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Ladislas III Jagellon

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Ladislas III Jagellon
Illustration.
Détail du tableau La Bataille de Varna de Jan Matejko (1879).
Titre
Roi de Pologne

(10 ans)
Couronnement à Cracovie
Prédécesseur Ladislas II Jagellon
Successeur Casimir IV Jagellon
Roi de Hongrie

(4 ans)
Couronnement à Visegrád
Prédécesseur Albert Ier de Hongrie
Successeur László VI de Hongrie
Biographie
Dynastie Jagellon
Nom de naissance Władysław III Warneńczyk
Date de naissance
Lieu de naissance Cracovie
Date de décès (à 20 ans)
Lieu de décès Varna
Père Ladislas II Jagellon
Mère Sophie de Holszany

Ladislas III Jagellon (en polonais : Władysław III Warneńczyk ; I. Ulászló en hongrois), né à Cracovie en 1424, mort le 10 novembre 1444 lors de la bataille de Varna dans l'affrontement entre les armées de la coalition chrétienne et celles des Turcs, fils aîné de Ladislas II Jagellon et de sa quatrième épouse Sophie de Holszany (1405-1461), fille d'André Holszansky, est roi de Pologne de 1434 à 1444 et roi de Hongrie de 1440 à 1444 sous le nom de Vladislas Ier de Hongrie (Ulászló = en français Vladislas).

Roi de Pologne

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Reconstitution contemporaine des armes de Ladislas III Jagellon.

Ladislas III succède à son père, mort le . Il a seulement 10 ans, lorsqu'il est couronné roi de Pologne, le . Spytko de Melsztyn, qui a formé la confédération hussite en 1429, interrompt la cérémonie.

Jusqu'à la majorité du jeune roi, c'est l'évêque de Cracovie Zbigniew Oleśnicki qui assure la régence. Le , Spytko, vaincu par l'armée de Zbigniew, trouve la mort à la bataille de Grotniki (en). Cette défaite marque la fin de l'opposition en Pologne et consolide le pouvoir du jeune roi que la Diète vient de déclarer majeur.

Roi de Hongrie

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Alors que la Hongrie est sous la menace croissante de l'Empire ottoman, Albert II du Saint-Empire décède le . Il n'a pas d'héritier en âge de régner puisque son fils, Ladislas Ier, ne naîtra que le suivant. En échange de son aide dans l'organisation d'une croisade, le pape Eugène IV soutient la candidature de Ladislas III Jagellon qui est couronné roi de Hongrie sous le nom de Vladislas Ier Jagellon, le à Visegrád.

Les deux pays se trouvent unis dans la lutte contre l'Empire ottoman. La longue campagne menée par Ladislas et Jean Hunyadi contraint le sultan Murad II à signer une trêve de dix ans (en). Le traité est ratifié le à Várad et Murad II renonce à conquérir Belgrade. Mais le pape Eugène IV, qui le a publié une bulle pontificale contre les Ottomans, délivre Ladislas de son serment et le presse d’entamer une nouvelle croisade.

Bataille de Varna

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La bataille de Varna, par Jan Matejko.
Tombeau de Ladislas III Jagellon dans la Basilique-cathédrale Saints-Stanislas-et-Venceslas de Cracovie.

Le , l'expédition chrétienne, conduite par le jeune roi, Hunyadi et le légat du pape, affronte Murad II à la bataille de Varna[1]. Alors qu'elle semble tourner à l'avantage des chrétiens, Ladislas se lance dans un assaut à la tête de sa cavalerie pour s'emparer de Murad II, quand les janissaires de celui-ci taillent en pièces le roi polonais[2].

La mort de Ladislas laisse la Hongrie dans les mains de Ladislas Ier de Bohême, le fils posthume d'Albert II du Saint-Empire, qui n'est alors âgé que de quatre ans. Jean Hunyadi, nommé corégent de Hongrie orientale par Ladislas III depuis , assume la réalité du pouvoir.

En Pologne, un interrègne de trois ans est nécessaire pour que Casimir IV Jagellon, frère cadet de Ladislas III et Grand-duc de Lituanie, puisse accéder au trône, le .

En littérature

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Une des nouvelles de l'ouvrage de Jean-Pierre Camus, Les Événements singuliers, publié à Lyon en 1628, est consacré à Ladislas III sous le titre Le désespoir honorable[3]

  1. « bataille de Varna (10 novembre 1444) », sur Encyclopédie Larousse
  2. Emanuel Constantin Antoche, « Les expéditions de Nicopolis (1396) et de Varna (1444) : une comparaison », Annals of the University Dunărea de Jos, t. III et IV, no 19,‎ 2004-2205, p. 47-78, 31-66 (présentation en ligne).
  3. Anna Karolina Dubois, « La conception du tragique dans les récits brefs de Jean-Pierre Camus », Réforme, Humanisme, Renaissance, no 73,‎ , p. 163-177 (lire en ligne Accès libre).

Bibliographie

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  • Juliusz A. Chrościcki, « La vie et la mort de Ladislas III Jagellon (dit de Varna) d'aprés les dessins de Jacopo Bellini », Quaestiones medii aevi novae, no 3,‎ , p. 245-264.
  • (de) Franz Theuer, Der Raub der Stephanskrone – Der Kampf der Luxemburger, Habsburger, Jagiellonen und Hunyaden im pannonischen Raum, Eisenstadt, Edition Roetzer, .

Liens externes

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