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La Roche-Derrien

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La Roche-Derrien
La Roche-Derrien
La mairie.
Blason de La Roche-Derrien
Héraldique
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Bretagne
Département Côtes-d'Armor
Arrondissement Lannion
Intercommunalité Lannion-Trégor Communauté
Statut Commune déléguée
Maire délégué
Mandat
Jean-Louis Éven
2019-2020
Code postal 22450
Code commune 22264
Démographie
Gentilé Rochois, Rochoise
Population 1 075 hab. (2016 en évolution de +6,44 % par rapport à 2010)
Densité 584 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 44′ 50″ nord, 3° 15′ 30″ ouest
Altitude Min. 2 m
Max. 60 m
Superficie 1,84 km2
Élections
Départementales Tréguier
Historique
Fusion
Commune(s) d'intégration La Roche-Jaudy
Localisation
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La Roche-Derrien
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La Roche-Derrien

La Roche-Derrien [la ʁɔʃ dɛʁjɛ̃] (en breton Ar Roc'h-Derrien ou ar Roc'h ou encore Kêr ar Roc'h) est une ancienne commune du département des Côtes-d'Armor, dans la région Bretagne, en France. Elle est aujourd'hui commune déléguée de la commune de La Roche-Jaudy.

Ses habitants sont appelés les Rochois, en français, et Roc'hiz en breton.

Géographie

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La Roche-Derrien se trouve située au fond de la ria du Jaudy, à l'endroit de rencontre, deux fois par jour, de l'eau douce et de l'eau de mer. Elle se caractérise à l'origine par une éminence située au-dessus de ce lieu de contact, qui a justifié ensuite le passage à gué, le pont, puis le château médiéval.

Le nom de la localité est attesté sous les formes castrum de rupe vers 1165, La Roche Derian en 1405, La Rochederien en 1434, Rocha Deryani en 1444[1].

La Roche-Derrien doit son nom au comte Derrien, comte de Penthièvre, fils bâtard d'Éon de Penthièvre et neveu du duc régnant, Alain III de Bretagne, qui y fit bâtir un château fort vers 1080 à un endroit surplombant la vallée du Jaudy[2].

En breton, son nom est indiqué aussi bien en tant que Ar Roc'h Derrien que Ker Roc'h.

À l'époque gallo-romaine, La Roche fait partie du territoire du Pommeratum du Jaudy (aujourd'hui Pommerit-Jaudy), à l'endroit de passage de la rivière Jaudy par la route gallo-romaine de Guingamp à Plougrescant vers le nord, Lannion vers l'ouest, et Carhaix (Vorgium) vers le sud.

La Roche-Derrien doit son nom à l'érection d'un château en faveur de Derrien, juveigneur de Goëllo, au début du XIe siècle.

L'habitat s'est étendu au pied de ce château et l'agglomération était cernée d'une muraille attestée dès le XIIIe siècle. La création d'un bourg autour de l'église, prévue à la fin du XIIe siècle, n'a pas eu l'effet escompté et l'église est restée isolée, hors de l'agglomération[3].

La bataille de la Roche-Derrien opposa les Bretons du parti de Jean de Montfort, frère du feu duc Jean III de Bretagne, soutenus par des troupes anglaises, aux troupes françaises et bretonnes menées par Charles de Blois le pendant la Guerre de succession de Bretagne.

Charles de Blois met le siège devant le château de la Roche-Derrien. Croyant en la victoire, ses troupes relâchent leur surveillance. Richard Tousteham, capitaine de la place, fait demander des renforts à Thomas Dagworth, qui dans la nuit du surprend les Bretons de Charles de Blois. La garnison du château accourt et participe à l'encerclement entraînant la défaite de Charles. Blessé, il est fait prisonnier avec les Beaumanoir, Lohéac, etc. Parmi les morts on dénombre : Quintin, Rohan, Châteaubriand, etc.[4] Charles n'échappa à une exécution sommaire que grâce à l'intervention de Tanguy du Chastel dont il avait pourtant assassiné les fils sous les murs de Brest[5].

