L’Encyclopédie/1re édition/PALIURE
PALIURE, s. m. (Hist. nat. Botan.) paliurus ; genre de plante à fleur en rose, composée de plusieurs pétales disposés en rond. Le pistil sort du calice, & devient dans la suite un fruit en forme de bouclier, qui renferme un noyau presque rond ; ce noyau se divise en trois loges dans lesquelles il y a une amande de la même forme. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante. (I)
Cet arbrisseau nommé en latin paliurus, & en anglois the christ-thorn, s’éleve quelquefois à la hauteur d’un homme. Sa racine est dure, ligneuse, d’un bois très-ferme ; ses rameaux sont longs & épineux, mais les épines qui se rencontrent proche des feuilles sont plus petites & moins nuisibles que celles des autres endroits ; ses feuilles sont petites, presque rondes, pointues, de couleur verte obscure, & comme rougeâtres ; ses fleurs sont petites, jaunes, ramassées au sommet des branches, composées chacune de 5 petales, disposées en rond dans la rainure d’une rosette qui se trouve au milieu du calice. Cette rosette devient par la suite un fruit fait en forme de bouclier, relevé au milieu, délié sur les bords, & comme entouré d’un feuillet membraneux. On trouve au centre de ce fruit un noyau sphéroïde, divisé en 3 loges, qui contiennent pour l’ordinaire chacune une semence presque ronde, qui a la couleur, le poli luisant & la douceur de la graine de lin.
Cet arbrisseau croît naturellement dans les haies, en Italie, en Provence, en Languedoc ; il se plait aux lieux champêtres, incultes, humides ; il fleurit en Mai & Juin ; son fruit mûrit en autonne, & tient à l’arbre tout l’hiver.
Jean Bauhin & Ray ne sont pas éloignés de penser que notre paliure ne soit le paliure de Théophaste & de Dioscoride. Il n’est guere d’usage dans la médecine ; mais comme il n’y a peut-être aucune espece de rhamnus ou d’arbrisseau armé d’épines plus roides & plus pointues, l’on en fait des haies vives, bonnes pour empêcher les incursions des hommes & des animaux. (D. J.)