L’Encyclopédie/1re édition/ORNITHOPODE
ORNITHOPODE, (Botan.) entre les six especes d’ornithopode, ou de pié d’oiseau que compte Tournefort, arrêtons-nous à la principale, la grande ornithopodium majus ; sa racine est blanche, simple, fibreuse, chevelue, accompagnée de tubercules. Elle pousse plusieurs petites tiges, menues, foibles, rameuses, presque couchées à terre, longues d’environ un demi-pié, rondes & velues. Ses feuilles sont plus petites que celles de la lentille, rangées à l’opposite l’une de l’autre le long d’un côté, dont l’extrémité est occupée par une seule feuille. Ses fleurs sont petites, légumineuses, jointes plusieurs ensemble en maniere de parasol au sommet des rameaux sur des courts pédicules, de couleur jaune mêlée de purpurin & de blanc. Leur calice est un cornet dentelé.
Lorsque les fleurs sont passées, il leur succede autant de siliques applaties, courbées en faucille, & réfléchies en en-haut, composées chacune de cinq, six ou sept pieces attachées bout-à-bout, terminées par une sorte de petit onglet pointu ; ces siliques naissent deux ou trois ensemble, disposées comme les serres d’un oiseau, d’où lui vient son nom. On trouve dans chacune de leurs pieces une semence menue, presque ronde, ressemblante à celle du navet.
Cette plante fleurit l’été, ordinairement en Juin ; elle croît dans les champs aux lieux secs & incultes, sur les collines, dans les prés arides, dans les sables & le long des chemins. (D. J.)