) sur le cadastre napoléonien.

La salle est implantée dans ce qui est, au XVIIe siècle, le faubourg Saint-Étienne à l'est de la ville forte de Chinon, dans un secteur où l'urbanisation encore assez lâche ménage de grands espaces non bâtis avec des jardins[2],[3]. Elle s'ouvre dans la rue du Jeu de paume[4], encore appelée rue du Manège au XVIIIe siècle, en référence à l'utilisation de la salle à cette époque[5].

Graffiti apposé par le salpêtrier Pierre Habert[6].

La salle est construite dans la seconde moitié du XVIe siècle : une grande partie de sa charpente est datée par dendrochronologie de la fin des années 1580 (1587-1590) ; elle est mentionnée dans des textes de cette époque alors qu'elle est louée à un aubergiste voisin. Son exploitation comme salle de jeu de paume dure toutefois moins d'un siècle[6] dans un contexte national de déclin rapide de ce sport[7]. Dès la seconde moitié du XVIIe siècle, la salle de Chinon est utilisée comme salpêtrière — ses murs sont en tuffeau — comme en témoigne un graffiti apposé en 1661 par l'exploitant d'alors[8], manège à chevaux pour les militaires en garnison (1764), garage à calèches et carrosses (après la Révolution française), entrepôt de droguerie après la Seconde Guerre mondiale avant qu'un négociant en volailles ne s'y installe dans les années 1980[9],[10].

Après avoir connu au XXe siècle plusieurs projets de modification, voire de démolition dans le cadre d'une modification du plan de voirie quelques années plus tard[6], le jeu de paume est inscrit comme monument historique en 2015[1]. La salle est rachetée en 2017 par un Britannique amateur de ce sport qui souhaite la restaurer dans ses fonctions premières. Le bâtiment est consolidé et un diagnostic archéologique a lieu à l'automne 2021[10]. Il permet de retrouver certains aménagements originels du bâtiment, mais aussi de préciser les modifications architecturales qu'il a connues[6].

Quatre, peut-être cinq autres salles de jeu de paume ont été construites ou aménagées dans la ville de Chinon, même si toutes n'ont certainement pas été simultanément en service[11]. Celle-ci, la seule préservée, est en tout cas l'une des plus anciennes salles de jeu de paume conservées en élévation en France[10] alors qu'il ne reste plus que trois bâtiments de ce type en service à Bordeaux, Fontainebleau et Paris[6].

Description

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Charpente de la salle.

Le jeu de paume de Chinon se présente au XXIe siècle comme un hangar à volume unique mesurant environ 30 × 10,50 m pour une hauteur de 8 m à la base de la toiture, 10,50 m à son faîte, donnant à l'est dans la rue du Jeu de paume. Sa charpente, composée de huit travées, repose sur les supports des claire-voies surmontant les murs gouttereaux ; elle supporte une toiture d'ardoises. Une avancée de toit protège le pignon oriental et la porte. Les murs, où le grand appareil de tuffeau d'origine a largement été remplacé par des moellons de module plus irrégulier, sont épais d'environ 0,60 m[12].

Les aménagements intérieurs d'origine n'existent plus en raison des nombreux remaniements qu'a connu l'édifice mais certains d'entre eux se devinent encore : les études archéologiques réalisées en 2021 ont révélé l'existence d'une aire de jeu recouverte de carreaux de terre cuite ainsi que les fondations d'une galerie destinée aux spectateurs[8] et les murs gardent encore, par endroits, la trace de la traditionnelle peinture noire qui les recouvrait et qui permettait de mieux suivre la trajectoire et les impacts de la balle[13].

Notes et références

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  1. a et b Notice no PA37000037, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. Meunier 2002, p. 579-580.
  3. Ranjard 1949, p. 302.
  4. Gabriel Richault, Histoire de Chinon - des origines au XIXe siècle, Éditions des régionalismes, , 246 p. (ISBN 978-2-8240-5322-6, lire en ligne), p. 109.
  5. Henri Grimaud, « La maison de Rabelais à Chinon », Revue du Haut-Poitou et des confins de la Touraine et de l'Anjou, no 1,‎ , p. 358 (lire en ligne).
  6. a b c d et e Michel Dalloni, « À Chinon, le jeu de paume cherche à épater la galerie », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  7. Meunier 2002, p. 580.
  8. a et b « Chinon : La renaissance du Jeu de Paume », La Nouvelle République du Centre-Ouest,‎ (lire en ligne).
  9. Meunier 2002, p. 582-583.
  10. a b et c « La salle du Jeu de paume prête à rebondir », La Nouvelle République du Centre-Ouest,‎ (lire en ligne).
  11. Meunier 2002, p. 583-584.
  12. Atelier 27, « Chinon, ancien jeu de paume (ISMH) - Consolidation et mise en sécurité (poster d'exposition) », 2022.
  13. [Collectif], Revue européenne: lettres, sciences, arts, voyages, politique, vol. X, , 880 p. (lire en ligne), p. 721.

Pour en savoir plus

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Bibliographie

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  • Jean Meunier, « Le jeu de paume : jeu des rois, roi des jeux », Bulletin de la Société des amis du Vieux Chinon, t. X, no 6,‎ , p. 579-590 (lire en ligne)
  • Robert Ranjard, La Touraine archéologique : guide du touriste en Indre-et-Loire, Mayenne, Imprimerie de la Manutention, (réimpr. 1986), 3e éd., 733 p. (ISBN 2-8555-4017-8).

Articles connexes

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Liens externes

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