Des épreuves d'art et de littérature aux Jeux olympiques?
Vocabulaire : la compétition | Compréhension orale à partir d'un extrait de l'émission De vive(s) voix du 17 avril 2024.
Publié le : Modifié le :
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► EXERCICE - Extrait du De vive(s) voix du 18 avril 2024
► LEXIQUE
La compétition : les Jeux olympiques ; un champion/une championne ; un concours ; une épreuve ; sélectionné/sélectionnée ; un jury ; un podium ; une médaille ; un vainqueur ; un médaillé/ une médaillée ; un juré/une jurée ; un lauréat/une lauréate ; un candidat/une candidate ; un compétiteur/une compétitrice ; un/une prix Nobel.
L’art : un/une artiste ; un/une peintre ; l’architecture ; la sculpture ; la peinture ; la musique ; une œuvre.
La littérature : un écrivain/ une écrivaine ; un poète/une poétesse ; écrire ; un roman ; une œuvre ; une page ; inédit/inédite ; paraître ; un livre ; une avant-garde ; décadent/décadente ; un romancier/une romancière.
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Louis Chevallier, bonjour.
Bonjour.
Dans votre livre « Les Jeux olympiques de littérature », vous racontez comment à l'origine, donc au début du XXᵉ siècle, les écrivains ont été embarqués dans cette aventure. Comment et pourquoi ?
Oui, c'est une histoire presque oubliée. On a oublié que Coubertin ne voyait pas les Jeux olympiques comme de simples événements athlétiques, mais qu'il voulait en faire quelque chose de sacré, un peu à la mode antique, et qu'il était essentiel pour lui d'associer les écrivains et les artistes. Si vous voulez, on connaît un peu l'expression du poète latin Juvénal « un esprit sain dans un corps sain ». Lui voulait la transformer en « un esprit ardent dans un corps musclé » mais avec cette idée de développer en même temps le muscle et l'esprit. Il faut se souvenir que Coubertin est certes champion de tir mais est aussi un artiste : Il est fils de peintre et il a écrit. Il a écrit un roman, qui est un roman d'une qualité médiocre, qui s'appelle « Le roman d'un rallié » où il se... il parle d'un marquis parti aux États-Unis découvrir des jeunes femmes peaux halées par les séjours aux Bahamas et qui, dans ces cercles un peu privilégiés, va se convertir à l'idée républicaine. Et donc Coubertin souhaite associer les écrivains et les artistes et pour ça, va créer des concours, des épreuves d'art et de littérature.
Alors, en quoi vont consister ces concours sachant qu'il y en aura cinq : architecture, sculpture, peinture, littérature et musique ?
Et alors, ça commence si vous voulez... Coubertin veut lancer ça dès 1908, il a du mal. Et donc on va avoir des concours de 1912 à 1948. Et chaque fois, on va avoir un certain nombre d'artistes qui vont proposer des œuvres toujours liées à l'idéal sportif ou à l'idée sportive. Alors, on comprend assez facilement ce que ça peut donner pour la sculpture ou la littérature, un peu moins pour la musique, Évidemment. ce sera un des problèmes d'ailleurs de ces épreuves.
Mais... alors il ne s'agit pas d'écrire un roman ou de faire une sculpture en direct, hein, on n'est pas... on n'est pas la dictée de Bernard Pivot. Il s'agit, en revanche, de proposer des œuvres qui vont être sélectionnées par un jury prestigieux et international pour les Jeux olympiques.
Oui, alors il y aura des évolutions entre 1912 et 1948. Mais oui, c'est des œuvres qui font moins de 100 pages en littérature, qui sont pour certaines inédites, pour d'autres viennent de paraître, et qui, en effet n'ont... je me souviens que Simenon avait été... Georges Simenon, le romancier, avait été enfermé dans une cage pour écrire un livre en vingt-quatre heures. Non c'est pas ce genre d'épreuve-là, mais ce sont quand même des épreuves, faut bien... faut bien comprendre que il y a un podium, il y a des médailles, je veux dire c'est... les vainqueurs des concours d'art et de littérature sont des médaillés olympiques comme les autres.
Mais les jurés, les jurys sont plus connus que les lauréats.
Alors...
Parce que quand je cite Claudel, Paul Valéry ou Jean Giraudoux, ils font partie des jurés, ils ne font pas partie des candidats et des compétiteurs.
Alors je parle essentiellement dans ce livre... alors je parle de la création de ces concours, mais je me concentre sur les Jeux de Paris en 1924 parce que c'est sans doute le moment où ces concours d'art et de littérature ont été le plus susceptibles de fonctionner parce que c'est l'histoire d'un échec hein, ces concours d'art. C'est vrai que, en sport, on aime beaucoup les vainqueurs, en littérature, on aime bien aussi les échecs, ça raconte beaucoup de choses sur ce qu'était une époque, ce qu'était un idéal. Et alors donc, en 1924, à Paris, on décide de faire extrêmement bien les choses et donc on recrute des jurys extrêmement prestigieux pour toutes les compétitions. On a en musique Bartok, Stravinsky, Fauré. En peinture, on a Foujita. En... donc grand peinte de l'époque, on va avoir Bourdelle et Maillol, grands sculpteurs aussi de l'époque, en sculpture, et en littérature, on a une sorte de panorama de tout ce qui est la littérature mondiale notable, hors avant-garde hein, parce que évidemment c'est une littérature presque déjà du XIXᵉ siècle dont on parle...
Mais avec des prix Nobel quand même.
Avec des prix Nobel. On a deux prix Nobel parmi les jurés qui sont Selma, Lagerlöf, certains connaissent peut-être « Le Merveilleux Voyage de Nils Holgersson », ce voyage d'un enfant sur un jars, qui a vraiment charmé des générations d'étudiants. Nous avons Maeterlinck, poète belge. Mais nous avons aussi, donc vous citiez Paul Claudel, Gabriele d'Annunzio qui est peut-être moins connu en France mais qui est un très grand poète italien décadent, et qui a eu une importance politique, hein. D'Annunzio fait partie des gens qui a vraiment influencé le fascisme des années 1920, le fascisme italien. Nous allons avoir Edith Wharton, la romancière new-yorkaise. Enfin, vous voyez...
Tous très connus, mais les compétiteurs en revanche...
Oh ben, je dirais pas cela...
... on n'en connais plus aucun.
C'est pas vrai, non non...
Ohhhh !
Vous exagérez !
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