Masao Adachi
Surnom | Izuru Deguchi (出口出 ) |
---|---|
Naissance |
Kitakyūshū (Japon) |
Nationalité | japonaise |
Profession |
Réalisateur Scénariste |
Films notables | A.K.A. Serial Killer |
Masao Adachi (足立 正生, Adachi Masao ), né le , est un réalisateur, scénariste et théoricien critique japonais.
Biographie
[modifier | modifier le code]Né le à Kitakyūshū, Adachi commence à se faire connaître au sein du club d'étude cinématographique de l'Université japonaise ou Nichidai Eiken fondé par Motoharu Jonouchi et Katsumi Hirano. Dans les années 1960, ils s'interrogent sur leur avenir après leurs études et fondent le "VAN Film Institut de recherche scientifique" qui se veut un forum de production de films. À cette période, ils vivent en communauté avec trois autres membres. Ils réalisent des films expérimentaux et participent à des projections happenings, notamment avec le film L'Ombre des chaînes en 1963.
En 1968, il joue dans La Pendaison de Nagisa Ōshima et surtout participe, sous le pseudonyme de Izuru Deguchi (出口出 ) avec Kōji Wakamatsu à l'écriture de nombreux scénarios parmi lesquels Quand l'embryon part braconner, Va, va, vierge pour la deuxième fois, Sex Jack et L'Extase des anges. Grâce à Wakamatsu production (entreprise de production indépendante fondée par Kōji Wakamatsu), il peut réaliser ses propres films. Ses thèmes de prédilection concernent l'évolution de la société japonaise sujette au développement du capitalisme industriel durant les années 1960, période de "haute croissance" dans un Japon sous domination idéologique américaine. Il se fait également connaître comme théoricien et critique en écrivant dans le journal Eiga Hihyo.
En 1969, Adachi, Sasaki Mamoru et Matsuda Masao décident de s'intéresser à la personnalité de Norio Nagayama, un jeune homme de 19 ans qui après avoir volé une arme à des soldats américains a tué quatre personnes. C'est le premier "tueur en série" japonais et les réalisateurs décident d'illustrer son parcours en fonction de leur théorie du paysage dans le film A.K.A. Serial Killer.
En 1971, Kōji Wakamatsu, Nagisa Ōshima, Kiju Yoshida et Masao Adachi, de retour du festival de Cannes, vont au Liban et y rencontrent Fusako Shigenobu qui les présente à des représentants du Front populaire de libération de la Palestine dont l’écrivain Ghassan Kanafani et Leila Khaled. Après plusieurs semaines au Liban, en Syrie et en Jordanie, Wakamatsu et Adachi retournent au Japon pour monter le documentaire Armée Rouge / FPLP : déclaration de guerre mondiale. En 1974, Adachi retourne à Beyrouth dans le but de réaliser une suite à Déclaration de guerre mondiale et devient membre de l'Armée rouge japonaise, sans pour autant n'avoir jamais participé à aucun attentat autrement qu'avec sa caméra, selon ses propres dires. Deux cents heures de pellicule sont tournées, mais elles sont détruites dans un bombardement en 1982.
Le , il est arrêté en compagnie de Mitsuharu Namara, Kozo Okamoto, Haruo Wako, Kazuo Tohira et Mariko Yamamoto pour un problème de passeport et condamné à quatre ans de prison dont dix-huit mois ferme. Le , tous les prisonniers hormis Kozo Okamoto, détenus au Liban, sont extradés au Japon où Adachi est à nouveau arrêté pour un problème de passeport. Il est à nouveau emprisonné durant un an et demi à la suite de quoi il est interdit de passeport ; ce qui l'empêche de voyager à l'étranger. À la même période, grâce à des cinéphiles japonais, des rétrospectives de ses films sont organisées et ses films sont édités en DVD. En 2003 est publié le livre Film / Revolution qui reprend des interviews du réalisateur menées par Go Hirasawa. À partir de 2007, Adachi se remet à écrire des scénarios et réalise Prisonnier / Terroriste.
En 2016 sort sur les écrans Artist of Fasting , une adaptation de la nouvelle Un artiste de la faim de Franz Kafka[1].
En 2023, il tourne Revolution+1 inspiré du parcours de l'assassin de Shinzô Abe. Il en organise la première projection le jours des funérailles nationales auxquelles il s'oppose.