Le XXe siècle

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Les guerres du XXe siècle

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Le monument aux Morts porte les noms des 59 soldats morts pour la Patrie[6] :

  • 49 sont morts durant la Première Guerre mondiale.
  • 9 sont morts durant la Seconde Guerre mondiale.
  • 1 est mort durant la Guerre d'Algérie.

En , Jean-Baptiste Legeay aida deux soldats britanniques, Harry Pool et Donald Campbell, cachés depuis la débâcle dans la région de La Roche-Derrien à rejoindre à Nantes une filière d'évasion[7].

Le monument aux morts de La Roche-Derrien porte les noms de 9 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale ; parmi elles, au moins deux résistants morts en déportation :Émile Tanguy[8] et Jean L'Hénoret[9]. Trois au moins (Guy Galifot, Louis Riou et Georges Jézéquel) sont des soldats ou marins disparus en mer.

Le XXIe siècle

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Le , la commune fusionne avec Hengoat, Pommerit-Jaudy et Pouldouran pour former la commune nouvelle de La Roche-Jaudy dont la création est actée par un arrêté préfectoral du [10].

Politique et administration

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Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
  1847 Aimé Guyomar    
1848 1871 Pierre Marie Kerroux   Notaire
1971 1995 Paul Le Monier   Notaire
juin 1995 mars 2008 Hervé Pondaven    
mars 2008 En cours Jean-Louis Even PS Adjoint technique
Les données manquantes sont à compléter.

Démographie

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L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[11]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[12].

En 2016, la commune comptait 1 075 habitants[Note 1], en évolution de +6,44 % par rapport à 2010 (Côtes-d'Armor : +1,26 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
9601 1021 0821 1761 3441 4331 6141 7561 688
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
1 7701 7381 7651 6201 5401 5021 4261 3681 323
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
1 2691 2381 2251 0491 0311 0261 0101 106933
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2006 2010
9679469719638831 0121 0691 0861 010
2015 2016 - - - - - - -
1 0581 075-------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[13] puis Insee à partir de 2006[14].)
Histogramme de l'évolution démographique

Langue bretonne

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L’adhésion à la charte Ya d’ar brezhoneg a été votée par le conseil municipal le .

Lieux et monuments

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Personnalités liées à la commune

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  • Antoine Vistorte (1758 à La Roche-Derrien - 1842 à Guingamp) homme politique, député des Côtes-du-Nord au Conseil des Cinq-Cents.
  • Marie Charant, historienne, auteure d'une Histoire de La Roche (1952)
  • Alain Le Diuzet, historien
  • Ernest Le Barzic, professeur, linguiste bretonnant, historien, auteur de La Roche-Derrien et ses environs. Le barde Narcisse Quellien, Imprimeries Simon, Rennes, 1957
  • Abbé Louis Mahé : auteur d'un ouvrage sur Saint Yves : Monsieur Saint Yves
  • Georges Le Fell, auteur d'une monographie sur La Roche

On désigne sous ce nom un argot local de breton, éteint au début des années 1960. Cet argot, compris seulement de la population locale, a fait l'objet d'études précises, dont "l'argot des Nomades en Basse-Bretagne", cité ci-dessous

Articles connexes

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Bataille de La Roche-Derrien. (Église Sainte-Catherine de La Roche-Derrien).

Notes et références

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  1. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2019, millésimée 2016, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2018, date de référence statistique : 1er janvier 2016.

