Ruja Ignatova
Directrice générale OneCoin | |
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- |
Naissance | |
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Nom dans la langue maternelle |
Ружа Пламенова Игнатова |
Noms de naissance |
Ruzha Plamenova Ignatova, Ruža Plamenova Ignatovová |
Surnoms |
CryptoQueen, Dr Ruja |
Nationalité | |
Formation | |
Activités | |
Fratrie |
Konstantin Ignatov (d) |
Conjoint |
Björn Strehl (d) |
A travaillé pour | |
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Taille |
1,7 m |
Yeux |
Marron foncé (d) |
Condamnée pour |
Ruja Plamenova Ignatova (bulgare : Ружа Пламенова Игнатова) est une arnaqueuse germano-bulgare, née le à Roussé, en république populaire de Bulgarie. Elle est poursuivie pour fraude à la cryptomonnaie.
Elle est surtout connue comme la fondatrice d'un stratagème de Ponzi connu sous le nom de OneCoin, que The Times a décrit comme « l'une des plus grandes escroqueries de l'histoire »[1],[2],[3].
Biographie
[modifier | modifier le code]Jeunesse et éducation
[modifier | modifier le code]Née en 1980 à Roussé[n 1] (aussi orthographiée « Ruse »), en république populaire de Bulgarie, Ruja Plamenova Ignatova émigre en Allemagne avec sa famille à l'âge de 10 ans et passe une partie de son enfance à Schramberg dans le land de Bade-Wurtemberg[5],[4]. En 2005, elle obtient un doctorat en droit privé européen de l'université de Constance ; le titre de la thèse qu'elle soutient est Art. 5 Nr. 1 EuGVO - Chancen und Perspektiven der Reform des Gerichtsstands am Erfüllungsort qui traite de la lex causae dans le cadre des conflits de lois[6]. Par la suite, elle fréquente Oxford[4].
Carrière professionnelle, fraudes, poursuites et fuite
[modifier | modifier le code]Elle intègre le cabinet bulgare de McKinsey en 2004 et y reste cinq ans[4]. L'année suivant son départ du cabinet de conseil, elle achète une fonderie allemande qui fait rapidement faillite[4] : en 2012, Ruja Ignatova est condamnée en Allemagne pour une fraude liée à l'acquisition avec Plamen Ignatov, son père, de cette société déclarée en faillite dans des circonstances douteuses, peu de temps après cette acquisition. Elle est condamnée à quatorze mois d'emprisonnement avec sursis[7],[8].
Elle retourne à Sofia et entre dans la finance[4]. En 2013, elle est impliquée dans une tromperie marketing à plusieurs niveaux appelée BigCoin[9].
Attirée par l'envolée des cours du Bitcoin en 2013, elle crée OneCoin en avril de l'année suivante[4]. Dès juin, elle sait pertinemment que l'idée de créer une fausse cryptomonnaie la fait entrer « dans la zone grise » d'après ses échanges avec son associé Sebastian Greenwood[4]. Durant les années qui suivent, ses affaires se font dans la plus grande opacité, aucune opération sur le OneCoin n'étant publique[10]. Elle enchaîne les conférences pour promouvoir son système de vente par cooptation, dans plusieurs pays du monde[11].
Dès 2016, des investisseurs alertent par divers moyens et plusieurs polices de différents pays commencent à s'intéresser à OneCoin[12]. À partir de 2017, Ruja Ignatova fuit les forces de l'ordre, y compris le FBI, alors qu'un mandat d'arrêt est émis le 12 octobre à son encontre[12]. Elle est vue pour la dernière fois le débarquant à Athènes d'un vol commercial Ryanair en provenance de Sofia. Tout le système OneCoin s'effondre alors[12].
Début 2019, elle est inculpée par contumace par les autorités américaines pour fraude électronique, fraude en valeurs mobilières et blanchiment d'argent[5]. Selon l'avis de recherche du FBI, Ruja Ignatova pourrait vivre en 2023 sous une fausse identité à Francfort en Allemagne, aux Émirats arabes unis, en Russie, en Grèce ou en Bulgarie et avoir effectué de la chirurgie esthétique afin de modifier son apparence physique[13] ; d'autres supposent qu'elle est en Méditerranée, vers Malte ou l'Albanie, à bord d'un bateau[12]. Elle possèderait 230 000 Bitcoins[12].