Filmographie sélective
[modifier | modifier le code]Réalisateur
[modifier | modifier le code]- 1960 : Kyō mo mata sugita (今日もまた過ぎた )
- 1961 : Bol (椀, Wan )
- 1963 : Closed Vagina (鎖陰, Sa-in )[2]
- 1966 : Avortement (堕胎, Datai )
- 1967 : À la recherche du moyen de contraception ultime (避妊革命, Hinin kakumei )
- 1967 : Galaxie (銀河系, Gingakei )
- 1968 : Foutoir (性地帯, Sei chitai )
- 1968 : Jeux sexuels (性遊戯, Sei yūgi )
- 1969 : Guérilla étudiante (女学生ゲリラ, Jogakusei gerira )
- 1969 : Une femme révoltée / Rêves et phantasmes infernaux (叛女・夢幻地獄, Sakarame / Mugen jigoku )
- 1970 : Prière éjaculatoire (噴出祈願 十五代の売春婦, Funshutsu kigan 15-sai no baishunfu )
- 1971 : Armée rouge – FPLP : Déclaration de guerre mondiale (赤軍派-PFLP 世界戦争宣言, Sekigun-PFLP: Sekai senso sengen ), coréalisé avec Kōji Wakamatsu
- 1975 : A.K.A. Serial Killer (略称・連続射殺魔, Ryakushō: renzoku shasatsuma )[3]
- 2007 : Prisonnier / Terroriste (幽閉者 テロリスト, Yūheisha terorisuto )
- 2016 : Artist of Fasting (断食芸人, Danjiki geinin )[1]
- 2023: Revolution+1
Scénariste
[modifier | modifier le code]- 1966 : Quand l’embryon part braconner (胎児が密猟する時, Taiji ga mitsuryosuru toki ) de Kōji Wakamatsu
- 1967 : Les Anges violés (犯された白衣, Okasareta byakui ) de Kōji Wakamatsu
- 1968 : Le Retour des trois soûlards (帰って来たヨッパライ, Kaettekita yopparai ) de Nagisa Ōshima
- 1968 : Journal d’un voleur de Shinjuku (新宿泥棒日記, Shinjuku dorobō nikki ) de Nagisa Ōshima
- 1969 : Naked Bullet (裸の銃弾, Otoko goroshi onna goroshi: Hadaka no judan ) de Kōji Wakamatsu
- 1969 : Va, va, vierge pour la deuxième fois (ゆけゆけ二度目の処女, Yuke yuke nidome no shojo ) de Kōji Wakamatsu
- 1969 : La Vierge violente (処女ゲバゲバ, Shojo geba-geba ) de Kōji Wakamatsu
- 1970 : Le Fou de Shinjuku (新宿マッド, Shinjuku maddo ) de Kōji Wakamatsu
- 1970 : Sex Jack (性賊, Seizoku ) de Kōji Wakamatsu
- 1972 : L’Extase des anges (天使の恍惚, Tenshi no kōkotsu ) de Kōji Wakamatsu
- 2010 : Le Soldat dieu (キャタピラー, Kyatapirā ) de Kōji Wakamatsu
- 2013 : The Ugly One d'Éric Baudelaire
Acteur
[modifier | modifier le code]- 1966 : Saison de trahison (裏切りの季節, Uragiri no kisetsu ) d'Atsushi Yamatoya
- 1968 : La Pendaison (絞死刑, Koshikei ) de Nagisa Ōshima : le gardien chef
- 1968 : Le Retour des trois soûlards (帰って来たヨッパライ, Kaettekita yopparai ) de Nagisa Ōshima : un policier
- 1972 : L’Extase des anges (天使の恍惚, Tenshi no kōkotsu ) de Kōji Wakamatsu
- 2018 : Qui a volé le chaudron ? (月夜釜合戦, Tsukiyo no kamagassen ) de Leo Satō (ja)
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Artist of Fasting », sur kinotayo.fr (consulté le )
- Closed Vagina : titre du film lors de la rétrospective "Art Theatre Guild of Japan (ATG) ou la fabrique d'auteurs" du 7 juin au 23 juillet 2011 à la MCJP, voir le Catalogue en ligne de la rétrospective sur issuu.com
- Note : le film est achevé en mais il n'est montré pour la première fois au Japon qu'en janvier 1975. Source : (ja) « 略称 連続射殺魔 » [« Ryakushō: renzoku shasatsuma »], sur kinenote.com (consulté le )
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Documentaires
[modifier | modifier le code]- Il se peut que la beauté ait renforcé notre résolution, de Philippe Grandrieux
- L’Anabase de May et Fusako Shigenobu, Masao Adachi, et 27 années sans images, d'Éric Baudelaire (extrait sur le site du réalisateur : http://baudelaire.net/anabases3/the-anabasis--film/ 31/10/2013)
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (en) Masao Adachi et Go Hirasawa, Film / Revolution,
- Masao Adachi, Nicole Brenez, Gō Hirasawa et Charles Lamoureux, Le bus de la révolution passera bientôt près de chez toi: écrits sur le cinéma, la guérilla et l'avant-garde, 1963-2010, Rouge profond, coll. « Raccords », , 256 p. (ISBN 978-2-915083-52-1)
Liens externes
[modifier | modifier le code]- (ja) Masao Adachi sur la Japanese Movie Database
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :