Louis Langomazino
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(à 64 ans) Papeete |
Nationalité |
Louis Langomazino, né le à Saint-Tropez et mort le à Papeete[1], est un militant républicain français.
Toulon
[modifier | modifier le code]Arrivé à Toulon en 1828, il est engagé comme ouvrier mécanicien à l’arsenal de Toulon en 1835, comme apprenti forgeron, secteur très syndicalisé de l’arsenal[2]. Il adhère à la Société d’union et d’encouragement qui unit les ouvriers, et y joue un rôle actif. Il invite notamment Flora Tristan, qui est enthousiasmée par sa visite à l’été 1844, et prononce le discours d’adieux le [3]. Il est parmi les meneurs de la grève de l'arsenal de mars 1845, qui mobilise près de 2 000 ouvriers[3], ce qui provoque son licenciement.
Marseille
[modifier | modifier le code]Il part alors pour Marseille, où il milite activement dans le mouvement républicain et occupe des postes à responsabilité. Il entre à l’Athénée ouvrier de Marseille, qui permet aux jeunes hommes de faire des lectures et propose des cours aux ouvriers[4]. Il en devient président en 1847 et y accueille Lamartine, crée une bibliothèque, publie des poèmes.
La Révolution de 1848
[modifier | modifier le code]En , il est nommé capitaine par les ouvriers qui ont constitué leur propre compagnie de la Garde nationale, et se présente aux élections complémentaires en juin, sans succès. En octobre, il entre comme rédacteur à La Voix du Peuple, quotidien républicain et peu onéreux, qui tire à 3000 exemplaires, essentiellement dans les Bouches-du-Rhône et le Var[5].
Il est envoyé à Digne pour y relayer La Voix du Peuple et la publier dans les Basses-Alpes et les Hautes-Alpes[6]. En , il est jugé pour « incitation à la haine et au mépris du gouvernement » : après un plaidoirie pro domo, il est acquitté par le jury d’assises[7].
Il fonde la Solidarité des Travailleurs et crée en L’Indépendant des Basses-Alpes en février[8] et continue d’être un actif militant républicain[9], à la fois comme journaliste promoteur des idées républicaines les plus avancées, mais aussi en parcourant le département pour y relancer les sociétés populaires créées en 1848 et convertir les chambrettes[6]. André Ailhaud dit Ailhaud de Volx signe fréquemment dans son journal[10] avant son interdiction en juillet[10].
Il est arrêté le dans le cadre du complot de Lyon, et jugé en par le conseil de guerre[7].
Les exils
[modifier | modifier le code]Condamné, il est déporté avec sa famille, ainsi qu'avec Alphonse Gent et Albert Ode (condamnés en même temps que lui) et leurs familles, sur l’île de Nuku Hiva, aux îles Marquises, où il travaille comme forgeron pour le pénitencier de Taiohae. Lors d'une escale à Rio de Janeiro, le commandant de la flotte les autorise à recevoir une souscription lancée par des Français[11]. Langomazino se détache progressivement de ses compagnons d'armes[11]. Se concentrant sur les travaux manuels, tandis que ses compagnons ne renient rien de leur engagement politique, il voit sa condamnation commuée en bannissement le ; il est autorisé à résider provisoirement à Tahiti[11].
Il s'y installe alors, et devient défenseur au tribunal de Papeete, mais doit s’exiler quelques années à Valparaíso[12]. Le gouverneur de Tahiti demande son amnistie par une lettre du et Langomazino est autorisé à se rendre à Gênes en 1859[11]. En fait Langomazino s’établit à Tahiti, où il devient magistrat.
Revenu à Papeete, il rédige la Codification des actes du gouvernement, devient ensuite directeur de l’imprimerie gouvernementale (1862), juge d'instruction (1864-1870) puis avocat (1870-1885)[12].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Relevé généalogique sur Geneanet
- Dominique Lecœur, Du socialisme…, p 83
- Dominique Lecœur, Du socialisme…, p 85
- Dominique Lecœur, Du socialisme…, p 86
- Dominique Lecœur, Du socialisme…, p. 87.
- Dominique Lecœur, Du socialisme…, p. 88-89.
- Dominique Lecœur, Du socialisme…, p. 89.
- Christian Blanc, Jean Vivoli (illustrateur), Les insurgés républicains d’Oraison et du Val de Rancure, décembre 1851, Oraison, Association Rancure, 2008, (ISBN 978-2-9531011-0-2), p. 56.
- Blanc-Vivoli, Les Insurgés…, p. 50-51.
- Christian Maurel, André Ailhaud, dit de Volx, héros de l’insurrection républicaine bas-alpine de 1851, p. 58
- Louis-José Barbançon, La loi de déportation politique du 8 juin 1850 : des débats parlementaires aux Marquises. 1/3, Revue Criminocorpus, dossier n°2
- Dominique Lecœur, Du socialisme…, p 90
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Christian Maurel, « André Ailhaud, dit de Volx, héros de l’insurrection républicaine bas-alpine de 1851 », Provence 1851 : une insurrection pour la République, Actes des journées de 1997 à Château-Arnoux et de 1998 à Toulon, Association pour le 150e anniversaire de la résistance au coup d’État du , Les Mées, 2000, p 34-81
- Dominique Lecœur, « Du socialisme ouvrier à la république des paysans, l’itinéraire de Louis Langomazino », Provence 1851 : une insurrection pour la République, Actes des journées de 1997 à Château-Arnoux et de 1998 à Toulon, Association pour le 150e anniversaire de la résistance au coup d’État du , Les Mées, 2000, p. 82-90
- Dominique Lecoeur, Louis Langomazino (1820-1885). Un missionnaire républicain de la Provence aux îles Marquises, Mane, Association 1851 et Alpes de Lumière, (ISBN 2-906162-60-4). https://www.espaci-occitan.com/botiga/fr/1851/2175-louis-langomazino-1820-1885-un-missionnaire-republicain-de-la-provence-aux-iles-marquises-9782906162600.html