Le , Ruja Ignatova est ajoutée à la liste des fugitifs les plus recherchés d'Europol, qui promet une récompense de 5 000 euros pour toute information pouvant mener à son arrestation[14]. Le , elle est ajoutée à la liste des dix fugitifs les plus recherchés du FBI qui offre une prime de 100 000 dollars pour toute information pouvant conduire à son arrestation[15]. Cette prime, revue à la hausse à 250 000 $ en mars 2024[16] est à nouveau réévaluée à hauteur de 5 000 000 de $ le 26 Juin 2024 [17].
La piste la plus sérieuse laisse penser que Ruja Ignatova pourrait se trouver en Afrique du Sud. Après sa sortie de prison, son frère Konstantin, étalement lié à One Coin, a effectué de nombreux allers et retour à Cape Town[18]. Sa présence a également été signalée dans un quartier surveillé à l’extérieur du Cap. Des flux de capitaux bulgares semblent également se perdre en Afrique du Sud[19].
Présence dans les médias
[modifier | modifier le code]Cette affaire retentissante lui vaut le surnom de CryptoQueen dans les médias ou de Dr Ruja[4].
Ruja Ignatova a fait l'objet de la série de podcasts de la BBC The Missing Cryptoqueen en 2019[20].
Un projet de film biographique, avec Kate Winslet comme actrice, est prévu[4].
Vie privée
[modifier | modifier le code]Ruja Ignatova a été mariée à un avocat de Francfort. Ils ont eu une fille, née en 2016[5].
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Ruja Ignatova » (voir la liste des auteurs).
Références
[modifier | modifier le code]- « Cryptoqueen: How this woman scammed the world, then ran », BBC,
- Cellan-Jones, « The mystery of the disappearing 'Cryptoqueen' », BBC,
- Bartlett, « The £4bn OneCoin scam: how crypto-queen Dr Ruja Ignatova duped ordinary people out of billions — then went missing », The Times,
- Loignon, p. 37.
- (en) « Cryptoqueen: How this woman scammed the world, then ran », sur bbc.com,
- « Abgeschlossene Promotionen | Promotionen | Forschung | Lehrstuhl für Bürgerliches Recht, Zivilprozessrecht, Internationales Privatrecht und Rechtsvergleichung - Prof. Dr. Astrid Stadler | Fachbereich Rechtswissenschaft », sur jura.uni-konstanz.de
- Stier, « Das Verstummen der Cryptoqueen », heise online
- « So etwas Dubioses nie erlebt »,
- (en) « BigCoin & BNA: The original OneCoin Ponzi points », sur behindmlm.com, (consulté le )
- Loignon, p. 37-38.
- Loignon, p. 38.
- Loignon, p. 39.
- (en) « FBI ten most wanted fugitives. RUJA IGNATOVA. », sur fbi.gov, (consulté le )
- (en) Adam Morgan McCarthy, « Ruja Ignatova added to Europe's most wanted list as search for missing 'Cryptoqueen' widens » , sur The Block, (consulté le )
- (en) « This ‘Cryptoqueen’ scammed investors out of $4 billion, the FBI says. Then she boarded a plane and disappeared », sur cnn.com, (consulté le )
- (en) « RUJA IGNATOVA » , sur fbi.gov (consulté le ).
- « États-Unis : une récompense de 5 millions de dollars promise en échange d’infos sur la « cryptoqueen » Ruja Ignatova », sur www.leparisien.fr (consulté le )
- « Où se cache la cryptoqueen, l’arnaqueuse qui valait 4 milliards de dollars ? », sur parismatch.com, (consulté le )
- (en) Jane Flanagan, Cape Town, « Seven-year hunt for vanished ‘cryptoqueen’ homes in on Cape Town », sur www.thetimes.com, (consulté le )
- « Is OneCoin The Biggest Financial Fraud in History? », Fortune.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Jamie Bartlett, The Missing Cryptoqueen, Random House, 2022.
Presse
[modifier | modifier le code]- Stéphane Loignon, « L'incroyable arnaqueuse à la cryptomonnaie », Le Parisien Week-end, , p. 36-39 (ISSN 2262-6077).