Références

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  1. Régis de Saint-Jouan, Dictionnaire des communes des Côtes d'Armor, 1990, page 608.
  2. Hervé Abalain, « Noms de lieux bretons - Page 103, Editions Jean-paul Gisserot, ISBN 2877474828 » (consulté le )
  3. Patrick Kernevez et Régis Le Gall-Tanguy, « Les châteaux et le peuplement en Basse-Bretagne. L'exemple des bourgs castraux de Cornouaille, Léon et Trégor », dans André Chédeville et Daniel Pichot (dir.), Des villes à l'ombre des châteaux. Naissance et essor des agglomérations castrales en France au Moyen Âge, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, coll. « Archéologie & Culture », , 239 p. (ISBN 978-2-7535-1144-6), p. 29-41
  4. André Davy, Les barons du Cotentin, Condé-sur-Noireau, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits et introuvables du patrimoine Normand », , 319 p. (ISBN 978-2-91454-196-1), p. 166.
  5. Bernard Cornwell (trad. de l'anglais), La quête du Graal : L'archer du Roi, t. 2, Paris, Presses de la Cité, , 554 p. (ISBN 2-258-06260-8), p. 462-550.
  6. « MémorialGenWeb Relevé », sur www.memorialgenweb.org (consulté le )
  7. Roger Huguen, "Par les nuits les plus longues", Les Presses bretonnes, Saint-Brieuc, 3e édition, 1976
  8. Émile Tanguy, ouvrier agricole demeurant à La Roche-Derrien, fut arrêté à la fin de l'année 1943 et est mort le au camp de concentration de Marków, voir http://cerp22.free.fr/Lieuxdememoire22/Begard/Botlezan%20Alexandrine%20Le%20Guyader/Aide%20aviateurs%20et%20militaires%20Allies.html
  9. Jean L'Hénoret, né le à Lanmeur, huissier de justice à La Roche-Derrien, arrêté le par les Allemands, mort le au camp de concentration de Gross-Rosen en Pologne.
  10. Yves Le Breton, « Arrêté en date du 29 octobre 2018 portant création de la commune nouvelle « La Roche-Jaudy » », Recueil des actes administratifs spécial n°91,‎ (lire en ligne [PDF])
  11. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  12. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  13. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  14. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015 et 2016.
  15. Notice no PA00089569, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture

Bibliographie

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  • OGEE : Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne; vers 1780;
  • A. MARTEVILLE et P. VARIN : continuateurs et correcteurs d'Ogée. 1843.
  • B. JOLLIVET : Les Côtes du Nord. Histoire et géographie de toutes les villes et communes du département. Tome IV : arrondissements de Lannion et Loudéac. 1859. Réédition Res Universis. Paris. 1990 / Rassorts Lorisse. Paris. 2002.
  • Anonyme : Dictionnaire des communes des Côtes du Nord. vers 1860.
  • Adolphe JOANNE : Département des Côtes du Nord. Hachette. 1878 et 1886.
  • Narcisse QUELLIEN : L'argot des nomades en Basse-Bretagne. 1886. Skol Vreizh. 2004
  • Jean RIGAUD : Géographie historique des Côtes du Nord. Imprimerie Francisque Guyon. St Brieuc. 1890; réédition La Tour Gile. 1995.
  • Éditions ALBIN-MICHEL : Dictionnaire Meyrat. Dictionnaire national des communes de France. 1970.
  • Duc de LEVIS-MIREPOIX : La Guerre de Cent Ans. Collection Le Mémorial des siècles. Éditions Albin Michel, 1973. Nouvelles Editions Marabout, 1982. MU363
  • Albert DAUZAT et Charles ROSTAING : Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France. Librairie Guénégaud. 1978.
  • Éditions FLOHIC : Le patrimoine des communes des Côtes d'Armor. 1998.
  • Hervé ABALAIN : Les noms de lieux bretons. Universels Gisserot. 2000.
  • Éditions DELATTRE : Les Côtes d'Armor; les 372 communes. 2004
  • Collectif : Narcisse QUELLIEN; Emile ERNAULT; Alain LE DIUZET; Ernest LE BARZIC. Éditions Label. LN. 2004.
  • Georges et Marie-Louise LE FELL : La Roche-Derrien de nos jours aux origines. Anagrammes. .
  • Georges et Marie-Louise LE FELL : La Roche-Derrien de nos jours aux origines. Nouvelle édition, complétée et corrigée. Auto édition. 2012.
  • Bernard Cornwell (trad. de l'anglais), La quête du Graal : La lance de saint Georges, t. 1, Paris, Presses de la Cité, , 493 p. (ISBN 2-258-05760-4)
  • Bernard Cornwell (trad. de l'anglais), La quête du Graal : L'archer du Roi, t. 2, Paris, Presses de la Cité, , 554 p. (ISBN 2-258-06260-8)
  • Bernard Cornwell (trad. de l'anglais), La quête du Graal : L'hérétique, t. 3, Paris, Presses de la Cité, , 446 p. (ISBN 2-258-06715-4)

Liens externes

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